A l’immortelle bien-aimée - Virginie Reisz - Editions Le temps qu’il fait
Un homme seul vit ses derniers jours, il écrit dans son journal une lettre interminable à la femme adorée, son éternelle bien-aimée.
Il souffre, son corps le lâche, les douleurs sont anciennes, les médecins sont impuissants à tirer de son corps une eau envahissante, depuis trente ans il n’entend plus, il revoit les moments heureux de sa vie, les souffrances de l’enfance, les silhouettes de celles qui sont passées dans sa vie.
Il rêve d’une dixième symphonie.
Les souvenirs l’envahissent comme l’eau qui le tue, il revoit son père spirituel « Papa Haydn », il souffre encore de l’indifférence de Goethe qui n’a jamais répondu à aucune de ses lettres, il revoit ses promenades dans une nature qui apaise.
La musique seule « m’a consolé du manque d’amour, alors et toujours depuis, elle m’a réconforté, elle m’a guidé » La musique baume sur les plaies à vif.
Trois mois terribles, trois mois d’agonie pendant lesquels le visage de l’aimée ne le quitte pas, elle dont le nom n’est jamais prononcé « De me rappeler ton sourire, tes yeux, ta peau que je connaissais avant de la toucher, m'emporte, mon ange, hors de ma chambre, hors de mes barreaux, hors de ma douleur »
Lira t-elle ces lignes « Qu’adviendra-t-il de cette confession, rangée dans mon tiroir secret ? La liras-tu ? J’abandonne la suite au Destin avec lequel je tente enfin d’être en paix, et ce sera bien comme ce sera, mon amour. »
Ludwig van Beethoven meurt le 26 mars 1827 « Jusqu’à la tombe, il garda un coeur humain envers tous les hommes »
Virginie Reisz écrit en écoutant la musique de Beethoven, avec bonheur et infiniment de grâce elle prête ses mots au génie , elle l’écoute et le comprend, elle voudrait lui donner ce qui lui a manqué, elle sait faire partager son admiration et son amour.
Un roman délicat que je vous propose d’ajouter à votre bibliothèque
Commentaires
On dirait qu'il s'agit d'une sorte de suite, ou de reprise des lettres que Beethoven écrivit lui-même à cette immortelle bien aimée inconnue ? D'après tes citations, ça a l'air d'être un très beau texte...
@ oui Ys un beau texte, en fait Beethoven longtemps avant sa mort avait écrit à sa bien aimée mais le texte est resté secret jusqu'à sa mort
Viriginie Reisz s'est emparé de la lettre et à détourné le contenu à son profit
c'est très réussi
Que de livres ouverts , ici ;-) entre Jung , Jean marie Pelt , Deleuze qui demande une grand attention , je suis noyé. Pour moi le livre est mon bonheur et je mets celui-là sur la liste
Bonne semaine Dominique
"Lettre à D. Histoire d´un amour" est la lettre qu´André Gorz a écrite à sa femme après cinquante-huit ans de vie commune. Elle a été écrite en 2006 et publiée chez Galilée alors qu´André Gorz avait plus de quare-vingts ans. Parmi les lettres "modernes" envoyées à l´être aimé, c´est l´un des plus beaux textes que je connaisse.
Quatre-vingts ... cela va de soi
Votre chronique m'avait donné fort envie de lire ce "roman délicat", et après avoir lu le commentaire de BOL, voilà que ma liste s'allonge de deux livres, j'en suis ravie. En vacances en Belgique la semaine prochaine, j'aurai l'occasion de les acheter.
@ Merci BOL pour cette référence que je ne connaissais pas, j'ignorais qu'A Gorz avait écrit un texte aussi personnel
@ Colo l'effet blog est "magique" ou "terrible" selon comment l'on se place ! La référence de BOL est effectivement très attirante
Je suis également en Belgique la semaine prochaine mais hélas boulot et formation au programme, les seuls livres seront pour le Thalys
bonjour Dominique, je viens de le commander, il paraît que c'est un livre époustouflant !! Anecdote ; ce matin à la librairie, il restait un livre, une dame le prend, le paie avant que je n'ai eu le temps de faire quoi que ce soit. Et, elle l'a oublié!!!!!! Bon, je suis patiente, mais ma copine libraire m'a dit qu'elle l'avait trouvé extraordinaire aussi, et d'ailleurs elle va commander les livres précédents de cette écrivain. Alors, je me réjouie d'avance...
bonne semaine
claude
j'ai été très sensible à "la musique" de ce livre, je n'ai rien lu d'autre de cette auteure mais dans la même veine il y a un bouquin excellent, aux éditions Autrement de Sandrine Willems "una voce poco fa" sur la Malibran et qui est dans un genre proche de celui ci, un très beau récit sur la voix humaine
Avez-vous lu les variations Goldberg de Nancy Huston ? je l'ai lu, il y a bien longtemps, mais je me souviens encore d'entendre des phrases musicales...
bonne journée
claude