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Lecture - Page 2

  • bribes de vie d'un livre

    Mort et résurrection d’un livre

    « Chez nous, en Hollande, nous appelons ce dictionnaire le “Gros Van Dale”, il conserve le trésor de notre langue. Mon exemplaire était doté d’une reliure entoilée verte, l’air humide l’a attaqué, le sel apporté par le vent de mer a fait son œuvre destructrice, le livre a commencé à se déliter, la couverture à lâcher prise, chaque fois que je soulevais le livre il réagissait avec aigreur, il laissait tomber des feuillets que je devais glisser à la fin sans pouvoir les recoller »

    nooteboom

    « Alors a commencé la lente révolte, une sorte de guerre de vingt ans que j’ai menée pour ma part armé de ruban adhésif et de colle, de glu, d’aiguille et de fil, jusqu’au moment où le Van Dale a baissé les bras et menacé de se suicider. »

    nooteboom

    suicide de dictionnaire

    « C’est à ce moment précis que quelqu’un m’a parlé d’une relieuse qui, selon lui, habitait l’île. Je lui ai apporté en petits morceaux le Van Dale moribond. Elle m’a demandé deux mois, en m’assurant que je le retrouverais vivant. En prenant congé, j’avais l’impression qu’on portait en terre le cercueil de ma langue. »

    nooteboom

    Redonner vie à un livre

    « Mon Van Dale est de retour, il est posé ici à côté de moi. La relieuse lui a confectionné une jolie boîte, de couleur verte comme la toile usée de sa couverture. »

     

    Le livre : 533 Le livre des jours - Cees Nooteboom - Traduit par Philippe Noble - Editions Actes Sud

  • Ma bibliothèque lilliputienne

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    En écrivant mon billet pour le Berger de l’avent, j’ai repensé à ces livres qui m’ont apporté un bonheur simple, parfois fort et maintes fois renouvelé, sous un format plutôt restreint.

    Des livres qui sont faits pour le lecteur qui parfois refuse de lire des pavés, qui préfère le court, le vite lu MAIS qui aime les récits sensibles, profonds, graves ou déjantés, voici ma bibliothèque lilliputienne. Certains vous sont connus évidement mais peut être pas tous ceux qui sont sur mes étagères depuis des années.

    Pourquoi j’aime ces livres ? 

    Parce qu’en raison de leur taille on en mémorise presque totalement le contenu, j’ai une bonne mémoire mais ne plaisantons pas, je ne me souviens plus de tous les détails de La Montagne magique ou de Guerre et Paix. Par contre avec ces livres très courts c’est possible.

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    Il est facile de se rappeler les prénoms des deux héros d’Inconnu à cette adresse, ou bien le nom du libraire qui envoie  à Hélène Hanff les livres qui lui manquent contre parfois des oeufs et du jambon.

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    Impossible de perdre le nom du héros de l’Ami retrouvé grand collectionneur de pièces de monnaie et dont vous avez vous aussi cherché le nom sur une liste que vous voudriez oublier.

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    Ce sont de petits joyaux, qui parfois ont eu un succès retentissant alors que d’autres passent inaperçus.

    Je vais en ajouter quelques uns à votre liste en variant les genres pour qu’ils deviennent vos compagnons quand vous broyez du noir, quand vous avez envie de légèreté ou tout simplement pour passer un bon moment de lecture.

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    Un grand-père quasiment confit dans l’alcool qui hérite d’un petit fils et un volatile obèse voilà un récit totalement déjanté et loufoque mais qui me fait encore rire aux éclats après plusieurs lectures.

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    Ou alors la tendresse qui sourd du récit de la déchirure vécue par un petit garçon qui va être séparé de son grand-père, délicatesse et blessure secrète et un talent extraordinaire de l’auteur font de ce récit un moment plein de charme et de nostalgie. 

    Ou la Petite lumière qui reste éclairée pour moi à jamais.

    Ou ces mots qui disent la douleur et qui contre toute attente produisent un effet réconfortant quand cette douleur devient la votre. 

