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Les grands classiques - Page 15

  • L'Assommoir - Emile Zola

    Je sais que c'est la rentrée littéraire de Janvier mais tant pis je continue mon parcours chez Zola car loin d'être une obligation c'est surtout un très grand plaisir de lecture

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    Ce septième roman de la saga des Rougon est le plus dur, le plus noir, le plus désespéré. Je l’ai lu il y a très longtemps et plutôt que de le relire j’ai préféré l’écouter.

    Gervaise est l’héroïne de ce roman, arrivée de Plassans depuis quelques mois elle a échoué dans une chambre sordide du quartier de la Goutte d’Or, elle vit là avec ses deux fils Claude et Etienne.
    Son compagnon, Auguste Lantier chapelier de son état est plus occupé à « courir la gueuse » qu’à faire bouillir la marmite. Gervaise abandonnée par Lantier trouve du travail comme blanchisseuse. Courtisée par Coupeau un ouvrier couvreur elle finit par accepter de l’épouser. La noce est mémorable, Coupeau a du travail, bientôt arrive une enfant surnommée Nana, il ne manque plus à Gervaise pour réaliser son rêve que pouvoir ouvrir sa propre blanchisserie.


    Gervaise le film avec Maria Schell

    Mais la fatalité frappe les petits plus durement que les grands et lorsque Coupeau tombe d’un toit c’est la dégringolade. Le chômage, la fonte des économies, les dettes.
    Coupeau passe désormais ses journées à l’Assomoir et devient ami avec Lantier. La vie devient impossible entre ces deux hommes et Gervaise trouve elle aussi refuge dans l’alcool.
    Les enfants s’enfuient : Claude vers sa vie d’artiste raté, Etienne part travailler dans le nord, Nana devient fleuriste mais pour combien de temps ?

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    L'absinthe - Edgar Degas

    Zola voulait frapper avec ce roman, il voulait que son livre soit  « le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l'odeur du peuple ». C’est réussi et cela  provoque le scandale.
    C’est la première fois que l’on ose faire une peinture aussi réaliste de la déchéance humaine, de la pauvreté sordide, de la misère, de la crasse. Cette description choque, elle choquait à l’époque et elle choque encore aujourd’hui.
    Un roman dénonçant la pauvreté, les terribles ravages de l’alcoolisme : Les scènes du délirium de Coupeau sont particulièrement fortes et reflètent bien le travail préparatoire énorme de Zola dans ses fameux Carnets d’enquête.

    Un mot sur le livre audio: pour la première fois je n’ai pas aimé la voix qui lit le texte, le rythme trop haché de la lecture, la voix monocorde, tout cela m’a gêné et du coup j’ai ressorti mon ebook pour terminer le récit. Dommage.

    Vous pouvez retrouver les autres romans déjà chroniqués des Rougon Macquart sur ce blog

    La Bête humaine   La Fortune des Rougon   La Curée   Le Ventre de Paris

    La conquête de Plassans    Son excellence Eugène Rougon    La Faute de l'abbé Mouret

    Vous pouvez aussi retrouver d'autres critiques sur le site Lecture/Ecriture  

  • Les Ambassadeurs - Henry James

    Je vous propose un retour aux classiques

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    L’occasion d’une nouvelle et magnifique traduction de jean Pavans, d’une belle édition, le tout associé à quelques jours de vacances et voilà l’occasion de savourer un des grands romans, avec La Coupe d’or et Les Ailes de la Colombre, d' Henry James  qu'il considérait comme son meilleur roman.

    La trame du roman
    Lewis Lambert Strether est un américain de cinquante cinq ans, issu de la meilleure société de Woollett petite ville de la côte est. Il vient en Europe à la demande expresse de Mme Newsome, une riche veuve, pour ramener à bon port Chadwick, son fils promis à un brillant avenir et à une non moins éclatante fortune, qui s’est laissé séduire par Paris et une femme qui ne peut être qu’une redoutable intrigante et  une vile corruptrice.
    Strether compte pour parvenir à son but sur l’aide de son ami Waymarsh et de Maria Gostrey une américaine vivant en Europe et connaissant parfaitement la société et les moeurs parisiennes.
    Lambert Strether tient beaucoup à la réussite de sa mission car à son retour, si le voyage est couronné de succès, il épousera Mme Newsome
    Il parvient après bien des atermoiements à faire la connaissance de Madame de Vionnet, qui se révèle être bien différente du portrait qu’il avait imaginé. Ses rapports écrits prennent chaque soir le chemin de Woollett, ses propos volontairement rassurants " on avait imaginé des horreurs "  finalement ce n’est pas une mauvaise femme ! ses propos finissent par intriguer puis par contrarier fortement Mme Newsome et c’est bientôt un deuxième  train d’ambassadeurs qui prend le chemin de Paris pour rétablir la situation.

