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Bribes et brindilles - Page 2

  • Bribes flaubertiennes

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    Croisset

    « Voilà un lieu dont le nom ne serait connu de personne s’il n’avait constitué trente-cinq années durant le nid du maître.

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    Contrairement à l’expression inventée post mortem par un cuistre, Gustave ne fut jamais l’ermite de Croisset car il partait souvent en villégiature, en voyage, et, à partir des années 1850, il passa chaque hiver plusieurs mois à Paris »

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    Croisset Le Gueuloir

    « Quand les Prussiens envahirent Croisset en novembre 1870, Gustave s’enfuit à Rouen avec sa mère, non sans avoir auparavant enfoui dans le jardin des manuscrits et des lettres qu’il déterra intacts à son retour. Pendant son absence, quarante soldats prussiens s’entassèrent dans la maison. Quand après leur départ il réintégra les lieux, il fut surpris qu’ils n’eussent pas dérangé l’ordre du cabinet ni de la maison tout entière »

    Le Livre : Dictionnaire amoureux de Flaubert – Régis Jauffret- Éditions Plon

  • bribes de soleil couchant bribes de soleil levant

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    Coucher de soleil sur la Canche à Etaples. Eugène Boudin

     

    Gloire des ports dans le soleil couchant..

    « Mélancolie tragique des rades au crépuscule, quand le globe de feu et de sang, pareil au destin que rien n’arrête, rapide glisse vers le lit des vagues vertes, et descend.
    Gloire et deuil somptueux des jetées envahies par l’ombre, et des phares lointains qui s’allument, à l’heure muette où tout frissonne de quelque songe.. »

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    Claude Monet-Impression soleil levant-Musée Marmottan

    « Celui qui est né dans les villes puissantes, où la mer clapote doucement contre les quais, tandis qu’au loin on l’entend qui gronde, et bat les blocs ; celui qui a ouvert les yeux dans les maisons qui font face au port, où les grands bateaux dorment, pour une nuit à l’ancre, et sentent déjà l’odeur de houille du départ (…) celui-là, jamais, ne voit venir le soir sans rêve ; et, pour lui, à tous les flots des hommes et des choses se mêlent, en murmurant, les ondes de la brume et les vagues de la mer »

    Le Livre : Ports et rivages anthologie – André Suarès - Gallimard

  • Bribes et conseils aux réfractaires de Proust

    Elles sont trois à s’être lancées depuis quelques semaines: Myriam, Keisha et Claudialucia

    Vous hésitez ? Je vous conseille ce livre réjouissant pour vous mettre en jambes.

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    Conseils aux réfractaires

    « À force d’être décortiquée par de savants proustologues caparaçonnés de diplômes universitaires, À la recherche du temps perdu a fini par apparaître à beaucoup comme un monument de culture mortifiante et d’ennui obligatoire, qu'il faut attaquer au piolet par la face Nord et gravir pas à pas dans la douleur, comme un chemin de croix, pour accéder enfin à l’ivresse des sommets et à la rédemption littéraire. »

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    Salon des Verdurin

    « Prenez la liberté de butiner au gré de vos envies : vous n'êtes pas obligés de commencer par le premier chapitre.
    Un seul mot d’ordre : « Amusez-vous »

     « Une phrase vous rebute par sa longueur ? Rien de plus normal. Ne vous découragez pas, ne vous crispez pas sur votre appréhension. Revenez-y sans porter de jugement négatif ni sur vous – « Je suis nul, je n'y arriverai jamais… » – ni sur l’auteur – « Son style est illisible… ». Laissez-vous porter par les mots : plus l’eau est profonde, mieux le nageur flotte. »

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    « Vous ne regretterez pas cet effort, car vous allez pénétrer dans une inoubliable galerie de portraits.
    Vous verrez l’inénarrable Mme Verdurin sangloter d’amabilité et déguster son croissant, Françoise s’activer à ses fourneaux comme Michel-Ange dans son atelier, Charlus s’extasier sur la Mèche de Morel. »

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    « Vous ferez la connaissance de la belle, futile et cruelle Oriane de Guermantes, avec sa langue bien pendue et son cœur sec, de la maladive tante Léonie, tapie dans l’ombre de sa chambre de province comme une araignée au centre de sa toile, de la vieille marquise de Cambremer, revêtue de tous les ornements de son sacerdoce mondain – et de tant d’autres… »

    « Je vous envie… »

    Le Livre : Proust pour rire – Laure Hillerin – Éditions Flammarion

     

  • Bribes de marche

    L’amour de la marche

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    J’ai toujours aimé marcher. Cela remonte à l’enfance et à l’été de mes onze ans. Mes parents m’avaient inscrite en colonie de vacances. Pour la première fois, j’allais découvrir les contreforts des Alpes.

