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Rechercher : erri de Luca

  • Bribes de souvenirs de lecture

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    J’ai éprouvé de grandes passions pour des auteurs qui aujourd’hui ne m’intéressent guère. Ou bien mes préoccupations ont changé et ne sont plus celles qu’ils exprimaient. Ou bien j’ai fait le tour de ces écrivains et je n’ai plus de plaisir à les fréquenter. Ou bien trop de gens se sont mis à les aimer et cela a gâté l’amitié un peu exclusive que j’avais pour eux 

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    Monsieur le sous-préfet faisait des vers

     L’âge mûr nous fait découvrir que nous avions adoré des idoles creuses. Alphonse Daudet, que j’ai eu le malheur de relire, comme je l’avais aimé ! Le souvenir de cet attachement est si fort qu’il me suffit de reprendre un des vieux volumes à reliure brune que j’ai toujours connus à la maison. J’oublie le contenu. 

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    Et elle vous lui détacha un coup de sabot si terrible, si terrible, que de Pampérigouste même on en vit la fumée, un tourbillon de fumée blonde où voltigeait une plume d’ibis ; tout ce qui restait de l’infortuné Tistet Védène !

    La première impression est plus forte que la lecture d’aujourd’hui.  Qu’importe ce prétendu naturalisme qui n’est pas la reproduction de la vie, mais celle de poncifs éprouvés. 
    Qu’importe le vrai Daudet, puisque celui de mon enfance est plus vrai encore.

    Le livre : Le palais des livres - Roger Grenier - Editions Folio

  • bribes de champs et de grèves

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    « La nuit était douce, une belle nuit d'été, sans lune, mais scintillant des feux du ciel, embaumée de brise marine. La ville dormait, les lumières, l'une après l'autre, disparaissaient des fenêtres, les phares éloignés brillaient en taches rouges dans l'ombre qui sur nos têtes était bleue et piquée en mille endroits par les étoiles vacillantes et rayonnantes. On ne voyait pas la mer; on l'entendait, on la sentait, et les vagues se fouettant contre les remparts nous envoyaient des gouttes de leur écume par le large trou des mâchicoulis. »

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    « La marée baissait ; il fallait, pour passer, attendre le retrait des vagues. Nous les regardions venir. Elles écumaient dans les roches, à fleur d'eau, tourbillonnaient dans les creux, sautaient comme des écharpes qui s'envolent, retombaient en cascades et en perles, et dans un long balancement ramenaient à elles leur grande nappe verte. Quand une vague s'était retirée sur le sable, aussitôt les courants s'entrecroisaient en fuyant vers des niveaux plus bas »

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    « On avait retrouvé un homme perdu à la mer il y avait trois semaines ; on l’a apporté à l’église sur une charrette à boeufs. Il faisait presque nuit, quatre cierges aux coins du catafalque, enfant avec sa chandelle tenant la porte ouverte, clochettes des porteurs ; les femmes se sont mises au fond, les hommes au haut, plus près, ordre qui a été conservé au cimetière ; les femmes du reste en bien plus grande quantité. L’office fut court, tout le monde à genoux dans le cimetière sur la terre des tombes. Froid des soirs d’été, crépuscule vert, bonnets se levant au vent. »par les champs.jpg

     

    Le Livre : Par les champs et par les grèves - Gustave Flaubert - Maxime Ducamp - Editions de l’Aube

  • Bribes de bois et de cabanes

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    « La nuit dernière, j’ai dormi dans la cabane après être allé nager, dans la soirée, dans l’eau des fossés où les herbes commencent à pousser. Sous la lune presque pleine, la lumière restait si vive qu’on ne pouvait décemment pas parler d’obscurité. À quatre heures moins dix, j’ai été tiré de mon sommeil par une fauvette à tête noire qui sautillait sur le toit. Juste après, elle a lancé le plus somptueux gazouillis dont on puisse rêver, avant d’être rejointe bientôt dans le clair-obscur par d’autres oiseaux. »

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    Fauvette à tête noire 

    « J’ai aussi un wagon de chemin de fer, que j’ai fait transporter dans l’un de mes champs, il y a de cela des années. Y dormir ou y travailler, c’est comme partir en voyage. Un frêne qui pousse juste derrière caresse le toit de ses branches, et joue des airs syncopés sur le tuyau de cheminée quand souffle le vent. » 

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    « Le perce-neige, l’anémone des bois, la primevère, la digitale et l’ail des ours ont tous ce pouvoir d’imprégner les sous-bois d’une teinte par la seule force du nombre. Cependant, la fleur de la jacinthe sauvage a une beauté préraphaélite particulière, elle qui pend la tête en bas en donnant à la tige la forme d’une houlette de berger. »

