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  • bribes d'un bouquineur

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    « En 1723, la bibliothèque d’Harvard possédait 3340 livres dont 58% étaient des ouvrages de théologie protestante, et 56% étaient écrits en latin. »

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    « Dans le temple de Motsu-Ji, un célèbre poème de Basho est inscrit sur une dalle, qui commence par « Herbes de l’été … ».
    Quand un traducteur commença à lire ce premier vers à Marguerite Yourcenar, elle récita aussitôt les deux autres « Des valeureux guerriers / Traces d’un songe. »

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    « La bibliothèque personnelle de Monet à Giverny, est restée presque intacte, dans un atelier annexe à la maison principale, éclairé par une grande verrière. Elle montre un goût marqué du peintre pour la littérature (Aristophane, Balzac, Hugo, Flaubert, Dostoïevski…) »

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    « La première coquille repérée dans un livre, par transposition de lettres, se trouve à la dernière page du célèbre Psautier de Mayence, imprimé en trois couleurs dans l’atelier de Gutenberg en 1457.
    On y lit : « spalmorum » au lieu de « psalmorum » (des psaumes) »

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    « A la question « si vous ne deviez garder qu’un seul livre de votre bibliothèque lequel serait-ce ? Le philosophe Michel Onfray répond : « Un livre qui m’emballe toujours, qui ne me déçoit jamais, que je n’ai jamais lu mais que je lis tout le temps : le dictionnaire.
    Et il ajoute « Dès que j’entre dans le Littré, le voyage est assuré.»

     

    Le livre : Les Miscellanées d’un bouquineur – Virgile Stark- Editions les Belles Lettres

     

  • La petite fille - Bernhard Schlink

    Parfois on lit un auteur uniquement parce qu’on a aimé ses livres précédents et sans regarder attentivement la quatrième de couverture.
    Bien m’en a pris car ici comme souvent maintenant l’éditeur en dit beaucoup trop.
    Je vais donc tenter de vous parler de ce livre sans dévoiler trop de l’intrigue car si parfois je vais lire la fin d’un livre en avance, c’est mon choix et je déteste que l’on me force la main. Parenthèse refermée.

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    Qu’est-ce qui fait qu’un livre est un vrai grand roman, un de ceux que l’on n’oublie pas, un de ceux dont on sait que vous en parlerez autour de vous, auquel vous repenserez au détour d’un film, d’un article de presse, que vous relirez et qui marquera votre vie de lecteur ou lectrice ?

    Difficile de répondre, il vaut mieux prendre un exemple comme ce roman de Bernhard Schlink.

    Bernhard Schlink - Films, Biographie et Listes sur MUBI

    Kaspar Wettner vit à Berlin, sa femme Birgit vient de mourir, il l’a trouvé morte un soir dans leur appartement.
    Son mariage fut heureux même s’il est certain d’avoir aimé sa femme plus qu’elle ne l’a aimé.
    Ils ont partagé l’amour des livres et de la musique, n’ont jamais eu d’enfant, et la fin de la vie de Birgit fut difficile, marquée par la dépression et un net penchant pour l’alcool.

    Dans les jours qui suivent, Kaspar va lire le journal et les poèmes que Birgit a laissé et dont elle n’a jamais parlé.

    Mur de Berlin : la porte de Brandebourg, repère incontournable

    Il retrouve là un peu de leur histoire, leur rencontre à Berlin est en 1965, quand Kaspar tombe amoureux de Birgit et lui propose d’émigrer à l’ouest ce qui représentait à la fois un espoir et un risque.

    A travers les pages du journal Kaspar découvre un pan inconnu de la vie de son épouse.
    Il apprend qu’elle avait un souhait, une recherche à mener, Kaspar à 70 ans ferme sa librairie et part pour enquêter et exaucer le vœu de sa femme.
    Sa recherche va le mener à côtoyer des allemands de l’ex RDA ainsi que des membres de groupuscules néonazis.

    À Berlin, Rostropovitch a joué pour l'histoire

    L’histoire de l’Allemagne se dessine peu à peu, le  nazisme et ses conséquences, cette partition forcée que fut le Rideau de fer, les séquelles laissées par la réunification joyeuse en 1989 au son du violoncelle de Rostropovitch mais dure et implacable ensuite avec sa cohorte de chômage, de pauvreté, de ressentiment, le terreau tout trouvé pour les idéologies qui fleurissent sous couvert de retour à la terre et de défense d’un nationalisme allemand nostalgique du passé.
    Comment échanger avec des hommes et femmes qui s’adonnent au culte d’Hitler, nient l’Holocauste et admirent ses pires représentants.

