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Rechercher : Anne le Maître

  • Le Printemps des poètes

     

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    Quatre femmes à l’honneur pour fêter ce printemps de la poésie, des jeunes et des moins jeunes certaines venues d’ailleurs
    Prenez un bol de poésie c’est souverain à la fin de l’ hiver.

     

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    Photo Véronique blog Voir ou Regarder

     

    Transparent et léger
    à son départ le monde
    alentour  Il se tait
    fait se lever le chant
    Rien d’irrévocable
    le même ciel encore
    un buisson qui se penche
    et l’oeil et l’oiseau
    dans la confiance

    Absence-éternité

     

     

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    Olivier et lavandin  Blog Aiguebrun


    Aller mourir là-bas
    Où veille l’olivier
    Entre les herbes odorantes
    Suivre l’étroit chemin
    Qui mène aux sources du silence
    Et dans l’ombre tremblante
    A tous les parfums de la terre
    Au soleil à la mer
    Au champ d’or de nos jours
    Dire adieu comme on chante

     

     

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    Je suis l’alouette

    J’ai nom secret sous les plumes
    Et coeur allé

    Du matin qui s’avance je suis l’alouette

    Dans mon aujourd’hui il y a de la nuit
    Qui lentement s’achemine

    Pour moi j’ai nom secret
    Et je chuchote « non ! »
    Non ! dis-je dans toutes les volières de roi
    Ne laissez pas s’éteindre les grandes soifs
    Ni notre antique envie de sel
    Il y a encore de jeunes femmes
    Qui chaque matin font d’incroyables efforts
    Pour articuler les lambeaux de leurs rêves

     

     

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    Photo Ossiane Blog l'Oeil ouvert

     

    on écrit comme on boit
    on ne sent pas le froid
    le temps ou la faim
    on veut saisir toute la lumière
    qui entre par la fenêtre, sentir
    le printemps avant qu’il soit là,
    découvrir les secrets
    lire dans les lignes de la main
    ouvrir, diviser

    on écrit comme on boit
    pour ne pas être seule

     

     



    Dans l’ordre des poèmes
    Rouge Eternité - Geneviève Raphanel - Editions Rougerie
    La voie nomade - Anne Perrier - Editions l’Escampette
    Récits librement inspirés de ma vie d’oiseau - Marie Huot - Editions Le temps qu’il fait
    Le lien entre les jours - Miriam Van Hee - Le Castor Astral

  • Un livre friandise

    Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates - Mary Ann Shaffer et Annie Barrows- Traduit par Aline Azoulay-Pacvon - Nil Editions
    le cercle.jpgIl y a les livres chef-d’oeuvres, les livres marquants, les livres érudits, les livres phares et puis il y a les livres friandises.
    Des livres qui donnent le sourire, que l’on a envie d’offrir, si vous êtes amateur de ce genre de livre alors n’hésitez pas celui-ci est fait pour vous.

    L’Angleterre en 1946, les traces des bombardements sont bien visibles, le rationnement est encore d’actualité.
    L’héroïne Juliet Ashton à traversé la guerre en écrivant des chroniques pour les journaux, sa bibliothèque est perdue sous les décombres de sa maison, sa plus fidèle amie est mariée en Ecosse, et son éditeur voit d’un mauvais oeil son flirt avec un éditeur américain qui fait la une des journaux people de l’époque.
    La réception d’une lettre va tout changer, elle va petit à petit, lettre après lettre, faire la connaissance des membres de l’improbable et pourtant bien réel Cercle littéraire des amateurs de littérature et de tourte aux épluchures de patates de Guernesey.
    Créé pendant la guerre pour déjouer les lois allemandes contraignantes, le cercle a rapproché les habitants de Guernesey, a ouvert à la lecture des hommes et femmes qui n’avait plus ouvert un livre depuis l’école. La correspondance entre Juliette et les iliens se fait confidence pour certains et  potins malveillants pour d’autres. Les lettres ravivent les souvenirs de la guerre, mettent au jour la solidarité et l’affection qui lient les membres du cercle,  les actes de lâcheté et ceux d’héroïsme, les moments difficiles comme les joies simples.
    C’est tout un petit monde qui apparaît, attachant, drôle et émouvant.