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    Enfin un livre qui vous avez certainement lu et peut être offert mais qui a pour moi encore, malgré des lectures répétées,toute la magie de la poésie et de la beauté de Yuko et de l’île d’Hokkaido, de la neige qui inspire tellement les peintres japonais. Un récit plein d’élégance et d’harmonie parce que  « Ecrire, c’est avancer mot à mot sur un fil de beauté, le fil d’un poème, d’une œuvre, d’une histoire couchée sur un papier de soie. »

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    Bon il y en a d’autres mais je vais laisser la liste ouverte pour vous, venez et ajoutez votre choix vos petits grands livres qui donnent du bonheur.

     

    Les Livres dont je parle dans l’ordre du billet 

    Inconnu à cette adresse - Kathrine Kressman Taylor - Editions Autrement

    84 Charing Cross road - Helen Hanff - Editions Autrement

    L’Ami retrouvé - Fred Uhlman - Editions folio Gallimard 

    L’Oiseau canadèche - Jim Dodge - Editions Kambourakis 

    Un été indien - Truman Capote - Editions Rivages

    La Petite Lumière - Antonio Moresco - Editions Verdier

    La Doulou - Alphonse Daudet 

    Neige - Maxence Fermine - Editions Arléa

     

  • Comment lisez-vous ?

    Avec cette question j’exclue le questionnement du genre : lisez vous ?
    Non ce que j’aimerai savoir c’est comment parvenez vous à un livre ? 
    Quel chemin suivez-vous ? Les conseils d’amis, les blogs, les critiques littéraires traditionnelles ?
    Est ce que comme pour moi les hasards sont autant de ricochets.

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    Je passe sur le coup de tête du livre qu’on achète pour sa couverture ou son titre prometteur, tout lecteur a fait ça et même parfois a été récompensé mais ….rarement finalement.
    Je suppose que certains font des listes, je suis de ce genre, le problème c’est que je les abandonne en route en général. 
    Je suis du genre à passer d’une envie à l’autre au gré d’autres lectures.

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    Je vais vous donner un exemple : 

    D’année en année je continue à suivre Thomas Römer le bibliste sur le site du Collège de France, cette année c’est l’histoire de l’écriture de la Bible alors j’ai lu un livre qui venait de paraitre sur le sujet.

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    En tapotant pour le repérer je suis tombée sur un livre de Hervé Clerc, Dieu par la face nord lui je connaissais son nom, c’est l’ami de retraite montagnarde d’Emmanuel Carrère qu’il évoque dans Le Royaume, le type qui se promène avec à la main La Bhagavad gita

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    Son  livre : m’a passionné, j’en ai donc lu un second de lui : l’enfer est une fête, réjouissant au possible. 
    Dans ses deux livres Hervé Clerc  fait référence à la fois à l’Islam et à l’hindouisme je suis allée fureter de ce côté là.

    Et me voila plongée dans Advaita Vedanta de Dennis Waite, un livre passionnant et ardu au possible, le genre dont vous ne parvenez à lire que 3 pages à la fois.

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    La version courte pour paresseux 

    La philosophie de l'hindouisme a fait tinter une clochette chez moi, et m’a rappeler un livre que j’ai tenté de lire l’été dernier et que j’ai du abandonné, lire de la philo sous morphine c’est pas top

    Aujourdhui je peux y revenir et me voila plongée dans le livre d’Henri Atlan sur la biologie et Spinoza où les interrogations viennent croiser celles de l'hindouisme....surprise ! 

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    Le biologiste et philosophe Henri Atlan

    Ouf je suppose que j’ai perdu pas mal de lecteurs là mais tant pis.
    C’est ainsi que je lis, que je me disperse parfois, que je lis avec curiosité et passion.
    Avec toutes ces lectures je n’étais pas pour autant prête à faire des billets pour le blog : livres trop spécialisés, trop difficiles à résumer  
    Donc je suis un peu en panne là. 

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    Bon alors vous …comment lisez-vous? 
    Par quoi vous laissez vous attirer, emporter, y compris ces lectures dont vous ne parlerez jamais parce que trop difficiles ou trop intimes, jamais terminées......

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    Allez crachez le morceau et dites moi tout.

