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Art Peinture Musique - Page 17

  • Stabat mater - Tiziano Scarpa

    "Madame Mère, au coeur de la nuit, je quitte mon lit pour venir, ici, vous écrire".

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     C’est le début de Stabat Mater et immédiatement on est envahi par les amères pensées de Cecilia.
    C’est une jeune fille qui écrit ces mots, des mots qui vont se perdre dans le silence, elle est anxieuse, l’angoisse l’étreint quand elle écrit car de mère il n’y a pas.
    Chaque soir elle fuit vers son refuge, pour être seule, pour écrire, pour plonger dans le coeur de la nuit.
    Cette correspondance avec l’absente est sa raison de vivre, elle dialogue avec la mort, figure de Méduse qui l’effraye mais la comprend. Délires et hallucinations accompagnent ses nuits, elle est au bord de la folie.
    Les lettres sont tourmentées et aussi pleines d’espoir, parmi ses compagnes certaines ont retrouvé la mère aimée grâce à un portrait, un objet ou la moitié d’un médaillon.
    Cecilia
    a été comme beaucoup d’autres, abandonnée, orpheline elle a été éduquée par les soeurs, une éducation stricte, sévère tout entière tournée vers la musique.

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    Ospedale della Pietà

    Les orphelines reçoivent une éducation, elles doivent très tôt déchiffrer la musique, jouer d’un instrument et aussi chanter. Toutes choses qui permettent au couvent d’amasser des dons car cet orchestre et ce choeur de femmes se produit auprès des familles nobles, pour les événements de la Sérénissime.  Les jeunes filles jouent masquées, isolées du public et on les promène en barque une fois par mois, mais elles sont appelées à se marier ou plutôt devrait-on dire à être achetées.

    Le couvent est sombre, lugubre et la vie pour ces jeunes filles " Une longue suite de ténèbres", pourtant un jour elle n’est plus seule dans le couvent qui dort. L’arrivée d’un nouveau professeur de musique va changer sa vie. Il est prêtre, il est roux et se nomme Antonio Vivaldi.
    La sensualité de la musique va désormais l’habiter, elle fait des essais " aujourd’hui sur mon violon, j’ai essayé d’imiter les cris des oiseaux" elle revendique une liberté
    " Personne ne peut entendre la musique secrète qui s’élève dans notre âme. Personne ne peut empêcher qu’elle résonne en nous. Personne ne peut nous la voler."

    Elle vit avec une fièvre nouvelle "J’ai été traversé par le temps et par l’espace et par tout ce qu’ils contiennent." Grâce à son instrument et à la musique elle va bientôt revendiquer une liberté nouvelle.

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    Canaletto - Piazza San Marco

    C’est la Venise du XVIII ème que ce roman ressuscite, la Venise de Canaletto.
    Dans ses notes l’auteur précise " la maîtrise instrumentale exceptionnelle des musiciennes de la Pietà attirait des auditeurs de toute l’Europe, surtout pendant les décennies où le père Antonio Vivaldi prêta son génie incomparable à cette institution. "

    Un petit joyau qui mêle la tension de la folie, l’intensité et la pureté de la musique et la quête de l’identité. Un court roman très réussi, un personnage délicat qui va suivre la voie tracée par sa mère par delà le temps.


    Le livre : Stabat mater - Tiziano Scarpa - Traduit de l’italien par Dominique Vittoz - Editions Christian Bourgois

    Tiziano-Scarpa-03072009.jpgL’auteur
    Tiziano Scarpa est né à Venise en 1963, il est auteur d'essais sur la littérature italienne contemporaine et de pièces de théâtre.
    Il est également auteur de nouvelles et de romans. Il a obtenu en 2009 le prestigieux prix littéraire italien Strega pour son roman Stabat Mater. (source Wikipédia)

  • La Route de Tôkaidô - Hiroshige Andô

    Bon oui c’est vrai ce n’est pas tout à fait un livre de voyage mais dans la série Tour du monde il a sa place et voici votre guide

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    Hiroshige je vous ai déjà proposé de faire connaissance avec lui. Aujourd’hui il nous sert de guide sur la  Route de Tôkaidô Célèbre route qui reliait Tokyo à Kyoto au XIXème siècle.

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    d'abord la carte de votre voyage

    Parsemée de relais cette route était un grand axe de communication parcourue par des coursiers qui assuraient les échanges entre la Cour et les Shoguns

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    Votre 3ème étape : Kawasaki

    Pas vraiment faite pour le tourisme, elle est empruntée malgré tout par les paysans, les pêcheurs, des bonzes, des soldats. Et comme il faut bien se sustenter on trouve aussi nombre d’auberges. On pouvait aussi y croiser des processions en route vers un pélerinage.

