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Les grands classiques - Page 18

  • Au phare - Virginia Woolf

    Au phare - Virginia Woolf - Traduit de l’Anglais par Anne Wicke - Editons Stock
    au phare.gifEntre Virginia Woolf et moi c’est une longue histoire de passion, la lecture faite il y a bien des années de ses romans et d’extraits de son journal m’avait enchanté, les essais ont suivis au fur et à mesure de leurs parutions,  je l’ai traqué à coup de biographies petites et grandes.
    Alors me direz vous pourquoi un billet aujourd’hui ? Et bien parce que l’envie de faire partager ma passion est toujours forte (demandez à Cuné ce qu’elle pense de Dickens..et vous aurez une petite idée de la passion littéraire) et puis... et puis il y a les nouvelles traductions qui ouvrent la perspective d’une lecture différente de la précédente.
    Après La Chambre de Jacob, voici Le Phare, c’est par ce roman que j’ai commencé la lecture de Virginia Woolf en 19.. et il reste mon préféré, V W le considérait comme son meilleur roman.

    Une famille, presque une tribu, Mr et Mrs Ramsay, leur nombreuse progéniture, quelques invités poètes ou peintres,  les vacances en Ecosse un peu avant la Première guerre mondiale dans une vieille maison avec  jardin. Dans le lointain le phare objet des rêves et des désirs de la famille.
    La promenade au phare espérée par Mrs Ramsay et son plus jeune fils n’aura lieu que des années plus tard, entre les deux : une guerre, des mariages, des disparus et le temps inexorable qui coupe le roman en deux.

    Mrs Ramsay l’âme de la maison et de la famille est celle qui console et comprends, elle porte sur chacun son regard plein d’amour. Tous les personnages sont magnifiés par ce regard.
    Son mari « fin comme la lame d’un couteau » un peu faible, très égocentrique, pourtant « il n’existait personne qu’elle révérât autant que lui » Elle l’excuse et le comprends tant son besoin est grand de maintenir la famille dans une douce harmonie, Carmichaël le poète oublié, Lily Briscoe vieille fille un peu délaissée qui « avec ses petits yeux chinois et son visage tout pincé, ne trouverait jamais à se marier » et qui ne parvient pas à mettre Mrs Ramsay sur sa toile.

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    Le phare de Godrevy Island : celui de l'enfance de Virginia Woolf


    Tout l’art de VW est de nous baigner dans les pensées et les émotions, les perceptions des personnages « emmêlées dans un filet aux mailles d’or »
    Les événements du quotidien, parfois insignifiants, viennent interrompre le flot des pensées, chacun est seul au milieu des autres.
    Les sensations, les choses emplissent les jours « on ressentait ainsi envers elles une tendresse irrationnelle » le couvert mis, la lumière de la lampe, un gant oublié et en même temps savoir « que la vie était difficile; les faits inaltérables ; et que le passage vers ce pays fabuleux où s’anéantissent nos plus grands espoirs, où nos frêles esquifs s’abîment dans les ténèbres »
    Comme toujours avec Virginia Wolf le temps s’étire indéfiniment pour tout à coup se contracter jusqu’à la rupture. On passe du bonheur familial à une maison « abandonnée comme un coquillage sur une dune, qui va s’emplir de grains de sable sec maintenant que la vie l’avait quittée »

    woolf.JPG« Roman de la fragilité de la vie, de l’absurdité des destinées humaines » * des espoirs déçus, de la perte de l’innocence et des émotions de l’enfance. Un chef d’oeuvre à mettre sur les rayons de votre bibliothèque