    Le roman épistolaire est un classique et il est ici parfaitement accordé au sujet, l’auteure est américaine mais je ne peux m’empêcher de trouver son humour très anglais, les constantes références littéraires sont excellentes et je vous laisse le plaisir de découvrir comment la littérature aide à conquérir le coeur d’une femme et adoucir la vie. Un roman frais, joyeux, tendre et drôle

    Lisez et offrez ce livre il donne le sourire pour preuve les sourires de  Keisha Lilly Fashion ou Emjy

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    Guernesey1.jpg
    Guernesey aujourd'hui

     

  • Surveillance - Jonathan Raban

    Surveillance - Jonathan Raban - Traduit par Antoine Cazé - Editions Christian Bourgois - 2009

    surveillance.gifJe  connaissais Jonathan Raban pour ses livres de voyage dans les USA en particulier un Old Man River très sympathique. Là il a fait le choix de la fiction totale.
    Seattle après le 11 septembre, le gouvernement plus bushien que Bush, a mis en place une surveillance très rapprochée des individus. Il met en scène de pseudo attentats terroristes avec figurants ensanglantés, fumées sur la ville pour sensibiliser la population et plus sûrement la maintenir dans un état de peur permanente.
    Cette surveillance inquiète un peu Lucy mais la rassure également, n’est ce pas là le but rechercher ?
    Lucy est journaliste, spécialiste des portraits de célébrités, après Bill Gates elle doit s’atteler à August Vanags écrivain imbuvable qui vit caché dans une île et qui semble ne pas avoir dit toute la vérité sur sa vie.
    Lucy a pour voisin son meilleur ami, Tad, séropositif, qui sert de père à Alida la fille de Lucy. Tad lui est totalement parano sur le sujet, il passe son temps sur internet pour alerter la population et est persuader de vivre déjà dans un état policier et fasciste.
    Alida a onze ans et adore Anne Franck et les maths, et avec ses copines fournissent force beignets à Finn l’as de l’informatique pour qu’il leur concocte des sites internet super branchés.
    Enfin il y a le propriétaire de l’immeuble, monsieur Lee, immigré mais que ça ne gênerait pas de flanquer à la mer tous les SDF qui polluent le quartier.
    la vie des autres.jpgQui a peur de qui ? qui surveille qui ? qui dit la vérité ? qui cache quelque chose de sa vie ?
    Le roman démonte les mécanismes de repli, d’agressivité, de mensonges que la peur engendre. Les uns comme Vanags pensent que tout est permis pour se défendre d’éventuels terroristes, Lucy est prête à accepter l’inacceptable pour protéger sa fille.
    Mais dans la vie réelle comme dans les scènes d’attentat organisées, les faits ne sont peut être pas ce qu’ils paraissent.
    Un bon roman qui sans y toucher déclenche une sensation de malaise et qui pousse à s’interroger, ce n'est pas 1984 ou  Le meilleur des mondes mais c'est pas mal du tout

    En le lisant j'ai pensé au film "la vie des autres" qui m'avait terrifié.

     

    L'auteur
    Critique, romancier, essayiste, Jonathan Raban a écrit de nombreux récits de voyage il est le seul écrivain-voyageur à avoir obtenu deux fois le prix Thomas Cook Travel Book. Surveillance est son 3ème roman. Il vit à Seattle.

     
  • Reines et favorites - Benedetta Craveri

    Reines et favorites - Benedetta Craveri - Traduit de l’italien par Eliane Deschamps-Pria - Editions Gallimard Folio
    reinesetfavorites.gifUn peu d’histoire cela vous tente ? Pietro Citati nous a offert de magnifiques portraits de femmes écrivains, Benedetta Craveri, elle, nous propose des portraits de reines et de favorites, celles qui parfois ont fait l’histoire.