     

     

  • Au bonheur des fautes - Muriel Gilbert

    « Clément Marot a ramené deux choses d’Italie : la vérole et l’accord du participe passé...Je pense que c’est le deuxième qui a fait le plus de ravages ! »

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    Vous aimez l’aquagym ? non, aïe ... Alors vous aimez l’orthographe ? NON, alors là je ne peux plus rien pour vous étant donné que voilà un livre qui rassemble aquagym et orthographe.

    J’avais déjà profité ainsi  de la Poésie du gérondif qui m’avait beaucoup amusé et bien j’ai récidivé avec le livre de Muriel Gilbert, correctrice au journal Le Monde qui confesse ses penchants de dompteuse de mots.

     

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    Le vocabulaire je n’ai pas trop de problème mais la grammaire, là, je bute parfois et je m’évertue à réciter tout haut devant mon écran la règle en question surtout que mes doigts sur le clavier sont plus rapides que mon cerveau parfois.

    Muriel Gilbert fait la chasse non seulement aux fautes d’orthographe mais aussi aux tournures fautives, aux pléonasmes, à l’utilisation de prolixe à la place de prolifique, aux fautes de ponctuation, à l’orthographe des noms propres etc. (vous remarquerez que je n’ai pas mis trois petits points après etc, merci Muriel Gilbert grâce à vous je me ridiculiserai un peu moins) 

     

    Un livre drôle dans lequel elle nous retrace son parcours professionnel avec un millier d’anecdotes, tenez par exemple : comment écrivez-vous b....... aux corneilles ? là je dois le dire je me suis plantée. lamentablement.

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    enfin je n'en suis pas là ...quand même !


    Vous irez sans doute vérifier la liaison fautive d’Eddy Mitchell dans une de ses chansons que bien entendu vous n’aviez jamais remarquée. Remarqué ou remarquée ? vous saurez tout tout tout sur l’accord du participe passé. Ses règles occupent à peu près 25 pages donc tout le monde est pardonné par avance en cas d’erreur et Muriel Gilbert nous avoue que parfois il arrive aux correcteurs de modifier une phrase lorsque l’équipe du cassetin (quésaco ?) n’arrive pas à se mettre d’accord.
    Je vous laisse découvrir une sombre histoire d’orignal qui m’a fait beaucoup rire. 
     

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    Dur mais passionnant métier. Mais attention, car emporté par l’intérêt d’un article, le correcteur ne doit pas être lecteur. Dans ce cas là son attention se porte sur le fond et hop il peut laisser passer LA faute qui lui vaudra les foudres du public. Ceci dit vous verrez que les hommes politiques et autres énarques ne sont pas à l’abri de se ridiculiser dans un texte de l’Elysée donné à la presse ! 

    Vous trouverez en fin de livre une bibliographie complète, il existe même un Petit livre des liaisons qui n'a hélas rien de coquin.

     

    Amis des mots, des bonnes histoires et de l’aquagym, ajoutez ce livre à votre bibliothèque.

     

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    Le livre : Au bonheur des fautes - Muriel Gilbert - Editions La librairie Vuibert

     

  • La bibliothèque Universelle et Magie du livre - Hermann Hesse

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    Après ma lecture de l’Ornière j’ai eu envie de rouvrir les deux livres de Hermann Hesse qui m’accompagnent depuis bien des années maintenant. Lorsque j’ai allégé ma bibliothèque ils ont fait partie des livres mis immédiatement de côté comme indispensables et heureuse chose ces deux livres sont toujours disponibles chez l’éditeur.

     

    La Bibliothèque Universelle

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    Ce livre est un recueil de textes de longueur très variable, de quelques lignes à plusieurs pages. C’est un tour d’horizon des lectures d’Hermann Hesse et dieu sait que l’écrivain était un lecteur extrêmement éclectique.

    Il fut certainement parmi les premiers à s’intéresser aux littératures asiatiques et Confucius est en bonne place à côté de Bouddha mais aussi des textes sacrés ou de l’épopée de Gilgamesh.

    On découvre un auteur féru de contes et légendes mais bien sûr les pages les plus nombreuses sont pour la littérature allemandes et j’ai découvert là lors de ma première lecture bien des auteurs vers lesquels je suis revenue plus tard : Keller, Stifter, Schiller qu’à cette époque je ne connaissais que de nom. 

