Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Palmarès anarchique et détournement de Tag

    Oui oui j’ai du retard et j’en demande pardon à Mango, à voir passer toutes les listes de 15 auteurs chaque fois je me sentais un peu coupable.
    Au moment de taper ma liste d’un seul coup j’ai eu l’impression de radoter un peu :  Montaigne oui toujours en premier, Proust  ben oui évidemment et puis.........Zut je vais pas vous lister tous ces écrivains que vous connaissez et que vous aimez, que vous avez mis dans vos listes et  avoir juste l’ordre qui change .....

    Alors pour parodier Robert Frost : Deux chemins s’offraient à moi et je pris le moins emprunté en décidant de vous livrer 15 auteurs mais pas forcément les incontournables non plutôt ces auteurs qui parfois nous ont plu pour un seul livre, alors on ne les cite que rarement et pourtant leurs livres ont une place privilégiée dans mon coeur de lectrice

    Dans un ordre totalement anarchique

    martin.gif


    Robert Nathan : non pas celui des livres scolaires, celui du Portrait de Jenny  une petite merveille de fantastique et de romantisme mêlés, et en prime une belle adaptation de cinéma

    Lucrèce  et le  Natura rerum  parce que je n’arrive pas à décider si ce que j’aime chez Lucrèce c’est le poète ou le philosophie

    Roberto Calasso et  Les noces de Cadmos et Harmonie   parce que j’aime la mythologie et que son livre revisite tous les grands mythes de la Grèce avec un art consommé qui rend la lecture aussi passionnante qu’un roman.

     

    9782844120595FS.gifblock.gifcitati.jpg

    dervin.gifcoulonges.gif

     

     

     

     

     

     

    Marc Fumaroli  parce qu’il parle comme personne de La Fontaine dans son livre  Le Poète et le roi  et qu’ensuite vous ne pouvez plus réciter le Corbeau et le renard sans voir l’homme derrière la fable

    Jean Henri Fabre  et ses Souvenirs entomologiques parce qu’une fois enfant j’ai ouvert un livre qui parlait de scarabée et de guêpes maçonnes et que je suis restée un peu cette enfant là

    Pietro Citati me permet de ne pas totalement éliminé Proust de ma liste (oui je triche un peu) car sa Colombe poignardée est l’essai le plus passionnant qui soit sur l’oeuvre de Proust

    dillard.jpgpoète.gifFrison - le rapt.jpgpotok.gifcadmos.jpg

     

     

     

     

     

    Pélerinage à Tinker Creek : mais ça vous aviez deviné que je le mettrai dans cette liste car Annie Dillard est de mes amies...en littérature

    Chasses subtiles : nous revoilà chez les insectes mais en compagnie de Ernst Jünger, je n’aime pas beaucoup le romancier mais infiniment le naturaliste

    Je saute carrément d’un genre à l’autre avec Lawrence Block le maître du roman noir et son privé est un modèle qui a servi ensuite à Connelly et bien d’autre, j’aime bien de temps en temps retourner à la source et relire la meilleure enquête de Matt Scudder  Huit millions de façons de mourir

    Patrick Leigh Fermor parce que son  Temps des offrandes  est pour moi LE chef d’oeuvre des récits de voyage et que si je ne devais garder qu’un seul livre du genre ce serait celui-là

    Adalbert Stifter et son magnifique récit d’éducation  L’arrière saison  admiré par Nietzsche et Kundera aussi je me sens en bonne compagnie

    Roger Frison-Roche parce qu’avec  Le Rapt  il m’a ouvert les grands espaces du nord, vers la nuit polaire et un monde inconnu

    fermor.jpgjunger.jpglucrèce.giffabre.jpgstifter.gif

     

     

     

     

     

    Ferdinando Camon : un nom absent des blogs et pourtant sa parabole féroce sur le monde rural  Jamais vu soleil ni lune  est un livre que l’on n'oublie pas

    Sylvie Dervin  et  Les amants de la nuit   juste un livre que j’aime particulièrement, offert par un ami, c’est mon côté fleur bleue

    Une belle histoire sur l’adolescence, l’amour et la tendresse paternelle et une touche d’humour juif   L’élu de Chaïm Potok

    Enfin pour terminer un livre qui tient une place affective particulière parce que j’en ai partagé la lecture avec mes 3 filles  L’adieu à la femme sauvage  d’ Henri Coulonges


    15 auteurs qui mériteraient un billet en bonne et due forme mais ça.... c’est une autre histoire

    délais.png

    Et bien sûr j'ai dépassé les 15 minutes

     

  • Couleurs de chine

     

    jardindechine.jpg

                      Milliers de boisseaus d'or en poussière broyés,
                       Par un coup de vent d'ouest complètement soufflés !