    Le livre : Wildwood  A travers les forets du monde  -  Roger Deakin -  Traduit par Frédéric le Berre  -  Editions Hoëbeke 

  • Bribe féministes

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    Adam et Ève au Paradis de  Lucas Cranach

    Une approche toute en subtilité du thème du « fruit défendu ».
    Le titre de son œuvre signifie bien que nous avons sous les yeux une scène de félicité, un instantané de la vie au Paradis, où l'homme et la femme vivent dans l'harmonie d'une nature luxuriante. Les animaux de la Création sont à leurs pieds représentés par le cerf et le lion, ce dernier, protecteur, ne menaçant que ceux qui regardent. Les fruits de la nature poussent en abondance à portée de main, les branches de l'arbre de la connaissance sont lourdes de pommes mûres. Luxe, calme et volupté... avant la tempête. Tous les éléments du drame sont réunis : Ève, Adam, la pomme croquée et, enroulé autour d'une branche, le serpent.

     

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    Dans le tableau de Poussin, Rebecca est entourée d'un aéropage de jeunes femmes, douze en tout. Le peintre, s'il prend soin de les laisser à l'arrière-plan, exerce néanmoins son art immense du détail : chacune d'elles par sa pose spécifique traduit un sentiment particulier, celles de gauche plutôt dans le registre de l'insouciance et/ou de l'indifférence, celles de droite étant plus attentives, concernées, voire dépitée pour celle qui est accoudée. Le grand maître, audacieux coloriste, travaille avec soin les postures, les costumes et les drapés. Il a d'ailleurs pour habitude de fabriquer des figurines qu'il habille et met en scène dans un décor.

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    La femme domine de toute la hauteur de sa robe à l'orangé lumineux protégée par un large tablier dont la blancheur est comme le reflet de la peau de l'homme malade. Elle paraît inébranlable dans son imposante verticalité, pourtant elle n'écrase pas son mari de son mépris, elle penche sa tête vers lui avec une douceur qui contredit ses propos. Le geste de sa main se lit presque comme une caresse tant cette main est proche du front de son époux.
    Les jeux d'ombres et de lumière chers à Georges de La Tour, provoqués par la flamme de la bougie, décuplent l'effet dramatique de la scène. C'est la femme qui tient la bougie

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    Le livre : Les femmes de la Bible dans l’art - Chrisitane Lavaquerie-Klein et Laurence Paix-Rusterholtz  - Editions du Cerf

  • Leçons de solfège et de piano - Pascal Quignard

    Trois petites notes de musique

     

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    Un remerciement à Bonheur du Jour qui m’a aiguillé vers ce petit livre de Pascal Quignard que je n’avais pas repéré du tout.

    Je le lis depuis son premier livre sur Maurice Scève et je ne me suis jamais arrêtée. De temps en temps un livre me plait moins mais j’y trouve toujours de quoi satisfaire ma boulimie livresque.

     

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    Un livre sur la musique qui est la seconde passion de Quignard après la lecture. 

    Croiser ici Julien Gracq était un peu surprenant mais tout s’éclaire quand on sait que Monsieur Louis Poirier a pris de leçon de piano avec une tante de l’auteur. Une petite blessure à surgit à la suite de ces leçons, blessure pour Julien Gracq et plus encore pour Quignard « Il est des choses qui blessent l’âme quand la mémoire les fait ressurgir. » la petite madeleine est ici un peu souffrante. Son évocation de ses tantes musiciennes est magnifique.

    Il défend une méthode d’apprentissage certes un peu surannée et parfois même violente mais efficace « Ce n’était que du su par cœur, comme pour les verbes grecs irréguliers, mais c’est inscrit pour la vie »

     

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    Trois petits textes de trois conférences et ces trois fragments sont passionnants. Après la mémoire vient son admiration pour Paul Celan grâce à qui il a traduit du grec et il finit avec Aristote et  l’amitié.

     

    Un tout petit livre de ceux que l’on peut relire avec un grand plaisir. 

     

    Voyez l’avis de Margotte 

     

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    Le livre : Leçons de solfège et de piano - Pascal Quignard - Editions Arléa

     

  • Les Etoiles de l'art et de la poésie

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    Les cinq livres de poésie ou d'art qui sont venus enrichir ma bibliothèque ces dernières années.

    L'arrivée du numérique change un peu la donne pour les livres d'art.

    La poésie d'Akhmatova tient le haut du pavé avec celle de Philippe Jaccottet

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    Et vous quel serait votre choix ?