    Goethe trône en majesté au milieu de ce livre et de longues pages lui sont consacrées. 

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    Mais c’est toute l’Europe qu’Hermann Hesse fait défiler par ordre chronologique, de Plutarque à Gide en passant par Casanova, Voltaire ou Defoe.

    Bien sûr il a ses préférences et ses à priori mais j’aime qu’un auteur prenne parti, qu’il ose dire qu’une oeuvre révérée ne l’enchante pas du tout et au contraire que tel livre n’a pas la place qu’il mérite selon lui.

    C’est grâce à ce livre que j’ai lu Nathan le sage, Henri le vert de Gottfried Keller. Il se réjouit des traductions de Stendhal dont « une partie de l’oeuvre restera immortelle »  Il aime Dumas « quel plaisir de lire ce que raconte cet homme incroyable plein de santé, de joie de vivre et de confiance en soi (...) ce gaillard n’est pas seulement un tableur et un joyeux farceur, mais aussi un remarquable écrivain. »

    De Victor Hugo il retient l’Homme qui rit que je me propose de lire bientôt.

    De Balzac il dit que ce qu’il trouve remarquable c’est que « l’on peut le lire de plusieurs manières différentes. On peut en effet, ce qui est impossible chez la plupart des grands auteurs, le lire à chacun des stades de la vie, que l’on soit un jeune homme ou chargé d’années. »

    Je trouve magnifique qu’il se soit passionné pour la littérature jusqu’à la fin de sa vie et que sa Bibliothèque universelle se soit enrichie des écrivains qui n’avaient pas encore atteint la notoriété : Kafka dont il fut l'un des découvreurs, Gide, Wells, Proust ou Thomas Woolf ou JD Salinger.

    Bien entendu il consacre de longues pages à Dostoievski qu’il aimait énormément mais qui nous dit-il « garde toujours son halo de mystère lorsque nous l’abordons dans nos moments de désarroi ou de recueillement. »

    Un tour du monde littéraire que l’on a plaisir à entamer et à refaire au gré des saisons, des années, des envies.

     

     

    Magie du livre 

     

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    C’est à la fois le lecteur et l’écrivain qui prend la plume ici, quelques articles un peu convenus : discours, préface à une édition , mais surtout l’expression de la passion d’Hermann Hesse pour la poésie, la littérature et l’écriture bien sûr.

    Les différents articles sont tous intéressants, certains égratignent, d’autres expriment une certaine colère, la sincérité de l’auteur est toujours là jusque dans ses partis pris et ses exagérations.

    On a des études du style littéraire, sur l’art du récit, Hesse par en guerre contre les classifications «  A quoi me sert de savoir si un tel ou un tel est un symboliste, un naturaliste ? »

     

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    La place de la littérature et de la poésie allemandes est grande et beaucoup de noms inconnus apparaissent, certains sont oubliés mais d’autres à découvrir et c’est tout le sel de ces chapitres là.

     Ce qui ressort de façon absolue c’est l’exigence de qualité, à bas les lectures faiblardes et trop faciles, il est pour laisser tomber un texte qui ne se révèle pas de qualité ! pas de quartier à bas la qualité médiocre. 

    Pour lui lire c’est lire plusieurs fois « la lecture unique, obligatoire ou seulement curieuse, n’apporte jamais de véritable plaisir. » 

    l’auteur a eu une éducation très puritaine et très rigide et cela se sent dans ses jugements littéraires qui sont parfois un rien figés mais le plus souvent ses articles sont enthousiasmant, c’est un aristocrate de la lecture.

    Il investigue tout : la façon d’acheter, de classer, de conserver les livres, c’est un lecteur toujours à l’affut d’un trésor inconnu. Un article est consacrer aux traductions, aux lectures de vacances et à la lecture au lit.

    Le chapitre central c’est celui de sa bibliothèque idéale qui reprend ses livres favoris, c’est là que son éclectisme éclate vraiment, quel extraordinaire lecteur et quelle fraicheur dans les propos de ce vieux monsieur. Ses articles sont parfois un peu polémiques mais que serait la passion sans un peu de mauvaise foi. 