    Au comble de la prospérité vint inévitablement le déclin, c'est le principe constant de la plénitude et du vide ; toutes richesses, dignités, gloires et splendeurs, d'un coup de pied seront réduites à néant, tel est le sort de l'éclat vernal du magnolia et des fleurs automnales du cannelier

    Le livre : Les carnets secrets de Li Yu - Jacques Dars - Editions Philippe Picquier

  • Tourgueniev - André Maurois

    tourgueniev.gifTourgueniev - André Maurois - Editions Grasset Les Cahiers Rouges
    Depuis quelques mois j’ai lu plusieurs romans de Tourgueniev et j’avais envie d’en savoir un peu plus sur sa vie, avant de me lancer dans une vraie et complète bio j’ai choisi ce petit livre d’André Maurois.
    Il a un double avantage, d’abord il est fort bien écrit et cela déjà le rend très agréable et il est court car c’est une suite de petits textes qui n’étaient pas fait à l’origine pour être rassemblés puisqu’il s’agit de 4 conférences données par Maurois.
    En quelques lignes Maurois situe la Russie et son régime autocratique au moment de la naissance de Tourgueniev
    « La Russie de 1820 n’est pas en équilibre. Ce’est un état politique dangereux pour une nation, mais c’est un état favorable à la formation des grands romanciers, parce que les passions y sont fortes, les changements soudains et frappants »
    Il nous présente la famille de Tourgueniev, son père qui servira de modèle à « Premier amour », l’autoritarisme de sa mère qui engendra sans doute un comportement avec les femmes très difficile dont sa liaison singulière avec Pauline Viardot, que l’on trouve évoquée dans « Journal d'un homme de trop », est le reflet
    André Maurois s’attache à faire comprendre les liens entre l’oeuvre et la vie. Il revient en détail sur certaines périodes  et l’on voit Tourgueniev arrêté et emprisonné pour avoir écrit un article sur Gogol et ensuite condamné à l’exil sur ses terres. C’est l’occasion pour André Maurois d’évoquer l’amour inconditionnel de Tourgueniev pour la Russie, amour qui perdurera même lorsque ses convictions le porteront à critiquer le système politique et à s’opposer au servage.
    « Il semble y avoir, dans les paysages russes, une mystérieuse beauté dont ceux qui les ont connus gardent jusqu’à la mort l’amour et le regret »
    J’ai découvert aussi un auteur satirique de la noblesse terrienne que j’avais déjà entreaperçu dans « Fumée » et mieux compris l’impression de Tourgueniev de n’être nul part à sa place, trop européen pour les russes et trop russe pour les européens. On retrouve son amitié avec Flaubert, Maupassant, Zola, Daudet, Mérimée qui le situe dans le monde culturel de l'époque.

    daudetflaubertzolatourgueniev.jpg

    De gauche à droite : Daudet, Flaubert, Zola et Tourgueniev

    En deux courts chapitres Maurois analyse l’art de Tourgueniev, il veut tirer un trait sur les querelles littéraires qui opposent Dostoïevski ou Tolstoï à Tourgueniev en quelques phrases d’une grande justesse
    « Ce que nous défendons avec tant de force chez un écrivain, ce n’est pas son oeuvre, ce sont nos goûts profonds. Nos choix littéraires, nos préférences sont déterminés par nos besoins sentimentaux et spirituels. Ayant retrouvé dans un roman l’image exacte de notre inquiétude ou de notre sérénité, nous considérons le critique hostile comme un adversaire personnel »

    Maurois sait à merveille nous présenter le génie descriptif de Tourgueniev, son art pour retenir le détail essentiel qui sait suggérer, il dit « Jamais romancier n'a fait preuve d'une économie de moyens aussi complète. Quand on a un peu l'habitude de la technique d'un roman, on se demande d'abord avec surprise comment Tourguéniev put, par des livres si courts donner une telle impression de durée et de plénitude  »

    Ce livre loin d'avoir épuisé son sujet m'a donné envie de lire une biographie plus importante et surtout de continuer ma lecture de Tourgueniev que je n'ai fait qu'effleurer

