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Loin de la foule déchainée - Thomas Hardy

Autour d'un auteur  Thomas Hardy Episode 4

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La poésie des troupeaux qui rentrent le soir, les hautes futaies, les marais, les landes.
Pour ce troisième roman restons dans la campagne anglaise du XIX ème siècle. Dans un village qui ressemble comme un frère au village natal de Thomas Hardy.

Une femme et trois hommes et entre eux l’amour mais « L’amour est un usurier extrêmement exigeant » et les choses avec Thomas Hardy ne sont jamais blanches ou noires mais toujours en demi-teintes.

Trois hommes donc, Gabriel Oak un berger qui le premier s’est épris de Bathsheba Everdene. La jeune fille refuse sa demande et le destin se rit de Gabriel Oak en décimant son troupeau. Le voilà pauvre et sans promise.
Fini d’être propriétaire il lui faut chercher un emploi et c’est  Miss Everdene qui l’embauche comme berger. 

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" Il éprouva d'abord une immense peine devant le sort funeste de ces jolies brebis "

Le deuxième soupirant à tourner autour de la jeune héritière : Bodwood le fermier, propriétaire terrien bien assis, plus tout jeune mais chez qui la tourmente de l’amour va faire des ravages, se croyant l’élu de la belle il en perd la tête et le voilà rêvant, voyez le descendre « le versant de la colline, méditant, les yeux fixés sur les bottes que le pollen des boutons d’or avait artistement dorées. »
Le troisième fait son apparition en costume d’apparat, fringant, jeune, tel est le Sergent Troy. Un peu ruffiant, inconstant et beau parleur. Nous lecteur savons bien que ce sergent mène une vie dissolue mais c’est la séduction faite homme et Bathsheba est conquise, elle en perd la tête « la sensation que l’amour l’encerclait comme un parfum. »

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On n’a pas le trio classique mais un joli quatuor. Thomas Hardy qui sait à perfection brouiller les pistes et dresser des portraits tout en nuances, créer des personnages à la personnalité complexe.
Une jeune fille amoureuse au caractère bien trempé, libre et en quête d’indépendance et pour qui le mariage n’est pas une fin. Un homme sage et patient mais dont l’abnégation nous agace, un noceur faisant souffrir mais qui va se révèler sensible lui aussi à l’amour.
Classique oh combien ce roman se lit avec un plaisir certain.
La vie du village, les travaux des champs tiennent une large place dans le roman, les moissons, l’agnelage.

« La saison de la tonte des moutons battait son plein. Tout le paysage, jusqu’au moindre pâturage, respirait la santé et n’était que couleurs. L’herbe était d’un vert nouveau, les pores ouverts, les tiges enflées par les sucs qui coulaient en elles. »
On entre dans les tavernes boire une pinte avec le forgeron ou l’on particpe à l’essaimage des abeilles.

Thomas Hardy ne nous permet pas pour autant d’oublier ses convictions quant à l’amour et au mariage
« Il apparait que les hommes ordinaires prennent des épouses parce que la possession n’est possible que par le mariage, et que les femmes ordinaires acceptent les maris parce que le mariage est impossible sans la possession. »
Voilà qui s’appelle parler en faveur du mariage

Embarquez vous pour le Wessex imaginaire, allez à la rencontre de Bathsheba et Gabriel. La traduction est parfaite.

Le livre : Loin de la foule déchainée - Thomas Hardy - Traduit par Thierry Gillyboeuf - Editions Sillage

Commentaires

  • Tiens tiens, si je me relance dans hardy, pourquoi pas celui ci(mais j'ai l'impression de l'avoir déjà lu)(bah, vingt ans après, peu importe!)