    Une galerie de portraits, elles sont toutes là ( ou presque ) des reines de mauvaise réputation, des reines  qui ne régneront jamais dans le coeur du roi, des reines sacrifiées et d’autres qui exerceront le pouvoir.
    Portraits des favorites qui rêvent d’une couronne et parfois l’obtiendront, qui devront affronter le mari « royalement cocufié » qui se verront renvoyées sans autre forme de procès, qui cacheront leurs enfants et parfois y perdrons la tête au sens propre du terme !
    Je vous fais une petite liste mais vous les connaissez toutes : Anne d’Autriche, la Montespan et la Pompadour, Marie et Catherine de Médicis, Louise de La Vallière, Mme de Maintenon, sans oublier la Reine Margot et bien sûr Marie Antoinette.
    Pas facile pour ces femmes d’être mère, amante, de remplir leur devoir en donnant un héritier à la couronne, de mettre au monde des enfants bâtards, de vivre dans l’ombre d’une favorite ou chassée par la Reine à la première occasion.
    L’histoire est parfois sévère avec certaines, la Saint Barthélémy, l’affaire des poisons, les guerres avec l’Espagne, les reproches pleuvent mais comment ne pas être touché par celles qui perdent leurs enfants, sont humiliées publiquement, qui finissent au couvent ou sous la guillotine

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    Mme Du Barry              Mme de Montespan       Mme de Pompadour

    j’avais beaucoup aimé le livre de Benedetta Craveri  Madame du Deffand et son monde celui-ci n’a pas la même envergure mais j’ai eu du plaisir à remonter le fil du temps et à suivre les parcours de ces femmes prises dans le carcan de la raison d’ Etat et toujours maintenues dans une position inférieure. Sans doute ma fibre féministe qui parle !

    L’auteur
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    Benedetta Craveri est professeur d’université en Italie, spécialiste de la civilisation française du XVIIè et XVIIIè siècles.
    Elle a publié Madame du Deffand et son monde en 1986, livre pour lequel elle a reçu de nombreux prix.

     

  • Green River - Tim Willocks

    greenriver.gifGreen River - Tim Willocks - Traduit de l’Anglais par Pierre Grandjouan - Editions Sonatine
    Avec les éditions Sonatine c’est tout l’un ou tout l’autre, réussite comme avec "Seul le silence" ou déception avec par exemple les romans de Steve Mosby.
    Ici c’est la réussite, totale et forte, plus qu’un thriller c’est un excellent roman sur l’univers glauque et violent de la prison. Publié une première fois en 1995 sous un autre titre  L’odeur de la haine.

    Bienvenue à Green River, le neuvième cercle de l’enfer,  un pénitencier du Texas (ça ne pouvait pas se passer ailleurs !) tout de pierre et d’acier, une prison où il ne fait jamais nuit, où sont enfermés plusieurs centaines d’hommes blanc, noirs, latinos, coupables ou innocents, tous à la fois victimes et tortionnaires.
    Même l’infirmerie est un lieu d’agressions, de tortures, de viols, un lieu où sévit la haine et le meurtre.
    Le maître des lieux : John Campbell Hobbes, fou à lier et sadique mais directeur de la prison, son ingénieuse idée, la dernière qui a germé dans sa cervelle malade : faire éclater une émeute, faire s’entretuer tous ces hommes, provoquer le chaos.
    Les héros maintenant : Ray Klein chirurgien condamné pour viol et qui travaille à l’infirmerie, il vient d’obtenir sa liberté conditionnelle, Coley l’infirmier enfermé ici depuis 30 ans, Juliette Devlin psychiatre qui va se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
    Lorsque l’émeute éclate la prison est plongée dans un bain de feu et de sang, les condamnés n’ont rien à perdre (certains sont condamnés à trois peines de prison à vie consécutives....) les haines raciales se réveillent, la folie est partout jusque dans les égouts. On pense au film  Les évadés mais en plus violent et plus noir !

