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Bribes et brindilles - Page 2

  • Bribes et conseils aux réfractaires de Proust

    Elles sont trois à s’être lancées depuis quelques semaines: Myriam, Keisha et Claudialucia

    Vous hésitez ? Je vous conseille ce livre réjouissant pour vous mettre en jambes.

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    Conseils aux réfractaires

    « À force d’être décortiquée par de savants proustologues caparaçonnés de diplômes universitaires, À la recherche du temps perdu a fini par apparaître à beaucoup comme un monument de culture mortifiante et d’ennui obligatoire, qu'il faut attaquer au piolet par la face Nord et gravir pas à pas dans la douleur, comme un chemin de croix, pour accéder enfin à l’ivresse des sommets et à la rédemption littéraire. »

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    Salon des Verdurin

    « Prenez la liberté de butiner au gré de vos envies : vous n'êtes pas obligés de commencer par le premier chapitre.
    Un seul mot d’ordre : « Amusez-vous »

     « Une phrase vous rebute par sa longueur ? Rien de plus normal. Ne vous découragez pas, ne vous crispez pas sur votre appréhension. Revenez-y sans porter de jugement négatif ni sur vous – « Je suis nul, je n'y arriverai jamais… » – ni sur l’auteur – « Son style est illisible… ». Laissez-vous porter par les mots : plus l’eau est profonde, mieux le nageur flotte. »

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    « Vous ne regretterez pas cet effort, car vous allez pénétrer dans une inoubliable galerie de portraits.
    Vous verrez l’inénarrable Mme Verdurin sangloter d’amabilité et déguster son croissant, Françoise s’activer à ses fourneaux comme Michel-Ange dans son atelier, Charlus s’extasier sur la Mèche de Morel. »

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    « Vous ferez la connaissance de la belle, futile et cruelle Oriane de Guermantes, avec sa langue bien pendue et son cœur sec, de la maladive tante Léonie, tapie dans l’ombre de sa chambre de province comme une araignée au centre de sa toile, de la vieille marquise de Cambremer, revêtue de tous les ornements de son sacerdoce mondain – et de tant d’autres… »

    « Je vous envie… »

    Le Livre : Proust pour rire – Laure Hillerin – Éditions Flammarion

     

  • Bribes de marche

    L’amour de la marche

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    J’ai toujours aimé marcher. Cela remonte à l’enfance et à l’été de mes onze ans. Mes parents m’avaient inscrite en colonie de vacances. Pour la première fois, j’allais découvrir les contreforts des Alpes.

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     Ce fut une expérience fondatrice où j’ai découvert le bivouac et la marche dans les montagnes à vaches. La fatigue, l’endurance aussi, la lenteur : poser un pied après l’autre. Avant je ne savais pas me déplacer autrement qu’en courant et, là, j’ai appris à ralentir et à respirer en silence, à mesurer mon effort. Apprendre à boire lentement quand on a très soif est une chose étonnante. Je ne l’ai jamais oublié. Tout s’est joué, cet été-là, sur les chemins d’altitude, dans l’itinérance et le passage des vallées, à travers les pâturages fleuris, les chemins creux tapissés de fraises sauvages et de prêles : ces petits bambous verts des temps préhistoriques.

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    Le bonheur, c’était l’aventure à hauteur d’enfant, l’eau fraîche des fontaines qui dévalait et tintait comme les cloches des troupeaux, le grand air et la liberté des bivouacs loin du cadre familial, les soirées allongées près du feu à guetter les étoiles filantes ou encore à l’abri des tentes à écouter la pluie et le grondement des orages.