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    Mitsuke votre 29ème étape

    Tout au long des saisons tout un petit peuple parcourt cette route et fait étapes dans une des 53 stations.

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    La Route en hiver : Etape à Kambara

    Toute sa vie Hiroshige a peint cette route, les étapes, les ponts, les vues de la campagnes environnante et les personnages qui l’empruntèrent au fil du temps.
    Il existe environ trente séries d’estampes, certaines plus célèbres que d’autres.

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    Il ne faut pas craindre les intempéries

    Chaque estampe est un petit monde pittoresque, des couleurs très variées selon les séries, des bleus ou des verts violents pour les unes, des couleurs douces presque ternes pour les autres. Les personnages semblent s’animer, certains courent sous la pluie, d’autres plient sous le poids de leur charge.
    Il n’existe pas de séries identiques ! Chaque fois Hiroshige reproduit un monde différent.

    On dit que les Japonais ont appris à connaître leur pays à travers ces estampes : jolie leçon de géographie


    Cette route est toujours empruntée aujourd'hui, c'est le tracé du célèbre Shinkansen et pendant le voyage on peut apercevoir le Mont Fuji comme à l'étape Hara

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    Hara : vue sur le Mont Fuji

    Ces vues magnifiques sont regroupées dans un  coffret  superbement présenté : un fac-similé du « Petit Tôkaidô » présenté en un long dépliage et qu’il faut  lire  bien entendu de droite à gauche.

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    En accompagnement des reproductions de ces mêmes stations mais dans d’autres séries.

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    C’est facile à suive car le nom des stations est toujours identique et les comparaisons montrent toute la diversité de l’art d’Hiroshige.

    Un bel objet et un voyage dans le temps et le Japon d’autrefois.

    Dans cette expo de la Bnf vous pouvez faire le voyage (lien du diaporama tout en bas de la page)

    Un site anglais très complet où j'ai emprunté ma carte pour le voyage

  • Le Louvre à votre main

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    Pour provinciaux en visite, pour parisien afficionado du Louvre, offrez cette Promenade  qu'ils pourront faire livre en main et passer du livre aux tableaux et des tableaux aux écrivains, un format maniable pour glisser dans une (grande) poche

     

    promenades.gifPromenades au Louvre - Jean Galard - Editions Bouquins Robert Laffont
    700 chefs-d'oeuvres du musée le plus visité et le plus prestigieux du monde et tout ça en un livre que l’on peut glisser dans son sac pour parcourir le Louvre avec lui.
    Ils sont nombreux à avoir écrit sur l’art, les tableaux, les sculptures qu’ils aiment et comme en plus ils savent l’écrire avec talent imaginez le plaisir du parcours.
    On voit l’évolution du goût à travers les siècles, Jean Galard n’est pas avare avec le talent il propose 500 auteurs pour nous servir de compagnons.
    De Baudelaire à Claudel , de Diderot à Pascal Quignard, d’Yves Bonnefoy à Eugène Delacroix.

    Avis, critiques, jugements  parfois enthousiastes, extasiés, indignés, horrifiés, toute la palette est présente mais toujours la liberté d’expression et la passion sont là qui font de ce livre un petit trésor.
    Prenons le livre et parcourons quelques salles de tableaux archi connus aux oeuvres plus secrètes.

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    Le plus célèbre et le plus recherché :  La Joconde
    George Sand : "Le fugitif sourire de la Joconde, ce rayonnement divin d'une émotion inconnue, un grand génie a su le fixer sur la toile, arrachant ainsi à l'empire de la mort un éclair de cette vie exquise qui fait la beauté exquise."
    Jules Michelet : "Je suis attiré par elle comme l'oiseau par les serpents."
    Georges Clémenceau : " Léonard a tout vu, tout connu, tout compris, presque tout réalisé"

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    Un tableau que j’aime particulièrement Le chancelier Rolin en prière devant la vierge de Jan Van Eyck
    Friedrich Schlegel " C’est l’un des petits tableaux les plus remarquables parmi ceux que l’on peut voir ici "
    Giacometti est plus réservé " Le paysage de Van Eyck au Louvre qui m’attire, qui m’étonne et qui m’agace un peu "
    Mais Huysmans  lui est plus sévère " La vierge est humble et ingénue, et malgré son indéniable laideur, elle séduit par un certain sentiment de tristesse"

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    Chardin dont les tableaux sont nombreux au Louvre : Autoportrait aux bésicles
    " Allez voir dans la galerie des Pastels, les portraits que Chardin fit de lui-même à soixante-dix ans.(..) Le moindre pli de la peau, le moindre relief d’une veine est la traduction très fidèle et très curieuse de trois originaux correspondants : le caractère, la vie, l’émotion présente " et c’est Marcel Proust qui vous sert ici de guide.

