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  • Je ne porte pas mon nom - Anna Grue

    jeneportepasmonnom.gifJe ne porte pas mon nom - Anna Grue - Traduit par Catherine Lise Dubost - Editions Gaïa
    Repartons sous le climat nordique, le polar s'y porte bien et voilà une nouvelle auteure qui devrait devenir une habituée des blogs littéraires.
    Après la Suède et Mankell, après Jo Nesbo et la Norvège, Indridason et l'Islande, voici Anne Grue la danoise.
    Je vous présente Dan Sommedahl, votre nouveau compagnon, un flic ? non pas du tout, un détective ? non plus, juste un type qui travaille dans la pub et qui en a, mais alors vraiment, ras la casquette. Il gagne beaucoup d'argent, vit dans un quartier huppé de Chrisianssund (cherché pas sur la carte) a une femme charmante mais il a " passé un mois au lit, pelotonné sous sa couette, frappé par une violente dépression due à un état de stress prolongé"

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    Un peu de couleur locale

    Pour être complet il faut vous dire que son meilleur ami Flemming Torp, lui est ...,allez devinez , oui !!  vous avez gagné : il est commissaire de police. Alors quand une employée de son entreprise Kurt & Ko est retrouvée assassinée, pour passer le temps et aider son ami, notre publicitaire va se lancer dans l'enquête en tandem avec Flemming.
    Il va largement trouver de quoi s'occuper et penser un peu moins à sa déprime, La jeune femme assassinée n'existe pas, elle inconnue de son employeur et bien sûr n'a aucun papiers d'identité, l'enquête s'oriente vers des réseaux de prostitution, vers le travail d'immigrés clandestins.
    Je sais que vous allez trouver Dan Sommerdhal bien sympathique, vous aimerez aussi son chien Luffe
    L'intrigue tient la route, les personnages sont bien campés, l'écriture est pleine d'allant et je sais déjà que j'aurai du plaisir à retrouver notre héros dans une prochaine aventure.

    L'avis de Maud

    annagrue.jpgL'auteur :

    Anna Grue est née au Danemark en 1957. Elle débute comme graphiste puis journaliste dans la presse écrite. Elle publie son premier roman en 2005 et décide, deux ans plus tard, de devenir écrivain à plein temps.
    Je ne porte pas mon nom, est le premier opus d'une série de polars mettant en scène Dan Sommerdahl, dit "le Détective chauve". (source l'éditeur)

  • Pline l'ancien

    A toutes autres espèces donna à se vestir
    Chacun en suffisance et selon son besoin
    Ainsi fournit coquille, et gousse et peau épaisse,
    Piquants, fourrure drue, soies, poils, duvet et plume,
    Longue penne, dure écaille, toison de molle laine
    Jusqu’aux troncs et aux tiges des arbres et des plantes,
    Qu’elle défendît d’écorce et de mince pelure,
    Et quelquefois redoublant l’effet,
    Contre les durs assauts et du chaud et du froid ;
    Et seul l’homme, pauvre hère, elle a laissé tout nu,
    Posé sur la terre vierge et depuis sa naissance,
    Gémissant et piaulant depuis le premier jour,
    Depuis la première heure de sa venue au monde.

     

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    Peintures rupestres - Jabbaren Libye

     

    Le livre : Histoires naturelles - Pline l'ancien

  • La vengeance du wombat - Kenneth Cook

    wombat.gifLa Vengeance du wombat - Kenneth Cook - Editions autrement
    J’ai du être danseuse dans une autre vie car j’adore les grands écarts, après la tombe de Proust me voici dans le bush Australien.
    C’est ma deuxième expédition avec Kenneth Cook, la première m’ayant fait pleurer de rire, je récidive.
    Quelques quatorze nouvelles dans ce recueil qui en plus de vous faire rire vous initient à la faune australienne et là, je dois dire, c’est tout à fait surprenant.
    En quelques 150 pages, Cook est toujours intrépide mais " légèrement en surpoids " ce qui gêne pour échapper à un kangourou très facétieux et fan de sauts en longueur, un requin bien décidé à faire le remake des dents de la mer et un charmant quokka tueur. Pour ceux qui confondrait ce quokka là avec une boisson bien connue, je précise que l’auteur écluse whisky et bière à une vitesse prodigieuse mais de Coka pas une goutte. Mais faire une descente en VTT tenant le guidon d’une seule main et de l’autre essayant de se débarrasser d’ un quokka joueur, là, c’est dans ses cordes.