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    Le livre : Marcher en plein ciel -Gwenaëlle Abolivier – Éditions Le Mot et le Reste

  • Bribes de marche pour philosophes

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    « La marche est un début de chute, l’amorce d’une chute, qui est d’abord provoquée, puis aussitôt empêchée, puis recommencée et réempêchée… indéfiniment. Mettre un pied devant l’autre, c’est se faire presque tomber, se rattraper, se refaire tomber à peine, se rerattraper, sans cesse. Le mouvement est produit par cette amorce de chute constamment entretenue et arrêtée. Nous le savons, intuitivement. Nous n’y pensons presque jamais, bien que nous marchions tous les jours, pour la plupart d’entre nous. »

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    « Humains, nous sommes des « êtres marchants ». La marche peut définir l’humain tout autant que la parole et la pensée. Il est le seul, de tous les vivants, à se déplacer ainsi. C’est pourquoi il me semble qu’on ne peut se contenter de juxtaposer ces définitions de l’humain : être marchant, être parlant, être doué de raison. Il faut en explorer les liens, en examiner l’éventuelle unité. Car se redresser pour marcher fut apparemment, pour notre espèce, le geste qui a permis de parler et de penser. Quand l’humain a commencé à marcher, il a commencé aussi à parler et à penser. »

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    « En ce sens, nos pensées marchent. Quand elles sont mises à l’épreuve – et la philosophie constitue au plus haut point cet exercice – leur manière de fuir en avant ressemble de très près au mouvement de contrariété interne, provoquée et surmontée, qui se tient au cœur de la marche. Marche et philosophie se trouvent sans doute dans un mouvement semblable de chutes et redressements permanents. »

    Le livre : Comment marchent les philosophes – Roger-Pol Droit – Editions Paulsen

  • Mes livres et moi

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    Mes livres

     

    « Je ne les corne pas

    Je ne les annote pas

    Je ne les retourne pas

    Je ne les jette pas

    Je ne les prête pas volontiers

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    Je les respire

    Je les accumule

    Je les chéris

    Je les empile

    Je les lis

    Je les relis

    Je n’arrive pas à les lire

    Je ne les termine pas

    Je les range

    Je les oublie

    Je les perds

    Je les cherche

    Je les rachète

    Je les retrouve

    Je les rachète en double

    Je les rachète en triple

    Je les emporte avec moi

    Je les transporte

    Je les oublie

    Je les redécouvre

    Je m’aperçois qu’en fait je les avais déjà lus

    J’y glisse des marque-pages, souvenirs de moment de lecture

    Je note au crayon sur la page de garde, le lieu et la date de leur acquisition.»

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    Le livre : Dehors, la tempête – Clémentine Mélois – Éditions Grasset

  • Bribes Moliéresques

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    « Même raté, un chef-d’œuvre reste un chef-d’œuvre.
    Il y a donc deux sortes de chefs-d’œuvre : le chef-d’œuvre réussi et le chef-d’œuvre raté. Il y a aussi, bien sûr, une troisième sorte d’œuvres : celles, les plus nombreuses, qui ne sont pas des chefs-d’œuvre ! Molière a tâté des trois.

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    Il a signé douze chefs-d’œuvre réussis : Le Misanthrope, L’École des femmes, Les Femmes savantes, Le Bourgeois gentilhomme, L’Avare, Tartuffe, Le Malade imaginaire, Dom Juan, George Dandin, L’Impromptu de Versailles, Les Fourberies de Scapin, Les Précieuses ridicules.

     

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    Il s’est aussi commis dans des chefs-d’œuvre ratés : La Critique de l’École des femmes, Psyché, Monsieur de Pourceaugnac, L’Étourdi, Le Médecin malgré lui, Les Fâcheux. Ratés parce que inachevés. Il aurait pu en tirer davantage »

    Le livre : Dictionnaire amoureux de Molière – Francis Huster - Éditions Plon

  • Bribes de neige pour ceux qui la regrettent

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    « Par ici, la neige se fait rare.
    Je ne me lasse pas d’attendre son retour.
    Et lorsqu’elle survient, ne fût-ce que durant quelques heures, juste le temps de virevolter un peu, sans prendre la peine de s’établir, de couvrir et d’enchanter le paysage, réduite au vol d’une poignée de flocons, c’est comme si un temps d’enfance m’était rendu pendant l’exacte durée de sa chute, et avec lui une espèce de tendre chaleur enveloppant la saison froide et ses vieux os
    . »

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    « Écoutez, je vous prie ! Tendez l’oreille. Il se pourrait qu’en essayant de percevoir le silence de la neige vous entendiez ce bruit de source que fait l’amour dans votre cœur »

    Le livre : Le Jardin sous la neige – Jean-Michel Maulpoix- Éditions Mercure de France