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Rechercher : Marie Edith Laval

  • Bribes de Georges Perec

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    Je me souviens qu'au « Monopoly », l'avenue de Breteuil est verte, l'avenue Henri-Martin rouge, et l'avenue Mozart orange.

     

    Je me souviens que c'est grâce à Edith Piaf que les Compagnons de la Chanson, Eddie Constantine et Yves Montand débutèrent.

     

    Je me souviens de l'époque où Sacha Distel était guitariste de jazz.

     

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    Je me souviens que les coureurs cyclistes avaient une chambre à air de secours roulée en huit autour de leurs épaules.

     

    Je me souviens que le lendemain de la mort de Gide, Mauriac reçut ce télégramme : « Enfer n'existe pas. Peux te dissiper. Stop. Gide. »

     

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    Le livre : Je me souviens - Georges Perec - Editions Hachette

  • Premier amour - Ivan Tourgueniev

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    Une histoire simple, Vladimir Petrovitch un adolescent de 16 ans tombe amoureux fou de Zinaïda qui en a vingt et un et vit dans le domaine d'à côté.Il est un peu encore dans les jupes de sa mère et souffre de l’ignorance de son père à son égard.

    Lui est d’une timidité maladive, elle connaît déjà la vie, elle est belle et sulfureuse et tous les hommes sont à ses pieds.

    Ce n’est pas une histoire romantique, Vladimir éprouve des sentiments violents, une jalousie sans bornes attisée par la belle Zinaïda Zassekine volage, coquette et cruelle.

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    C’est plus que les premiers émois adolescents, c’est l’amour d’un homme pour une femme.
    Mais cet amour s’inscrit dans une famille russe du
    XIXème siècle avec ses codes.

    Henri Troyat biographe de Tourgueniev affirme que ce récit est en grande partie autobiographique.

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    Le roman explore en effet les premiers émois amoureux mais au-delà c’est la cruauté, la souffrance, l’humiliation qui sont le nœud du récit.

    Le héros est totalement aveuglé par ses sentiments, incapable de voir que sa belle est encline à séduire tous les hommes passant à sa portée, elle est prête à se constituer un parterre d'adorateurs, comme l’on dit aujourd’hui : ils ne jouent pas dans la même cour !!

    Aucune mièvrerie dans le récit, c’est réaliste tant du point de vue des personnages que des émotions décrites.
    Le style de Tourgueniev est très accessible et la lecture est facile.

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    C’est sans doute le roman le plus connu de Tourgueniev, si vous choisissez la version audio sachez que la lecture de Stéphane Freiss est parfaite.

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    Le livre : Premier amour – Ivan Tourgueniev – Traduit par Edith Scherrer – Gallimard Pléiade
    Le livre audio : Lu par Stéphane Freiss - Éditions Naïve

  • ”Les enfants aussi” La Grande Rafle du Vel d'Hiv

    La Grande rafle du Vel d’Hiv - Claude Levy - Paul Tillard - Editions Tallandier Textogranderafle.gif
    Dans quelques jours à Paris se commémorera  « la plus grande rafle que la ville ait connue depuis l'arrestation des Templiers et la Saint-Barthélemy »
    En 1942 dans l’Europe entière des opérations identiques sont lancées, Ecume de mer en Europe de l’est, à Paris c’est sous le nom de Vent printanier que l’opération est connue.
    Partout en Europe les juifs sont répertoriés, arrêtés et déportés vers les camps de la mort. La solution finale a été décidé par les allemands à la Conférence de Wannsee qui s’est tenue en janvier 42.
    Pourtant par comparaison à ce qui se passe en Europe la rafle de Paris qui débute le 16 juillet 1942 présente la terrible particularité d’être organisée, menée, dirigée, par la police française et le gouvernement français de Vichy.
    Gouvernement et police qui seront responsables de l’arrestation et de la déportation de 12884 juifs dont 4051 enfants car Pierre Laval en a ainsi décidé, jouant un rôle déterminant dans la disparition de ces enfants dont pas un ne reviendra.
    Le livre de Claude Levy s’appuie sur les documents de l’époque mais aussi sur ceux mis à sa disposition plus tardivement lorsque les archives se sont ouvertes. Ce qui rend se livre inoubliable ce sont les paroles des témoins de cette rafle, juifs ou non.

