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Rechercher : erri de Luca

  • Le bal de Sceaux - Honoré de Balzac

    Les quiproquos amoureux sont légion en littérature, parfois la fin est heureuse, par exemple chez Jane Austen, mais parfois le récit prend une teinte plus sombre.

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    les guerres de Vendée

     Paul-Émile BoutignyMusée d'art et d'histoire de Cholet

    Sous la Restauration « Le comte de Fontaine, chef de l’une des plus anciennes familles du Poitou » tente de récupérer un peu de fortune, il a laissé tous ses biens au service de sa cause dans les guerres de Vendée. Il est presque ruiné.

    Le retour sur le trône de Louis XVIII après les Cent jours devrait lui valoir remerciements et honneurs mais hélas les têtes couronnées sont parfois bien oublieuses des services rendus. Si le Comte a retrouvé son rang il est malgré tout contraint de marier ses enfants hors de la noblesse. L’argent appartient désormais à la magistrature, à la finance, au commerce

     

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    Le Paris de la Restauration

    Emilie est la plus jeune de ses enfants, choyée flattée, elle est au centre de toutes les attentions de la famille.

    « Le luxe de Paris lui semblait tout aussi naturel que la richesse en fleurs ou en fruits, et que cette opulence champêtre qui firent le bonheur de ses premières années. »

    Elle est habituée « aux jouissances de la fortune, les recherches de la toilette, l’élégance des salons dorés et des équipages »

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    Cette jeune fille est pleine de morgue, elle méprise souverainement les roturiers, les marchands, les financiers, seule la noblesse trouve grâce à ses yeux. C’est le moment où la Pairie reprend du service et devient l’ ambition et le but des jeunes aristocrates.

    Elle est « assez belle pour avoir le droit de choisir parmi tous les princes du monde » elle aime l’éclat des fêtes, les dorures des salons.

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    Toilette de bal de l'époque

    Mais l’amour va en décider autrement et « ses parents allaient bientôt recueillir les fruits amers » de leur éducation nous avertit Balzac.

    Au bal de Sceau où elle est allée voir de près cette société qu’elle dédaigne, elle remarque un inconnu, elle remarqua « la finesse de son linge, la fraîcheur de ses gants de chevreau évidemment pris chez le bon faiseur, et la petitesse d’un pied bien chaussé dans une botte de peau d’Irlande.» bref il lui plait.

    Son oncle, le Comte de Kergarouët, un vieil amiral lui apprend le nom de l’inconnu : Maximilien Longueville. Est-ce l'élu de son coeur ?

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    Maximilien de Longueville peut être 

     

    Balzac n’est pas Jane Austen et le destin de ses personnages est beaucoup plus noir que ceux d’Elizabeth Benett et M Darcy. 

    Il y a une belle analyse de cette société qui après la Révolution et l’Empire tente de reconquérir ses privilèges perdus. L’argent, le goût du pouvoir sont toujours en première ligne. 

    J’ai beaucoup aimé cette nouvelle et je vous invite à mettre vos pas dans ceux de Balzac, tenue de soirée obligatoire. 

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    Le livre : Le bal de Sceaux - Honoré de Balzac - Edition numérique Arvensa

  • Le pinceau de Boticelli et les vers de Verlaine

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    Vénus, debout sur le plus beau des coquillages
    Aborde nue, au moins sauvage des rivages,
    Ne cachant de son corps avec ses longs cheveux
    Que juste ce qu’il faut pour qu’y dardent nos vœux
    Une nymphe, éployant un clair manteau, s’empresse
    A vêtir en impératrice la déesse ;
    Et deux vents accourus, beaux éphèbes ailés,
    Des cuisses et des bras l’un à l’autre mêlés,
    De qui l’un est Zéphire et dont l’autre est Borée,
    Soufflent l'amour divin et la haine sacrée
    Le visage est suavement indifférent
    Comme attendant le culte à venir que lui rend
    Toute herbe et toute chair depuis cette naissance,
    Et se pare d’une inquiétante innocence.

     


    Le livre : Epigrammes - Paul Verlaine

  • Ma Transhumance carnet de route - Antoine de Baecque

    Voulez-vous faire la Routo ?

