La Peste - Albert Camus - Interprété par Christian Gonon - Gallimard audio
Bon je vais pas vous le faire "fiche de lecture" pour préparer le bac de français donc un court billet.
Publié en 1947 c’est le premier succès pour Camus, on sort de la guerre, de six années d’enfermement et Camus nous dit tout sur ce livre dans ses carnets " je veux exprimer au moyen de la peste l’étouffement dont nous avons souffert et l’atmosphère de menace et d’exil dans laquelle nous avons vécu. Je veux du même coup étendre cette interprétation à la notion d’existence en général. "
Oran, ville sur laquelle va s’abattre "la peste" et qui s’installe dans l’isolement et la peur. Les habitants, les autorités tout le monde est concerné " la peste fut notre affaire à tous"
Il faut lutter contre le fléau " et ne pas se mettre à genoux". Le comportement de tous devient symbolique, chacun incarne qui le courage, qui la lâcheté, qui la démission. Ils se retrouvent tous lorsque le péril s’éloigne, lorsque la peste est éradiquée les habitants n’oublient pas l’épreuve " qui les a confronté à l'absurdité de leur existence et à la précarité de la condition humaine."
La Peste d'Astod - Nicolas Poussin
En cette année Camus, j’ai préféré écouter ce texte plutôt que le relire. Il a été lu à la radio par Christian Gonon qui prête sa voix à ce livre audio et dont Mango nous parle dans son billet.
Je laisse la parole pour finir à l’ami de toujours :
" L’histoire, qui se veut réaliste aussi bien dans son décor, ses péripéties, la description clinique de la maladie et la variété des personnages, raconte comment la peste se déclare non dans une cité imaginaire, mais à Oran, comment la ville sera coupée du monde et livrée à son malheur, et comment quelques hommes sauront, par leur révolte, opposer au mal la seule attitude possible."
Jean Grenier in Albert Camus soleil et ombre
Commentaires
Je suis heureuse de savoir qu'on peut maintenant écouter Christian Gonon lire ce texte dans la collection "Ecoutez lire"! Je commence à bien apprécier désormais!
Une façon de "relire" très agréable, ton billet était tentant et quand j'ai vu la parution en livre audio j'ai sauté dessus, je ne regrette pas
Voilà une lecture auditive de l'ouvre d'Albert Camus, publiée 1947, à laquelle je serais tout ouïe...
@ Armando : écoute écoute ....
J'ai une phobie de La Peste que l'on m'a obligé à lire en troisième. Je l'ai lu en trois jours et j'en garde le souvenir de rats qui déboulent dans la rue (un jour il y a eu un rat dans ma rue, j'ai eu la peur de ma vie à cause de cette lecture). Par contre, j'ai été écouté la voix de Christian Gonon. Cela doit valoir le coup. Ça fait peur ou pas ?
@ Cécile : faire peur ? non je ne dirais pas ça, la lecture à voix haute augmente me semble t-il la tension qui règne dans cette ville close où l'on voit l'exaspération des caractères
je n'aime que modérément les romans de Camus, je le préfére en essayiste philosophie ou politique mais j'ai beaucoup aimé cette lecture
Je l'ai lu il y a trop longtemps, je n'en garde guère de souvenirs. Je n'ai pas trop envie de replonger dans ce texte.
Ce roman de Camus vaut davantage pour ses idées que pour le style. Dans "La Peste" sont abordées bien des questions essentielles, qu'il commente en nous amenant à nous interroger à notre tour, comme ici :
"Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l'ignorance et la bonne volonté peut faire autant de dégâts que la méchanceté, si elle n'est pas éclairée. Les hommes sont plutôt bons que mauvais et en vérité ce n'est pas la question. Mais ils ignorent plus ou moins, et c'est ce qu'on appelle vertu ou vice, le vice le plus désespérant étant celui de l'ignorance qui croit tout savoir et qui s'autorise alors à tuer. L'âme du meurtrier est aveugle et il n'y a pas de vraie bonté ni de bel amour sans toute la clairvoyance possible."
Application : les destructeurs (guerres, attentats, désastres écologiques) sont-ils ignorants ou assoiffés de pouvoir et de profit ?
Pour revenir à votre billet (qui me ramène à "Voix off" de Podalydès), merci de signaler cette lecture. J'ai cherché la voix de Christian Gonon, mais je ne sais si je pourrais l'écouter lisant ce roman d'un bout à l'autre.
@ Tania : bien d'accord sur le fond et la forme de ce roman
La voix de Chrisitan Gonon ne m'a pas gênée du tout et j'y ai pris plaisir, ce n'est pas toujours le cas dans les livres audio et chaque fois que je le peux j'écoute un extrait avant achat car un livre devient inécoutable ( j'allais dire illisible !) si la voix ne plait pas, j'ai ainsi en réserve une " Reine Margot" que je n'écouterai jamais
Pourquoi ne pas nous "le faire", la fiche de lecture pour préparer le bac français :-) Bien des auteurs lus trop tôt, gagnent à être relus :-)
Merci aussi pour Mango que j'ai eu plaisir à découvrir !
@ Fifi : et oui si jeunesse savait .....
J'ai découvert La peste de Camus pour le bac français justement...
Et comme le souligne Fifi, bien des auteurs gagneraient à être relus...
L'extrait de Tania est particulièrement bien choisi.. et cela donne envie, en effet, de le relire ou de l'écouter...
@ Macile : petite cure de classique à prévoir pendant les vacances
Je n'ai pas encore "lu" de cette manière. Pourtant j'y pense souvent, faisant pas mal de route en voiture, comme une idée d'"utiliser" ce temps ... :)
Et comme toujours tes billets donnent Envie !
Et je suis comme Fifi et Macile : une petite fiche ne serait pas de refus ! (rires)
Belle journée pour toi
@ Chris : ça vaut la peine d'essayer, pour un voyage en voiture c'est très sympa et pas mal du tout en train :-)
La peste noire qui, à l'image du vol noir des corbeaux du "Chant des Partisans", a incarné ses années d'occupation ! Un livre fort, intense et l'un de ceux que je préfère chez Camus, bien que je l'apprécie plus en essayiste, philosophe, auteur de pièces de théâtre ... Un livre à relire pour tout ce qu'il contient d'évocation !
@ Nanne : je partage totalement ton intérêt pour Camus philosophe, essayiste, journaliste que le Camus romancier, mais j'ai vraiment eu du plaisir à entendre ce récit , ma première lecture était ancienne et un brin de nostalgie ne nuit pas