Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Lettres à Georges - Veza et Elias Canetti

    Lettres à Georges - Veza et Elias Canetti - Traduit de l’allemand par Claire de Oliveira - Editions Albin Michel
    lettres à georges.gifJ’aime les correspondances et celle-ci m’a intrigué en raison de la personnalité des protagonistes.
    Il importe donc de présenter ces trois personnages :
    A tout seigneur tout honneur Elias Canetti, écrivain, auteur d’ Auto-da-fé, philosophe et Prix Nobel de littérature. Il est né en Bulgarie, dans une famille juive sépharade, l’Autriche puis l’Angleterre seront ses terres d’accueil.
    Son épouse Venetiana Taubner-Calderon écrivain elle même et traductrice, elle est l’auteur de la majorité des lettres de cette correspondance, elle a épousé Elias Canetti, pour obtenir le statut "d’apatride" ce qui la mettait à l’abri d’une expulsion vers la Yougoslavie son pays d’origine, mais elle est éperdument amoureuse de Georges son beau-frère, amour impossible car Georges Canetti, naturalisé français, médecin-chercheur reconnu pour sa lutte contre la tuberculose dont il est lui-même victime, est homosexuel et ne répondra jamais à l’amour de sa belle-soeur.

    vezacanetti.jpgCette correspondance à trois personnages s’étale entre 1933 et 1948 pour l’essentiel. Elle a été retrouvé dans la cave de Jacques Canetti (Nissim) le dernier frère, l’impresario de Piaf, Brassens ou Brel ! Correspondance amputée de moitié car si Georges à conservé les lettres de Veza et d’Elias, ses réponses ont été détruites.
    Les blancs provoqués ainsi amplifient le côté secret de ces échanges mais n’empêchent pas de sentir les sentiments profonds qui unissent ces trois êtres.

    Ce qui m’a le plus touché c’est la force et la fragilité de cette femme, épouse tiraillée entre un mari brillant qu’elle admire et qu’elle aime, auquel elle est reconnaissante mais dont elle a du mal a supporter les crises de paranoïa et les maîtresses "sa poule a été logée et nourrie chez moi" dit-elle à Georges et son amour impossible pour son beau-frère.
    Ses sentiments pour Georges sont sans espoir, pourtant à aucun moment l’homosexualité n’est clairement évoqué et on peut se demander si Veza en avait connaissance lorsqu’elle se montre jalouse des éventuelles rencontres féminines que Georges pourrait faire ou si inquiète comme peut l’être une femme amoureuse, elle prêche le faux pour savoir le vrai.
    georgecanetti.jpgSon amour est fort, indéfectible tout au long des années malgré l’absence de Georges. Les rencontres prévues qui n’ont jamais lieu, les invitations faites mais jamais concrétisées, les projets de venue de Georges à Vienne jamais réalisés, loin de les atténuer, amplifient encore ses sentiments.
    Chaque missive commence par des mots d’amour, passant du " Très cher Georges » à « Mon Georges bien-aimé ", le secret gardé sur leurs échanges l’autorise même à passer à des noms plus doux, plus amoureux : Cher chevalier, mon benjamin, cher ennemi, mon adoré...Elle lui confit ses tourments, ses espoirs ou ses lectures.
    Mais il ne faut pas se tromper, elle aime Elias Canetti d'un amour quasi maternel, elle l'appelle souvent "le petiot" et elle est le ciment qui maintien unis les deux frères, elles les aiment chacun à leur façon, " Toute ma vie est fondée sur une compréhension et un amour profonds entre vous deux." c’est cet amour qui lui permettra de surmonter les épreuves de la maladie et un tempérament dépressif.