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    Le Paris d'Henry James - Camille Pissaro - L'avenue de l'Opéra


    Les personnages
    Lambert Strether, directeur de revue littéraire à Woollett, revue qu’il signe mais dont Mme Newsome tient les finances bien serrées.
    Il n’a vécu que pour son devoir, ne s’est jamais laissé emporté par ses sentiments, un homme raisonnable en tous points.
    Maria Gostrey est d’une fine intelligence, un peu rouée et sachant écouter comme personne, elle se qualifie " d’agent de rapatriement " Mais elle n’est pas dénuée de charme et même de sensualité lorsqu’elle  reçoit Strether autour d’ " une petit table où les bougies allumées projetaient des ombres rosées "
    Chadwick est un jeune homme " brun, massif et vigoureux" plein de charme, de prévenance et de distinction et prêt, on en jurerait, à obéir en tout à Strether.  Il va suffire à se dernier de parler d’une voix ferme pour que tout rentre dans l’ordre. Mais il se révèle avoir " le comportement, l’allure et les propos d’un homme assez pesamment, peut-être même un peu sombrement, mais néanmoins fondamentalement et confortablement libre". Ce qui ne fait pas l'affaire de Lambert Strether
    Enfin, enfin il y a Mme de Vionnet , la femme, qui donne " une impression de légèreté de de transparence "  qui est "extrêmement blonde"  merveilleusement aimable "magnifique — Strether fit une pause —  le mari est mort ?  — Mon Dieu non ! Vivant "  Tout est dit !.

    Paris est le dernier personnage du roman, Strether est conquis " Il descendit au soleil la rue de la Paix et, traversant les Tuileries et la Seine, il s’accorda plus d’une fois — comme avec une soudaine détermination — un arrêt devant les bouquinistes de l’autre rive."
    Il est littéralement absorbé par Paris, pour la première fois il vit "Dans les jardins du Luxembourg, il s’arrêta ; là du moins il trouva son recoin, et là, sur une chaise de louage en face de quoi les terrasses, les allées, les fontaines, les trouées, les petits arbustes en pots verts, les petites femmes en bonnets blancs et les petites filles piailleuses composaient un tableau ensoleillé, il passa une heure durant laquelle la coupe de ses impressions sembla vraiment déborder."
    Il va même (magnifique chapitre XII) s’aventurer hors de Paris, au bord de l’eau, dans une guinguette qui pourrait appartenir à un tableau de Monet, de Pissaro ou de Renoir. A nouveau il va jouir d’un bien être inconnu jusqu’alors "La confiance qui s’était établie en lui s’intensifia avec le clapotis de l’eau, les reflets en surface, le bruissement des roseaux sur l’autre rive, la petite fraîcheur diffuse et le léger balencement des deux barques arrimées à un embarcadère sommaire tout proche."

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    Claude Monet - La Grenouillère

    L’art d’Henry James est totalement envoûtant, la finesse des portraits psychologiques, le choix du monologue,  l’ambiguïté qu’il entretient tout au long du roman, la sensation permanente pour le lecteur d’être proche de comprendre les sentiments, les émotions des personnages.
    L’opposition entre le monde neuf de l’Amérique et la civilisation policée de la vieille Europe est superbement rendue, James parle à propos de l’expérience de son héros de " profond chaos émotionnel " provoqué par le séjour parisien. Paris est une révélation pour Strether, à l’égal de James lui-même, son trouble intérieur va le faire basculer du côté de Chadwick, de Mme de Vionnet, de Paris.