    * V.W de G Brisac et A Desarthe - Editions de l’Olivier

  • La Bête humaine - Emile Zola

    La Bête humaine - Emile Zola - Lu par Eric Herson-Macarel - Editions Livraphone
    betehumaine.jpgIl faut d’abord que j’avoue : je n’aime pas beaucoup Zola, le seul roman que j’ai lu avec un vrai plaisir est  Au bonheur des dames pour les autres .....Oui je sais que certains sont des chefs d’oeuvre mais moi je n’accroche pas du tout.
    Voilà pourquoi j’ai décidé d’écouter ce roman et non de le lire, en espérant que la magie opère.
    Et bien oui ! je ne peux pas faire de comparaison avec le livre que je n’ai pas lu, mais la Bête humaine m’a réellement enthousiasmé, comme le meilleur des romans noirs.
    Quelques mots de l’histoire en essayant de ne pas déflorer le sujet.
    Jacques Lantier (le fils de Gervaise dans la saga des Rougon Macquart ) est mécanicien sur une locomotive « La Lison », c’est toute sa vie cette locomotive, mais Lantier est un homme tourmenté par des pulsions de meurtre et le roman nous raconte sa descente aux enfers lorsqu’il fait la connaissance de Séverine Roubaud.
    La lecture d’Eric Herson-Macarel restitue pleinement la noirceur du roman, la puissance des sentiments qui anime les personnages, la spirale du malheur qui va entraîner tous les protagonistes dans le drame.
    Je gardais un souvenir un peu confus du film de Jean Renoir, mais après l’écoute du roman je n’ai qu’une envie c’est le trouver en DVD et...lire Zola

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  • Un voyage avec Stevenson

    Voyage avec un âne dans les Cévennes - Robert Louis Stevenson - Lu par Bernard Petit - Le livre qui parle
    voyageavec un ane.jpgVous voulez oublier un amour impossible, oublier vos voisins dans le compartiment, oublier les rues asphaltées ? Je vous propose un périple en pays Cévennol en compagnie de Stevenson ET de  Modestine.
    « Une randonnée à pied doit se faire seul, car la liberté est essentielle ; parce que vous devez être libre de vous arrêter et de continuer...  » pour ça c’est bon vous êtes seul avec vos écouteurs dans les oreilles et puis vous voyagerez plus léger que Stevenson qui lui emporte pistolet et lampe tempête.
    C’est parti pour une douzaine de jours et vous randonnerez, du Monastier à Saint Jean du Gard, en obéissant au bon vouloir de Modestine qui voyage lentement.
    Ah une dernière recommandation : n’oubliez pas l’eau, il peut faire terriblement chaud sous le soleil des Cévennes.

     

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    Belles étoiles - Eric Poindron - Editions Flammarion
    belles étoiles.gifSi vous êtes inconditionnel des livres vous pourrez associer à votre écoute la lecture de Belles étoiles d’Eric Poindron
    Son voyage commence avec la lecture de Stevenson dans un café de Paris, mais Stevenson est là qui lui chuchote à l’oreille « Te décideras-tu, partiras-tu bon sang ?  » car comme le dit André Suarès qu’il cite «  ouvre les livres pour apprendre et ferme les pour vivre » donc en avant...et 120 ans après le voilà mettant ses pas dans ceux de l’anglais  « Ainsi cher Stevenson, c’est avec humilité que je me présente désormais et après vous, humblement »
    Le voyage terminé il rejoint son pigeonnier et sa caverne aux épices d’où il nous écrit aujourd’hui

    Si après l’écoute et la lecture vous ne décidez pas de « faire » le GR70  j’y perd mon latin ....

    Pour aller plus loin et préparer votre randonnée un bon site : le chemin de Stevenson

  • La chambre de Jacob - Virginia Woolf

    la chambre de jacob.gifLa chambre de Jacob - Virginia Woolf - Traduit de l’anglais par Agnès Desarthe - Editions Stock

    « Lire Virginia Woolf prend du temps. Son oeuvre est longue, variée, touffue, et sa manière d’écrire si peu conventionnelle que l’on doit faire attention, être vigilant, avancer à petits pas pour ne rien perdre et pour ne pas s’y perdre »

    Voilà vous être prévenu, ce point du vue extrait de la biographie signée Agnès Desarthe et Geneviève Brisac, vous introduit dans l’univers littéraire de Virginia Woolf, je n’ai pas résisté à la curiosité quand est paru La chambre de Jacob dans une nouvelle traduction d’ Agnès Desarthe.

    Un roman mosaïque sans intrigue dont le personnage principal, Jacob Flanders, apparaît dans une série de scènes retraçant sa vie de son enfance à sa disparition. Ces scènes sont brèves, et la personnalité de Jacob se dessine peu à peu à travers les récits, les observations ou les critiques de ses amis, les réactions des jeunes femmes qui l’aiment, les apparitions de sa mère.
    Nous le suivons ainsi sur la plage de son enfance, au collège à Rugby, à Cambridge dans sa chambre d’étudiant, à la bibliothèque... Nous croisons les jeunes filles qu’il séduit, ses conquêtes inavouables, celles qui l’aiment ou qui le trompent.
    Nous le suivons dans son grand tour de Paris à la Grèce en passant par l’Italie.