    Les quelques lettres d’Elias nous le montre sûr de son talent, assoiffé de réussite et de reconnaissance, obsédé littéralement par l’argent il émaille sa correspondance de demande incessantes, de plaintes, et de subterfuges pour obtenir des subsides des uns ou des autres.
    Le génie et le visionnaire apparaissent également, Elias Canetti très tôt pressent les conséquences de l’arrivée au pouvoir d’Hitler qui s'apprête "à poser sa lourde main sur l'Autriche" et le risque d’une nouvelle guerre.
    eliascanetti.jpgL’affection qu’il porte à Veza est présente dans ses lettres ainsi que le souci que lui donne la santé de sa femme.
    Enfin l’amour indéfectible qu’il porte à son frère par dessus tous les différents qui les séparent "Adieu, mon bien cher Georges, et que ton océan de tendresse ne s'évapore pas trop vite : je me contenterai même d'un restant de sel, pour peu que tu en glisses dans une lettre et m'en envoies souvent. Ton frère Elias, qui ne s'est pas encore remis de la beauté du mot "frère". "

    Cette correspondance éclaire d’un jour particulier cette époque de peur et d’incertitude de l’avant-guerre, des difficultés de l’immédiate après-guerre et de l’exil subit.
    Je laisserai le mot de la fin à Elias Canetti qui exprime ce qui imbibe toute cette correspondance  "C'est ce sentiment d'amour qui est essentiel, le reste ne compte pas."

    Les personnages en photo : successivement Veza, Georges et Elias

  • L'homme sans postérité - Adalbert Stifter

    L'homme sans postérité - Adalbert Stifter - Traduction et préface par Georges-Arthur Goldschmidt - Editions Phébus
    l'homme ss postérité.gifC’est l’heure de la séparation, Victor fait ses adieux à ses amis, sa mère adoptive, Hanna sa soeur de lait, il quitte le village où il a grandit, dans quelques semaines il commencera sa vie professionnelle. Avant de franchir cette étape il doit  rendre visite à un oncle qu’il n’a jamais vu mais que toute la famille semble respecter.
    L’oncle exige sa venue sous peine de ne pas le laisser entrer en possession de biens hérités de son père, Victor doit se rendre chez lui et l’oncle exige qu’il fasse le voyage à pieds comme pour mettre à l'épreuve son courage et sa volonté.
    Son oncle vit seul sur une île, sans contact aucun, sans sortir, sans voir personne d'autre que les trois domestiques qui le servent.
    La demeure est close de grands murs, les portes sont fermées à clé, les fenêtres munies de barreaux, tout évoque l’enfermement, nul bruit qui évoque la vie.
    La vie dans la maison parait arrêtée, les objets sont vieux, hors d’usage, recouverts de poussière.
    L’accueil réservé à Victor est pour le moins étrange, son oncle ne se préoccupe pas de lui, ne lui parle pas, le laisse livré à lui-même quasi prisonnier sur l’île. Le jeune homme habitué à être le centre de l’attention, est tout d’abord révolté par cet oncle acariâtre et revêche.
    Pour s’occuper il entreprend la découverte de l’île, de la maison, il observe la vie autour de lui, il observe ce vieil homme , progressivement son attention se porte sur autrui.
    Et doucement les relations avec le vieil homme vont évoluer. L’oncle et le jeune homme vont tenter de se comprendre, de s’apprivoiser, de faire preuve d’humilité pour l’un et d’ouverture pour l’autre. La tendresse est prête à naître entre eux alors que vient le moment du départ. Ce séjour changera tout pour Victor, le regard porté sur les êtres qu'il aime, les choix de vie à faire.

    Tout le récit est marqué par la beauté de la nature, les montagnes, le lac et ses couleurs, le jardin paisible, tout respire la sérénité mais aussi une tristesse sourde.

    tableau de stifter.jpg

    Ce roman d’apprentissage qui marque le passage de l’enfance à l’âge adulte est plein de mélancolie, d’émotions, le héros évolue d’une joyeuse insouciance à la prise de conscience de soi, de ses aptitudes réelles, de ses sentiments envers ses proches. La solitude de l'homme "sans postérité" est terrible et l'on est pris de tendresse pour le vieil homme pour qui il est trop tard.
    L’écriture de Stifter est simple, belle, poétique, lente comme une promenade. Les grands écrivains de langue allemande ont admiré la prose          d' Adalbert Stifter.

