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Rechercher : il pleuvait des oiseaux

  • Cadeau pour un amateur d'art

    Une idée de cadeau pour un amateur d'art

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    romanvrai.gifLe roman vrai de l’impressionnisme - Thomas Schlesser et Bertrand Tillier - Editions Beaux Arts -
    Les auteurs vous offre un voyage en 30 journées qui vous font parcourir le monde de l’impressionnisme à travers ses peintres, les évènements qui ont façonné chacun, les lieux qui vont inspirer leurs tableaux: les promenades en barque, les loges à l’opéra, les bals populaires.
    Des débuts parfois douloureux vers 1870 aux somptueux Nymphéas offerts à l’état en 1918, les histoires racontées sont parfois connues, quelquefois ignorées ou surprenantes. Elles éclairent de façon attrayante des oeuvres, des peintres, un style, sans jamais se faire leçon.

     

    berthemorisot.jpgLe 2 décembre 1874
    Berthe Morisot épouse Eugène Manet
    Elève et modèle d’Edouard, elle épouse le frère, son mari lui sert de modèle ainsi que sa fille Julie.
    Eugène et elle acquière les oeuvres d’Edouard à la mort de celui-ci, alors qu’elle même est sur le point de faire sa première exposition

     

    Degas.etoile.jpg29 Mars 1880
    Dans un café parisien Caillebote et Degas se disputant comme des chiffonniers autour de l’affiche qui annonce l’exposition des renégats en marge du Salon officiel.
    Une bagarre épique, des noms d’oiseaux fusent, « les injures claquent comme des soufflets »
    Qui reproche à l’autre son amour des médailles et des récompenses, qui condamne Monet, Sisley ou Renoir de s’être laissé séduire par les sirènes de la notoriété officielle.

     

     

    zola.jpg4 avril 1886
    Cézanne vient d’envoyer une lettre à Zola pour le « remercier » de son envoi de l’oeuvre.
    Trahison, dans le roman Lantier incarne l’échec de l’artiste, Cézanne est atteint au coeur, le roman devient « l’épopée intolérable d’une décennie de peinture moderne » L'amitié qui le liait à Zola est rompue


    Ce ne sont que quelques exemples de ces 30 histoires qui permettent de comprendre la vie de ces artistes, Degas et ses danseuses, Gachet à Auvers sur Oise ou Monet à Giverny

     Un livre riche et bien illustré, un beau papier de qualité, un livre qui fera plaisir à un amateur et ne vous ruinera pas, un point à ne pas négliger.

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  • Une odyssée américaine - Jim Harrison

    Une Odyssée américaine - Jim Harrison - Traduit par Brice Matthieussent  - Flammarion

    Perdre en quelques jours sa ferme, sa femme après 38 ans de mariage, avouez qu’il y a de quoi déprimer, Cliff la soixantaine,plus atteint par la disparitioodyssée.gifn de sa chienne que par la trahison de sa femme, décide de partir dans un voyage improbable 

    « A l’aube, j’ai décidé d’emporter le puzzle des Etats-Unis et d’en lancer une pièce par la fenêtre de mon break chaque fois que je franchirais la frontière d’un nouvel Etat.»
    et pour faire bonne mesure il décide aussi de renommer les états et les oiseaux en leur restituant des noms indiens.

    Jim Harrison n’entend pas le mot déprime comme vous et moi, Cliff embarque avec lui une jeunette de 40 ans et la road movie démarre  alternant les prouesses sexuelles et les pauses gastronomiques. Mais Cliff se lasse assez vite du téléphone portable de Marybelle et la restitue à sa famille au Montana.
    L’odyssée se fait plus bucolique, Cliff se laisse imprégné par les paysages magnifiques de l’ouest américain. C’est Rabelais au pays des clochards célestes, gargantua atteint par la mélancolie.
    Diable d’homme ce JimCliff qui dit

    «Ma dépendance précoce aux bouquins de Thoreau et d'Emerson m'a rendu beaucoup trop sensible à la brutalité du monde contemporain».

    Un roman réjouissant, magnifique et mélancolique.
    Après « Retour en terre » j’avais cru sentir la mort en maraude, cette odyssée est là pour prouver le contraire, à 72 ans Jim Harrison, l’auteur américain préféré des français, tient le cap de belle manière.

    Jim Harrison est l'invité de François Busnel dans la Grande libraire  jeudi 26 mars sur France 5


    Un article très positif d’un journal suisse

     

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    Jim Harrison  - Photo Hachette Presse ©

  • Le Sacret - Marc Graciano

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    Un tout petit livre de 87 pages et qui m’a enchanté.
    De Marc Graciano je gardais un excellent souvenir du premier roman. Nous sommes de retour au moyen-âge, une période que l’auteur aime beaucoup, comme il en aime le vocabulaire oublié.

