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  • L'Idée ridicule de ne plus jamais te voir - Rosa Montero

    Un petit clin d’oeil à Geneviève qui m’en a parlé avec une telle fougue et une telle sensibilité qu’il était impossible de ne pas lire ce livre.

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    J’ai aimé La folle du logis et Rosa Montero nous emportant dans son antre d’écrivain.

    Ici il s'agit de la mort de son compagnon sa douleur est là tapie et elle ne sait plus très bien comment attraper les choses, elle se bat avec un roman qui n’avance pas. 

    Bienheureuse éditrice qui lui demande une préface à un tout petit livre « déchirant comme un hurlement de douleur et de désespoir » c’est le journal tenu par Marie Curie à la mort de Pierre Curie survenue accidentellement. Journal très intime qui va trouver chez Rosa Montero un écho immédiat, comme l’écrit d’une soeur en désespoir.

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    Pierre et Marie Curie

    Le livre oscille donc entre écrits personnels de l’auteur et accompagnement des mots de Marie Curie  « Mais ce livre n’est pas un livre sur la mort ».

    D’empathie immédiate à admiration, Rosa Montero va petit à petit remonter dans la vie de Marie Curie, la surprendre jeune et étudiante tombant quasiment d’inanition faute d’argent, institutrice en Pologne alors qu’elle ne rêve que de Paris et d’études.

    Elle s’insinue doucement dans cette vie, tentant de découvrir derrière les photos où une Marie Curie rigide et sérieuse apparaît, la femme aimante, la chercheuse volontaire et indomptable, se pliant à un travail harassant dans des conditions qui aujourd’hui seraient refusées par n’importe quel ouvrier et pourtant dont elle dit « Dans ce hangar misérable, nous passâmes les années les plus heureuses de notre vie, complètement consacrées au travail »

     

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    Rosa Montero revient sur ce parcours hors normes sans pathos mais sans angélisme non plus, s’étonnant du peu de précautions prises par le couple avec le Polonium et le Radium ce qui devait à l’un comme à l’autre coûter la vie. Elle nous permet de découvrir la femme derrière le savant, l’amoureuse sensuelle derrière le Nobel.

    J’ai vraiment énormément aimé ce livre, j’ai aimé les relations qui se sont nouées par delà le temps entre ces deux femmes, j’ai aimé ce récit plein d’admiration et de tendresse. J’ai eu envie de réconforter l’une et de lire une biographie complète de l’autre. 

     

    Un grand merci à Nadejda qui m’a envoyé la version espagnole dans laquelle on peut profiter d’un grand nombre de photos. Dommage que Métailié ait fait l’impasse dessus.

     

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    Le livre : L’idée ridicule de ne plus jamais te revoir -Rosa Montero -traduit par Myriam Chirousse – Editions Métailié 

  • Butinage

    En ce moment je lis de façon très éparpillée, je butine à droite et à gauche. 

    Des livres recommandés par des amies en lecture ou des parutions que je guettais attentivement. 

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    Quelques billets à sauts et à gambades donc...

  • Quai du Polar

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    C'est reparti 

    Le festival du polar est devenu incontournable (un clic sur l'image pour tout savoir) 

    Des invités à faire saliver : Connelly et Franck Bouysse sont au programme mais aussi Sandrine Collette

    Pour moi cette année pas de quai, il faut savoir parfois être raisonnable

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  • Dans la ville en feu - Michael Connelly

    Dernier roman de ma série, celui ci a un petit parfum d’actualité.

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    Emeutes de Ferguson 2015

     

    En 1992 Los Angeles connue de terribles émeutes suite à l’acquittement de policiers ayant tabassé un noir (un parfum de déjà vu non ?) 

    Harry Bosch appelé sur une scène de crime n’a que le temps de noter le nom de la victime Anneke Jespersen et de remarquer que c’est une journaliste danoise abattue d’une balle dans la tête. Harry ne peux que supposer qu’il s’agit d’un meurtre perpétré par un gang. 

    La victime au fil du temps est surnommée Blanche-neige 

    Vingt ans plus tard le dossier est devenu un Cold case et Harry va le reprendre en main.

    Dans quelques jours ce sera la commémoration des émeutes et il serait bon de pouvoir ajouter quelques crimes résolus à l’actif de la police.

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    Los Angeles 1992

     

    Harry Bosch depuis qu’il est attaché aux Affaires non résolues a un nouveau chef, un crétin de première mais vicieux et dangereux. Et devinez quoi ? il va lui mettre les bâtons dans les roues lorsque l’affaire Blanche neige progresse surtout que l’affaire pourrait bien être la première résolue et pour le LAPD, ça fait tâche que ce soit justement un meurtre de femme blanche qui trouve sa solution sur fond d’émeutes raciales ! 

     

    Ah revoilà Harry Bosch dans une intrigue compliquée, des indices plus pauvres que pauvre mais qui vont le mener du Danemark à Desert Storm ( Tempête du Désert, mais si rappelez vous le vieux Bush et les missiles illuminant votre écran de télé). 