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    C’est là qu’intervient le talent de Bernhard Schlink. Il a un regard à la fois bienveillant, mais très lucide, compréhensif mais sans faiblesse, sur cette Allemagne qui a tant à se faire pardonner. Qui parfois dérive à nouveau vers les extrêmes.
    Comment comprendre les théories complotistes, racistes ?
    Comment accepter les retombées du passé dans le présent, sur ce qui peut unir ou séparer les êtres.
    Comment épauler cette génération perdue, aider des êtres qui ont souffert dans leur chair, qui ont vu leurs rêves s’évanouir, qui ont payer un lourd tribut à l’histoire.

     Allemagne : le groupuscule néo-nazi "Combat 18" a été interdit

    J’ai envie de répondre que Bernhard Schlink croit à la rédemption mais aussi à la puissance de l’amour, et que si la musique et la littérature ne sont pas des remparts infranchissables pour une idéologie pernicieuse, qu’ils ne rendent pas les gens forcément meilleurs, ils sont peut-être la porte d’entrée pour se déprendre d’une idéologie mortifère.

    J’ai aimé ce livre, la profondeur des personnages, le questionnement qui interpelle le lecteur.
    J’ai aimé la démonstration de l’auteur quand on lui oppose que la musique, la vraie, la grande, n’est qu’allemande ! Avec une magnifique séquence d’écoute en aveugle qui vaut tous les débats sur le sujet.

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    C’est un passionnant voyage à travers l’histoire allemande. Livre et musique vous accompagneront tout au long du roman. La traduction est parfaite merci à Monsieur Lortholary.

    Européenne convaincue ce livre me conforte dans mon imperturbable optimisme.

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    Le livre : La Petite fille – Benhard Schlink – Traduction Bernard Lortholary  - Editions Gallimard

  • Un tableau un livre Canaletto

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    « Les gondoliers rament debout en se penchant sur leur aviron. Il est étonnant qu’ils ne tombent pas à chaque instant dans l’eau, car tout le poids de leur corps porte en avant. Ce n’est que la grande habitude qui leur donne l’aplomb nécessaire pour se tenir ainsi toujours en suspens ; l’apprentissage doit coûter plus d’un plongeon. »

    Le livre

    Italia voyage en Italie - Théophile Gautier - Editions La Boîte à documents
    Le Tableau 

    L’Entrée du grand canal à Venise – Canaletto - Museum of Fine Arts, Houston.

  • Le roi et l'horloger - Arnaldur Indridason

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    Les auteurs de polars même lorsqu’ils sont très bons, se perdent parfois dans des récits répétitifs ou ayant perdus toute épaisseur, tout intérêt.

    Et puis il y a les autres, ceux qui sont capables de réjouir leur public avec un récit différent mais d’une qualité parfaite.

    Arnaldur Indridason est de la seconde famille, il s’est transformé pour notre plaisir en auteur de roman historique et il a parfaitement réussi la manoeuvre. 

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    Le palais d’Amalienborg à Copenhague  

    Rendez-vous à la fin du XVIIIème siècle, au Danemark, plus précisément à Copenhague, dans le palais du roi Christian VII.

    Suivez-moi dans les dédales du palais, jusqu’à l’atelier de Jon Siversten, horloger de son état, qui tente de redonner vie à une horloge astronomique qui prend la poussière depuis 200 ans.
    Cette horloge est l’œuvre d’Isaac Habrecht, artisan suisse qui est à l’origine de l'horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg...

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    L’Horloge de la Cathédrale de Strasbourg


    Voilà notre écrivain islandais qui pointe son nez : Jon Siversten est islandais, son pays vit sous domination danoise et quand je dis domination le terme est sans doute trop tendre.
    Je vous laisse découvrir la rencontre du roi et de l'horloger, c’est un moment croquignolet au possible.

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    Cette rencontre va se répéter et un jour, Jon, à la demande du roi va raconter l’histoire de sa famille.
    Parce que sa famille a connu un destin funeste, son père et sa gouvernante, Sigurdur et Gudrun, ont été victimes d'une loi danoise ridicule et inique. A la suite du drame Jon est parti pour le Danemark et est devenu horloger.

    Les nuits s’écoulent l’un écoutant, l’autre racontant, sans oublier les bouteilles de Madère qui ne font pas long feu le roi ayant le gosier très en pente.

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    Je m’arrête là pour ne pas gâcher votre plaisir de lecture.

    Vous découvrirez une famille royale assez tourmentée, un roi fou qui aujourd’hui serait sans doute qualifié de bipolaire. Une administration royale faite comme notre société, de justes et bons personnages et d’autres prêts à tout pour conserver quelque argent ou quelques bribes de pouvoir.

