Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les grands classiques - Page 14

  • Michel Strogoff - Jules Verne

    A travers la steppe

    1283184795.jpg

    Oui d’accord il n’a fait que 5000 km, mais ...à pieds, pas de Transsibérien pour lui !
    C’est le film qui m’a d’abord fait rêver, je devais avoir 10 ans et Kurt Jurgens me paraissait magnifique, je n’étais pas en capacité de voir qu’il n’avait pas franchement l’âge du rôle, mais qu’importe, le voir courir la steppe, risquer sa vie pour faire son devoir et déjouer les plans d’Ivan Ogareff, le traître Ogareff qui rêve d’assassiner le grand-duc, voyager incognito déguisé en marchand sibérien, accompagné de la belle Nadia, quel homme !!

    'Michael_Strogoff'_by_Jules_Férat_01.jpg

    Michel Strogoff franchit l'Ienisseï : " Il réussit à passer, mais le courant était si fort, les tourbillons si brutaux, qu'il n'accosta à l'autre rive que onze verstes en aval, soit quelques quatorze kilomètres"  Dominique Fernandez Transsibérien

    Il faut le voir se jouer de tous les obstacles pour atteindre Irkoutsk assiégée par les tartares, franchir l’Oural, naviguer sur le Baïkal , risquer sa vie pour la gloire du Tsar et tomber aux mains du traître.....
    Les médias sont déjà présents, Alcide Jolivet et Harry Blout rivalisent de rapidité pour informer leurs journaux respectifs et c’est à qui sera le premier au bureau du télégraphe. Les femmes ne sont pas oubliées de la prude jeune fille à la vieille mère sans oublier la femme fatale.

    ms6.jpg

    Les deux reporters dans une version de la télévision : 

    Vernon Dobtcheff et Pierre Vernier


    Très au fait des goûts du public Jules Verne publia Michel Strogoff sous la forme d’un feuilleton juste à temps pour honorer la venue du Tsar à Paris, c’est ce qu’on appel un coup médiatique non ?
    Le roman est devenu légende, encore aujourd’hui le roman est très prisé par les russes. Et si vous doutez de l’exactitude des descriptions de Jules Verne, vous le pourriez car il n’a jamais mis un pied en Russie, voilà ce que dit Dominique Fernandez
    « J’ai observé par la fenêtre du train ces montagnes, en comparant ce que je voyais avec les descriptions de Jules Verne. Celui-ci n’était jamais allé en Russie. Il soumit le manuscrit de Michel Strogoff à Tourgueniev, qui ne releva, paraît-il, qu’une seule erreur » 

    Et vous voudriez passer à côté de ce chef-d’oeuvre du roman d’aventures ? Ecoutez un extrait pour finir de vous convaincre

    ou alors choisissez le DVD

    Michel_Strogoff_1961_1.jpg

                                                   la version qui a fait mon bonheur


    Et pour les possesseurs de liseuse sur ce site vous pourrez télécharger l'oeuvre de Jules Verne

    Le livre audio : lu par Antoine Blanquefort, Sandrine Briard, Eric Boucher, Victor Vestia- Editions SonoBook

  • Sur la lecture - Marcel Proust

    A la recherche de Proust   Episode 4

    sur_la_lecture.jpg

    Bonheur de l’édition voilà un livre que vous pouvez trouver sous plusieurs costumes, en mélange dans Pastiches et Mélanges, en petite édition simple chez Sillage ou alors en livre audio.
    j’ai choisi la version sonore car elle est lue pas quelqu’un pour lequel j’ai une passion coupable : André Dussolier.

    Je ne vais pas m’étendre sur le sujet du livre, je crois que vous le connaissez tous, la lecture, les livres, le bonheur de lire lorsque l’on est enfant et au delà.
    Proust nous parle de ces livres qui nous donnent envie de passer la soirée avec eux, ce petits grincement que constitue le « chapitre interrompu » car « On aurait tant voulu que le livre continuât ».

    Enfant-lisant.jpg

    Enfant lisant

    Le rôle de la lecture « une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés » disait Ruskin, ce à quoi Proust répond

    «  la lecture ne saurait être ainsi assimilée à une conversation, fût-ce avec le plus sage des hommes; que ce qui diffère essentiellement entre un livre et un ami, ce n'est pas leur plus ou moins grande sagesse, mais la manière dont on communique avec eux, la lecture, au rebours de la conversation, consistant pour chacun de nous à recevoir communication d'une autre pensée, mais tout en restant seul » 
    Pour lui c’est d’abord et avant tout un accès à soi.

    Le livre qui console de tout disait Montesquieu, qui tient enchaîné la ronde des heures dirait Proust, ce petit texte devenu très célèbre est ici porté par André Dussolier, un plaisir ajouté.