  • @ Keisha : je n'ai pas ce genre d'incertitudes car j'avais très peu lu Hardy et donc j'ai dévoré le tout

  • Bonjour Dominique,
    J'avais écrit hier un commentaire sur le précédent billet, disant que j'avais lu plusieurs romans de Thomas Hardy il y a quelques années, que j'avais beaucoup aimé le film Tess de Polanski... Et que je reviendrai pour lire la suite!
    Surprise! Mon billet a disparu... Est-ce que le problème vient de chez moi? ...
    Ce n'est pas bien grave, mais ennuyeux quand même!
    Bisous et très belle journée Dominique

  • @ Kenza : de temps en temps Hautetfort l'hébergeur a des ratés, ou alors tu as fait comme moi parfois : sortir de la page sans taper le code de validation !
    c'est réparé et je suis heureuse de voir ton commentaire et Tess est un film magnifique

  • Ohhhh ! Je meurs d'envie de le lire ! d'ailleurs, j'ai commencé à lire le roman graphique qui me fait beaucoup rire !

  • @ maggie : j'espère que tu feras un billet

  • @ Encore un roman de Hardy que j'adore. Comment fait-elle cette sotte et petite fille vaniteuse (mais je l'aime beaucoup aussi, malgré ses défauts , elle est très attachante) pour ne pas s'apercevoir de la valeur de Gabriel?
    C'est peut-être un des livres les plus optimistes de Hardy, enfin... relativement? C'est pourtant là si je me souviens bien qu'il y a la terrible histoire de la jeune fille enceinte qui va mourir avec son bébé, un thème cher à Hardy. J'ai été aussi très intéressée par les détails sur la vie des fermiers, des éleveurs. Il y a toute une hiérarchie sociale presque impossible à transgresser entre le fermier, le berger, journalier... Un très beau livre.

  • je te suis totalement j'ai éprouvé à la fois de la compréhension, de l'agacement, de la compassion face aux agissements de l'héroïne, vrai que ce roman connait une fin beaucoup plus douce que les autres romans de Hardy, mais malgré tout ces propos sur le mariage et sur l'amour ne sont pas du tout romantiques ou idéalistes !!

  • Je suis sûre de n'avoir jamais lu le roman, par contre j'ai vu le film qui m'a bien plu. Je ne sais pas s'il était vraiment fidèle à l'esprit du livre. Qu'entends-tu par "o combien classique". Un peu plombant ?

  • @ Aifelle : classique oh combien n'est pas du tout négatif, c'est plutôt parce qu'on retrouve ici beaucoup des thèmes chers à Hardy et qu 'il s'agit d'un roman d'une facture classique mais ce n'est en rien péjoratif bien au contraire si on s'en réfère à Italo Calvino et sa notion de "classique"

  • Je n'ai ni lu le livre ni vu le film
    Je pense qu'il sera plus aisé de se procurer le livre
    Le film date de 1967 avec Julie Christie inoubliable dans Le Docteur Jivago

  • @ autour du puits : comme toi je n'ai pas vu le film, si tu cherches le livre essaies de le lire dans cette nouvelle traduction qui est impeccable ou alors comme Véronique lis en VO

  • Uf, je vais enfin pouvoir dire quelque chose. Tess je l'ai vu!!!!... Puis la musique de Philippe Sarde est une merveille et la bande sonore du film mérité qu'on fasse le détour. Et pourquoi pas en lisant le livre?... Je vais y refléchir. Promis.

  • @ Armando : j'ai une petite compil de musiques de films et ça c'est une bonne idée quand je me mettrai à la lecture de Tess

  • C'est bien vrai, tout ça! Une lecture magnifique!
    Merci
    Bisous

  • @ Lin, pain d'épices et chocolat : une prochaine fois à Londres tu pourrais partir en chasse d'un buste de Thomas Hardy :-)

  • @ autour du puits : Véronique est la chanceuse qui lit en VO, j'ai l'impression que tu es comme moi un peu franco-française !

  • Tiens, j'ai vérifié, il est bien chez moi, et il a été lu! Je ne compte pas m'en débarrasser, oh que non! ^_^ Bon dimanche

  • @ Keisha : n'ayant pas grand chose de Hardy j'ai fait dans le "neuf"

  • Tu as raison, rien de romantique dans les romans de Thomas Hardy. En fait il montre toujours l'aliénation de la femme qui est presque toujours victime même si elle a du caractère.

  • @ Claudialucia : il se retient toujours un peu au bord de la falaise
    un personnage un peu romantique, amoureux, du sentiment et toc il nous plaque un incendie, la perte de tous les biens, une femme qui se fait avorter ....rien de mièvre chez lui

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