    De la culture pure sous un modeste volume et accessible en prix, si vous ajoutez une carte d’abonnement au musée, imaginez le somptueux cadeau que vous offrirez !

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  • Cadeau pour un amateur d'art

    Une idée de cadeau pour un amateur d'art

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    romanvrai.gifLe roman vrai de l’impressionnisme - Thomas Schlesser et Bertrand Tillier - Editions Beaux Arts -
    Les auteurs vous offre un voyage en 30 journées qui vous font parcourir le monde de l’impressionnisme à travers ses peintres, les évènements qui ont façonné chacun, les lieux qui vont inspirer leurs tableaux: les promenades en barque, les loges à l’opéra, les bals populaires.
    Des débuts parfois douloureux vers 1870 aux somptueux Nymphéas offerts à l’état en 1918, les histoires racontées sont parfois connues, quelquefois ignorées ou surprenantes. Elles éclairent de façon attrayante des oeuvres, des peintres, un style, sans jamais se faire leçon.

     

    berthemorisot.jpgLe 2 décembre 1874
    Berthe Morisot épouse Eugène Manet
    Elève et modèle d’Edouard, elle épouse le frère, son mari lui sert de modèle ainsi que sa fille Julie.
    Eugène et elle acquière les oeuvres d’Edouard à la mort de celui-ci, alors qu’elle même est sur le point de faire sa première exposition

     

    Degas.etoile.jpg29 Mars 1880
    Dans un café parisien Caillebote et Degas se disputant comme des chiffonniers autour de l’affiche qui annonce l’exposition des renégats en marge du Salon officiel.
    Une bagarre épique, des noms d’oiseaux fusent, « les injures claquent comme des soufflets »
    Qui reproche à l’autre son amour des médailles et des récompenses, qui condamne Monet, Sisley ou Renoir de s’être laissé séduire par les sirènes de la notoriété officielle.

     

     

    zola.jpg4 avril 1886
    Cézanne vient d’envoyer une lettre à Zola pour le « remercier » de son envoi de l’oeuvre.
    Trahison, dans le roman Lantier incarne l’échec de l’artiste, Cézanne est atteint au coeur, le roman devient « l’épopée intolérable d’une décennie de peinture moderne » L'amitié qui le liait à Zola est rompue


    Ce ne sont que quelques exemples de ces 30 histoires qui permettent de comprendre la vie de ces artistes, Degas et ses danseuses, Gachet à Auvers sur Oise ou Monet à Giverny

     Un livre riche et bien illustré, un beau papier de qualité, un livre qui fera plaisir à un amateur et ne vous ruinera pas, un point à ne pas négliger.

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  • Turner ses maîtres et ses héritiers

    Turner ses maîtres et ses héritiers - Editions Beaux Arts collection 19/19

     

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    Quand on rate une exposition on se rabat sur un livre, c’est ce que j’ai fait et celui ci dans son format carré est un bon choix.
    Bougon, râleur, acariâtre, un peu mythomane, sûr de son génie, voilà quelques traits du joyeux caractère de John Mallord William Turner. Ce devait être un frère en mauvais caractère de Schopenhauer.
    Il refusa toute sa vie de donner sa date et son lieu de naissance ! Voilà pour le pittoresque le reste relève du génie.
    Dans la première partie du livre on voit les influences, les admirations de Turner pour ses maîtres en peinture et le dialogue qu’il entretint avec eux tout au long de sa vie.
    Contrairement à la littérature où si l’on imite on est aussitôt taxé de plagiaire, en peinture, un artiste peut s’inspirer d’autres artistes et en tirer la « substantifique moëlle ». Très tôt admis à l’Académie Royale, Turner n’a jamais cessé d’admirer et de s’inspirer d’autres peintres.
    Quelques exemples : il aime peindre des paysages, il sait s’inspirer des peintres hollandais dans ses brumes et clair obscur, dans ses marines. Rembrandt est son maître


    La preuve en images Le moulin de Turner Le moulin de Rembrandt (un clic pour agrandir)


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    Il comprend très tôt l’importance des couleurs et de la lumière, un voyage en Italie et surtout à Venise va décider de la suite de son art. Il va lui l’admirateur de Canaletto, de Claude Gellée dit Le Lorrain, révolutionner l’art du paysage, inventer un flou inimitable, doté ses marines de ciels et de couleurs fantastiques. Le public ne suit pas forcément et crie parfois à la folie et une grande partie de ses tableaux restent invendus.