    La lecture n’est pas toujours aisée, Henry James aime les phrases à tiroirs, les contournements, les expressions précieuses. Il faut apprivoiser cette langue et ne pas se presser. James aime les évocations plutôt que les dévoilements, il aime laisser le lecteur dans l’incertitude. A travers le personnage de Strether le lecteur mesure à quel point sa perspicacité est prise en défaut. Avec quel art l'auteur parvient à laisser entendre le changement de point de vue du héros, arrivé pour "pourfendre" le vice et qui se rallie au " Carpe Diem" des anciens. Une belle et exigeante lecture.

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque


    Le Livre : Les ambassadeurs - Henry James - Traduction et préface de Jean Pavans - Editions Le Bruit du temps- 2010
    En fin de volume : Notes préparatoires de Henry James et préface de celui-ci à l’édition de 1909.

     



  • Son Excellence Eugène Rougon - Emile Zola

    red_sony_reader.jpgSon Excellence Eugène Rougon - Emile Zola - Ebook
    Je dois dire que je me suis bien amusée à lire les aventures politico-affairistes d’Eugène Rougon durant l’été, je passais de la radio au roman, du journal télévisé à Zola en ayant l’impression d’être dans le même monde, les séparaient simplement quelques décennies, des écoutes téléphoniques, Eugène Rougon en aurait rêvé, et le matraquage médiatique qu’on savait déjà  faire sous le Second Empire mais avec des moyens plus modestes.

    Eugène Rougon, celui qui a réussit, ayant été aux avant-postes du coup d’état de Napoléon III, il a reçu sa récompense, député puis ministre il incarne la réussite, il est devenu un dignitaire de l’Empire.
    Il incarne aussi ce qui va avec la réussite politique : les compromissions, les magouilles, les bassesses, les pots de vin. Tout cela sous couvert de démocratie, de dévouement à la chose publique.
    Il incarne la loi et l’ordre, l’autorité sans partage, il écrase, il méprise, il achète la fidélité et l’obéissance, veut contrôler la presse et avoir l’opinion publique à sa dévotion.

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    L'assemblée nationale vers 1870

    Comme toujours en cas de réussite ses amis se font nombreux, se font pressants, qui pour obtenir une médaille, qui pour obtenir un avancement. Les amis se transforment en parasites, en courtisans flagorneurs n’hésitant pas à abandonner Eugène Rougon au milieu du gué quand le vent tourne, leur intérêt est en jeu, là c’est la débandade il n’y a plus d’amis.
    Bref un monde de dupes où l’ascension puis la chute du ministre va passer par les mains d’une femme. La belle Clorinde Balbi qui tire les ficelles dans son dos et se vengera du mépris dans lequel il la tient lorsque ses efforts la conduiront dans le lit de l’Empereur.

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    Est-ce si différent ?

    De roman en roman j’élargis ma connaissance de Zola et je dois dire que j’y prends toujours grand plaisir, bien sûr on est loin ici du paradou, des étals des Halles ou de Plassans.
    Ce noir tableau d’une classe politique corrompue et avide m’a plu, le monde politique ne change pas, les mêmes rouages sont au travail, les mêmes leviers mènent le monde : pouvoir, argent, sexe ......De Zola à nous il y a à peine un saut de puce.

    Portrait
    Rougon, qui venait d'être introduit avec le cérémonie d'usage, était déjà assis entre deux conseillers d'État, au banc des commissaires du gouvernement, une sorte de caisse d'acajou énorme, installée au bas du bureau, à la place même de la tribune supprimée. Il crevait de ses larges épaules son uniforme de drap
    vert, chargé d'or au collet et aux manches. La face tournée vers la salle, avec sa grosse chevelure grisonnante plantée sur son front carré, il éteignait ses yeux sous d'épaisses paupières toujours à demi baissées ; et son grand nez, ses lèvres taillées en pleine chair, ses joues longues où ses quarante-six ans ne mettaient pas une ride, avaient une vulgarité rude, que transfigurait par éclairs la beauté de la force.

    Retrouvez la famille Rougon
    La Fortune des Rougon
    La Curée
    La Conquête de Plassans
    Le Ventre de Paris
    La Faute de l'abbé Mouret
    La Bête humaine

  • Les oiseaux - Tarjei Vesaas

    oiseauxvesaas.gifLes Oiseaux - Tarjei Vesaas - Traduit du Norvégien par Régis Boyer - Editions Plein Chant
    Plusieurs des livres de cet auteur sont épuisés mais pas celui-ci alors ouvrez le et laissez vous porter par ce récit.