    Ecoutez le un moment sur le site de Thélème

    Le livre audio : Sur la lecture - Lu par André Dussolier - Editions Thélème

  • Cent poèmes - Thomas Hardy

    Cent poèmes  Thomas Hardy épisode 4

    th2.jpg

    Tout le monde connaît l’écrivain mais beaucoup moins le poète, faute de traduction disponible sans doute.
    La parution de cette anthologie bilingue datant de 2008 est venue à point.
    Les deux traducteurs sont enseignants en Suisse et c’est un éditeur Suisse qui permet cette parution.
    Dans l’introduction les traducteurs font la longue liste des admirateurs du poète :  Virginia Woolf, D.H. Lawrence, W.H. Auden, Ted Hughes, Philip Larkin, Seamus Heaney, certains d’entre eux le considère comme un modèle.

    Le poète plein d’empathie pour les expériences humaines, se fait chantre universel de l’homme, de ses rêves, des sa sensibilité.
    On retrouve dans les poèmes des thèmes abordés dans les romans : généalogie, mémoire, tourment de l’homme révolté,  et tout l’amour de Thomas Hardy pour les landes et les forêts, les animaux "Les plus humbles créatures de Dieu! Eux connaissent des secrets de la Terre que moi, je ne connais pas"
    Ils sont nombreux chez Thomas Hardy " Un faucheux, un papillon de nuit et un scarabée" ce sont des invités permanents " Mes hôtes barbouillent la ligne que je viens d’écrire"

    th3.jpg

    Thomas Hardy et sa seconde femme Florence

     

    Des poèmes  hommages :  à son éditeur Leslie Stephen (père de Virginia Woolf) , à « La poussière de l’alouette que Shelley entendit » poème hommage à Gibbon dont il admire l’oeuvre.
    Poèmes influencés par les poètes antiques, Ovide, Horace...

    RomanRoad.jpg

    La Voie Romaine s’avance droite et nue,
    A travers la lande. Et des hommes pensifs
    Opposent son Aujourd’hui à son Jadis


    Sa femme Emma est à la source de plusieurs écrits celle qui « Ouvrit pour moi la route du Romanesque » et très souvent le thème de la maison où vivre :

    th4.jpg


    Je veux bâtir un manoir sans tarder.
    Et l’orner de deux tourterelles,
    Et d’un large escalier à pilastres,
    Et d’un puits frais pour de l’eau cristalline;
    Oui je vais bâtir un manoir sans tarder,
    Planter des rosiers qui nourrirons l’amour,
    Et des pommiers et des poiriers.


    Les poèmes sont classés par thèmes : jeunesse, guerre, la mort, la méditation ....
    L’anthologie est enrichie de repères biographiques et d’un cahier de photographies des lieux habités par Thomas Hardy et pour les amateurs le livre est accompagné d’un CD proposant une sélection de poèmes bilingues.

    Le livre : Cent poèmes - Thomas Hardy - Choisis et traduits par Eric Christen et Françoise Baud - Editions de L’Aire

  • Loin de la foule déchainée - Thomas Hardy

    Autour d'un auteur  Thomas Hardy Episode 4

    9782916266800FS.gif

    Lire la suite

  • Le Maire de Casterbridge - Thomas Hardy

    Autour de Thomas Hardy - Episode 3  

    9782916266329FS.gif

    Le roman s’ouvre sur une scène ignoble, la vente d’un être humain, Michael Henchard imbibé de rhum vend aux enchères sa femme Susan et sa fille Elizabeth-Jane, les enchères sont emportées par un marin de passage.
    Vingt ans plus tard nous retrouvons Michael Henchard, devenu un riche propriétaire,  il vit à Casterbridge une bourgade du Wessex dont il est le maire et dont les administrés ignorent évidemment tout de son passé.
    Susan est à la recherche de Henchard, Newson son mari a disparu en mer, découvrant la fulgurante élévation sociale de celui qui jadis l’a vendue, elle va tentée de se rapprocher de cet homme qui peut assurer une vie confortable à sa fille.

    mayorhinds.jpg

     Le film hélas unisquement en anglais

    Henchard a cherché toutes ces années à retrouver femme et fille, le remords l’a hanté et il a fait serment de ne plus boire, ses recherches étaient restées vaines.
    Dans le même temps un personnage fait son apparition : Donald Farfrae, régisseur de Henchard. L’intrigue se complique ensuite et je ne veux pas déflorer l’histoire en révélant trop de détails.

    Campagne-et-cote-du-Dorset-Angleterre.jpg

                                                      La campagne anglaise chère à Thomas Hardy

    Mes lectures de jeunesse de Thomas Hardy m'avaient laissé un souvenir de romans noirs et douloureux, j’ai retrouvé ici un peu les mêmes sensations.
    Les personnages sont les jouets du destin, leurs faiblesses, leurs erreurs sont toujours portées dans la colonne débit mais hélas pour eux la colonne crédit reste desespèrement vide.
    Les tentatives de réparer une faute, de changer de vie, sont vouées irrémédiablement à l’échec. Le ressentiment, la jalousie, la colère et l’égoïsme dominent le récit.
    Les rebondissements nous emportent inexorablement vers le drame.

