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Art Peinture Musique - Page 20

  • L'ennui des deux Vénitiennes - Edouard Dor

    ennui des deux ven.gifL’ennui des deux vénitiennes - Edouard Dor - Sens & Tonka

    Je vous transporte aujourd’hui à Venise, plus exactement au Musée Correr. On est tranquille, pas de bousculade, pas de queue devant le musée, suivez moi dans ma visite et arrêtons nous devant un tableau de Carpaccio
    « Les deux vénitiennes » Mais là je vais vous abandonner aux mains d’Edouard Dor qui se révèle un guide comme on voudrait en rencontrer dans tous les musées.

    Son livre est une véritable enquête sur ce tableau, Edouard Dor examine, scrute, observe, analyse, détaille tous les éléments de ce tableau, avec lui vous chercherez à comprendre ce que font ces deux femmes, qui sont-elles ? pourquoi semble-t-il manquer une partie du tableau ? ces deux femmes s’ennuient-elles ? qui attendent-elles ? quel est le sens de ce tableau ? Toutes les suppositions sont admises et Edouard Dor ne manque pas d’imagination !

     

    CARPACCIO, Vittore64.jpg

    Les deux vénitiennes-Carpaccio

     

    Pour nous aider à comprendre il met en résonnance ce tableau avec une oeuvre du peintre impressionniste Caillebote «  Femme à sa fenêtre » et un tableau d’  Edward Hooper

     

    hooper.jpg

    Room in New York -  Edward Hooper

    Edouard Dor nous emporte sur les traces de ce tableau, il fait des recherches, il examine toutes les hypothèses comme pour résoudre une énigme et trouver la dernière pièce du puzzle.
    L’essai d’Edward Dor m’a captivée et le tableau m’a troublé, j’étais en bonne compagnie, il parait que Marcel Proust appréciait fort ce tableau et en parle dans « La Prisonnière »

    Ce court essai est très réussi, un livre comme je les aime, d’une fausse simplicité cachant un énorme travail, d’une savante légèreté et d’une érudition brillante.

  • Les mystères du rectangle


     J’ai acheté il y a peu un livre pas trop gros et pas trop cher, ce qui est rare en matière de livre d’art.
    Ce livre m’a attiré par la façon dont l’auteur parle des tableaux qu’elle a sélectionné et le fait qu’elle ne soit pas une spécialiste, ni une critique d’art m’a attiré.

    Siri Hustvedt est écrivain les textes qu’elle a écrit pour ce livre sont simples, chargés d’émotion, bien documentés sans être pédants et il éclairent très intelligemment les oeuvres.
    Elle ne nous fait pas un cours d’histoire de l’art mais laisse parler ses sens, ses émotions, ses propos sont matière à contestation peut être mais pourquoi pas ?

    La plupart de ces tableaux décrits sont connus voire très célèbres mais son propos est de gommer cet habit de notoriété, de célébrité pour se centrer sur les émotions ressenties, l’éclairage du tableau, les détails qui apparaissent parfois après plusieurs heures de contemplation.

    La tempête de Giorgione qu’elle a découvert non à Venise mais sur une simple reproduction qui a suffit à la subjuguer; à la faire tomber amoureuse du tableau.
    Personne aujourd’hui n’est d’accord sur l’interprétation de ce tableau mais elle dit elle même que « je crois qu’elle (la Tempête) échappera toujours à ma compréhension et c’est pour cela que je ne cesserai pas de retourner la voir »

    La dame au collier de perles de Johannes Vermeer qu’elle rapproche de façon peut être audacieuse des « annonciations » de la Renaissance

    Nature morte de Jean Baptiste Chardin et de Cézanne
    Un très beau chapitre sur la splendeur des toiles de Chardin qui pour l’auteur « évoque une présence humaine intense », Siri Hustvedt nous restitue bien toute la tendresse qu’elle éprouve pour ce peintre

    Les caprices de Goya oeuvres nettement moins connues du grand public, série d’Eaux Fortes inquiétantes, parfois grotesques, irrationnelles, oeuvres parfois teintées de sadisme et de cruauté. Une découverte pour moi mêmes si ce n’est pas la partie du livre qui m’a le plus séduite.

    Il y a quelques semaine je suis allée voir l’exposition Mantegna au Louvre, c’est toujours un bonheur les expositions et lorsque l’on vit en province chaque fois on essaie de s’en mettre plein les yeux mais les moments de grâce sont vite passés.
    Un livre comme  Le mystère du rectangle  permet de se remémorer des tableaux admirés ou de se préparer à une visite.

    Faites un place à ce livre dans votre bibliothèque



    Extrait :
    Quand je lis un livre, quand j'écoute de la musique ou quand je vais au cinéma, c'est avec le temps que je découvre l'œuvre. Un roman, une symphonie, un film ne prennent leur sens que par la succession des mots, des notes et des images. Les heures peuvent passer, un tableau ne gagnera ni ne perdra la moindre parcelle de lui-même. Il n'a ni commencement, ni milieu, ni fin. J'aime la peinture parce que dans son inaltérable immobilité elle paraît exister en dehors du temps d'une manière impossible à toute autre forme d'expression artistique.
    Plus j'avance dans mon existence, plus je voudrais mettre le monde en suspens et saisir le présent avant que, dévoré par la seconde suivante, il ne devienne le passé. Un tableau crée l'illusion d'un présent éternel, d'un lieu où mes yeux peuvent se reposer comme si le tic-tac de la pendule avait cessé par magie.

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    Le livre : Le Mystère du rectangle - Siri Hustvedt - Editions Actes Sud