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  • La Vie - Fabrice Caravaca

    la vie.gifLa vie - Fabrice Caravaca - Editions Les Fondeurs de briques
    De temps en temps on lit un texte et on ressent une envie urgente d’en parler. J’aime la poésie qu’elle soit en vers ou en prose.
    Je viens de refermer ce petit livre et je veux vous faire partager mon enthousiasme et mon émotion.
    Il est parfois difficile de dire ce qui plaît dans un livre, une écriture, mais avec la poésie c’est encore plus compliqué car cela touche au plus intime, au plus personnel mais je vais essayer.

    Des textes écrits à la première personne du pluriel, c’est surprenant, d’habitude le poète dit Je, mais là non, c’est Nous et du coup on se sent tout de suite partie prenante " Nous nous sommes avancés dans la nuit "
    Je fais partie d’un groupe, d’une collectivité, celle des hommes et je me suis reconnue dans cette fraternité. Car c’est de fraternité qu’il est question, une fraternité conquérante " Nous allons changé le monde "

    On se sent comme embrassé par le texte, comme porté par une espérance possible  " Nous sommes ivres déjà de beauté " et Fabrice Caravaca à la façon des taoïstes et autres maîtres de l’instant, nous invite à profiter de l’ici et du maintenant.
    " C’est de lumière tout le long du jour dont nous avons besoin. Et de petites choses. Une main sur une tasse. Un bouton de chemise qui se défait. Une mèche de cheveux. A l’infini. Petites choses à l’infini qui forment une éternité. Qui sont notre salut. "

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    Une grande joie et une grande sérénité se dégagent de ces textes et une invitation à combattre pacifiquement pour la vie
    C’est magnifique et généreux.
    " Nous avons du souffle et nous sommes fidèles. Nous nous sentons frères et nous sommes du parti des accolades et des baisers. Nous sommes vraiment vivants et dans chaque seconde de nos éternités nous palpitons. "
    Emouvant et reconnaissant.
    " Nous voulons célébrer le monde. Nous avons en nous tous les mots des poèmes lus et entendus. Ils vibrent et sont lumière. Ils déchirent le voile posé sur les choses. Nous sortons d’une longue nuit. "

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque, véritable cadeau poétique car dans un livre de poésie " C’est le coeur de l’homme qui rayonne " Vous pouvez trouvez un autre billet et quelques extraits chez Claude

  • Conscience contre violence - Stefan Zweig

    Conscience contre violence - Stefan Zweig - Editions du Castor Astral

    « Tuer un homme, ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme ».

    conscience.gifCette phrase est de Sébastien Castellion, un nom qui est absent des livres d’histoire, il fut " l’homme le plus savant de son époque " il fut aussi et c’est lui qui le dit " le moucheron contre l’éléphant " dans sa lutte contre Jean Calvin et sa dictature religieuse, il fut pour la liberté de pensée et la liberté religieuse.

    En 1536 de façon démocratique Genève choisit la religion réformée.  Calvin va s’imposer comme chef spirituel " Cet homme sec et dur, enveloppé dans sa robe noire et flottante de prêtre" homme de pouvoir, rigide, fanatique certain du bien fondé de sa doctrine, il va imposer à tous une " tentative d’uniformisation absolue de tout un peuple "
    Les fêtes sont supprimées, la musique est bannie, sourire lors d’un baptême peut vous valoir la prison ! on légifère sur la longueur des robes des femmes, les enfants sont invités à dénoncer les turpitudes de leurs parents. Il est interdit d’écrire à l’étranger, interdit aux époux de se faire des cadeaux  " interdit, interdit, interdit: on n’entend plus que cet horrible mot" et quand l’intimidation, l’encouragement à la délation et l’appel au meurtre ne suffisent pas, on utilise l’emprisonnement et le meurtre.
    Pour que triomphe sa doctrine Calvin "intellectuel délicat et pieux" impose un régime de terreur à la ville perdant "toute mesure et tout sentiment humain"
    Les Genevois subissent le joug sans révolte.  La couardise des chefs religieux pendant l’épidémie de peste qui fait rage trois années durant sera la première interrogation sérieuse sur l’infaillibilité de Calvin et de son entourage, mais insuffisante pour mettre à mal son pouvoir.
    Lorsque Michel Servet est condamné au bûcher en 1553 pour avoir défendu des thèses considérées comme hérétiques par Calvin,  des voix s’élèvent.
    Cette condamnation était une nécessité politique pour Calvin, son autorité était défiée. Le procès fut une caricature inique et ridicule, la mort fut barbare et Calvin se garde d’y assister.