    Hermann Hesse romancier, critique et passeur, je vous propose dans un prochain billet de retrouver le promeneur.

     

    Les Livres

    La bibliothèque universelle - Hermann Hesse - Traduit par Jacques Duvernet - Editions José Corti 1995

    Magie du livre - Hermann Hesse - Traduit par François Mathieu et Britta Rupp - Editions José Corti 1994

     

  • Je relis, tu relis il relit

    J’allais répondre à vos commentaires quand tout à coup je me suis dit qu’il y avait mieux à faire. J’ai décidé d’aider Laure Murat dans son enquête et voilà le résultat.

    Vous verrez je mets souvent mon grain de sel mais bon c’est mon blog après tout !!!

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    A tout seigneur ....j’ai d’abord lorgné vers Keisha qui dit
    « j’ai toujours une relecture de proust en route, Montaigne devrait y passer, je veux lire Joyce 
    Je note que comme moi elle veut lire et non relire Joyce, ouf ça me rassure je ne suis pas la seule.

     

    mabibli.JPGAsphodèle croit comme moi aux livres indispensables  dans lesquels  
    « je replonge régulièrement sans me lasser. Parce que l'on sait avec ceux-là, qu'il y aura un second "éblouissement" peut-être même plus intense que le premier »
    nous avoue-t-elle vrai qui si parfois la déception est au bout de la relecture c’est loin d’être le cas le plus souvent.

    La Preuve Luocine qui dit avoir relu quatre ou cinq fois les Frères Karamazov ou Le Rouge et le noir, ah ah c’est aussi à mon programme mais je ne battrai pas son record.

    mabibli.JPGAifelle, elle, est lucide
    « Personne ne va se vanter de relire la série des Angélique »
    car vrai que la plupart du temps quand quelqu’un dit relire c’est une oeuvre importante, sérieuse, comme dirait Italo Calvino : un classique, sauf que j’ai l’impression que pour nous tous et toutes il y a des livres doudou, consolateurs, pansement, anti-douleur sans danger , voici ce que dit Rubigane
    « Relire pour moi est infiniment rassurant, comme un doudou, ou un fauteuil au coin du feu en hiver ; un retour au temps passé » Et je dénonce ici Athalie qui avoue « Et relire Angélique, ma foi, j'en rêve ... »

     

    Une question d’âge la relecture ? Aifelle dit
    « Il y a un certain nombre de livres que j'aimerais reprendre avec un âge nettement plus mûr »
    Je partage un peu cela car certaines de mes relectures sont le fait de mon âge, on n’a pas lu 4 fois la Recherche à 20 ans mais à 65 (inutile de le noter ça) là cela devient tout à fait possible.

    mabibli.JPGMiriam est pragmatique et nous dit que l’on peut
    « relire un livre dont on a oublié le titre, le reprendre en bibliothèque et se rendre compte qu'on l'a déjà lu! ou le lire à propos d'un Evénement, un voyage et le reprendre pour une autre occasion (même quand ce n'est pas du tout un chef d'oeuvre) »  
    J’approuve et à ce moment là je vais plutôt chercher en bibliothèque un peu comme un étudiant va se documenter.

    « C’est pour cela qu'on se constitue une bibliothèque, qu'on achète et qu'on garde des livres »
    Nous dit Tania, « c’est le premier critère retenu pour écarter un titre (celui-là, je ne le relirai pas). »
    Oui mille fois oui mais parfois on a l’âme un peu trop généreuse, j’ai élagué ma bibliothèque sur ce critère là. Il vient un temps où l’on a envie de s’alléger un rien et pas seulement faute de place mais plutôt pour faire place nette.

    mabibli.JPGAh j’ai trouvé une âme soeur (euh il n’y a pas qu’elle) en Pastelle 
    « Moi je relis des "pécadilles", quand ça ne va pas trop fort et que je veux être sûre de passer un bon moment qui m'évadera et/ou me fera sourire »
    On n’est pas tout à fait hors norme lorsque l’on aime relire un bon vieux Cronin ( si ça m’arrive une fois par an ) ou Les Quatre filles du bon docteur et même enchainer avec le DVD, attention hein le vrai celui avec E Taylor !! Faut pas plaisanter avec ces choses là.

