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Rechercher : Anne le Maître

  • Une sorcière comme les autres

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    Parfois les choses se télescopent dans l’existence, je venais de mettre en ligne le billet sur le Silence des vaincues qui donnait la parole à celles que l’on entend jamais quand la disparition d’Anne Sylvestre est venue me percuter. 

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    Je me souviens des premières chansons d’elle que j’ai écouté adolescente déjà un rien révoltée et je me suis sentie en pays connu. 

    Cette femme m’a accompagné au fil du temps jusqu’à s’introduire en douce dans ma famille avec ses Fabulettes chantées et répétées par mes trois filles.

    Depuis je l’écoute régulièrement avec bonheur et nostalgie et aujourd’hui je me dis que vraiment elle a toute sa place sur ce blog. Quand j’ai lu et mis en billet Je suis complètement battue de Léonore Mercier ou Je suis interdite d’Anouk Markovits c’est toujours sa voix que je pouvais entrendre, celle d’une femme qui mit en mot le viol, l’avortement à une époque où il était interdit d’en parler. 

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    J’aimerai pouvoir croire qu’un jour ou l’autre je la retrouverai et que j’écouterai une nouvelle fois sa voix 

  • Pas vraiment convaincue

    Un petit billet  pour dire mon avis mitigé sur deux livres

    Les polars nordiques sont plutôt sympa en général mais après l’ENORME succès de Millenium les éditeurs surfent sur la vague et du coup publient le bon et le moins bon en pensant peut être que les lecteurs se laisseront bernés
    L’Hypnotiseur chez Actes Sud est de ceux là : couverture désormais repérable rouge et noire, et cette fois ce n’est pas un auteur nordique mais deux car sous le pseudonyme de Lars Kepler se cachent un couple d’écrivains
    Si j’étais vraiment méchante je dirais que s’être mis à deux n’a pas augmenté la qualité du bouquin, hélas.
    L' histoire plutôt attirante d’un médecin psychiâtre pratiquant l’hypnose qui va être en but à une vengeance démoniaque .... ça part bien mais .... le récit est poussif, d’une lenteur énervante et le style à l’avenant.
    Donc si vraiment vous n’avez rien à lire allez y mais à vos risques et périls. On ne gagne pas à tous les coups à la loterie des auteurs nordiques

     

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    Autre déconvenue mais plus douce : La Fugue d’Anne Delaflotte Medhevi, elle a fait la une des blogs avec un premier roman « La Relieuse du gué » et la revoilà avec un second livre.
    Déçue ? oui ET non. L’auteur a vraiment un don mais pas pour construire ses histoires. Dans son premier roman l’intrigue tournait à l’improbable avec ce jumeau caché, ici le récit d’une femme qui cherche à construire sa vie hors de ses enfants et de son mari est plus que convenue.
    MAIS Anne Delaflotte sait comme personne décrire les objets, les gestes, l’art d’un métier, les outils, le bonheur qu’il y a à créer, soigner, fignoler une objet et dans ce second roman elle sait à merveille parler de la voix humaine, du travail pour la réveiller, pour l’entretenir, pour la faire vibrer, j’ai retrouver toute la sensibilité qu’elle avait mis dans son premier roman
    Si cette auteure trouve une vraie bonne histoire et qu’elle mette son talent particulier au service de cette histoire alors nous aurons un très bon roman.

  • Bribes de Poussin

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    Nicolas Poussin L'été où Ruth et Booz 

    « Dans L’Eté, une des peintures du cycle des Saisons de Poussin, le livre de Ruth est le prétexte à un déploiement solaire du paysage. »

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    Gebrand van den Eeckhout, Ruth et Booz, 1672,

    «  L’ombre du grand arbre les protège de l’été qui resplendit dans le champ de blé.
    On entend la parade romaine des cinq chevaux, tous au pas et le claquement du fouet ; le joueur qui souffle dans une espèce de cornemuse en observant son maître ; la rumeur géographie, chorégraphique des moissonneurs ; de la femme qui interrompt sa tâche et qui semble s’étonner de la présence de Ruth. »

    Le livre : Et in Arcadia ego  - Jean Pierre Ferrini - Editions Le Temps qu’il fait 

     

  • Ellana - Pierre Bottero

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    Ellana est une jeune fille qui a perdu ses parents à l'âge de 5 ans dans une attaque de leur caravane.