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    Sébastien Castellion


    Sébastien Castellion homme d’une foi profonde s’est déjà heurté au maître de Genève, celui-ci l’a poursuivi de sa hargne, le contraignant à l’exil et à la pauvreté. Il va être le seul intellectuel à s’indigner publiquement.
    Castellion va utiliser la seule arme pacifique à sa disposition, il va prendre la plume contre Calvin, contre " le premier meurtre religieux commis par la Réforme et la première négation éclatante de sa doctrine primitive".
    Castellion est très sévère  " Les premières exhortations de Calvin ont été des injures, la seconde a été la prison et Servet n’a comparu devant les fidèles que pour être hissé sur des fagots et brûlé vif."
    Le tempérament de Castellion le porte vers la conciliation, l’indulgence, mais dit Stefan Zweig " Il faut qu’une voix claire et nette s’élève en faveur des persécutés et contre les persécuteurs."
    Castellion malgré le danger publie un  Traité des hérétiques Calvin s’appuie en permanence sur la Bible ? Castellion va faire de même, il affirme que la notion même d’hérétique n’apparaît pas dans les textes sacrés et que " Nous estimons hérétiques tous ceux qui ne s’accordent avec nous, en notre opinion" il faut ajoute t-il "Mettre fin une fois pour toutes à cette folie qu’il est nécessaire de torturer et tuer des hommes uniquement parce qu’ils ont d’autres opinions que les puissants du jour " Il s’oppose à Calvin au nom de la tolérance qui " seule peut préserver l’humanité de la barbarie."

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    Le mur des réformateurs : Genève honore aujourd'hui Calvin et a oublié Castellion


    Zweig nous le présente comme un homme courageux   "Avec héroïsme il ose élever la voix en faveur de ses compagnons poursuivis, risquant ainsi sa propre vie. Sans le moindre fanatisme, quoique menacé à chaque instant par les fanatiques, sans aucune passion, mais avec une fermeté inébranlable, il brandit telle une bannière sa profession de foi au-dessus de son époque enragée, il proclame que les idées ne s’imposent pas, qu’aucune puissance terrestre n’a le droit d’exercer une contrainte quelconque sur la conscience d’un homme. "
    Sébastien Castellion va payer le prix fort pour son courage, Calvin le harcèle, fait brûler ses écrits, il est injurié, des pamphlets sont écrits contre lui, on le prive de travail et donc de ressources. Seule une mort par épuisement à 48 ans lui épargnera la prison ou le bûcher.

    Stefan-zweig.jpgC’est un grand livre que Stefan Zweig a écrit, un livre qui honore Castellion et Zweig. C’est un plaidoyer, une dénonciation et une mise en garde. Ecrit en 1936 sa dénonciation de la tyrannie, de la suppression d’une pensée libre résonne de façon prémonitoire.
    Zweig fait le rapprochement entre l’action de Castellion et les manifestes pour la liberté que sont ceux de Voltaire en faveur de Calas, de Zola, qu’il admire en faveur de Dreyfus, mais il place Castellion au-dessus de tous car, Voltaire jouissait de l’appui des rois et Zola s’appuyait sur sa notoriété, Castellion lui " eu à souffrir de l’inhumanité furieuse et meurtrière de son siècle"

    En 1936 Zweig espère encore en l’homme et termine ainsi son livre " Il se trouvera toujours un Castellion pour s’insurger contre un Calvin et pour défendre l’indépendance souveraine des opinions contre les formes de la violence"

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque

  • La Venise de Suarès

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    Ca d'Oro

    La légèreté et la grâce sont les éléments de l’harmonie à Venise. Beaucoup de petits palais ne plaisent que par le rythme délicieux des vides et des pleins, à la façon des dentelles. Les bords, comme des bandes, font cadre à l’ensemble. La dentelle est venue d’Asie.

     

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    Le Rialto

    A Venise, je pense aux Persans. Les rinceaux, les rosaces, les mufles de lion, les feuillages, autant de points coupés. Le point de rose fleurit tout à tour, chaque rive éclairée du Grand Canal.
    La maison en fleur de pierre est faite pour épouser la vie, et non pour s’en défendre. Elle n’est pas l’asile où l’on s’abrite, le lieu où l’on rentre pour manger et dormir : mais le palais de fête, qu’on a choisi en sa forme et son ornement, pour y vivre avec bonheur et goûter les voluptés qu’on préfère.