     

  • La Reine perd sa couronne

    cortege.gifLe Cortège de la mort - Elizabeth George - traduit par Anouk Neuhoff - Editions des Presses de la cité
    Après une interruption longue dans la lecture de polars, c’est le deuxième que je lis depuis quelques jours. Des regrets ? non pas vraiment, mais pas non plus d’enthousiasme réel.
    Elizabeth George tout le monde connait, la dame du noir à l’anglaise, un héros tout droit sortit de l’aristocratie, travaillant à Scotland Yard et conduisant des voitures de sport.
    L’inspecteur Lynley est toujours flanqué d’une acolyte qui est son exact opposé, le sergent Barbara Havers, mal fagotée, tout juste polie mais un coeur gros comme ça. Si vous avez suivi les épisodes précédents vous savez que Lynley a eu bien des malheurs dans les romans précédents et le revoilà à pied d’oeuvre au Yard.
    Maintenant si vous trouvez que je suis un peu longue dans ma présentation dites vous qu’ Elizabeth George elle, l’allonge jusqu’à plus soif et bien que le Hampshire soit sans doute une belle région, que la New Forest et ses troupeaux de poneys soit magnifique ...on s’impatiente nettement après quelques chapitres ou rien ne s’est vraiment passé.

    newforest13big.jpg

    La New Forest

    Meredith a disparu, son frère, son amie, la cherchent et Gordon Jessie son compagnon, semble cacher quelque chose. A Londres on trouve dans un cimitière le corps d’une jeune femme non identifié. Lynley va enquêter, il est de retour sur le terrain !
    Une intrigue longue à mette en place mais avec le savoir faire de l’auteur, on finit par s' accrocher à l’histoire sauf que vraiment quelques coupes n’auraient pas fait de mal. Plusieurs page sur l’achat d’une jupe c’est un peu beaucoup.
    Lynley est de retour donc et à ses côtés Isabelle Ardery belle femme un rien autoritaire et transportant en permanence des mignonettes de vodka dans son sac,  des personnages bien campés, une intrigue bien ficelée mais qui s’étire s’étire , un récit annexe dont on devine qui va se relier à l’histoire mais quand ?

    Vous devinez que je ne suis qu’a moitié séduite, je l’ai lu, oui , je suis allée au bout, oui mais le rapport poids /  prix / qualité n’est pas à l’avantage de l’auteure. Voilà c'est dit !
     

  • Une enfance en Prusse orientale - Marion Dönhoff

    enfanceprusse.jpgUne enfance en Prusse orientale - Marion Dönhoff - Traduit de l’Allemand par Colette Kowalski- Editions Albin Michel - 1990
    Il y a quelques mois le roman de Béatrice Wilmos « L’Album de Menzel » m’a donné envie de relire ce récit datant déjà de 1990 et écrit par une grande dame du journalisme européen, la Comtesse Marion Dönhoff.
    Vous ne trouverez plus hélas ce livre, épuisé et jamais réédité, mais fouillez bien dans la bibliothèque de votre ville, les trésors sont toujours enfouis.
    Marion Dönhoff a près de 80 ans quand elle écrit ses souvenirs, en 1945 elle a fui devant l’Armée rouge,  elle a vu Königsberg bombardée, elle a abandonné le château de son enfance, elle entame un long périple qui la conduira un jour à la tête de « Die Zeit » le grand journal allemand.

    Son livre est composé d’une multitude de scènes, de tableaux, décrivant la vie dans cette Prusse aujourd’hui disparue, racontant l’histoire de ces domaines, de ces hommes et femmes qui vont disparaitre dans la guerre.

    chateau.jpg
    Le château de Friedrichstein

    Marion Hedda Ilse Dönhoff est née au château Friedrichstein, en Prusse orientale, quand elle naît  son père le Comte Dönhoff est député au Reichstag à la « Chambre des Seigneurs de Prusse » il a 64 ans. C’est un homme passionné d’art et de voyages parfois aventureux.
    Sa mère elle a aussi « le goût des arts, beaucoup d’imagination et un penchant pour le romantisme » et un sens très sûr des convenances de ce qui « se fait » et de ce qui ne se fait pas  « verdict sans appel qui mettait fin à toute discussion ». Ce rigorisme et cette vie aisée ne l’empêchait pas d’assurer soins et médicaments aux villageois proches du domaine.
    C’est une vie heureuse que mène Marion Dönhoff, la nombreuse fratrie permet des jeux et activités qui inculquent l’amour de l’aventure et le sens des responsabilités. La discipline est rigoureuse, on n’est pas en Prusse pour rien, mais trouver une façon de tourner les interdits occupe la joyeuse bande.
    Les parents sont peu présents mais la fréquentation des serviteurs du château va dégourdir la jeune fille « j’ai appris à démonter un carburateur avec le chauffeur ».