     Le livre : Le Maire de Casterbridge - Thomas Hardy - Traduit de l’anglais par Philippe Neel Editions Sillage

  • Les Forestiers - Thomas Hardy

    Forêts et landes d'Angleterre Thomas Hardy épisode 2

     

    9782752904102FS.gif

    Pendant longtemps Thomas Hardy pour moi c’était Tess d’Uberville et Jude l’obscur, les rééditions de son oeuvre offrent l’occasion d’élargir la lecture.
    Encore et toujours Hardy nous emporte au plus près de la nature, ici dans le village de Little Hintock dans une région de forêts et de landes.
    Grace Melbury vient de finir son éducation et revient au village, son père, un simple marchand de bois s’est enrichi et a voulu le meilleur pour elle,  il souhaite lui voir épouser Giles Winterbone  forestier comme lui et envers qui il se sent redevable. Mais la rencontre des deux jeunes gens ne se passe pas comme prévu

    « Comme elle lui souhaitait le bonjour, Grace eut des paroles et des regards un peu contraints, et cela s’expliquait sans doute. Car Giles Winterborne, tout soigné et distingué qu’il était pour un villageois, ne laissait pas de paraître un peu paysan à côté d’elle. »

    Thomas-Hardy-cottage--Dorset-by-Carol-Munro-qpps_534601419102616.LG.jpg

     Ce pourrait être une maison de Little Hintock
    Cottage de Thomas Hardy

    Malgré les engagements pris, M Melbury doit se rendre à l’évidence, il ne peut que constater la métamorphose  de sa fille, elle  mérite mieux qu’un bûcheron. Giles Winterbone est de plus accablé par le sort car il perd sa ferme et se retrouve donc sans toit. Il ne voit pas proche de lui Marty Stout jeune ouvrière qui « ne pouvait prétendre à la beauté, sauf toutefois par ses cheveux » amoureuse de lui en silence.
    Grace aspire à une autre vie, une vie qui ressemble à celle de Mme Charmond la châtelaine du pays, celle-ci est frivole, honteusement coquette mais Grace est séduite.

    C’est l’arrivée dans le village d’un nouveau médecin qui va précipiter les événement. Le Dr Edred Fitzpiers a tout pour séduire les jeunes filles, il est beau, galant, ambitieux, il a le profil du séducteur sans scrupules, du coureur de jupons, mais M Melbury flatté qu’un médecin entre dans sa famille, Grace éblouie par un avenir forcément radieux, voient en lui le gendre et le mari idéal.

    new-forest-1.jpg

    New Forest (England)


    Non vous n’êtes pas dans la collection Harlequin, car ce thème mille fois rebattu, presque mièvre, Thomas Hardy en fait un roman magnifique, déchirant, dont le romantisme apparent est vite balayé par un réalisme noir.
    La volonté d’élévation sociale, les conventions qui enferment les individus dans des mariages ratés, le mépris attaché à l’origine sociale de l’individu, la fatalité qui s’acharne sur les plus humbles, là est le coeur du roman.
    L’analyse psychologique est fine, nuancée et sombre. Il y a dans le roman des moments tout à fait poignants, le sacrifice de sa chevelure par Marty Stout, les regrets ressentis par Grace pour son aveuglement, les efforts désespérés de Giles pour préserver Grace du déshonneur.
    Ce qui rend le livre très attachant c’est aussi la vision de la nature de Thomas Hardy il sait l’accorder à la tonalité du récit :

    « Les hiboux avaient attrapé des souris dans les granges, les lapins qui avaient rongé les choux du jardin, les belettes qui avaient sucé le sang des lapins, découvrant que leurs voisins les hommes commençaient à s’agiter, se retirèrent discrètement de la scène, invisibles et cois en attendant la nuit. »

    La nature est métaphore du destin des hommes:

    « Sur des arbres plus vieux encore poussaient des champignons comme d’énorme verrues. Ici, comme partout ailleurs, s’avérait d’une façon aussi évidente que dans les taudis populeux de nos villes cette impuissance universelle qui caractérise le monde : les feuilles étaient déformées, les courbles malvenues, le galbe imparfait : le lichen rongeait la vigueur de la branche, le lierre étranglais lentement le jeune arbre plein de sève. »

    Laissez vous séduire par Thomas Hardy et ne vous contentez pas de mon avis, voilà ce qu’en dit André Gide
    « Hardy n’a rien écrit de plus intelligent, de plus ému, de plus parfait. C’est une perle sans défaut, d’un orient incomparable. »
     

    Le livre - Les Forestiers - Thomas Hardy - Traduit de l’anglais par Antoinette Six - Editions Phébus Libretto