    Le site consacré à l'auteur


    L’auteur
    stifter.jpg

    Autrichien, Adalbert Stifter est né le 23 octobre 1805 à Oberplan , dans le sud de la Bohême. 
    Il fait des études juridiques puis se met à écrire et à peindre.
    Il finit inspecteur de L'Instruction Publique. En 1868 , atteint d'un cancer incurable , il se donne la mort.
    Ses oeuvres sont traduites en français chez différents éditeurs

  • L'invention de la vérité - Marta Morazzoni

    l'invention.gifL’invention de la vérité - Marta Morazzoni - Traduit de l’italien par Marguerite Pozzoli - Editions Actes Sud
    Un roman qui mêle l’art et l’histoire, qui entrelace deux époques et en marie les personnages, qui interroge sur la beauté et la création, un récit subtil et attachant mêlant fiction et réalité.
    La réalisation de la tapisserie de Bayeux d’un côté, le voyage à Amiens de John Ruskin esthète et critique d’art de l’autre.
    La tapisserie de Bayeux chef d’oeuvre du Moyen Age raconte par touches successives les conquêtes et les batailles de Guillaume le Conquérant, la reine Mathilde pour rendre hommage à son époux et chanter ses exploits, rassemble 300 brodeuses venues de toute la France pour réaliser la tapisserie qui « ne se veut pas moins que les oeuvres des maîtres sculpteur de la cathédrale  »
    Une brodeuse originaire d’Amiens Anne-Elisabeth prend place auprès de la reine et tisse jour après jour les fils colorés qui vont transformer le lin blanc en un livre vivant " Le rouleau de lin, encore intact et immaculé, attendait de se déployer devant les brodeuses à l’oeuvre telle la plaine qui, dans la nuit, attend le combat. "

    1_Bateau_tapisseriejpg.jpg

    La tapisserie avance lentement " les heures sur la toile de lin qui se trouvait devant elle, deviendraient des mois, voire des années ; le jour de l’achèvement se rattacherait difficilement dans sa mémoire, au matin du début."
    Anne-Elisabeth met tout son art et toute son âme au service du chef d’oeuvre " Le passage de l’aiguille sur le tissu suit un mouvement intérieur qui ne s’épuise pas dans le caractère mécanique du geste. "

    En alternance John Ruskin  esthète et fin connaisseur de l’art gothique nous sert de guide dans Amiens, ce sera son dernier voyage. Cet amoureux de la beauté en fera une Bible  La Bible d’Amiens que Marcel Proust traduira en français.

    'Amiens.JPG

    Pour lui "L’extérieur d’une cathédrale est semblable à l’envers d’une étoffe qui vous aide à comprendre comment les fils produisent le dessin tissé ou brodé du dessus" Il nous fait partager sa vision, dévoile les secrets de la cathédrale, ce qu’il appelle son labyrinthe "en plein jour la lumière frappe le tracé du labyrinthe après avoir franchi la broderie de la rosace"
    Les mots de Ruskin créent un dialogue entre la Cathédrale et la tapisserie, fils, étoffes, broderie, dessin tissé....

    Ce livre léger et fin se déroule lentement, n’attendez aucun rebondissement, il n’y en a pas. Anne-Elisabeth le personnage de fiction rejoint John Ruskin, tous deux nous font sentir la joie éprouvée devant la beauté, nous font toucher l’impalpable de la beauté.

    L’auteur
    martamorazzoni.jpgMarta Morazzoni a été révélée au public par son premier livre, La Jeune Fille au turban (1986), traduit en neuf langues. Professeur de lettres et d’histoire, critique littéraire, elle est l’auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles. L’Invention de la vérité a également été récompensée par le prestigieux prix Campiello. (source l’éditeur)

  • Un bref regard en arrière

    Un bref regard en arrière aujourd’hui sur les billets parus sur ce blog.
    J’ai fait au long de ces mois quelques belles découvertes souvent en marge des succès médiatiques, Tatiana Arfel Gerard Donovan ou William Marx,  parfois ces livres sont devenus succès, plusieurs mois après que la vague médiatique de la rentrée se soit retirée et que le tri se soit fait entre le clinquant et le solide.
    Je ne renie pas certains livres à succès et j’ai eu du plaisir à lire quelques titres qui ont rencontré immédiatement un public énorme : Dennis Lehane ou La Reine des lectrices, la légèreté du Cercle des éplucheurs de patates ....