    27 388 fiches de personnes juives et de nationalité étrangère, sont répertoriées sous la responsabilité du Directeur des camps de concentration français de Drancy, Beaune-la-Rolande, Pithiviers.
    Dans les jours précédents on a demandé aux membres de l’UGIF (Union Générale des Israélites de France) de préparer des étiquettes et d’y accrocher un morceau de ficelle, pour étiqueter quoi ?
    9000 policiers
    vont intervenir, tous français et organisés en 880 équipes, il est prévu d’agir vite afin de ne déclencher aucune réaction dans la population. Les personnes arrêtées seront regroupées dans les écoles, les gymnases puis convoyées vers le Vel d’Hiv pour les familles, vers Drancy pour les célibataires ou couples sans enfants.L’organisation est méticuleuse, les camps sont en partis vidés dans les jours qui précèdent, les détenus envoyés en Allemagne pour « faire de la place » aux femmes.


    rafle.jpgLe jeudi noir
    Dans les jours précédents quelques juifs sont prévenus de la rafle, souvent de façon cryptée, imprécise, mais certains d’entre eux auront la vie sauve grâce à ces messages. D’autres ne voudront pas le croire ou tout simplement ne sauront ni où se cacher ni vers quoi fuir.
    La rafle débute à 4 heures du matin pour être sûr de trouver les juifs chez eux. Les familles au complet dans la plupart des cas.
    Le récit de Claude Levy est précis, s’appuyant sur des témoignages il dresse le tableau de ces familles, femmes en couche, enfants, réveillés aux cris de « police ouvrez »
    Les témoins expliquent les tentatives de fuite, les suicides, quelques actes de courage de la population, quelques gestes de compassion des policiers en bien trop petit nombre. Des témoins en seront à jamais marqués tel Roger Boussinot qui écrira « Les guichets du Louvre » dont Michel Mitrani fera un film en 1973.

    50 autobus, des cars de police vont convoyer les familles, c’est la seule photo qui reste de la rafle, la file des bus stationnés devant le Vel d’Hiv.
    Les familles vont vivre sept jours d’enfer dans ce vélodrome où rien n’a été prévu pour les accueillir, les nourrir, les soigner.
    Les quelques médecins, infirmières qui parviendront à entrer feront des récits terrifiants du bruit, de la chaleur, de l’odeur de la détresse de cette foule entassée sans moyens d’hygiène, mourant de soif, terrorisée et tentant parfois par tous les moyens de s’échapper de ce piège. 7000 personnes prisonnières dans des conditions inhumaines

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    Le camp de Pithiviers

    Toute cette foule sera bientôt dirigée vers les camps français puis vers Auschwitz.
    Dans un chapitre particulier l’auteur fait le point sur les 4051 enfants arrêtés, autour de Pierre Laval plusieurs font la proposition de regrouper ces enfants dans des Maisons d’enfants mais la décision de Laval est sans appel malgré des pressions des Etats-Unis « Les enfants aussi » doivent être déportés.
    Les convois d’enfants partiront vers Auschwitz que les enfants pour conjurer la peur de l’inconnu ont baptisé « Pitchipoï »

    Claude Levy fait aussi une large place à la volonté des témoins, des survivants de « faire savoir » , du long chemin vers la reconnaissance par l’Etat Français de son rôle, sur la position des différentes Eglises et de leurs représentants.
    Des 12884 personnes raflées en juillet 42 une cinquantaine revinrent et aucun des 4051 enfants.

    Lisez ce livre, faites lui une place dans votre bibliothèque

    En complément

    Un site de la mémoire juive
    Des films : Les guichets du Louvre et La Rafle film récent de Roselyne Bosch.








  • Immortelle randonnée - Jean Christophe Ruffin

    Les chemins Jacquaires

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    Après les chemins de Normandie voici le plus classique Chemin de Compostelle.