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    Au fil des pages des petits cailloux sont semés qui annoncent la mort et la guerre : cimetière, cloche funèbre, détonations qui évoquent le futur bruit du canon jusqu’au choix du nom de Flanders. Le temps est l’acteur principal du roman, l’on passe sans que rien ne soit précisé, de l’enfance à l’adolescence à la vie adulte
    Les sentiments, les détails matériels de la vie de jacob ne sont jamais donnés, seules subsistent des images furtives et colorées
    Le lecteur est toujours à l’extérieur, les choses sont effleurées, suggérées, Virginia Woolf tisse une toile aérienne et les motifs n’apparaissent que petit à petit, les images sont fugaces , la vie est passée aussitôt qu’esquissée

    virginia_woolf.jpgA travers ce roman on retrouve des thèmes chers à Virginia Woolf : le temps béni de l’enfance et des vacances à St Ives, le traitement inégal des filles à qui l’on interdit les études et l’université, « le chaos faussement ordonné de nos jours »
    Virginia Woolf capte pour nous l’insaisissable, le temps qui passe furtivement, l’inconstance des sentiments.
    Je laisse pour finir la parole aux deux biographes de Virginia Woolf

    « La chambre de Jacob, récit autour de l’absent, à l’écriture presque dérangeante, marque une volonté de s’affranchir d’une tradition lénifiante, et une capacité hors du commun à traduire en mots les maux d’une époque. L’écrivain est comme traversée par son temps. »


    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque

  • Chéri et Gigi - Colette

    Chéri - Colette - Lu par  Françoise Fabian -  Editions Naïve
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    «  Pour la première fois de ma vie, je me sentais intimement sûre d’avoir écrit un roman dont je n’aurais pas à rougir ni à douter » écrit Colette à propos de Chéri.
    Ce roman sans doute le plus célèbre de Colette  je vous propose de l’entendre, lu par Françoise Fabian, dont la voix apporte au texte toute la sensualité, la hardiesse et la cruauté que l’auteure y a mis et met en relief la finesse de l’écriture de Colette.

    Petit rappel de l’histoire : Le roman se passe à la Belle Epoque Léa ancienne courtisane qui approche de la cinquantaine doit se séparer de Chéri qui a la moitié de son âge, leurs amours parfois tulmutueuses dures depuis cinq ans, mais aujourd’hui Chéri se marie, la séparation devient obligatoire, la rupture sera cruelle mais pour qui ? Roman subversif sous des dehors légers.

     

    Si vous voulez en savoir plus sur le roman lire la note de Sibylline et pourquoi ne pas aller voir le film de Stephen Frears avec la belle Michèle Pfeiffer

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    Gigi - Colette - Lu par Danièle Delorme - Editions Frémeaux et associés
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    C’est un roman cocasse que celui-ci, Gigi élevée par sa mère, sa grand-mère Mamita et sa tante Alicia, dans un strict souci des principes et des conventions.
    Elle a appris à reconnaître les pierres précieuses, à peler une pêche, à couper les ortolans d’un seul coup de couteau et à tenir toujours ses genoux serrés. En fait elle n’a été éduquée que dans le but d’en faire une femme entretenue mais possédant toutes les qualités d’une femme du monde.
    Mais Gigi va refuser ce rôle de cocotte que sa famille lui réserve et mettre à mal tous les plans soigneusement élaborés en refusant d’être la maîtresse du séduisant et riche Gaston Lachaille.
    Danièle Delorme incarna Gigi en 1948 dans un film de Jacqueline Audry avec Gaby Morlay.
    Ici sa voix fait merveille et restitue la vivacité des dialogues, la naïveté de Gigi, la verve de Colette, cet enregistrement date de 1956 mais n’a pas pris une ride, pas plus que l’oeuvre de Colette qui a écrit ce texte enlevé et vif à soixante dix ans !

    Un film TV a été réalisé en 2006 par Caroline Huppert avec Macha Méril, Françoise Fabian et Juliette Lamboley dans le rôle titre, ce téléfilm excellent et fidèle au roman n'est hélas pas disponible en DVD pour le moment.

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