    Quels choix pour cette rentrée littéraire ? et bien tout d’abord je freine des deux pieds devant les propositions multiples que je reçois, des propositions de livres offerts, gratuits, envoyés à domicile...sous réserve bien évidemment d’en faire un billet sur ce blog. Pourquoi refuser une offre bien tentante, les livres sont coûteux et j’ai ce travers d’aimer posséder les livres !
    La première raison est d’ordre qualitatif, quelques titres achetés l’an dernier sur la foi de critiques dithyrambiques, faites dans ces conditions, se sont révélés sans intérêt et parfois très mal écrits, Irène Frain et son Ile de Tromlin en est l’illustration parfaite.
    La seconde raison est d’ordre  éthique, pardonnez ce mot très fort, je refuse de faire la promotion d’un éditeur, d’un auteur, d’un livre, au seul motif de la gratuité proposée.
    Bien sûr, les critiques et billets publiés dans ces conditions ne sont pas tous positifs et même parfois, franchement négatifs. Mais...lorsqu’un livre est chroniqué dans tous les blogs au même moment, quelle fantastique campagne promotionnelle qui ne coûte à l’éditeur que quelques frais postaux, mettez ça en balance avec le coût des encarts dans la presse et vous aurez compris tout le bénéfice que retire les maisons d’édition du système.
    Pour moi la vocation d’un blog tel que celui-ci, n’est pas de faire vendre des livres mais de partager un plaisir de lecture avec d’autres lecteurs.

    stoppub.gif

    vidal-tosas-rosa-5.jpgIci dans les semaines qui viennent, pas de course à la lecture du dernier Nothomb, pas de chronique de livre en attente de parution, pas de livre envoyé par « chez les filles » ou autre « Masse critique », pas de challenge de lecture

    Certainement quelques parutions récentes mais pas seulement car j’aime faire des découvertes d’auteurs inconnus ou jamais lus sans tenir compte de la date d’édition. Bon nombre de ces découvertes se sont d’ailleurs faites sur des blogs.
    C’est dans cet esprit que je participe au site indépendant Lecture / écriture, où sont rassemblés des billets très variés et très riches.

    Vous êtes de plus en plus nombreux à venir lire ou poser des commentaires ici et j’en suis très heureuse, j’espère que ce que je vous proposerai saura vous plaire et surtout vous donner envie de vous précipiter chez votre libraire.
    Bonne rentrée à tous et toutes.

     

    Merci à Lali à qui j'ai emprunté cette oeuvre de Maria Rosa Vidal Tosas

  • La Maison en chantier - Christine Brusson

    La Maison en chantier - Christine Brusson - Editions des Equateurs
    la maison en chantier.jpgQuelques semaines en arrière j’ai lu un billet sur ce livre, billet très positif et je l’avais noté non pour moi, car le sujet ne m’attirait pas spécialement, mais pour l’offrir car j’ai autour de moi de grands lecteurs qui en même temps sont dans les travaux jusqu’au cou !
    Mais voilà avant de faire mon paquet cadeau j’ai eu le malheur, ou plutôt le bonheur, d’ouvrir ce livre et je me suis trouvée embarquée dans un bouquin mêlant poésie, comment faire du plâtre et une ode à la bétonnière  "J'ai eu une bétonnière, que j'ai adorée. Elle était d'un bel orangé pétant et bien dressée sur ses trois pattes "
    En quelques chapitres très courts, illustrés de petits dessins ici ou là, et s’ouvrant tous sur une citation, l’auteure nous fait partager sa passion pour le travail manuel, la  truelle et le fil à plomb mais aussi la littérature.
    On passe des trucs pour se construire une bibliothèque à moindre frais ( là je vous sens toutes et tous très attentifs) à l’art de carreler sa douche...
    Le chantier comme elle l’appelle, lui a sauvé la mise quand mal dans sa peau à l’adolescence, le chantier lui a évité la dépression et " redonné la confiance en moi, le goût de vivre, le plaisir physique d'exister."