    A.Indridason a réussi à mêler petite et grande histoire et à mener son récit avec la précision d’un horloger.
    Il réussit à vous faire trembler pour et Gudrun et Sigurdur, à vous faire prendre en compassion un roi, à faire vivre cette Islande dominée par les danois, et à vous intéresser à la bonne marche des horloges.

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     Le livre : Le Roi et l’horloger – Arnaldur Indridason – Traduction Eric Boury – Editions Métailié

  • Bribes viennoise

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    « Vous avez appris à l’école que Vienne fut de tout temps la capitale de l’Autriche. C’est ma foi vrai, mais la ville de Vienne est plus ancienne que l’Autriche, plus ancienne que la monarchie des Habsbourg, plus ancienne que le Reich allemand d’hier et d’aujourd’hui. »

    « Elle était la capitale d’un immense empire qui excédait largement les frontières de l’Allemagne vers l’est et l’ouest, le sud et le nord, s’étendait en haut jusqu’à la Belgique, en bas jusqu’à Venise et Florence, englobant la Bohème, la Hongrie et la moitié des Balkans. »

    « Deux siècles durant, à la cour d’Autriche, on parla davantage l’espagnol, l’italien et le français que l’allemand. »

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    « Chaque Viennois avait un grand-père ou un beau-frère hongrois, polonais, tchèque, juif. »

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    « Vienne est devenue la ville de la musique.
    De même que Florence a la grâce et la gloire d’avoir rassemblé dans ses murs, au moment où la peinture atteignait son apogée, tout ce que le siècle comptait de créateurs, Giotto et Cimabue, Donatello et Brunelleschi, Léonard de Vinci et Michel-Ange, de même Vienne, au cours du grand siècle de la musique classique, a réuni dans sa sphère d’influence presque tous les noms. »

    Le Livre : Vienne ville de rêves – Stefan Zweig – Editions Bouquins

  • Monsieur Steinbeck en Pléiade

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    Amies, amis c’est un très bon jour.
    J’ai reçu ce matin mon exemplaire des œuvres de Steinbeck en pléiade.

    Mais me direz-vous tu n’as jamais lu Steinbeck ? 
    Si bien entendu, comme parfois certains auteurs, il n’a jamais quitté ma bibliothèque, mes poches lus et relus puis largement utilisés par mes filles ont rendu l’âme.

    Je les ai remplacé par de vieilles éditions mais sans charme et un papier qui vieilli très mal.

    Alors alors c’était le bon moment pour rendre hommage à cet auteur que j’aime tant et La Pléiade malgré son prix, malgré les petits caractères malgré je ne sais quoi encore …et bien cela reste un livre qui va se transmettre aux prochaines générations et cela c’est bien.

    Je ne vais pas vous abreuver des quatre romans du volume en cascade, non je vais prendre mon temps, relire en profitant du texte au maximum puisque la trame elle, je ne l’ai jamais oublié.

    Donc attendez-vous dans les mois qui viennent à retrouver John Steinbeck sur ce blog.

    Le volume contient
    En un combat douteux – Des souris et des hommes – Les raisins de la colère – A l’est d’eden

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    Ma première lecture remonte à 1965, j’avais presque 15 ans, ma mère était hospitalisée pour un examen et devait restée trois jours à la clinique, je voulais lui tenir compagnie mais pas sans un livre, c’était le printemps et je me souviens que dans le parc de la clinique les arbres de Judée étaient en fleurs.

    J’ai ouvert mon livre de poche, A l’est d’eden, la référence biblique m’échappait un peu mais j’ai plongé et mes trois jours de garde-malade devinrent un de mes plus beaux souvenirs de lecture.

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    Vous pouvez déjà retrouver Steinbeck sur ce blog ici

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    « La vallée de la Salinas est en Californie du Nord. C’est un long sillon à fond plat entre deux chaînes de montagnes. La rivière y déroule ses méandres jusqu’à la baie de Monterey.

    Je me rappelle mes noms d’enfance pour les plantes et les fleurs secrètes de la Vallée, la cachette de chacun de ses crapauds et l’heure estivale où 

    s’éveillent ses oiseaux. Je me rappelle ses saisons et ses arbres, ses gens et leur démarche ; je me rappelle même ses odeurs. La mémoire olfactive est très riche.

    Je me rappelle les monts du Gabilan qui dominaient la Vallée à l’Est, monts clairs et gais, pleins de soleil et de joliesse, monts fascinants dont on avait envie de gravir les sentiers tièdes comme on désire escalader les genoux d’une mère chérie. »