    Un jeune garçon recueille un oiseau blessé, pas n’importe quel oiseau mais un sacret c’est à dire un faucon mâle «  l’oiseau était un mâle de bonne aire, même s’il n’en paraissait plus rien maintenant qu’il était tellement décharné par la faim » 

    L’enfant porte l’oiseau à l’autourserie du château et tente de le maintenir en vie, le nourrit, soigne son aile blessée.
    Contre toute attente l’enfant atteint son but et il est récompensé 
    «  Le garçon reçut, de la part du vieux seigneur, l’invitation à participer à une grande chasse au vol où seraient conviés les gens nobles des autres fiefs »

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    C’est un très beau récit, j’ai particulièrement aimé les pages qui montre les soins attentifs de l’enfant, le diagnostic du autoursier et ses soins à l’oiseau sont des passages superbes.

    La description de la chasse au vol est magnifique et le vocabulaire si riche de Marc Graciano vient témoigner de l’âpreté de cette chasse, de la beauté des mouvements des oiseaux.

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    Tous ces mots techniques oubliés ajoutent au récit précision, justesse du vocabulaire de fauconnerie, la gestuelle de la chasse au vol est parfaitement décrite.
    On suit la chasse de différents point de vue : celui des chasseurs, celui des proies. 

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    Un livre tendre et violent à la fois, très réussi. 
    Juste un tout petit bémol : le récit est fait d’une seule phrase, je ne suis pas persuadée que cela apporte quelque chose au récit. 

    Un peu de vocabulaire : aiglure, bliaud, chainse, aubin, palus, lanneret....

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    Le livre : Le Sacret - Marc Graciano - Editions José Corti

     

     

  • Bribes d'envolées ornithologiques

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    « Mon travail d’historienne des sciences m’a ouvert les yeux sur le fait qu’inconsciemment, inévitablement, nous avons toujours pris la nature pour un miroir dans lequel se réfléchissaient les conceptions, les besoins, les pensées et les espoirs qui étaient alors les nôtres. » 

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    « La science fait ce que j’aimerais que la littérature fasse davantage : nous montrer que nous vivons dans un monde délicieusement compliqué où tout ne tourne pas autour de nous. Un monde qui n’est pas qu’à nous. Et ne l’a jamais été. »

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    « Je suivais le vol des merles, des mésanges, des grives et des sittelles dans mon jardin. Et chaque année, au printemps, leurs nids changeaient ma perception de ce qu’est une maison, un chez-soi. La réduction de la présence des oiseaux à cet unique point d’attache, le nid, m’angoissait, car elle posait la question de leur vulnérabilité : je m’inquiétais des prédateurs possibles qu’étaient les corbeaux et les chats — le jardin n’était plus un refuge, mais un endroit dangereux »

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    Engoulevents 

    « Imaginez un oiseau mince, long comme la main — du poignet au bout des doigts —, avec d’immenses yeux noirs de dessin animé. Imaginez que son plumage dessine un patchwork de tout ce qu’on trouve dans la forêt : écorce, bois pourrissant, pointes sèches de frondes de fougères, toiles d’araignées, bouts clairs de brindilles cassées, moucheté d’ombres et feuilles mortes.. »

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    « On entend un appel, doux, différent, celui qu’ils font en vol. Je réponds en sifflant quelque chose d’approchant dans le noir. L’appel se fait de nouveau entendre, plus proche, et en me concentrant de toutes mes forces sur les ténèbres bruissantes, je devine à peine la forme d’un oiseau venant vers moi, ses ailes réduites à de minces lignes tremblotantes qui apparaissent et disparaissent dans l’intervalle entre le son et mon visage levé. Et voici que, juste au-dessus de nos têtes, silhouette noire sur fond de ciel, plane un engoulevent. »

     

    Le livre : Vols au crépuscule - Helen MacDonald - Traduit par Sarah Gurcel - Editions Gallimard

  • Bribes provençales

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    « Ma douce, vive, exquise Provence. La parfumée, la bondissante, même quand elle dort ; la sage et la prudente, même quand elle est folle ; si intelligente, si sensée ; rieuse même dans le sérieux, et sérieuse dans le rire »

    « Qui ne pense pas au vent ne peut penser Provence. Elle est le royaume du mistral. Et son roi a bien le nom du maître. Elle est toute à lui, et il la régit toute, corps, âme et biens. »

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    « La terre de Provence, pleine de sel et d’esprit, donne à la vie une forme si heureuse que tout excès s’en élimine ; et comme le mistral, le rire emporte les miasmes. »