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    Lire ce livre  m’a donné des fourmis dans les chaussures peut-être vous fera-t-il le même effet. 

    Avez vous vu des fêtes de l’Estive et le retour des troupeaux mais savez-vous qu’il n’y a pratiquement plus de vraie transhumance, c’est à dire le troupeau, les bergers, les chiens et la route, non tout passe aujourd’hui par des convois de camions.

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    Dans les Pyrénées 

    Ressortant les vieilles cartes, aidé par les associations locales Antoine de Baecque a préparé sa petite odyssée qui porte un nom du sud : la Routo

    Grand marcheur devant l’Eternel il a repris les chemins parcourus par les troupeaux de moutons, les grandes carraires qui d’Arles au Piémont voyaient passer des milliers de bêtes dans des décors à la Giono. Il y avait la Carraire des arlésiens qui fut tracé en partie par H Fabre l’entomologiste.
    Savez-vous qu’une carraire pouvait faire jusqu’à 100 mètres de large, draille où les troupeaux semblaient voguer entre ciel et terre.

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    Drailles et Carraires 

    Aujourd’hui c’est une pratique moribonde que la transhumance et sur les cartes les chemins n’apparaissent plus. 
    Le tracé comporte plus de routes nationales que de chemins, les cultures se sont étendues, il faut protéger les véhicules et les conducteurs, l’épopée des bêtes et des bergers est terminée. 
    Alors l’idée de faire à pied ce chemin m’a enchanté.

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    La Route autrefois

    Notre marcheur part d’Arles, traverse  la Crau et sa garrigue, les oliviers des Alpilles, fait un passage avec un clin d’oeil à Zola et Cézanne dans la campagne aixoise. 
    Puis c’est la traversée du plateau de Valensole, la vallée de la Bléone, celle de l’Ubaye et enfin le col de l’Arche et l’Italie. Joli périple non ?

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    En Haut Provence

    Ce chemin est fait aussi de rencontre avec les bergers, les propriétaires de troupeaux. 
    C’est un bel hommage et j’ai aimé le périple, les paysages et les hommes J’ai aimé ce journal de voyage où Giono est souvent nommé qui permet au lecteur de s’évader du quotidien de belle façon.

    Si vous êtes randonneurs vous pourrez dès 2020 suivre cet itinéraire car Antoine de Baecque avec son périple a participé à corriger, compléter, enrichir cette Routo des hommes et des bêtes.

    Tout est sur le site : La Routo

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    Le livre : Ma transhumance carnet de Route - Antoine de Baecque - Editions Arthaud

  • Éloge des voleurs de feu - Dominique de Villepin

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    Dans ma bibliothèque le rayon dévolu à la poésie est un peu à part. S’y côtoient des livres minces et des pavés.
    Bien entendu j’ai quelques anthologies même si elles n’ont pas ma préférence car il y a un côté artificiel qui ne me séduit pas vraiment. Mais c’est une façon de relire des poèmes classiques de ceux appris dans l’enfance et jamais oubliés.

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    Et puis il y a quelques pavés de choix et parmi eux il y a celui-là, cet Éloge des voleurs de feu, un livre qui depuis son achat a tellement été feuilleté que déjà il présente quelques signes d’usure.
    Un gros livre pour un sujet qui a toute sa place sur ce blog.


    Un beau titre pour un livre magnifique par son ampleur, par son ambition.
    Oubliez le ministre, l’homme politique, ici il n’est question que d’une passion pour la poésie.
    C’est le recueil d’une vie où se mêlent les poèmes de l’enfance, de l’école, de ceux partagés avec un ami, ceux découverts tout au long de la vie.

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    C’est une foule de poètes qui vient à nous, toutes les traditions et tous les continents sont présents.
    Tous les poètes sont ici célébrés, honorés, glorifiés.
    Dominique de Villepin se fait le passeur de leur colère, de leur chagrin parfois, de leurs mots, du feu  qui les anime.

