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Bribes et brindilles - Page 16

  • bribes sibériennes

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    Vitus Bering

    « Jamais un marin n'avait autant marché que lui. Des côtes danoises du Jutland à la péninsule du Kamtchatka, il devait unir la terre et l'eau sur une même carte du monde. Il arpenta les steppes et les forêts de la Tartane, franchit ses monts et ses vallées, descendit ses rivières. Il atteignit la pointe nord de l'Extrême-Orient, traversa la partie septentrionale de l'océan Pacifique et vit la Grande Montagne sur les rivages de l'Amérique. » 

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    « Lorsque la croûte des marais se durcissait, la saison devenait propice à la chasse aux renards, aux zibelines et autres martres.(…) Les chevaux broutaient l’herbe rase. Ils prenaient leur dessert dans les taillis de joncs, en mordant les fleurs dont ils respiraient le parfum

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    « La saison changea d’un coup. L’hiver tomba sur l’été comme un lourd manteau de froid. La neige glacée leur causa d’indicibles souffrances, le vent rentrait sous la peau.
    La Sibérie était une terre paradoxale »

     

    Le livre : Errances - Olivier Remaud - Editions Paulsen

     

  • Bribes de Nobel

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    J’écris parce que j’en ai envie. 
     

    J’écris pour que des livres comme les miens soient écrits et que je les lise. 
    J’écris parce que je suis très fâché contre vous tous, contre tout le monde. 
    J’écris parce qu’il me plaît de rester enfermé dans une chambre, à longueur de journée. 

    J’écris parce que je ne peux supporter la réalité qu’en la modifiant. 
    J’écris pour que le monde entier sache quel genre de vie nous avons vécu, nous vivons, moi, les autres, nous tous, à Istanbul, en Turquie. 

    J’écris parce que j’aime l’odeur du papier et de l’encre. 
    J’écris parce que je crois par-dessus tout à la littérature, à l’art du roman. J’écris parce que c’est une habitude et une passion. 

    J’écris parce que j’ai peur d’être oublié. 

    J’écris pour être seul… 

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    J’écris parce que je crois comme un enfant à l’immortalité des bibliothèques et à la place qu’y tiendront mes livres. 
    J’écris parce que la vie, le monde, tout est incroyablement beau et étonnant. 
    J’écris parce qu’il est plaisant de traduire en mot toute cette beauté et la richesse de la vie. 
    J ‘écris non pas pour raconter des histoires, mais pour construire des histoires. 
    J’écris pour échapper au sentiment de ne pouvoir atteindre un lieu où l’on aspire, comme dans les rêves. 
    J’écris parce que je n’arrive pas à être heureux, quoi que je fasse. 

    J’écris pour être heureux.

     

    Orhan Pamuk  Discours du Nobel 

  • Brindilles du pays des ours

    « Le grand ours s’arrêta à dix mètres de moi. 
    Il montra les dents en grognant et coucha les oreilles. Entre ses épaules, les poils de sa bosse étaient hérissés. Nous nous fixâmes l’un l’autre pendant des secondes qui me parurent des heures »

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    « Le grizzly redressa les oreilles et regarda sur le côté. Reculant un peu, je tournai la tête vers les arbres. 
    Je sentis quelque chose passer entre nous. L’ours se détourna lentement, avec élégance et dignité, puis, d’un pas cadencé, il s’enfonça dans le bois à l’autre bout de la clairière, j’avais le souffle court et le visage cramoisi. Je sentais que je venais d’être touché par quelque chose de très puissant et de très mystérieux. »

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    « Ce versant de montagne est un endroit tout à fait particulier pour moi, un lieu d’où émane un certain pouvoir, il en est de même de certaines autres vallées de cette région et du nord du Montana, où les grizzlys errent encore. Je reviens sur ces lieux chaque année afin de suivre les ours à la trace et de tenir le journal de ma vie. »

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    Le livre : Mes années grizzly - Editions Gallmeister

  • Promenade de poète

    « Je m’étais attablé à l’auberge des Trois Sapins, muet comme un marchand taiseux qui pense et fait ses comptes, puis je me levai et sortis pour retrouver la route, dans le serein, où le charme magique du soir m’accueillit par son obscurité. 

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    L’auberge est doucement adossée à la colline boisée au-dessus de laquelle, à ce moment, brillait, superbe, la demi-lune. C’était indiciblement beau sur cette route de village. Le peu de clarté s’estompait, mais persistait, étendant, suspendant çà et là un léger halo. 

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    Mais les étoiles apparaissaient déjà, entre de gros nuages tièdes, au ciel de plus en plus sombre. L’obscurité installait plus largement son règne. Les gens étaient si joliment indistincts et, dans l’ombre, s’éloignaient d’un pas si joliment doux et ouaté. Quelqu’un me dit un amical bonsoir. C’était une jeune fille. »

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    Le livre : Petits textes poétiques - Robert Walser - Traduction Nicole Taubes - Editions Gallimard

  • bribes de forêt

    Où sont les animaux disparus ?

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    « Lors d’une randonnée moyenne de quinze kilomètres, on devrait donc en apercevoir plusieurs centaines. Naturellement, il n’en est rien. La seule raison à cela, c’est la chasse. Comme les chasseurs (seulement en Allemagne, on compte 350 000 licences) sont toujours aux aguets, nos animaux sauvages vivent constamment dans la terreur et adaptent à merveille leur comportement à l’homme. 

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    Bien qu’ils doivent manger tout au long de la journée pour pouvoir digérer une quantité suffisante de végétaux, les chevreuils et les cerfs, par exemple, ne sortent des bois et des fourrés que de nuit, car ils ont fait l’expérience amère d’être pris pour cibles jusqu’au coucher du soleil. 

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    Les tirs ne s’interrompant que quand il fait nuit noire, ce n’est qu’alors que les animaux peuvent aller paître tranquillement dans les prairies. Durant la journée, ils se réfugient dans les zones boisées où ils ne peuvent être repérés, et où les affres de la faim les poussent à se nourrir des bourgeons et des feuilles, et parfois même de l’ écorce des feuillus »

     

    Le livre : L’horloge de la nature - Peter Wohlleben - Editions Macro

  • Bribes Gionesques

    Exercice d'admiration

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    « Giono a volé le feu sacré, affronté le monde et dénoncé ses crimes, porté en pleine gloire ses passions saintes ou funestes, sordides ou magnifiques, rappelé que rien n’est donné, que tout est à conquérir, et que sans caractère il n’est point de conquête. Seules les âmes fortes ont droit au respect et au pardon. Et, parfois, à notre compassion. » 

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    « Nous l’écoutons comme s’il était là, à notre côté, le soir au coin du feu, le jour en marchant dans la forêt, la nuit en rêvant. Sa voix monte du fond des âges, raconte l’histoire trouble et magnifique des hommes en lutte contre leurs vices et leur mortel destin. »

    Le Livre : Lettres de château - Michel Déon - Editions Gallimard