    Je me sens en pays de connaissance chez Bonheur du jour qui trie en se demandant « les relirai-je ? Si oui, dans les cartons du déménagement. Si non, dans les cartons pour le vide-grenier, la médiathèque, Emmaüs,... Bon, il m'en reste pas mal... » Je confirme même après ça il en reste pas mal. 

    mabibli.JPGAprès il y a les extra-terrestres qui ne relisent pas ou presque pas, hé je suis certaine que ce sont des jeunesses !! 
    Sandrine qui dit
    « je ne relis pas ou très rarement. J'ai tellement envie de découvrir un nombre incalculable de livres que relire me prendrait trop de temps sur ces découvertes. »
    Elle est quand même prudente « peut-être plus tard... » quand je vous dis que c’est une jeunette...pour les vieux de la vieille le plus tard c’est maintenant hélas.

    Il y a les contemplatifs comme Kathel
    « dans ma bibliothèque j'aime à contempler ceux que je pourrai relire... un jour ! » les sélectifs comme Athalie qui relit Mauriac

    Laure Murat parle des relectures étudiantes, des relectures de travail, intéressantes mais obligées alors que
    « le bonheur de relire pour le plaisir » ça c’est le must nous dit Pascale

     

    mabibli.JPGQue relisez-vous ?  

    Proust pour Keisha, mais aussi Giono pour Pascale, Dostoïevski pour Luocine,  là je me sens en pays de connaissance mais on peut faire tout autre chose en matière de relecture, comme notre ami Christian qui dit
    « je rachète les vieilles BD de mon enfance, les Buck Danny, Gil Jourdan, et autres Lucky Luke. Pour le premier, je revois cinquante ans après des cases que je n'ai pas oubliées ! Des détails anecdotiques de l"histoire sont restés dans mon esprit. Une façon de replonger dans mes dix douze ans quand je relisais inlassablement les mêmes histoires en mangeant la crème glacée du jour à un franc. cinquante... »

    Il y a les torturés comme Plume d'anges qui relit plutôt les livres qui l’ont déçu « En revanche quand j'essaie de relire des ouvrages qui ne m'ont pas spécialement intéressée, je peux faire de merveilleuses découvertes... » là je trouve que c’est carrément du masochisme. Je ne suis pas aussi courageuse.

    mabibli.JPGNadejda range sa bibliothèque et pour elle c’est l’occasion de relire avec bonheur des livres un peu oubliés et qui remontent à la surface et finissent par occuper tout l’espace  
    « Ma dernière relecture est le beau livre de François Augiéras "Domme ou l'essai d'occupation". Je relis aussi souvent des livres de Sylvie Germain ou Christian Bobin et j'y découvre à chaque fois du nouveau, de même avec Tolstoï etc... »

     

    mabibli.JPGIl y a les drastiques comme Luocine qui s’est allégée au gré de ses déménagements
    «  Je prends le critère relecture pour garder un livre ma bibliothèque celle-ci fond à vue d’œil. Et j'en suis bien triste , car pour moi un livre n’existe que s'il est ancré dans ma mémoire et pas s'il est bien rangé sur ma bibliothèque. » 
    J’ai pour ma part déménagé environ une quinzaine de fois et j’ai cru chaque fois m’alléger en donnant des livres  mais ce n’est jamais suffisant pour endiguer les nouveaux venus. 

    mabibli.JPGJe sais qu’il y a des lecteurs qui n’ajoute un nouveau livre qu’à la condition d’en enlever un, encore un truc qui peut faire rester des nuits entières à se torturer.
    Il y a les accidentées de la relecture comme Athalie 
    « Exception pour Mauriac depuis quelque temps, et je me suis aperçue qu'en réalité, je ne l'avais jamais vraiment lu. Trop jeune pour le comprendre vraiment, je pense. Du coup, je me pris Thérèse en pleine tête ! »

     

    Mille excuses pour ceux et celles qui mettront des commentaires plus tard, je m’arrête là et je vais de ce pas créer une nouvelle catégorie à ce blog comme Keisha en a aussi l’intention : Relectures