    Les signes, Mattis vit pour eux, grâce à eux : deux trembles qui se ressemblent comme frère et soeur, les nuages qui marchent en troupeau, les passées de bécasses dans le ciel.
    Il rêve et déchiffre les traces des oiseaux sur le sol. Il parle Mattis, mais parfois seulement dans sa tête, et il a un langage bien à lui que seule Hege sa soeur comprend.
    Il essaie de travailler comme tout le monde pour aider sa soeur qui manie les aiguilles de son tricot toute la journée mais ses tentatives sont toutes vouées à l’échec.
    Parfois un voisin compatissant lui donne un peu d’ouvrage mais Mattis bien vite préfère lever la tête vers les nuages, envoyer un message à la passée de bécasses. Les tâches les plus simples deviennent des pièges, Mattis « La Houpette » Mattis l’ahuri, le simplet, Mattis a 37 ans et Hege 40.
    Depuis toujours Hege le fait vivre, le nourri en actionnant ses aiguilles en des points compliqués, Hege c’est le calme, même si parfois elle houspille Mattis pour qu’il trouve du travail.
    Un jour il se rend compte qu’il peut rendre service et travailler comme passeur sur le lac, à partir de ce jour il est heureux, il a un vrai métier même si personne n’emprunte son bateau.

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    Henri-Louis FOREAU   Huile sur toile, Paris, Musée d’Orsay.

    D’ailleurs c’est comme ça qu’il fait la connaissance de Jörgen le bûcheron. Pour la première fois une personne s’insinue dans le coeur de Hege et Mattis a peur, il imagine qu’elle va l’abandonner. Les idées se brouillent dans sa tête, c’est inquiétant et déroutant.

    C'est un livre superbe, un récit attachant et poigant à la fois. Volontairement je ne vous propose pas d'extraits car la découverte de cette écriture est forte et mérite que vous en ayez la primeur.
    Je fais ici un petit clin d’oeil à quelqu’un de mon entourage qui aime beaucoup Jens Peter Jacobsen , peut être l’avez-vous lu, et bien Vesaas est de la même famille.
    Sa langue aride est celle de la terre, des saisons, une écriture dépouillée d’artifices. Un langue de symboles, de chemins de traverses, de langage secret.
    Son monde est à la fois captivant et angoissant, les gestes et les paroles du quotidien sont là mais parés de rêve et d’inquiétude.  Un univers étrange et beau, un récit magnifique.
    Un livre indispensable dans votre bibliothèque

    L’auteur
    Tarjei Vesaas est né le 20 août 1897 à Vinjem dans la très vieille province du Telemark, et il est mort le 15 mars 1970 à Oslo.
    Ecrivain de langue néo-norvégienne (nynorsk). Son œuvre est dominée par les thèmes existentiels du Mal, de l'Absurde, ainsi que par l'omniprésence de la Nature. Elle se caractérise par une forte dimension symbolique et onirique.

  • La Faute de l'abbé Mouret - Emile Zola

    Avant d'évoquer ce cinquième tome des Rougon Macquart je vous propose une liste récapitulative pour tous ceux et toutes celles qui ne connaissent pas l'ordre exact des romans.
    En regardant cette liste je m'aperçois que j'avais fait des sauts importants entre les romans, j'avais lu l'Assommoir, Germinal et le rêve, mais j'en avais laissé bien d'autres de côté

    Voici la liste et quelques liens vers les titres déjà chroniqués

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    La Fortune des Rougon

    La Curée

    Le Ventre de Paris

    La Conquête de Plassans

    La Faute de l'Abbé Mouret

     

    A venir

    Son Excellence Eugène Rougon       
    L'Assommoir          
    Une Page d'amour            
    Nana
    Pot-Bouille            
    Au Bonheur des Dames            
    La Joie de vivre

    Germinal
    L' Oeuvre                     
    La Terre              
    Le Rêve

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    La Bête humaine

     

     

    L' Argent           
    La Débâcle               
    Le Docteur Pascal

     

    red_sony_reader.jpgLa Faute de l'abbé Mouret - Emile Zola - ebook
    François Mouret on s’en souvient a perdu la bataille contre l’abbé Faujas et tout c’est terminé dans le sang et les larmes.