    Ma bibliothèque du chemin est déjà bien garnie et j’y ai ajouté il y a peu la version numérique du livre de Christophe Ruffin

    J’y ai pris un peu plus de plaisir qu’avec le livre de Bernard Ollivier.

     

    Qu’est-ce qui m’a plu ? Tout d’abord le choix de l’itinéraire, aucune de mes lectures ne m’avaient fait emprunter le chemin du nord , le plus beau et le plus isolé dit l’auteur, et ce fut donc une découverte de nouveaux paysages, de nouvelles étapes.

     

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                             Le chemin du nord

     

    Plus classiques les remarques sur l’ à côté de la randonnée, tous les petits avatars qui prêtent parfois à sourire (mais pas toujours) se perdre, les gîtes surchargés, les marcheurs grognons ou donneurs de leçons, les obsessionnels des ampoules, les ronflements insupportables,  brefs la vie comme elle va.

     Ruffin n’est pas un mystique dans l’âme et ce qui l’a le plus fasciné c’est plutôt l’apprentissage du délestage que l’on fait en marchant, délestage des objets inutiles, délestage des soucis bien terre à terre, indifférence à l’apparence physique lorsque le marcheur se fait un peu crasseux, quand « l’immortel » devient un peu « clochard céleste » dépouillement de l’homme connu devenu simple marcheur.

     

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                                devenir un marcheur anonyme

     

    Je me suis amusée car il n’aime pas les dortoirs collectifs, la promiscuité, et préfère sa tente.

     

    « En partant pour Saint-Jacques je ne cherchais rien et je l'ai trouvé » Il a fait une pause dans sa vie d’écrivain et d’homme public mais il manque une pointe de passion à son récit pour en faire un vrai et grand récit du chemin comme ceux de Jean-Claude Bourlès ou Edith de la Héronnière.

     

    Le livre de Jean Christophe Ruffin est un vrai succès et vous pouvez le retrouver chez Aifelle ou Saxaoul qui sont plus enthousiastes que moi.

     

     

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    Le livre : Immortelle randonnée - Jean Christophe Ruffin - Editions Guérin numérique

  • Précoce Automne - Louis Bromfield

    Les Etats Unis d'autrefois 

     

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    Bien entendu j’avais lu vers 14 ou 15 ans La Mousson dont je garde un souvenir très présent mais je n’avais rien lu d’autre de l’auteur alors j’ai profité des éditions Phébus qui ont réédité la plupart de ses romans et hop en avant pour la Nouvelle Angleterre

     

    Introduisons nous dans la bonne société de Durham, celle que vous avez déjà croisée chez Edith Wharton : Les mariage de convenance, les bonnes familles qui se retrouvent entre elles, on jase et on brode, on cache les membres encombrants des familles, on a du mal a accepter les nouveaux venus comme cet O’Hara un irlandais aux origines troubles et qui a osé s’emparer d’une propriété et troubler leur tranquillité.

    C’est sous le signe de l’hypocrisie, du puritanisme, de la respectabilité qu’Olivia a épousé Anson Pentland qu’elle n’aime pas et qui ne l’aime pas « C’était un homme qui manquait d’élan, de spontanéité, un être terne, veule et qui embrassait la cause de la morale parce que celle-ci faisait partie des traditions familiales et devait en conséquence être soutenue. »

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                   La propriété de l'auteur 

     

    Olivia donne une soirée pour fêter sa fille Sybil qui est de retour de pension, mais Sybil est un peu éclipsée par Sabine Callendar la cousine scandaleuse " qui semblait la reine du bal " qui était partie pour suivre l’homme qu’elle aimait. 

    John Pentland le vieux chef de famille est malade et compte sur Olivia pour tenir les rênes du domaine et de la famille bien conscient que son fils Anson n’est pas à la hauteur.

    Que serait une famille sans sa Tante Cassie ? La vieille fille dont on se demande si c’est la bêtise qui la rend méchante ou la méchanceté qui la rend bête. Pérorant, avec en permanence un conseil à la bouche jouant " le rôle de messager, allant de maison en maison, faisant halte dans toutes les vérandas pour recueillir ou colporter les dernières nouvelles."