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    L'enfer - Jérôme Bosch

    Le roman de Willocks est une réussite, c’est peu dire que le portrait qu’il trace des prisons est terrifiant, c’est d’une violence inouïe mais pas gratuite, il ne nous laisse pas une minute de répit, ses personnages sont superbement fouillés et certains vous resteront longtemps en mémoire.
    Willocks est psychiatre et manifestement les théories sur l’enfermement et les travers du système carcéral n’ont pas de secret pour lui. Un grand roman sur le monde de la prison. Je me promet de lire son second roman traduit : La Religion


    L’auteur
    tim_willocks_2.jpgTim Willocks est né en 1957. Grand maître d’arts martiaux, il est aussi chirurgien, psychiatre, producteur et écrivain. Scénariste, il a travaillé avec Steven Spielberg et Michael Mann. Souvent comparé à James Ellroy ou Norman Mailer, il est l’auteur de six romans, parmi lesquels La Religion (Sonatine, 2009). Il vit en Irlande. (source l'éditeur)

  • Le Blanc Fouquet - Franck Herbet-Pain

    blancfouquet.gifLe Blanc Fouquet - Franck Herbet-Pain - Editions Gallimard
    Une mini biographie de Jean Fouquet peintre dont on  sait très peu de choses et qui fut pourtant en son temps le peintre officielle de la cour et du roi Louis XI.
    Un peintre né, au temps de la guerre de Cent ans, des amours illicites d’un prêtre et d’une femme du peuple. Il grandit sur les bords de Loire où il fait l’expérience pour la première fois des couleurs « le rouge des radis qu’il suçote, le jaune des champignons, l’orange des citrouilles  » puis des enluminures qui égayent le livre dans lequel son père lui apprend à lire.
    Bientôt c’est lui qui tient la plume pour dessiner le visage de son père, de sa mère et ajouter de la couleur, il « cherche le rouge des mûres aux buissons épineux, le marron de la vase, le vert des algues translucides, mais le jaune, comment faire le jaune ? »
    Il fait un long et dur apprentissage dans l’atelier de Maître Royer.  Miniaturiste, enlumineur, il devient bientôt l’égal du maître mais fils de prêtre il n’a droit à aucun salaire.
    Ses premières oeuvres attirent l’attention de l’évêque de Tours et de celui de Paris. Il va parfaire son art dans l’atelier de Van Eyck à Gand, il apprend l’art de la perspective, voyage en Italie où il rencontre Fra Angelico et découvre émerveillé les oeuvres de Masaccio « Adam et Eve en marche dans le mouvement de leur désespoir, chassés du Paradis, une lumière qui donne à leur corps et à leur visage le relief des peines et de la sueur à endurer. »

     

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    Portrait de Charles VII

    Son style est en train de naître, sa main « rallie la précision des Flandres à la légèreté italienne »
    Il travaille beaucoup et lorsqu’il se voit confier la réalisation d’un diptyque où la vierge a le visage d’Agnès Sorel, la maîtresse du roi, c’est le succès. Toute la cours commente l’oeuvre et il devient le peintre officiel.

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    Agnès Sorel

    Tout au long de sa vie il travaille les couleurs, le blanc surtout qui fera sa gloire et dont il détient le secret blanc « Il reste le soir seul dans l'atelier, dispose les coupelles des différents dosages de blancs obtenus, les applique sur des feuilles différentes, puis dans d'autres coupelles mélange les blancs premiers entre eux, les numérote comme les feuilles qu'il dispose dans tout l'atelier, enfin sort faire quelques pas dans la rue noire laver ses rétines, les lancer vers la nuit d'hiver opaque comme la suie, les plumes des corbeaux. Quand il revient, il note enfin celui qui a percé l'obscurité, le blanc royal, le blanc Fouquet, qui le fait soudain vomir dans la rue. »

    Blanc qui se révélera mortel.

    C’est un plaisir très doux de lire cette biographie dans la collection où j'avais déjà découvert Ambroise Paré
    C'est un plaisir lumineux aussi car l’auteur trace ce portrait par petites touches courtes comme un artisan attentionné, il sait décrire avec des mots très justes le travail du peintre, les couleurs, la lumière, la vie personnelle de Jean Fouquet est évoquée avec tendresse et pudeur et vient rendre ce portrait très vivant.

    Pour continuer le site magnifique de la BNF l'atelier de Fouquet