    Elle vit dans le même monde qu’Ewilan, un monde magique et fantastique.

    On va suivre son enfance mouvementée jusqu'à ce qu'elle rencontre celui qui va lui montrer la voie, Jilano Alhuïn le plus grand des Marchombres.

    Elle va suivre un apprentissage de 3 ans en compagnie de son maître, elle est initiée à des secrets et va devoir faire face à certaines épreuves.

     

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    Mon avis

    Il faut avoir lu Ewilan avant d'attaquer Ellana, 

    C’est ma trilogie préférée, je ne pourrais pas vous parler du plaisir que j'ai eu à lire ces livre que j'ai dévorer en seulement 3 jours.

    Ces livres sont remplis de poésie d'émotion, je n'ai jamais été aussi triste de finir un livre et je ne suis jamais aussi contente de les recommencer.

    J’ai l'impression que la vie à pris un sens le jour où j'ai lu ces livres je les recommande évidemment 

     

    Une poésie marchombre :

    Nuages qui se délitent

    Dans un ciel balayé par le vent 

    Solitude 

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    Les paroles du maître d’Ellana dont la sagesse est exemplaire :

    « La mort est inévitable Ellana mais elle n'est jamais juste »

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    Les livres : Le pacte des Marchombres Ellana - L'envol - La prophétie -

    Pierre Bottero - Editions le livre de poche

  • Journal 1918-1920 - Nelly Ptachkina

     Fuir la Russie 

     

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    Etre adolescente en 1918 en Russie, être emportée par la tourmente révolutionnaire, c’est ce qui a poussé Nelly Ptachkina à tenir un journal. Il y a une certaine banalité à tenir un journal à cet âge mais le tenir pendant une guerre civile c’est tout autre chose.

     

    Bien entendu on pense à Anne Franck, on pense à Marie Bashkirtseff. Ce journal ne diffuse pas la même émotion que celui d’Anne Franck, il est nettement moins intellectuel que celui de Marie Bashkirtseff mais il y a ici une fraîcheur, une vivacité qui le rendent très agréable.

     

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                     La ville de Kiev en 1918

     

    Le journal suit les pérégrinations de la famille ballotté de ville en ville, Moscou, Kiev, Rostov puis en route vers l’émigration.

    Voilà une jeune fille issue d’un milieu privilégié qui voit se dérouler sous ses fenêtres une guerre civile. Son journal est ainsi un mélange entre la violence de l’époque et la vie quotidienne d’une jeune fille passionnée. 

    Elle est tout feu tout flamme Nelly, elle aime les livres, la littérature, l’histoire, elle s’enthousiasme pour tout : la planète terre ET le théâtre, le féminisme ET les garçons, la politique ET les bals.

    Elle lit énormément et développe une vraie réflexion qui lui permet d’observer ce qui se passe avec une oeil vif.

    Elle souffre aussi et sait le dire avec sincérité « Je souffre pour la Russie » et se projette vers un avenir où elle veut prendre sa place « Je désire être utile au peuple russe, je ne resterai pas indifférente à la vie politique de mon pays. »

    Elle aime les études et le dit bien fort « Etudier, étudier, étudier, quel bonheur ! » et s’affirme comme femme « Donnez-nous la possibilité de faire des études et nous vous prouverons que nous ne sommes en rien inférieures aux hommes. »

     

     

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                                   La cascade du Dard à Chamonix 

     

    On a beaucoup de plaisir à lire ces pages d’une intelligence aïgue, on est touché par la sincérité de cette jeune fille qui aime la lecture et nous confie son bonheur de lectrice « On sent, on vit, on apprend tant de choses en lisant ! Quel plaisir extraordinaire » 

    Elle imagine l’avenir et sait nous communiquer sa passion «.. devenir écrivain. Quel bonheur ce serait ! » 

    Elle est témoin aussi d’événements que l’on connaît moins bien : les terribles combats pour une République Ukrainienne, les pogroms des armées nationalistes, la guerre avec la Pologne. Elle lit énormément y compris la presse et développe une vraie réflexion qui lui permet d’observer ce qui se passe avec une oeil vif, sans a priori et avec une maturité tout à fait étonnante. 