    Le livre : Voyage du condottière - André Suarès - Edtions Granit

    Les photos du blog VenetiaMicio qui vous donne envie de partir ou de rêver à Venise et TraMeZziniMag qui vous promet une balade magique

  • Roman - Vladimir Sorokine

    roman.gifRoman - Vladimir Sorokine - Traduit du Russe par Anne Coldefy-Faucard - Editions Verdier
    Est-ce que j’ai aimé ce livre ? Aimé n’est pas le bon mot.
    Est-ce que je le garderai en mémoire ? Absolument il me sera impossible de l’oublier et pourtant j’ai beaucoup de mal à en faire un résumé tellement ce livre m’a laissé ahurie, hébétée, ayant de la peine à croire ce que je lisais, étant encore aujourd’hui, plusieurs jours après avoir terminé ma lecture, terrifiée par ce texte.

    Tout d’abord il faut vous dire que Roman est le nom du héros, Roman Alexeïevitch pour être précis. Le choix du patronyme est le premier gravillon dans la chaussure glissé par Sorokine mais au début on ne se méfie pas.
    Vous voilà à la fin du XIX ème siècle, dans la Sainte Russie, la Russie éternelle, celle de Tchékhov, de Tolstoï, de Tourgueniev.
    Tout le roman russe défile pendant 500 pages, avec maestria Sorokine convoque tous les grands écrivains, toute " l’âme Russe " et il le fait avec une habileté diabolique. On est pris, on s’attache aux personnages, on lit avec bonheur des pages de description d’une nature magnifique.

    Roman, est un jeune aristocrate qui lassé d’être avocat revient dans la propriété où il a passé son enfance. Un retour aux sources, il revient vers la superbe Zoïa dont il est amoureux fou mais qui peut être ne l’a pas attendu.
    Il a décidé de consacré sa vie à la peinture. Toute la famille est heureuse de le voir, les oncles, les tantes, les cousins, le vieil instituteur, le docteur, le père Agathon, les voisins, les domestiques, tout le monde lui fait fête.
    On baigne dans une atmosphère plus Russe que Russe, c’est éblouissant, tout est en place, le samovar fume, le héros retrouve le goût des nourritures de son enfance " Esturgeon et saumon, caviar pressé et jambon fumé, sandre en aspic et brochet farci, tomates au sel, lactaires délicieux, bolets, pommes macérées, chou aigre aux airelles, tout s’entassait sur des assiettes et des plats à touche-touche, formant un fantastique paysage, au milieu duquel pointaient, ici ou là, les tours de cristal multicolore des carafons de vodka, de vins, de liqueures en tous genres"
    Après les gourmandises c’est le retour à la nature qui va combler Roman " le jardin était obscur et frais. C’était une douce nuit de printemps, au ciel bas, dans les tons de violet foncé, effleuré ça et là par des étincelles d’étoiles que l’on distinguait à peine" La passion de la chasse lui revient " il marchait, scrutant ces lieux si familiers et si chers que son coeur cessait de battre dans sa poitrine et que des larmes lui montaient aux yeux."

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    Félix Levitan - Les Cloches du soir

    C’est romanesque à souhait non ? Bien sûr Zoïa l’ingrate l’a oubliée, deuxième petit gravier semé par Sorokine,  mais elle est vite oubliée au profit de Tatiana, la magnifique Tatiana, qui bien que de condition modeste comble toutes les attentes, foin de la différence de milieu et de fortune.
    Voilà vous avez lu plus de 400 pages, et vous commencez à trouver qu’il y a quelque chose d’étrange dans ce récit, l’auteur serait-il en train de vous piéger ? Mais non, soulagement tout s’accélère soudain, un accident de chasse, la préparation d’un mariage, vite, vite, tout doit se faire rapidement , tellement rapidement que vous ne voyez pas la fêlure, du moins vous ne la comprenez pas vraiment, et c’est fini pour vous, vous êtes livré à Sorokine pieds et poings liés.
    Il vous reste 100 pages à lire, le récit devient apocalyptique, sidérant, l’écriture se fragmente, les mots volent en éclats, vous continuez de lire un peu hypnotisé mais stupéfait, effaré, jusqu’au dénouement.

    A lire les critiques, Sorokine est présenté comme un auteur qui dérange, comme l’enfant terrible des lettres russes, c’est vraiment peu dire ! Il dit de son roman " C’est un livre sur la mort, et le crépuscule d’une civilisation, celle de l’ancienne Russie", je dirais que l’auteur fait exploser cette image à coup de mots avec une puissance extraordinaire.
    La quatrième de couverture évoque une maestria éblouissante, un dénouement stupéfiant laissant le lecteur effaré, et bien pour une fois c’est  en dessous de la vérité.
    Un roman fou, halluciné, un roman choquant, inquiétant mais en même temps remarquable et inoubliable. Ames sensibles s’abstenir !