    Une petite liste ?
    Ronsard, Du Bellay et Villon, Scève ou Charles d’Orléans  : du classique
    Nerval, Mallarmé et Verlaine, Rimbaud et Baudelaire, Lamartine et Hugo: du classique toujours.
    Pour ces poètes il s’agit d’un compagnonnage  de longue durée, une communauté fraternelle. Celle que je partage avec l’auteur de ce livre.

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    Apollinaire et Cendrars, Saint John Perse, Jouve,
    Michaux, Char, Jaccottet ou Bonnefoy, les poètes du siècle qui s’est ouvert « dans le vacarme effrayant du désastre qui alourdit la parole ».
    Mais les poètes veillent et pourront nous offrir de nouveaux enchantements.

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    Whitman


    Et puis il y a les autres, ceux que j’ai déjà rencontrés et aimés au fil du temps : Dickinson ou Whitman, Rilke bien entendu, TS Eliot ou Robert Frost, Yeats, Paul Celan, Séféris et Cavafy,
    Mandelstam et Akhmatova.

     

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    Herbier de E Dickinson

    Dominique de Villepin déroule son panthéon, la longue cohorte de ses poètes préférés.

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    Sa mère les lui a fait connaître à travers ses « recettes de vie » qu’il a engrangé et ses « poches n'ont cessé d'enfler de poèmes, de papiers ou d'objets, de mots mêlés aux choses de la vie ».

    Pour chacun il y a quelques mots de l’auteur pour nous faire entrer dans un monde nouveau, nous tenter, nous charmer ou nous intriguer.

    Le plus souvent vous n’aurez droit qu’à quelques vers, parfois un poème entier mais c’est un maillage magnifique qui serti tout le livre.

    Lorsque le poète est devenu un ami vous saurez tout ce qu’il éveille chez D de Villepin, tout ce qui l’enchante, le fait rêver, le déboussole parfois.

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    C’est un long compagnonnage qu’il donne à lire, le lecteur n’a pas de repos en suivant ses découvertes accumulées, ces sauts dans le temps.  
    Dominique de Villepin a une préférence pour les chemins tortueux, pour les poètes rebelles, les révoltés, les insurgés ceux qui vagabondent à coup de mots, ceux qui nous font découvrir de nouvelles terres poétiques.


    Il nous propose les poètes du monde pour que nous les rencontrions à travers leur destin, leur bataille parfois, et que nous fassions un bout de route avec eux.

    Ces voleurs de feu dénoncent « la dure loi du monde, la déception des choses » et nous disent qu’ « Il s’agit de camper à proximité des choses, au plus près de l’être, toujours à l’écoute d’un souffle de vie ».

    C’est un livre ardent, ample et ambitieux à la langue généreuse.
    L’auteur nous parle avec un ton juste, ses réflexions sont très personnelles.
    Le mot liberté revient souvent comme s’il ne faisait qu’un avec poésie.

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    Que la taille du livre qui compte 800 pages ne vous effraie pas. Vous serez comblé.
    Il y a parfois des envolées lyriques, certains n’aiment pas, moi j’aime si l’on sent la sincérité derrière.
    C’est un voyage à travers la poésie de tous les temps, un pèlerinage là
    « où l'univers prend un visage nouveau » une volonté de « faire entendre le son de la vie »

    Ce live n’a rien d’un essai sur la poésie, c’est bien plutôt un journal météorologique de l’âme d’un amoureux de poésie.

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    Le livre : Éloge des voleurs de feu – Dominique de Villepin - Éditions Gallimard 2003

     

  • Connu des services de police

    Des polars pour l'été, des auteurs découverts grâce à Quai du polar et une auteurs déjà bien connue des services de police

     

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    La suite c’est ici dès demain

  • Un parfum de western

    Quand on me demande pourquoi je n’aime pas beaucoup la littérature française actuelle je réponds que c’est parce que j’aime qu’on me raconte une bonne histoire, avec un environnement attachant, des personnages bien en chair, j’aime sentir le vent qui souffle, avoir froid, faim, peur avec les héros. 

     

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    D’où mon goût pour les romans des grands espaces, je viens d'en lire un parfait, je vous en parle dès demain