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Les grands classiques - Page 17

  • La Curée - Emile Zola - Ebook

    ebook.jpgLa Curée - Emile Zola – Ebook
    Lors d’une chasse à courre lorsque qu’une bête est abattue on jette les restes au chien après le dépeçage, moment violent et sanglant, c’est la curée. La bête dans le roman de Zola c’est le bien public, le peuple, les pauvres, les honnêtes gens, les imbéciles qui vont se faire gruger, vous, moi.
    Dans ce second volume des Rougon-Macquart le héros c’est Paris, le Paris du Second Empire, celui que le Baron Haussmann va métamorphoser. C’est le temps de la création des grands boulevards, des Buttes-Chaumont, l’aménagement du bois de Boulogne et de l’hippodrome de Longchamp.
    On casse, on rase, on reconstruit " Paris s'abîmait alors dans un nuage de plâtre. " on détruit pour faire la place à des avenues rectilignes moins dangereuses en cas de mouvement populaire.
    Les rapaces, les spéculateurs, les crapules vont profiter de la manne " Plus d'un quartier va fondre, et il restera de l'or aux doigts des gens qui chaufferont et remueront la cuve. "

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    Ce qui importe aux hommes d’état, aux financiers qui peuplent le roman, c’est de s’enrichir, gagner de l’argent. Leurs appétits sont féroces " Des appétits de loup" et la morale est le cadet de leurs soucis " Duper les gens, leur en donner moins que pour leur argent, était un régal "
    Les spéculateurs achètent à bas prix et revendent à prix d’or. L’or dans lequel baigne le roman  "un étalage, une profusion, un écrasement de richesses " une  " pluie d’or "

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    Rue de Paris temps de pluie- Gustave Caillebote

     

    On retrouve le troisième fils des Rougon de Plassans, Aristide, il est monté à Paris pour faire fortune avec l’aide de son frère Eugène Rougon, mais il végète et trépigne d’impatience.
    Il va s’employer à trouver l’argent là où il est, sa femme Angèle n’est pas tout à fait morte qu’il songe à la remplacer par une femme qui lui apporte une dote qui lui permettra de se lancer dans les affaires.
    Il l’a trouvé : Renée Béraud du Châtel, enceinte après un viol et donc impossible à marier,  Aristide lui est prêt à prendre la fille et la dot, Grâce à la dot de Renée il va faire des placements audacieux et malhonnêtes. Il a désormais l’argent, une belle femme qui attire tous les regards, l’appui de son frère devenu ministre, il est temps pour Aristide de changer de nom, désormais il s’appelle Saccard.
    Il fait sortir du collège son fils Maxime beau jeune homme, veule et un peu pervers, qui promène son ennui dans les salons. Son père l’associe parfois à ses affaires d’argent ou de débauche. Le jeune homme a le goût du plaisir, sa jeune belle-mère a goût du " fruit défendu " , le mari ferme les yeux..........

    La lecture du premier volume des Rougons était intéressante mais ici c’est passionnant. Zola nous fait entrer dans ce monde de magouilles, de spéculations, de prévarications, on touche du doigt cette richesse. Les descriptions sont magistrales, on voit se faire les transformations urbaines , se construire les demeures des nouveaux riches dont l’or sera la couleur dominante.
    " La curée " est également un roman de moeurs qui se veut un tableau de la dépravation d’une classe sociale, le portrait est au vitriol.
    Les personnages très sulfureux pour l’époque portent en eux la dégénérescence que Zola va traquer tout au long de son oeuvre.
    Les toilettes, les équipages, les bals, les essayages chez les couturiers, les salons féminins : Zola nous montre tout de ce monde de luxure et de turpitude.
    Cela  lui valu d’être empêché de publier ce roman dans les  journaux en feuilleton,   Barbey d’Aurevilly  stigmatisait les écrits de Zola " l’indécence voluptueuse, l’indécence polissonne ".
    Il fallu attendre Maupassant pour qu’une critique élogieuse soit faite du roman.

    Découvrez ou redécouvrez ce livre et faites lui une place dans votre bibliothèque

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    Complément : il existe une adaptation cinématographique. Roger Vadim réalisa le film avec Jane Fonda et Michel Piccoli, Maxime était joué par Peter Mac Enery acteur oublié aujourd’hui.