     

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    Mais les voies du coeur sont impénétrables et tout va brusquement se mettre en mouvement quand Sybil va faire la connaissance d’un jeune homme et Olivia refuser d’être à jamais étouffée par la famille. Va t-elle parvenir à se révolter face au poids du devoir ? 

     

    Même si le résumé peut faire penser à une banale histoire romanesque, il n’en ait rien, aucun romantisme ici mais de la noirceur, du pessimisme, et des portraits sans aucune concession. Il ne suffit pas de vouloir faire sauter le carcan pour y parvenir. Aucune chance d’être heureuse pour une femme, le corset des traditions les enferme plus sûrement que les barreaux d’une prison. Et quand comme Sabine vous osez envoyer valser la morale, cela se termine par un divorce ! 

    Louis Bromfield est un observateur fin et incisif, c’est un observateur redoutable que j’ai pris vraiment grand plaisir à lire et je pense poursuivre ma lecture d’un ou deux autres de ses romans. 

     

    Un autre avis ? c’est chez Lilly 

     

     

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    Le livre : Précoce automne - Louis Bromfield - Traduit par L Baillon de Wailly - Edition Phébus libretto

     

     

     

  • Gps et cartes en main

    Gps et cartes en main voici un petit récapitulatif si vous avez envie de lire sur Compostelle

     

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    Le plus ancien de ma bibliothèque

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    Priez pour nous à Compostelle de Barret et Gurgand chez Hachette, souvenir d’une émission d’Apostrophe 1978 un mixte en histoire du pèlerinage et récit de marche - 

     

     

    Les deux meilleurs

    Les deux récits de Jean-Claude Bourlès datant de 93 et 95 : Retour à Conques et Le grand chemin de Compostelle chez Payot et on les trouve en poche

     

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    Un récit un peu hors norme

    La Ballade des Pèlerins d’Edith de la Héronnière, une randonnée presque mystique en compagnie de deux américains et un canadien, le chemin dans sa version minimaliste. A chercher d'occasion. Voyez le billet d’Aifelle 

     

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    Une rédemption

    Fortement secouée par l’affaire Grégory, la journaliste Laurence Lacour eu besoin de tout planter là après la fureur médiatique. 

    A trouver d'occasion  Jendia, Jendé chez Bayard

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    Vous connaissez le Rufin  vous pouvez désormais l'écouter et  dernier sortie cette jolie compilation des textes du chemin que vient de faire paraitre Omnibus sous la direction d’Antoine de Baecque  l'écrivain randonneur 

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    Je ne serai pas complète si je ne vous signalais pas chez un éditeur que j'aime beaucoup, Transboréal, le récit d'Antoine Bertrandy, je n'ai pas fait de billet car si l'auteur très gentiment me proposait l'envoi du livre, fidèle à mon habitude j'ai refusé. 

    Je ne l'ai donc pas lu mais il fera certainement partie de mon prochain chemin car Philippe Meyer en dit du bien et ça c'est bon signe.

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    Enfin un livre de Cees Nooteboom qui ne traite pas du voyage à pied mais qui est un classique et qui vous embarque dans les petits villages de l’Espagne d’il y a une vingtaine d’années et que devrait lire tous les amateurs avant de prendre la route

     

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    Et il est bon de finir avec l’aide de Colo par un poème 

     

    Pèlerin.

     

    Te voilà debout, pèlerin, prêt à te mettre en route, mais il faut que tu saches, pèlerin, où tu vas ! 

    Te voilà debout, pèlerin, prêt pour ta recherche, mais il faut que tu saches ce que tu pars chercher ! `

    Souviens-toi de ce pèlerin qui un jour également partit, mais en suivant une ombre, perdit le bon chemin. 

    Et quand il se retourna l'ombre s'évanouit, il se retrouva seul, seul en face à face avec lui. 

    Ne crois pas qu'il suffise de prendre l'habit et le bourdon, ni que puissent te rassasier la gourde d'eau, le pain ou la prière. 

    Il convient de cheminer ensemble, confondus en un seul amour, et de briser tous ces miroirs qui emprisonnent ton cœur

     

     

    Antonio Machado