    Sa description de la vie du château et du village est empreinte de tendresse, le lavoir, le repassage qui lui apprennent les servantes, les premières lampes électriques, le valet Fritz « qui savait tout et s’intéressait à tout » , Krebs le jardiner au rôle essentiel pour ce domaine qui vit en autarcie totale.
    Les enfants participent aux travaux des champs, à la cueillette des champignons et framboises. L’hiver la glace est découpée dans les étangs gelés, la transporter en traineaux pour la stocker « Cela demandait une journée entière et s’achevait généralement par une sorte de fête, car on buvait quantité de grog pour se réchauffer et se donner du coeur à l’ouvrage. » fait partie de ses souvenirs.
    C’est une enfance au rythme des saisons « Il ne faut que quelques jours en Prusse Orientale pour que l’interminable engourdissement hivernal cède la place à la rayonnante splendeur du printemps »
    Ce sont les passages les plus beaux du livre, on y sent tout l’amour de Marion Dönhoff pour sa patrie; elle qui ressent « une profonde gratitude que ce soit là mon pays »
    Elle sait aussi nous raconter l’histoire de la région à travers les familles ou les domaines qui ont marqué son enfance.

    mazurie.jpg

    Mais c’est bientôt « la fin de l’insouciance » et le départ pour Potsdam pour poursuivre des études.
    La guerre va la rattraper, plusieurs de ses amis proches ont été les protagonistes du complot contre Hitler et tous seront exécutés. Elle a puisé là un courage et une rectitude qui l’accompagneront toute sa vie.
    La fin du livre est digne d’un livre d’aventures, fuyant à cheval devant l’Armée Rouge, obligée d’abandonner tous ses souvenirs, elle réussira à rejoindre l’Ouest après une chevauchée de 2000 km.
    Les réfugiés sont sur les routes, le froid intense. Elle partage son sort avec la population allemande de la région. Elle retrouve sa famille après bien des détours « C’est au milieu de l’hiver que j’étais partie à cheval de chez moi et quand finalement j’arrivai en Westphalie, c’était le printemps. Les oiseaux chantaient. »

    marion-doenhoff.jpgMarion Dönhoff en 1988 est retourné à Königsberg et je lui laisse la parole
    « Je ne peux pas non plus m’imaginer que le grand amour de la patrie s’illustre par la haine de ceux qui en ont pris possession (...) Quand je pense aux forêts et aux lacs de Prusse Orientale, aux vastes prairies et aux vieilles routes bordées d’arbres, je suis sûre qu’ils ont gardé l’incomparable beauté qui était la leur autrefois, à l’époque où tout cela était mon pays.
    Peut-être le plus grand amour réside-t-il en cela : pouvoir aimer sans posséder. »

  • L'automne à Concord

    L'automne de Nathaniel Hawthorne

    48-Nathaniel-Hawthorne's-House-Leamington-q75-337x500.jpg

     

    9 Octobre 1841
    Je suis rentré à la maison par la grand-route.(..) Il y avait une série de jeune bois revêtus de leurs parures de gloire automnale. Le soleil les frappait de ses rayons : sa lumière est comme un souffle de vie sur la pompe automnale.

     

    Walden.jpg

                                               Walden Pond - Concord - Massachusetts


    12 Octobre 1841
    Il n’y a guère de trait plus surprenant dans le paysage, ces jours-ci, que les taches rouges des buissons d’airelle que l’on aperçoit sur les longues pentes au flanc des collines comme des îlots au milieu de l’herbe, avec des arbres qui poussent au-dessus ; ou bien elles viennent couronner de leur teinte vive, presque rousse, le sommet brun et dénudé d’une colline, ou bien encore elles entourent la base d’un rocher inscrusté dans la terre.
    De loin cette teinte qui habille des taches et des parcelles de terre ressemble davantage au tableau d’un peintre.



    Le livre : Carnets Américains - Nathaniel Hawthorne - José Corti