     

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    Desert storm

     

    Mais Harry est toujours aussi pugnace même s’il a mis un peu d’eau dans son vin, et puis il est émouvant en père de famille qui surveille les lectures de sa fille.

     

    J’avais renoué avec lui avec sa première enquête des Affaires classées mais je l’avais lu en anglais, c’est pas pour dire mais l’effort de lecture m’avait quand même un peu gâché le plaisir.

    Là c’est du tout bon Connelly, même si Harry prend un peu de cheveux blancs il garde toute ma sympathie, et attention pas question de nous le faire à la Wallander !! 

     

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    Le livre : Dans la ville en feu - Michael Connelly - Traduit par Robert Pépin - Editions Calmann-Levy

  • Un fond de vérité - Zygmunt Miloszewski

    Après un petit tour poétique il est temps de revenir aux polars.

    Si vous avez un intérêt certain pour la Pologne, si En mémoire de la forêt vous a plu, alors ce polar là est fait pour vous. 

     

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    Deuxième roman de Zygmunt Miloszewski traduit chez Mirobole, le premier était bon, celui là est excellent. 

    Il fait totalement écho aux livres de Jan Gross et nous montre une Pologne en pleine mutation qui s’éloigne d’un passé douloureux et encombrant parfois.

     

    Teodore Szacki, procureur de son état, a fait le choix de se faire muter dans la petite ville médiévale de Sandomierz loin de Varsovie, une petite et charmante ville au bord de la Vistule.

    Il s’ennuie un rien jusqu’à ce meurtre terrible, une femme bien connue dans la ville, Ela Budnik, presque une sainte, est égorgée et tous les indices font penser à un rituel juif, du moins ces rituels dont les juifs étaient accusés et qui déclenchaient autrefois des pogroms.

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    Une image montrant des assassinats rituels présumés
    Cathédrale de Sandomierz (XVIIIe)

    Ici comme ailleurs en Pologne la communauté juive a disparu, mais un vieux fond de superstition et de haine est vite remué par le meurtre. Les investigations s’orientent vers le conjoint naturellement mais aussi vers une bande de nationalistes genre FN qui affiche une façade de bon ton mais façade qui se lézarde assez vite.

    Et la presse s’en donne à coeur joie.

    Notre procureur est un ambitieux malmené par le sort, divorce, amours ratées, célibat forcé, en plus il n’est pas vraiment sympathique mais on se prend au jeu et on finit par l’appuyer dans sa recherche, on voudrait pouvoir lui souffler la solution.

     

    Le procureur est aidé par Barbara Sobieraj qui a été écartée de la direction de l’enquête en raison de ses liens privilégiés avec la victime. Il peut aussi s’appuyer sur Leon Wilczur mais avec qui les relations sont difficiles.

    Lorsque les meurtres s’accumulent et font de plus en plus penser à des actes commis par un juif, l’enquête tourne à l’obsession pour Theodore Szacki.

     

    Un polar très habile qui met en perspective à la fois le passé polonais, son antisémitisme mais aussi les efforts d’une communauté pour tourner la page. 

    C’est sans compter avec le côté très très noir de l’âme humaine, avec un vieux fond de superstition et avec la culpabilité qui hante les consciences. 

     

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    Le livre : Un fond de vérité - Zygmunt Miloszewski - Traduit par Kamil Barbarski - Editions Mirobole

     

  • L'Eglantine aux poings

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    pour répondre à l'invitation de Claudialucia et Aifelle je vous propose Anna Akhmatova qui pratiqua l'insurrection poétique et un brin de Luc Bérimont puisque c'est son anniversaire

     

    A présent j'ai compris. Inutiles, les mots,

    Les branches sous la neige, si légères...

    L'oiseleur à déployé ses filets
    Sur les rives du fleuves

     

     

                        &&&&&&&&&&&&

     

     

        Tessons

     

    Comme une bête morte;

    Vous me hisserez sur un crochet sanglant,

    Pour que riant, incrédules,

    Les étrangers fassent cercle

    Puis écrivent dans leurs dignes gazettes

    Que s’est éteint mon grand talent, 

    Que d’un poète entre tous les poètes

     

    La treizième heure vient de sonner.

                         Anna Akhmatova

     

     

     

     

    La nuit d’aube

    Une rose a percé la pierre de la neige

    Une rose a percé la pierre de l’hiver

    Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges

    Une rose a percé la pierre de la neige

    Une rose a tremblé sur la paille, à l’auberge

    L’ange au gantelet noir roule sous les sapins

    Une rose a tremblé, plus frileuse qu’un cierge

    La neige lacérait le ciel ultramontain.

    Édifice du temps un enfant vous renverse

    Une rose, une lampe une larme au matin.

    Il suffit d’un baiser qui réchauffe la neige

    Et notre rose à nous brûle déjà ta main.

                    Luc Bérimont

     
     

     

    Les livres :

    D'autres astres, plus loin, épars - Poètes européens choisis par Philippe Jaccottet - Editions La Dogana

    C'était hier et c'est demain - Luc Bérimont - Editions Seghers