  • La Fortune des Rougon - Emile Zola

    La Fortune des Rougon - Emile Zola - Ebook
    red_sony_reader.jpgIl y a quelques semaines j’ai fait un billet sur un livre audio qui m’avait beaucoup plu La Bête humaine, vous avez été plusieurs à manifester votre envie de lire Zola je ne sais pas si vous avez démarré mais moi oui.
    Je me suis lancée, je ne sais pas si j’irai au bout de la saga des Rougon Macquart mais qu’importe ce n’est pas un concours.
    J’ai peu pratiqué Zola donc tout ou presque me reste à lire. Voilà le premier billet et le début de la généalogie des Rougon-Macquart et par la même occasion ma première lecture de longue durée  avec mon ebook.

    L’oeuvre de Zola se déroule sous le Second Empire, ce premier roman lui se situe à la veille du coup d’état en 1851 du futur Napoléon III dans une petite ville du Var : Plassans.
    L’époque est très importante car les remous politiques partagent les citoyens, mettent à jour les appétits de pouvoir, de richesses, les besoins de revanche ou de vengeance. Il faut choisir son camp et ne pas se tromper pour être du côté des vainqueurs le moment venu. Tient on se croirait aujourd’hui, l’époque a changé mais pas ce qui mène le monde : trahir, mentir, comploter, s’en prendre aux innocents, aux plus faible....on est en pays connu hélas.
    Pourtant ce n’est pas cette partie du roman qui m’a plu, non c’est la mise en place de l’arbre généalogique, l’origine de la famille.
    Adèle Fouque, ni Rougon ni Macquart c’est pourtant elle qui va engendrer les trois branches de la famille.
    son premier mari Rougon, jardinier de son état, lui donne un fils Pierre, à sa mort elle vit « à la colle » avec Macquart, un personnage peu reluisant, ivrogne, voleur et qui lui fait deux enfants : Ursule et Antoine Macquart, notez bien, rien à voir avec Pierre Rougon, même s’ils sont demi-frére et soeur.

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    La Provence de Zola

    Les trois enfants issus de la même mère, représenteront chacun une catégorie sociale, ils sont marqués à jamais par leur naissance, leur hérédité.
    Pierre Rougon va prendre ce que de nos jours on appelle « l’ascenseur social », mais il joue des coudes pour monter dedans à la faveur des remous politiques. Sa femme Félicité le pousse en avant. Quelques tours de passe passe pour s’assurer les biens de sa mère au détriment d’Ursule et Antoine, et le voilà sur le chemin de la richesse, il va pouvoir changer de classe sociale.
    Chez les Mouret et les Macquarts le poids de l’hérédité va faire pencher les destins, la violence liée à l’alcoolisme, la folie, Zola esquisse déjà les romans qui viendront.

    J’ai lu ce roman avec grand intérêt même si ce n’est ni le plus connu, ni le plus passionnant de Zola, tout est en place, le décor est dressé et tout invite à suivre le chemin tracé par l’auteur.
    La lecture avec l’ebook c’est révélée agréable, sans fatigue visuelle, on retrouve instantanément sa page, j’ai pris quelques notes rapides en prévision de ce billet sans avoir à sortir papier et crayon, notes que l’on peut bien entendu effacer après.
    Impression très positive donc et tous les autres titres de Zola m’attendent bien sagement téléchargés.

  • Au phare - Virginia Woolf

    Au phare - Virginia Woolf - Traduit de l’Anglais par Anne Wicke - Editons Stock
    au phare.gifEntre Virginia Woolf et moi c’est une longue histoire de passion, la lecture faite il y a bien des années de ses romans et d’extraits de son journal m’avait enchanté, les essais ont suivis au fur et à mesure de leurs parutions,  je l’ai traqué à coup de biographies petites et grandes.
    Alors me direz vous pourquoi un billet aujourd’hui ? Et bien parce que l’envie de faire partager ma passion est toujours forte (demandez à Cuné ce qu’elle pense de Dickens..et vous aurez une petite idée de la passion littéraire) et puis... et puis il y a les nouvelles traductions qui ouvrent la perspective d’une lecture différente de la précédente.
    Après La Chambre de Jacob, voici Le Phare, c’est par ce roman que j’ai commencé la lecture de Virginia Woolf en 19.. et il reste mon préféré, V W le considérait comme son meilleur roman.

    Une famille, presque une tribu, Mr et Mrs Ramsay, leur nombreuse progéniture, quelques invités poètes ou peintres,  les vacances en Ecosse un peu avant la Première guerre mondiale dans une vieille maison avec  jardin. Dans le lointain le phare objet des rêves et des désirs de la famille.
    La promenade au phare espérée par Mrs Ramsay et son plus jeune fils n’aura lieu que des années plus tard, entre les deux : une guerre, des mariages, des disparus et le temps inexorable qui coupe le roman en deux.