     

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    Le journal s’arrête abruptement car Nelly Ptachkina qui a échappé à une guerre civile connaît un destin dramatique, elle fait une chute mortelle à Chamonix quelques mois après son arrivée en France.

     

    Une préface éclairante de Luba Jurgenson qui assure aussi la traduction.

     

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    Le Livre : Journal (1918-1920) - Nelly Ptachkina - Editions des Syrtes

     
  • Les Soeurs Brontë la force d'exister - Laura El Makki

    Si comme moi vous avez déjà suivi Laura El Makki pendant les étés de France Inter, vous serez sans doute intéressé par ce livre.

    J’aime la façon qu’elle a de présenter les choses, son regard, son questionnement par rapport aux écrivains et j’ai aimé la suivre sur les landes du Yorkshire et dans le presbytère d’Haworth à la recherche de ces trois femmes hors du commun que furent les soeurs Brontë.

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    Le presbytère d'Haworth

    En juillet prochain on fêtera le bicentenaire de la naissance d’Emily Brontë, cette année devrait voir éclore pas mal de livre à leur sujet.

     

    Laura El Makki restitue la vie des trois soeurs et bien entendu du frère qui, si il n’est jamais nommé, est pourtant partout en filigrane. 
    L’auteur restitue parfaitement cette vie dans ce qu’elle a d’ordinaire, une vie sous l’oeil du père, un homme sévère mais pas du tout la caricature que l’on a bien voulu longtemps faire de lui.
    Car après tout c’est lui qui a transmis à ses enfants l’envie et l’ambition de se réaliser dans l’art ou l’écriture.

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    Les trois soeurs peintes par Branwell

    Les trois jeunes femmes sont pleines de vie et parfois font preuve d’une révolte inattendue. Elles se sont à la fois soutenues mais elles ont aussi été en compétition les unes avec les autres. 
    Le frère ici est le moins intéressant des personnages, autant le père est réhabilité autant Branwell apparait veule et faible malgré des dons indéniables.

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    vues par le cinéma 

    A la lecture des différents romans des soeurs Brontë on les imagine privées de tout, sombres, mais Laura El Makki balaye cette image et nous les présente plutôt comme assoiffées de vivre, de savoir, d’envie d’écrire.
    Sans détailler la vie des trois soeurs au jour le jour, j’ai appris pas mal de détails que j’ignorais et qui éclairent bien les portraits que l’on se fait d’elles.
    J’ai aimé en particulier les jeux de l’enfance avec les histoires imaginaires composées pour occupées les soirs d’ennui. 
    J’ai apprécié aussi de pouvoir croiser mes lectures avec la vie réelle, en particulier les expériences de Charlotte à Bruxelles ou d’Anne comme gouvernante.

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    la dernière adaptation que j'ai bien aimé

    Le succès n’a profité réellement qu’à Charlotte et encore très peu de temps. La disparition successive de Branwell, Emily et Anne est assez saisissante, au final ce sera un père qui restera seul alors qu’est né un véritable mythe littéraire.

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    l'exemplaire de ma première lecture 

    Si vous n’avez jamais lu de biographie ou si comme moi vous vous étiez contenté des films sur le sujet, ce livre est parfait.
    Simple, bien documenté, clair et qu’on ne peut que recommander aux lecteurs et qui donne bien entendu une furieuse envie de lire et relire les romans de ces soeurs exceptionnelles.

    Annie a lu les Lettres des soeurs Brontë

     

    Le livre : Les soeurs Brontë, la force d’exister - Laura El Makki - Editions Tallandier