     

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    Le Quokka tueur selon kenneth Cook photo  Simon Waterhouse

    Le reste est à l’avenant, serpents contrariés, cochon furibond, et wombat mignon en photo mais dangereux en réunion, les autochtones étant à peine moins dangereux que les bestioles.
    Si vous en redemandez après ça jetez vous sur le premier volume des aventures de Cook : Le Koala Tueur et prenez patience il y aura une troisième expédition d’organisée par l’éditeur.

    L'avis de Dasola ou Cathulu

  • Tumbas, tombes de poètes et de penseurs - Cees Nooteboom

    tumbas.gifTumbas ; Tombes de poètes et de penseurs - Cees Nooteboom - Traduit du néerlandais par Annie Kroon - Photographies de Simone Sassen - Editions Actes Sud
    Oui je suis d’accord, c’est une drôle d’idée pour une chronique, mais cette  « balade entre les tombes » pour amoureux de littérature et de poésie est magnifique et c’est là mon excuse.  
    Un texte d’introduction qui est un hommage, une dette que l’auteur paie à bon nombre de poètes et écrivains qui l’accompagnent depuis des années.
    Cees Nooteboom a 76 ans, il fait parti des nobélisables , certains collectionnent les autographes, les premières éditions, lui ce sont les photos des tombes de ses poètes et penseurs préférés.
    Il dit dans une très belle introduction  “ C’était en 1977, un jour de novembre, le jour des morts, froid et hivernal. Les vivants rendaient visite aux morts et je rendais visite aux miens.” Tout à commencer avec la tombe de Proust et s’est poursuivi avec des poètes du monde entier.
    Nous faisons une visite guidée des " Affinités électives " de Nooteboom, tantôt une citation, tantôt un souvenir personnel pour ceux qu’il a connu, parfois un poème, accompagnent les photos.

    Le Choix de l’ordre alphabétique n’a rien d’original mais offre parfois une proximité surprenante.

    Petit tour d’horizon :
    Les jumelles : Goethe et Schiller dans un même mausolée sinistre à Weimar,

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    Keats et son ami John Severn à Rome (Photo Giovanni Dall'Orto)

    La plus étonnante :  Thomas Bernardt qui partage les lieux avec des inconnus
    les plus évocatrices  : Baudelaire écrasé par le Général Aupick jusque dans la mort, Stevenson dominant la mer aux Samoa, Châteaubriand et sa croix fièrement dressée.
    Les plus émouvantes : La photo du jardin de Virginia Woolf (la tombe n’étant pas accessible) et le très beau texte qui l’accompagne, le monument hommage à Walter Benjamin à Port-Bou et la terrible citation qui y est gravée ” Il n’y a aucun témoignage de la culture qui ne soit également un témoignage de la barbarie ”

    saintebeuve.jpgEt élue la plus monstrueuse :  Sainte Beuve le mort grimaçant en haut de sa colonne au cimetière Montparnasse.

    Jouant son rôle de passeur Cees Nootebom nous fait monter dans la barque de Charron  pour approcher quelques " voleurs de feu " moins connus :  Elsschot, Lucebert, Roland Holst, Slauerhoff.
    Les photos valent par leur sujet et la variété des prises de vues, certaines tombes ont été difficiles à trouver, d’autres sont prises de très loin ou sous des angles un peu improbables.
    Vous aimerez cette promenade littéraire et géographique qui nous promène de Sète aux îles Samoa, de Weimar à Rome, de Paris au Japon ou à New-York

    L'auteur
    ceesnooteboom.jpgEcrivain voyageur, Cees Nooteboom s'est imposé depuis les années 1980 comme une des plumes néerlandaises les plus importantes sur la scène internationale. Suite à une enfance difficile marquée par la guerre, la mort de son père et les sévères pensionnats religieux, le Hollandais choisit de quitter son pays pour découvrir l'Europe, le Surinam ou encore le Japon. Ses nombreuses expéditions vont fournir la matière de ses romans, poésies et autres essais. Journaliste pour Volkskrant et le magazine Avenue, Nooteboom accède à la notoriété en tant qu'écrivain avec 'Rituels', paru en 1980.L'oeuvre inclassable de Cees Nooteboom évoque les thèmes de la mort et du souvenir, ainsi que les questions de l'identité et du destin, de la relativité du temps et de l'espace, de la frontière entre réalité et fiction. (Source Evene)

  • Monsieur de La Tour

     

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    " Bien qu’il sût que les images trompent et que les mots mentent, il se doutait que le feu qui brûle dans le coeur des hommes est plus ardent qu’un brasier allumé durant l’hiver. Que l’âme des hommes qui se cherchent tout  au long de la vie, et jusque dans la mort, est bien plus forte que la nuit la plus obscur.(..)
    La neige redoublait. Monsieur de La Tour se mettait alors à peindre"

     

    Le livre : Christian Birgin - La mort de Pouchkine - Editions Arléa
    Le tableau : George de La Tour - Madeleine en pénitence Metropolitan Museum of Art New York.