    Mrs Ramsay l’âme de la maison et de la famille est celle qui console et comprends, elle porte sur chacun son regard plein d’amour. Tous les personnages sont magnifiés par ce regard.
    Son mari « fin comme la lame d’un couteau » un peu faible, très égocentrique, pourtant « il n’existait personne qu’elle révérât autant que lui » Elle l’excuse et le comprends tant son besoin est grand de maintenir la famille dans une douce harmonie, Carmichaël le poète oublié, Lily Briscoe vieille fille un peu délaissée qui « avec ses petits yeux chinois et son visage tout pincé, ne trouverait jamais à se marier » et qui ne parvient pas à mettre Mrs Ramsay sur sa toile.

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    Le phare de Godrevy Island : celui de l'enfance de Virginia Woolf


    Tout l’art de VW est de nous baigner dans les pensées et les émotions, les perceptions des personnages « emmêlées dans un filet aux mailles d’or »
    Les événements du quotidien, parfois insignifiants, viennent interrompre le flot des pensées, chacun est seul au milieu des autres.
    Les sensations, les choses emplissent les jours « on ressentait ainsi envers elles une tendresse irrationnelle » le couvert mis, la lumière de la lampe, un gant oublié et en même temps savoir « que la vie était difficile; les faits inaltérables ; et que le passage vers ce pays fabuleux où s’anéantissent nos plus grands espoirs, où nos frêles esquifs s’abîment dans les ténèbres »
    Comme toujours avec Virginia Wolf le temps s’étire indéfiniment pour tout à coup se contracter jusqu’à la rupture. On passe du bonheur familial à une maison « abandonnée comme un coquillage sur une dune, qui va s’emplir de grains de sable sec maintenant que la vie l’avait quittée »

    woolf.JPG« Roman de la fragilité de la vie, de l’absurdité des destinées humaines » * des espoirs déçus, de la perte de l’innocence et des émotions de l’enfance. Un chef d’oeuvre à mettre sur les rayons de votre bibliothèque


    * V.W de G Brisac et A Desarthe - Editions de l’Olivier

  • La Bête humaine - Emile Zola

    La Bête humaine - Emile Zola - Lu par Eric Herson-Macarel - Editions Livraphone
    betehumaine.jpgIl faut d’abord que j’avoue : je n’aime pas beaucoup Zola, le seul roman que j’ai lu avec un vrai plaisir est  Au bonheur des dames pour les autres .....Oui je sais que certains sont des chefs d’oeuvre mais moi je n’accroche pas du tout.
    Voilà pourquoi j’ai décidé d’écouter ce roman et non de le lire, en espérant que la magie opère.
    Et bien oui ! je ne peux pas faire de comparaison avec le livre que je n’ai pas lu, mais la Bête humaine m’a réellement enthousiasmé, comme le meilleur des romans noirs.
    Quelques mots de l’histoire en essayant de ne pas déflorer le sujet.
    Jacques Lantier (le fils de Gervaise dans la saga des Rougon Macquart ) est mécanicien sur une locomotive « La Lison », c’est toute sa vie cette locomotive, mais Lantier est un homme tourmenté par des pulsions de meurtre et le roman nous raconte sa descente aux enfers lorsqu’il fait la connaissance de Séverine Roubaud.
    La lecture d’Eric Herson-Macarel restitue pleinement la noirceur du roman, la puissance des sentiments qui anime les personnages, la spirale du malheur qui va entraîner tous les protagonistes dans le drame.
    Je gardais un souvenir un peu confus du film de Jean Renoir, mais après l’écoute du roman je n’ai qu’une envie c’est le trouver en DVD et...lire Zola

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  • Un voyage avec Stevenson

    Voyage avec un âne dans les Cévennes - Robert Louis Stevenson - Lu par Bernard Petit - Le livre qui parle
    voyageavec un ane.jpgVous voulez oublier un amour impossible, oublier vos voisins dans le compartiment, oublier les rues asphaltées ? Je vous propose un périple en pays Cévennol en compagnie de Stevenson ET de  Modestine.
    « Une randonnée à pied doit se faire seul, car la liberté est essentielle ; parce que vous devez être libre de vous arrêter et de continuer...  » pour ça c’est bon vous êtes seul avec vos écouteurs dans les oreilles et puis vous voyagerez plus léger que Stevenson qui lui emporte pistolet et lampe tempête.
    C’est parti pour une douzaine de jours et vous randonnerez, du Monastier à Saint Jean du Gard, en obéissant au bon vouloir de Modestine qui voyage lentement.
    Ah une dernière recommandation : n’oubliez pas l’eau, il peut faire terriblement chaud sous le soleil des Cévennes.