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    « Avec Sienne, Avignon est la plus belle des petites villes. Sienne est plus féminine, Avignon, plus virile. Sienne a bien plus d’art, Avignon plus de vie. A l’arrivée, Avignon flambe dans le couchant. Dans les petites rues au fleuve, que de femmes belles, brûlantes, éblouissantes.
    J’aime et je redoute Avignon. »

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                                        Les Alyscamps  Van Gogh

    « Je les ai vues dans le bleu du printemps, et le chant des oiseaux. Puis, dans le temps gris d’automne, et les allées toutes pleines de feuilles mortes, toutes bruissantes. Le vent de la mer les agitait et jouait de la harpe sur ces cordes cassées. Toutes ces feuilles sont couleur de terre, grises et déjà poussière, ou déjà tavelées de brune pourriture ; rares sont les feuilles jaunes, et pas une n’est d’or. »

     

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    « Les Baux sont, au milieu, le vrai cœur de la Provence. Les Alpilles sont belles comme une ode souriante de Pindare, comme un chœur d’Eschyle.
    Les Alpilles sont les plus belles montagnes que je sache avec les monts Albains, pour moi, qui ne dois point voir l’Attique, le Pentélique ni l’Hymette.
    Les Baux tiennent les orages en suspens ; ils dispersent les pluies, et ils lancent sans cesse le mistral et la lumière. »

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    Le livre : Provence - André Suarès - Editions Edisud

  • Les Rois du Paradis - Mark Behr

     

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      Free State : l'Etat libre d'Orange

     

    La mort de Mandela a fait fleurir les reportages sur l’Afrique du sud, on a été gavé de « nation arc-en-ciel » mais la réalité a encore des tonalités assez sombres malgré la fin de l’apartheid et l’apparence d’un pays réuni. Ce roman est une belle façon de le toucher du doigt.

     

    Je vous le dis tout de suite, le paradis n’a rien avoir avec un quelconque éden, non c’est tout simplement le nom de la ferme de la famille Steyn, des blancs Afrikaners.

    Pour Michiel Steyn c’est un retour au pays après quinze ans d’absence. 

    Quinze ans à tenter de digérer sa fuite de l’armée où l’attendait une punition à la hauteur de son délit : avoir eu des relations non seulement avec un homme, non seulement avec un officier mais avec un homme de couleur. C’était sept ans avant la fin de l’apartheid.

    Il a fuit vers l’Angleterre et l’Australie puis aux USA à San Francisco où il enseigne et vit avec Kamil. S’il revient aujourd’hui c’est pour enterrer sa mère Beth, que tout le monde appelle Oonoi, il appréhende de revoir son père, son frère Benjamin et Karien son amour d’enfance et même un peu plus que cela.

     

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     C'était hier

     

    Les souvenirs affleurent : un père honni et violent, une mère adulée mais curieusement sur la réserve, la mort de Piet son frère ainé  le mal fait à l’amie d’enfance et pour finir la fuite honteuse. Pour Alida la nounou noire rien n’a changé, elle servait les maîtres blancs, aujourd’hui elle s’occupe toujours d’Oubas qui n’est plus qu’un vieillard dans un fauteuil, mais vieillard qui peut encore craché son venin.

    Sa fille elle, Lerato, qui enfant arpentait « les rangées d’arbres fruitiers en cognant sur des casseroles pour effrayer les oiseaux et les babouins » est aujourd’hui responsable de société et mariée à un homme d'affaires nigérian, une exception sans doute....

     

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    Et pourtant le veld est si beau, la propriété est magnifique avec ses troupeaux, son verger, les collines de Free State « ces paysages dont la beauté pouvait lui arracher des larmes » 

     

    Ce livre qui pourrait être le roman banal du retour au pays est vraiment un très très bon roman qui fait toucher du doigt la fragilité de cette nation et la marque indélébile que l’apartheid a laissée aussi bien sur les noirs que sur les blancs Afrikaners.

    L’écriture de Mark Behr est sobre mais intense et la puissance de son propos est forte. Il parvient brillamment à mêler l’histoire du pays et la sienne propre sans jamais laisser retomber l’émotion qu’il nous fait ressentir grâce à un récit d’une grande sensibilité. 

     

    Si vous avez lu et aimé Cette vie de Karel Schoenman ou Poussière rouge de Gillian Slovo, alors vous aimerez ces Rois du Paradis

     

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    Le Livre : Les Rois du Paradis - Mark Behr - Traduit par Dominique Defert- Editions JC Lattès - version numérique  Titre original : Kings of the Water