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     Ce fut une expérience fondatrice où j’ai découvert le bivouac et la marche dans les montagnes à vaches. La fatigue, l’endurance aussi, la lenteur : poser un pied après l’autre. Avant je ne savais pas me déplacer autrement qu’en courant et, là, j’ai appris à ralentir et à respirer en silence, à mesurer mon effort. Apprendre à boire lentement quand on a très soif est une chose étonnante. Je ne l’ai jamais oublié. Tout s’est joué, cet été-là, sur les chemins d’altitude, dans l’itinérance et le passage des vallées, à travers les pâturages fleuris, les chemins creux tapissés de fraises sauvages et de prêles : ces petits bambous verts des temps préhistoriques.

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    Le bonheur, c’était l’aventure à hauteur d’enfant, l’eau fraîche des fontaines qui dévalait et tintait comme les cloches des troupeaux, le grand air et la liberté des bivouacs loin du cadre familial, les soirées allongées près du feu à guetter les étoiles filantes ou encore à l’abri des tentes à écouter la pluie et le grondement des orages.

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    Le livre : Marcher en plein ciel -Gwenaëlle Abolivier – Éditions Le Mot et le Reste

  • Bribes de marche pour philosophes

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    « La marche est un début de chute, l’amorce d’une chute, qui est d’abord provoquée, puis aussitôt empêchée, puis recommencée et réempêchée… indéfiniment. Mettre un pied devant l’autre, c’est se faire presque tomber, se rattraper, se refaire tomber à peine, se rerattraper, sans cesse. Le mouvement est produit par cette amorce de chute constamment entretenue et arrêtée. Nous le savons, intuitivement. Nous n’y pensons presque jamais, bien que nous marchions tous les jours, pour la plupart d’entre nous. »

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    « Humains, nous sommes des « êtres marchants ». La marche peut définir l’humain tout autant que la parole et la pensée. Il est le seul, de tous les vivants, à se déplacer ainsi. C’est pourquoi il me semble qu’on ne peut se contenter de juxtaposer ces définitions de l’humain : être marchant, être parlant, être doué de raison. Il faut en explorer les liens, en examiner l’éventuelle unité. Car se redresser pour marcher fut apparemment, pour notre espèce, le geste qui a permis de parler et de penser. Quand l’humain a commencé à marcher, il a commencé aussi à parler et à penser. »

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    « En ce sens, nos pensées marchent. Quand elles sont mises à l’épreuve – et la philosophie constitue au plus haut point cet exercice – leur manière de fuir en avant ressemble de très près au mouvement de contrariété interne, provoquée et surmontée, qui se tient au cœur de la marche. Marche et philosophie se trouvent sans doute dans un mouvement semblable de chutes et redressements permanents. »

    Le livre : Comment marchent les philosophes – Roger-Pol Droit – Editions Paulsen

  • Mes livres et moi

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    Mes livres

     

    « Je ne les corne pas

    Je ne les annote pas

    Je ne les retourne pas

    Je ne les jette pas

    Je ne les prête pas volontiers

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    Je les respire

    Je les accumule

    Je les chéris

    Je les empile

    Je les lis

    Je les relis

    Je n’arrive pas à les lire

    Je ne les termine pas

    Je les range

    Je les oublie

    Je les perds

    Je les cherche

    Je les rachète

    Je les retrouve

    Je les rachète en double

    Je les rachète en triple

    Je les emporte avec moi

    Je les transporte

    Je les oublie

    Je les redécouvre

    Je m’aperçois qu’en fait je les avais déjà lus

    J’y glisse des marque-pages, souvenirs de moment de lecture

    Je note au crayon sur la page de garde, le lieu et la date de leur acquisition.»

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    Le livre : Dehors, la tempête – Clémentine Mélois – Éditions Grasset