    La preuve en images Vues de Venise  Canaletto et Turner (un clic pour agrandir)

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    Il a peut être un caractère exécrable mais il sait rendre hommage avouons le. Mais passons des maîtres aux héritiers, car c’est à ça que l’on reconnaît le vrai génie. Ses héritiers ont moins de grandeur quant à l’hommage car ni Monet, ni même Pissaro, Ensor qui le découvrirent au gré d’un exil londonien au moment de la commune, n’avouent son influence, et pourtant

    La preuve en image Pluie vapeur et vitesse de Turner Monet La Gare Saint Lazare

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    Un livre très agréablement illustré, très didactique sans être lourd. Un texte simple  mis au service de ce génie de la lumière et de la couleur qui disait « Voir est un art »

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    Une de ses plus belles de ses toiles ( merci Aifelle)

  • Le Blanc Fouquet - Franck Herbet-Pain

    blancfouquet.gifLe Blanc Fouquet - Franck Herbet-Pain - Editions Gallimard
    Une mini biographie de Jean Fouquet peintre dont on  sait très peu de choses et qui fut pourtant en son temps le peintre officielle de la cour et du roi Louis XI.
    Un peintre né, au temps de la guerre de Cent ans, des amours illicites d’un prêtre et d’une femme du peuple. Il grandit sur les bords de Loire où il fait l’expérience pour la première fois des couleurs « le rouge des radis qu’il suçote, le jaune des champignons, l’orange des citrouilles  » puis des enluminures qui égayent le livre dans lequel son père lui apprend à lire.
    Bientôt c’est lui qui tient la plume pour dessiner le visage de son père, de sa mère et ajouter de la couleur, il « cherche le rouge des mûres aux buissons épineux, le marron de la vase, le vert des algues translucides, mais le jaune, comment faire le jaune ? »
    Il fait un long et dur apprentissage dans l’atelier de Maître Royer.  Miniaturiste, enlumineur, il devient bientôt l’égal du maître mais fils de prêtre il n’a droit à aucun salaire.
    Ses premières oeuvres attirent l’attention de l’évêque de Tours et de celui de Paris. Il va parfaire son art dans l’atelier de Van Eyck à Gand, il apprend l’art de la perspective, voyage en Italie où il rencontre Fra Angelico et découvre émerveillé les oeuvres de Masaccio « Adam et Eve en marche dans le mouvement de leur désespoir, chassés du Paradis, une lumière qui donne à leur corps et à leur visage le relief des peines et de la sueur à endurer. »

     

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    Portrait de Charles VII

    Son style est en train de naître, sa main « rallie la précision des Flandres à la légèreté italienne »
    Il travaille beaucoup et lorsqu’il se voit confier la réalisation d’un diptyque où la vierge a le visage d’Agnès Sorel, la maîtresse du roi, c’est le succès. Toute la cours commente l’oeuvre et il devient le peintre officiel.

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    Agnès Sorel

    Tout au long de sa vie il travaille les couleurs, le blanc surtout qui fera sa gloire et dont il détient le secret blanc « Il reste le soir seul dans l'atelier, dispose les coupelles des différents dosages de blancs obtenus, les applique sur des feuilles différentes, puis dans d'autres coupelles mélange les blancs premiers entre eux, les numérote comme les feuilles qu'il dispose dans tout l'atelier, enfin sort faire quelques pas dans la rue noire laver ses rétines, les lancer vers la nuit d'hiver opaque comme la suie, les plumes des corbeaux. Quand il revient, il note enfin celui qui a percé l'obscurité, le blanc royal, le blanc Fouquet, qui le fait soudain vomir dans la rue. »

    Blanc qui se révélera mortel.

    C’est un plaisir très doux de lire cette biographie dans la collection où j'avais déjà découvert Ambroise Paré
    C'est un plaisir lumineux aussi car l’auteur trace ce portrait par petites touches courtes comme un artisan attentionné, il sait décrire avec des mots très justes le travail du peintre, les couleurs, la lumière, la vie personnelle de Jean Fouquet est évoquée avec tendresse et pudeur et vient rendre ce portrait très vivant.

    Pour continuer le site magnifique de la BNF l'atelier de Fouquet