    Les deux fils de Mouret ont quitté Plassans, l’un pour Paris où nous le retrouverons bientôt et l’autre pour le séminaire où il est rentré influencé par Faujas.
    Devenu prêtre c’est lui qui est le héros de ce cinquième roman. Serge Mouret c’est la piété totale, la chasteté, la charité incarnée, l’ascèse aussi car refusant de vivre dans le moindre confort et vouant un culte à la Vierge Marie.
    L’évêque l’a nommé dans le plus pauvre des villages de l’arrière pays provençal.
    Il vit là avec Désirée sa soeur simple d’esprit qui a développé une passion pour sa basse-cour et Teuse la bonne, rugueuse et acariâtre.
    Il essaie de remettre les brebis égarées dans le droit chemin, ainsi il lui faut convaincre un père de marier sa fille à un « traîne savate » qui l’a mise enceinte ...rude tâche car l’argent passe largement avant la bénédiction de l’Eglise au grand dam de Mouret.

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    Il accompagne un jour son oncle le Docteur Pascal auprès de Jeanbernat un mécréant anticlérical, gardien d’un domaine « Le Paradou » où il vit avec sa nièce Albine.
    Brusquement atteint de typhoïde Mouret va être soigné par les habitants du domaine, la maladie est vite éloignée mais Serge va basculer et connaître pour la première fois l’éveil des sens, son corps, son coeur, son esprit vont être envoûtés par Albine et l'orgie sensuelle du Paradou, il va vivre pendant des semaines une félicité sans égale.
    Le retour à la réalité sera rude et brutal. Il va devoir faire le choix d’une vie selon l’Eglise ou d’une vie selon l’amour.

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    L’histoire est il faut bien le dire, un peu tirée par les cheveux, la rencontre d’Albine et Serge frappée d’invraisemblance mais .......mais je me suis laissée emportée au Paradou, j’ai goûté les descriptions de Zola, j’ai senti sur ma peau la douceur du soleil au sortir de la nuit, les parfums qui s’exhalent, la profusion des plantes, l'exubérance des fleurs..........C’est l’aspect que j’ai préféré.
    Il y a une deuxième lecture de ce roman, c’est la lutte contre la toute puissance de l’Eglise, la tentative pour sortir de son emprise, les interdits violemment appliqués. Zola traine avec lui tout l’arsenal anticlérical Eve tentatrice, la faute que représente la jouissance physique, la culpabilité, l'expiation et enfin la soumission du prêtre. Cette partie du roman est beaucoup moins agréable car je m'en suis sentie très éloignée.

    Je vous engage à lire « La Faute de l’abbé Mouret » ne serait ce que pour vous transporter quelques moments au Paradou

    sur Lecture/Ecriture l'avis de Sibylline

  • La Gloire de mon père

    gloire de mon père.jpgLa Gloire de mon père - Lu par Marcel Pagnol - Editions La Librairie sonore Frémeaux et associés
    « Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers » Lorsque la voix de Marcel Pagnol entame le récit de son enfance, c’est toute la Provence qui s’invite. Les plus beaux passages du livre sont dans toutes les mémoires : Joseph le petit instituteur si fier de son fils, l’amour filiale de Marcel pour Augustine la jolie couturière, l’oncle Jules fameux propriétaire du parc Borély, le déboutonnage de Tante Rose et surtout  surtout l’arrivée à la Bastide Neuve dressée au milieu d’un « désert de garrigues »

    Ecouter Pagnol lire « La Gloire de mon père » c’est pendant un moment être transporté au pays de l’enfance heureuse, retrouvé le petit Paul qui « abordait le soir dans son lit, la philosophie des Pieds Nickelés. » , c’est partir en escapade avec Lili des Bellons.
    Tous les personnages sont extraordinairement vivants auréolés des souvenirs de nos lectures, on ressent au fond de soi la fierté du fils pour son père bouliste amateur et on est impatient de refaire avec Joseph le magnifique doublé de bartavelles.

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    Un désert de garrigues

    Même si vous l’avez lu de nombreuses fois, laissez vous séduire par la voix de Pagnol qui dit Patrick Frémeaux  « nous révèle un imaginaire intemporel qui est l’un des plus beaux chants d’amour à la Provence de notre patrimoine littéraire; un véritable hymne à la vie devenu l’un des fleurons de la mémoire collective des Français de toutes générations."


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