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La chambre de Jacob - Virginia Woolf

la chambre de jacob.gifLa chambre de Jacob - Virginia Woolf - Traduit de l’anglais par Agnès Desarthe - Editions Stock

« Lire Virginia Woolf prend du temps. Son oeuvre est longue, variée, touffue, et sa manière d’écrire si peu conventionnelle que l’on doit faire attention, être vigilant, avancer à petits pas pour ne rien perdre et pour ne pas s’y perdre »

Voilà vous être prévenu, ce point du vue extrait de la biographie signée Agnès Desarthe et Geneviève Brisac, vous introduit dans l’univers littéraire de Virginia Woolf, je n’ai pas résisté à la curiosité quand est paru La chambre de Jacob dans une nouvelle traduction d’ Agnès Desarthe.

Un roman mosaïque sans intrigue dont le personnage principal, Jacob Flanders, apparaît dans une série de scènes retraçant sa vie de son enfance à sa disparition. Ces scènes sont brèves, et la personnalité de Jacob se dessine peu à peu à travers les récits, les observations ou les critiques de ses amis, les réactions des jeunes femmes qui l’aiment, les apparitions de sa mère.
Nous le suivons ainsi sur la plage de son enfance, au collège à Rugby, à Cambridge dans sa chambre d’étudiant, à la bibliothèque... Nous croisons les jeunes filles qu’il séduit, ses conquêtes inavouables, celles qui l’aiment ou qui le trompent.
Nous le suivons dans son grand tour de Paris à la Grèce en passant par l’Italie.

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Au fil des pages des petits cailloux sont semés qui annoncent la mort et la guerre : cimetière, cloche funèbre, détonations qui évoquent le futur bruit du canon jusqu’au choix du nom de Flanders. Le temps est l’acteur principal du roman, l’on passe sans que rien ne soit précisé, de l’enfance à l’adolescence à la vie adulte
Les sentiments, les détails matériels de la vie de jacob ne sont jamais donnés, seules subsistent des images furtives et colorées
Le lecteur est toujours à l’extérieur, les choses sont effleurées, suggérées, Virginia Woolf tisse une toile aérienne et les motifs n’apparaissent que petit à petit, les images sont fugaces , la vie est passée aussitôt qu’esquissée

virginia_woolf.jpgA travers ce roman on retrouve des thèmes chers à Virginia Woolf : le temps béni de l’enfance et des vacances à St Ives, le traitement inégal des filles à qui l’on interdit les études et l’université, « le chaos faussement ordonné de nos jours »
Virginia Woolf capte pour nous l’insaisissable, le temps qui passe furtivement, l’inconstance des sentiments.
Je laisse pour finir la parole aux deux biographes de Virginia Woolf

« La chambre de Jacob, récit autour de l’absent, à l’écriture presque dérangeante, marque une volonté de s’affranchir d’une tradition lénifiante, et une capacité hors du commun à traduire en mots les maux d’une époque. L’écrivain est comme traversée par son temps. »


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Commentaires

  • Je n'ai pas assez lu Virginia Woolf, je me le reproche, celui-ci me conviendrait il me semble, je me sens très concernée par plusieurs des thèmes abordés.

  • Voilà un auteur que j'aime énormément, et dont je veux tout lire (j'ai encore de quoi faire ;o)). Merci pour ce billet très tentant, qui me donne encore plus envie de me plonger dans ce roman.

  • @ Bonne lecture Lilly, la traduction est nettement meilleure que dans la Pochothèque où j'avais eu du mal à terminer ce roman dans cette version je me suis régalée

  • C'est vrai qu'il donne envie ton billet. Après avoir lu les heures, je voulais lire Mrs Dalloway et je n'ai jamais réussi à dépasser la première page (j'ai quand même essayé trois fois...) Est-ce que de celui-ci je peux espérer aller un peu plus loin à ton avis ???