    Une longue interview dans le dernier numéro du Matricule des Anges il dit " J'ai essayé de dégager les relations existant entre notre conscience russe saturée de références littéraires et la vie rurale désespérée, primitive, de la province"

    250px-Vladimir_sorokin_20060313.jpgL'auteur
    Connu dans les milieux non-conformistes depuis la fin des années soixante-dix, Vladimir Sorokine, né en 1955, devient un écrivain russe majeur après l’effondrement de l’Union soviétique.
    Ses romans, nouvelles, récits et pièces de théâtre sont de véritables événements, suscitant louanges, critiques acerbes, contestations, indignation. Écrit dans les années 1985-1989, Roman est un des chefs-d’œuvre de l’auteur. (source l'éditeur)

     

  • L'Album de Menzel - Béatrice Wilmos

    9782081223349FS.gifL'Album de Menzel - Béatrice Wilmos - Editions Flammarion
    Dans la profusion des sorties littéraires il y a chaque année des livres que l’on voudrait voir sur le devant des présentoirs et qui passent un peu inaperçus faute de relais médiatiques. Parfois ces livres contre toute attente trouvent leur public par la grâce du bouche à oreille et c’est ce que je souhaite à Béatrice Wilmos et à son Album de Menzel.
    A la fin de la guerre en 1945 les troupes russes avancèrent à travers la Prusse Orientale, les domaines, les fermes, tout est dévasté. Anna enfant a grandi dans cette région, sur un de ces domaines, elle s’est réfugiée à Berlin et est sans nouvelle de sa famille qui vit encore sur le domaine. Elle exerce une profession rare, elle est restauratrice de dessins anciens. Un métier tout de patience et d’habileté que lui a enseigné Sebastien Uhlworn lorsqu’il passait de longues semaines l’été dans sa famille.
    Avec les troupes russes avance aussi Andreï Mayerov, conservateur du musée de l’Hermitage, il cours après les oeuvres d’art volées, cachées par les Allemands et tout particulièrement des dessins de la Renaissance allemande, des aquarelles de Dürer. Il en a trouvé une et il a l’intention de visiter toutes les demeures de cette région pour mettre la main sur d’autres dessins.
    Anna et Andreï vont se rencontrer, elle cherche sa famille, il a trouvé des dessins.

     

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    Albrecht DURER - Le moulin a eau (1496-1503)
    Aquarelle et gouache sur papier (25,5x36,8 cm) - Bibliothèque Nationale (Paris)

    Il faut préserver la découverte et l’émotion que Béatrice Wilmos dépose sur chaque page, chaque description, je n’en dirai donc pas plus.
    Elle a l’art de la construction, une belle et élégante écriture, mais par dessus tout elle restitue les paysages, les objets avec un très beau talent. Il y a quelques années j’avais lu  Une enfance en Prusse Orientale de Marion Dönhoff, celle-ci retraçait l’histoire de cette région et de sa famille avec chaleur et nostalgie, j’imagine parfaitement les personnages de Béatrice Wilmos dans les décors de ce livre tant elle sait les rendre vivants.

    Un extrait
    Il avait si souvent vu, dans les champs qui bordaient ces routes, les moissonneurs et les femmes qui ramassaient les gerbes, les envols de perdrix, comme un éparpillement gris dans l’air tremblant, les enfants pieds nus qui le hélaient et lui offraient, riant et se bousculant, de gobelets de kvas glacés. Puis, la fraîcheur sous le couvert des arbres et le blanc argenté des bouleaux, le tapis de mousse et les fleurs des sous-bois, les marais jaunes et le sifflement des alouettes. Tout cela avait passé.

  • Emily la dame blanche

     

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    Emily Dickinson

    " Emily a deux tables sur lesquelles elle aime écrire, l’une dans sa chambre, l’autre dans le salon.
    Un chèvrefeuille appuie ses arabesques contre la vitre du salon et, par la fenêtre entrouverte de sa chambre, l’été, du côté du pré, les chants qui s’élèvent du sorbier aux oiseaux bénissent son écriture.
    Les poèmes serrés sur le papier diffusent la même lumière d’or que le blé rassemblé en meules dans le pré. Ce ne peut être le paradis puisque l’on doit mourir. C’est quelque chose qui y ressemble, qui rassure et qui trompe.
    "

     
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    "Par une trappe dans le ciel du langage — qu’elle seule sait crocheter — Emily fait tomber sur l’homme repu de littérature des lumières qui l’aveuglent. Elle lui montre les forges de sa pensée : ses poèmes naissent en réplique à une « lumière soudaine dans les vergers » ou à un « mode nouveau du vent ». Ecrire est une manière d’apaiser la fièvre du premier matin du monde qui revient chaque jour."

     

    Le livre : La Dame blanche - Chrisitan Bobin - Gallimard
    Image  Fleur de narcisse des poètes