     

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    Belles étoiles - Eric Poindron - Editions Flammarion
    belles étoiles.gifSi vous êtes inconditionnel des livres vous pourrez associer à votre écoute la lecture de Belles étoiles d’Eric Poindron
    Son voyage commence avec la lecture de Stevenson dans un café de Paris, mais Stevenson est là qui lui chuchote à l’oreille « Te décideras-tu, partiras-tu bon sang ?  » car comme le dit André Suarès qu’il cite «  ouvre les livres pour apprendre et ferme les pour vivre » donc en avant...et 120 ans après le voilà mettant ses pas dans ceux de l’anglais  « Ainsi cher Stevenson, c’est avec humilité que je me présente désormais et après vous, humblement »
    Le voyage terminé il rejoint son pigeonnier et sa caverne aux épices d’où il nous écrit aujourd’hui

    Si après l’écoute et la lecture vous ne décidez pas de « faire » le GR70  j’y perd mon latin ....

    Pour aller plus loin et préparer votre randonnée un bon site : le chemin de Stevenson

  • La chambre de Jacob - Virginia Woolf

    la chambre de jacob.gifLa chambre de Jacob - Virginia Woolf - Traduit de l’anglais par Agnès Desarthe - Editions Stock

    « Lire Virginia Woolf prend du temps. Son oeuvre est longue, variée, touffue, et sa manière d’écrire si peu conventionnelle que l’on doit faire attention, être vigilant, avancer à petits pas pour ne rien perdre et pour ne pas s’y perdre »

    Voilà vous être prévenu, ce point du vue extrait de la biographie signée Agnès Desarthe et Geneviève Brisac, vous introduit dans l’univers littéraire de Virginia Woolf, je n’ai pas résisté à la curiosité quand est paru La chambre de Jacob dans une nouvelle traduction d’ Agnès Desarthe.

    Un roman mosaïque sans intrigue dont le personnage principal, Jacob Flanders, apparaît dans une série de scènes retraçant sa vie de son enfance à sa disparition. Ces scènes sont brèves, et la personnalité de Jacob se dessine peu à peu à travers les récits, les observations ou les critiques de ses amis, les réactions des jeunes femmes qui l’aiment, les apparitions de sa mère.
    Nous le suivons ainsi sur la plage de son enfance, au collège à Rugby, à Cambridge dans sa chambre d’étudiant, à la bibliothèque... Nous croisons les jeunes filles qu’il séduit, ses conquêtes inavouables, celles qui l’aiment ou qui le trompent.
    Nous le suivons dans son grand tour de Paris à la Grèce en passant par l’Italie.

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    Au fil des pages des petits cailloux sont semés qui annoncent la mort et la guerre : cimetière, cloche funèbre, détonations qui évoquent le futur bruit du canon jusqu’au choix du nom de Flanders. Le temps est l’acteur principal du roman, l’on passe sans que rien ne soit précisé, de l’enfance à l’adolescence à la vie adulte
    Les sentiments, les détails matériels de la vie de jacob ne sont jamais donnés, seules subsistent des images furtives et colorées
    Le lecteur est toujours à l’extérieur, les choses sont effleurées, suggérées, Virginia Woolf tisse une toile aérienne et les motifs n’apparaissent que petit à petit, les images sont fugaces , la vie est passée aussitôt qu’esquissée

    virginia_woolf.jpgA travers ce roman on retrouve des thèmes chers à Virginia Woolf : le temps béni de l’enfance et des vacances à St Ives, le traitement inégal des filles à qui l’on interdit les études et l’université, « le chaos faussement ordonné de nos jours »
    Virginia Woolf capte pour nous l’insaisissable, le temps qui passe furtivement, l’inconstance des sentiments.
    Je laisse pour finir la parole aux deux biographes de Virginia Woolf

    « La chambre de Jacob, récit autour de l’absent, à l’écriture presque dérangeante, marque une volonté de s’affranchir d’une tradition lénifiante, et une capacité hors du commun à traduire en mots les maux d’une époque. L’écrivain est comme traversée par son temps. »


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