    Mais il ne faut pas vous tromper, ce livre n’a rien à faire dans votre rayon livres pratiques car les réflexions, les méditations de Christine Brusson sur le corps et l’esprit,  sur le féminisme qui l’exaspère , la jouissance de faire avec ses mains, la beauté de la matière ou l’âme des maisons, fait que ce livre trouverait plutôt sa place au rayon poésie ou même philosophie. Je vous recommande sa bibliographie qui sort des sentiers battus.

    C’est un essai tonique, vif, drôle " la main qui manie le marteau tient rarement la plume " et profond : lire les pages magnifiques sur la poussière. Cathulu qui m'a donné envie de lire ce livre le qualifie de "charnel et puissant " je partage cet avis et c’est pour cela que j’ai décidé d’en acheter un second exemplaire à offrir car celui-ci va prendre place dans ma bibliothèque.

    L'auteur
    christine brusson.jpg

     

    Christine Brusson est née en 1963 dans le Berry. Elle a suivi des études de lettres et d'architecture à Paris. Après avoir enseigné la littérature, elle s'est consacrée à l'art du chantier et à l'écriture.

     

     

     

  • Les brumes du passé - Leonardo Padura

    les brumes.gifLes brumes du passé - Leonardo Padura - Traduit de l’espagnol par Elena Zayas - Editions Métailié
    Nous avions laissé Mario Condé avec les fantômes d’ Hémingway, nous le retrouvons alors qu’il a quitté la police depuis treize ans. Il approche dangereusement de la cinquantaine, ses amis vieillissent eux aussi, seule la belle Tamara son amour de jeunesse semble ne pas prendre une ride.
    Pour vivre Condé s’est fait acheteur de livres anciens, les cubains sont obligés pour survivre de vendre leurs biens; les pauvres vendent leurs corps, les nantis leurs bijoux et leurs bibliothèques. Parfois un livre rare lui permet de vivoter pendant quelques semaines, cela lui arrache le coeur, lui l’amoureux des livres,  il écume les beaux quartiers à la recherche de trésors cachés
    Quand il pénètre dans la belle villa coloniale  de Dionisio Ferrero, le coeur lui manque, il a trouvé une bibliothèque de plusieurs milliers de livres, le pactole assuré.

    bouquiniste-la-havane-cuba.jpg
    Un bouquiniste de La Havane

     

    Il ne sait pas qu’il vient de commencer une enquête qui le fera partir à la recherche d’une chanteuse de boléro mystérieusement disparue quarante ans avant, symbole du Cuba des années cinquante. Son enquête le conduira dans les quartiers les plus miséreux de La Havane, il sera en danger dans cette ville gangrenée par le crime et les trafics en tous genres.
    Dans les nuits étouffantes de Cuba, Mario Condé va poursuivre une ombre, les témoins de l’époque évoqueront pour lui un monde disparu dans les Brumes du passé,  balayé par le régime castriste. Un monde de violence, de prostitution, bref très ressemblant à celui d’aujourd’hui.

    rue-la-havane-2.jpg
    Les rues de La Havane photo © Stéphane L'Hôte

    J’ai beaucoup aimé ce roman, le terme de polar ne convient pas vraiment, c’est un récit nostalgique, plein de tout l’amour de Leonardo Padura pour son pays qu’il sait évoquer magnifiquement.
    Le personnage de Mario Condé est très attachant, son amour des livres, sa fidélité aux amis, jusqu’à ses défauts qui le rendent sympathiques, et puis comment en vouloir à un homme qui dès qu’il a trois sous offre à ses amis un banquet digne de Lucculus.
    Récit désenchanté au rythme du Boléro dont retentit La Havane.