  • @ Cécile j'avais eu du mal à lire ce roman dans une traduction différente, là je n'ai pas eu de difficulté mais il faut préciser que V Woolf et c'est le propre de son écriture donne des récits décousu en apparence, les évènements ne sont que très peu précisés tout est en demi teintes, on est spectateur et jamais impliqué comme dans certains romans
    Peut être le roman par lequel il faut commencer est "le phare ou la promenade au phare" le titre est variable selon les traductions le récit est moins surprenant

  • Ce texte, comme beaucoup parmi ceux qu´elle a écrits, est une "traversée des apparences".

  • C'est drôle... on vient ici, pour jeter juste un coup d'oeil. En passant. Puis, on reste accroché au fil des mots et on repart en prenant note soigneusement de la suggestion de lecture.
    Bonne journée.

  • Je lis avec intérêt que vous parlez de la qualité des traductions, c'est un sujet qui me passionne. Merci de nous donner des pistes.
    Le temps qui passe sans repères précis; c'est tentant, je note.

  • @ je vous confirme que les deux traductions (la pochothèque et stock) sont très sensiblement différente et alorss que ma lecture avait été un peu difficile, dans cette version j'y ai pris un réel plaisir
    Je ne me sens pas forcément qualifiée pour juger de la qualité d'une traduction, mais je sais si mon plaisir a été augmenté ou pas ...

  • @ Armando c'est ça le fluide des blogs , j'en connais un bien où je reste suspendue le dimanche matin et le mercredi sans voir tourner les aiguilles c'est le tien non ??

  • Le thème de la chambre est-il traité en particulier? (Je pense à Une chambre à soi...)
    Vous parlez merveilleusement de Virginia Woolf.

  • @ Nons Annabelle on ne retrouve pas directement ce thème mais ...il y a des liens car le regard que porte V W sur ses personnages est bien sûr proche de son désir et la notion d'espace personnel au sens propre et figuré apparait en filigrane par la façon qu'elle a de regarder vivre ses personnages, à distance leur laissant en quelque sorte "une chambre à eux"

  • Bravo pour votre blog que je viens de découvrir via celui de Jean Botquin. Au plaisir de vous retrouver sur http://journalpetitbelge.blogspot.com ou sur http://ecrivainsbelges.blogspot.com

  • Bravo pour ton billet sur V.Woolf, déjà parce qu'il retranscrit bien le talent de cet auteur et de plus, parce qu'il est important de ne pas oublier ces grands auteurs, parfois hâtivement classés sous des étiquettes "auteurs classiques donc un peu ennuyeux". Il est vrai que l'écriture de Woolf ne se donne pas facilement au lecteur mais quelle récompense, quelle beauté quand on y parvient!

  • @ Lapinoursinette je partage totalement cet avis, une lecture qui se mérite par une attention soutenue mais un plaisir de lecture renouvelé à chaque roman

  • Je vais me répéter par rapport aux autres commentaires, mais Virginia Woolf me fait peur par son écriture très singulière ... J'ai tenté, il y a plusieurs années, de la lire, mais sans succès ! Je ne réussis pas à pénétrer dans son univers. Il faudrait que je réessaye et cette nouvelle traduction pourrait en être l'occasion. En plus, dans une édition que j'apprécie aussi !

  • @ Nanne : le roman qui permet le plus facilement d'entrer dans l'univers de Virginia Woolf c'est la promenade au phare ou le phare dans sa nouvelle traduction
    D'une facture plus classique peut être

  • Thoby, le jeune frère de V. W. mort trop tôt, cet absent est si présent dans "La chambre de Jacob" qu'on voudrait l'avoir connu.

  • Oui je vais faire une place à ce livre dans ma bibliothèque, du moins dans quelques mois :) J'aime beaucoup Virginia Woolf... d'ailleurs je n'aime pas dire cela aussi platement alors que "Mrs Dalloway" a été un véritable choc dans ma vie de lectrice. J'ai également lu "to the Lighthouse". Je songe à lire l'ensemble de son oeuvre l'an prochain, comme je le fais cette année pour Jane Austen. En tout cas je lirai ce roman, c'est certain !

  • @ Lou, le phare ou la promenade au phare, vient d'être traduit à nouveau toujous chez stock, il m'attend dans ma pile de livre à lire !!

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