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Le journal d'un homme de trop - Ivan Tourguéniev

le-journal-dun-homme-de-trop.jpgLe Journal d’un homme de trop - Ivan Tourguéniev - Traduit du Russe par Françoise Flamant - Editions Mercure de France
Une nouvelle des débuts de Tourguéniev en littérature. Une nouvelle qui lui va comme un gant lui qui toute sa vie a été « obsédé par le contraste entre un jeune homme nerveux, faible, et une jeune fille passionnée, volontaire ; entre un homme qui s’analyse trop et une femme qui, au contraire, s’abandonne courageusement à la vie. » Ce sont les mots d’André Maurois et ils illustrent parfaitement la nouvelle de Tourguéniev.
Un homme jeune va mourir, le médecin vient de lui annoncer,  Tchoulkatourine se retourne sur sa courte vie et comme il s’ennuie et est incapable de profiter de ses derniers jours, il décide d’écrire son journal et de faire le récit de sa vie.
C’est un homme qui a eu une enfance bien terne « pénible et morne », une famille sans ambition et une vie provinciale bien falote.  Alors rien n’est survenu dans sa vie ? rien qui soit digne d’être distingué ?
Si, son amour pour Elisabeth Kirillovna, mais son tempérament indécis l’a empêché d’exprimer son amour, il a craint les rebuffades « telle demoiselle russe aux sentiments élevés peut avoir une façon si dominatrice de se taire que même chez un homme averti ce spectacle provoque parfois des grelottements  » il n’a pas su accordé ses actes à ses sentiments et la demoiselle s’est tournée vers un autre. Une seconde chance lui sera offerte mais il ne saura pas la saisir.
C’est dans la tenue du journal que pour la première fois le jeune homme prend sa vie en main, il s’est aveuglé toute son existence et l’approche de la mort lui donne quelque lucidité. Il a accepté de petites humiliations, il fait preuve envers lui même d’une cruelle ironie, d’amertume et de désenchantement  « Ma petite comédie est terminée. Le rideau tombe. En rentrant dans le néant, je cesse d’être de trop… »

tourgueniev.jpgCe n’est pas un véritable héros que Tchoulkatourine, on éprouve de la pitié pour lui, son incapacité à vivre réellement, à faire preuve de passion le tient en marge de la vie, son impuissance devant le destin qu’il subit nous empêchent d’éprouver de la sympathie.
Tourgueniev a un grand sens du récit et il sait à merveille raconter : un duel, une simple promenade sous le tilleuls, un bal.
Ce qui rend cette nouvelle marquante c’est que Tourgueniev fait en partie son portrait dans celui de cet « homme de trop » , ses amours avec Tatiana Bakounine ou Pauline Viardot ont la couleur de l’échec et ce portrait d’un homme peu doué pour le bonheur c’est un peu le sien, il dit lui même « Je n’ai jamais pu rien créer qui vînt seulement de mon imagination. Il me faut pour faire un personnage un homme vivant. »

En lisant « Un homme de trop » vous aurez peut être envie de connaitre un peu mieux Tourguéniev.

Commentaires

  • Un de ces récits dont les Russes ont le secret, faits de riens, et où toute une vie se résume.

  • @ Tania : fait de riens , c'est cela, de petits événements mais décrits avec une telle virtuosité que l'on est emporté. La littérature russe est un vivier permanent où l'on vient se servir avec délices

  • @ Tania : c'est vraiment tout le charme de la littérature russe, mille riens qui font la vie et qui la rende si précieuse

  • J'ai lu pas mal de russes dans ma jeunesse, puis suis passée à autre chose, j'ai très envie d'y revenir et une nouvelle pourrait être un bon début. On peut faire de grands livres avec de petits riens.

  • @ Aifelle : comme toi j'ai lu pas mal de littérature russe mais assez peu Tourgueniev et il me reste pas mal de nouvelles à lire

  • Je ne connais pas trop Tourguéniev, mais ce titre me semble en effet une bonne façon de l'approcher... Bon voilà! tu as (encore!) gagné Dominique ;-) je le note et vais de ce pas vérifier le catalogue des bibliothèques...

  • @ Macile : un récit tout court qui donne je crois une bonne idée du style de l'auteur

  • Une lecture tout en douceur. J'aime bcp Tourgueniev, je l'ai découvert ado grâce à une lecture obligatoire à l'école...

  • @ Theoma : je l'ai pour ma part découvert tardivement mais je l'apprécie de plus en plus et j'ai sous le coude une biographie d'André Maurois que j'espère pouvoir lire cet été

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