     
  • La Curée - Emile Zola - Ebook

    ebook.jpgLa Curée - Emile Zola – Ebook
    Lors d’une chasse à courre lorsque qu’une bête est abattue on jette les restes au chien après le dépeçage, moment violent et sanglant, c’est la curée. La bête dans le roman de Zola c’est le bien public, le peuple, les pauvres, les honnêtes gens, les imbéciles qui vont se faire gruger, vous, moi.
    Dans ce second volume des Rougon-Macquart le héros c’est Paris, le Paris du Second Empire, celui que le Baron Haussmann va métamorphoser. C’est le temps de la création des grands boulevards, des Buttes-Chaumont, l’aménagement du bois de Boulogne et de l’hippodrome de Longchamp.
    On casse, on rase, on reconstruit " Paris s'abîmait alors dans un nuage de plâtre. " on détruit pour faire la place à des avenues rectilignes moins dangereuses en cas de mouvement populaire.
    Les rapaces, les spéculateurs, les crapules vont profiter de la manne " Plus d'un quartier va fondre, et il restera de l'or aux doigts des gens qui chaufferont et remueront la cuve. "

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    Ce qui importe aux hommes d’état, aux financiers qui peuplent le roman, c’est de s’enrichir, gagner de l’argent. Leurs appétits sont féroces " Des appétits de loup" et la morale est le cadet de leurs soucis " Duper les gens, leur en donner moins que pour leur argent, était un régal "
    Les spéculateurs achètent à bas prix et revendent à prix d’or. L’or dans lequel baigne le roman  "un étalage, une profusion, un écrasement de richesses " une  " pluie d’or "

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    Rue de Paris temps de pluie- Gustave Caillebote

     

    On retrouve le troisième fils des Rougon de Plassans, Aristide, il est monté à Paris pour faire fortune avec l’aide de son frère Eugène Rougon, mais il végète et trépigne d’impatience.
    Il va s’employer à trouver l’argent là où il est, sa femme Angèle n’est pas tout à fait morte qu’il songe à la remplacer par une femme qui lui apporte une dote qui lui permettra de se lancer dans les affaires.
    Il l’a trouvé : Renée Béraud du Châtel, enceinte après un viol et donc impossible à marier,  Aristide lui est prêt à prendre la fille et la dot, Grâce à la dot de Renée il va faire des placements audacieux et malhonnêtes. Il a désormais l’argent, une belle femme qui attire tous les regards, l’appui de son frère devenu ministre, il est temps pour Aristide de changer de nom, désormais il s’appelle Saccard.
    Il fait sortir du collège son fils Maxime beau jeune homme, veule et un peu pervers, qui promène son ennui dans les salons. Son père l’associe parfois à ses affaires d’argent ou de débauche. Le jeune homme a le goût du plaisir, sa jeune belle-mère a goût du " fruit défendu " , le mari ferme les yeux..........

    La lecture du premier volume des Rougons était intéressante mais ici c’est passionnant. Zola nous fait entrer dans ce monde de magouilles, de spéculations, de prévarications, on touche du doigt cette richesse. Les descriptions sont magistrales, on voit se faire les transformations urbaines , se construire les demeures des nouveaux riches dont l’or sera la couleur dominante.
    " La curée " est également un roman de moeurs qui se veut un tableau de la dépravation d’une classe sociale, le portrait est au vitriol.
    Les personnages très sulfureux pour l’époque portent en eux la dégénérescence que Zola va traquer tout au long de son oeuvre.
    Les toilettes, les équipages, les bals, les essayages chez les couturiers, les salons féminins : Zola nous montre tout de ce monde de luxure et de turpitude.
    Cela  lui valu d’être empêché de publier ce roman dans les  journaux en feuilleton,   Barbey d’Aurevilly  stigmatisait les écrits de Zola " l’indécence voluptueuse, l’indécence polissonne ".
    Il fallu attendre Maupassant pour qu’une critique élogieuse soit faite du roman.

    Découvrez ou redécouvrez ce livre et faites lui une place dans votre bibliothèque

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    Complément : il existe une adaptation cinématographique. Roger Vadim réalisa le film avec Jane Fonda et Michel Piccoli, Maxime était joué par Peter Mac Enery acteur oublié aujourd’hui.