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  • Inventaire d'une maison de campagne - Piero Calamendrei

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    L’âge venant un homme parcourt tous les lieux de son enfance. Au travers des paysages de la campagne Toscane on découvre avec lui les prairies en fleurs, les sous-bois cachette de champignons, les chants d’oiseaux. 

    Partons donc pour les été bénis de l’enfance et de l’adolescence dans les collines de Toscane, Montepulciano, Montauto vont abriter ses premières expériences de ramasseur de champignons, sa découverte d’une campagne sous le soleil. 

    «  le jardin était le monde entier » les promenades sous les pins sont pour lui 

     

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     « la première rencontre consciente avec le monde végétal, le commencement de cette intimité amoureuse avec les arbres et les herbes qui me donne aujourd’hui encore, quand je me promène dans une pinède, l’impression de franchir après une longue absence le seuil de ma maison. »

    C’était le temps des cueillettes et Piero Calamandrei est un fameux ramasseur de champignons. Le grand-père est magistrat, il met de côté tout ce qu’il trouve, étiquettes, bouteilles, clés, paradis pour l’enfant.

    et donne des leçons  à l'enfant

     

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    « Le bureau de mon grand-père fut mon premier banc d’écolier. » Puis c’est la récolte du miel et le temps des moissons, le temps des concerts de cigales, le temps des fêtes et des processions.  

    Hommes et femmes sont au travail, Don Prospero l’embaumeur, l’oncle Domenico «  le compagnon de jeux le plus sûr et le plus docile », et madame Assunta qui vend des fruits exotiques, un monde excitant pour un enfant de la ville.

     

    Banal ? non pas lorsque l’on sait que l’homme qui écrit est en même temps un anti-fasciste convaincu et un des pères de la Constitution italienne.

    Revenant sur les traces de son enfance il sait marier avec simplicité la douceur et la mélancolie qui s’attachent aux souvenirs avec l’oeil de l’homme mature.

    Les petits récits sont pleins de détails amusants, savants, et tellement vrai que « le bonheur premier d’un monde magique » s’ouvre à nouveau pour nous.

    C’est un livre bienfaisant que cet inventaire. 

    Ce livre Piero Calamandrei l’a écrit en premier lieu pour ses amis et je crois que c’est ainsi qu’il faut le lire.

     

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    Le livre : L’inventaire d’une maison de campagne - Piero Calamandrei - Traduction de Christophe Carraud - Editions de la Revue Conférence

  • Avanti !

     

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    Avanti

    Prenons le chemin de l'Italie pour deux livres très différents un roman et des souvenirs d'enfance et deux auteurs qui manient la plume à la perfection.

     

  • Pas pleurer - Lydie Salvayre

    Hasard du calendrier de lecture, je venais d'enregistrer mon billet sur le livre de Lydie Salvayre quand le Prix Goncourt a été annoncé, je suis heureuse de voir récompenser un très bon roman. 

     

     

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    J’ai déjà beaucoup lu sur la guerre civile espagnole, depuis toujours c’est un sujet qui m’a passionné je dois cet intérêt au roman de Michel del Castillo Tanguy dont la lecture très tôt m’a marquée. 

     

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    Barcelone 1936

     

    Terrible guerre civile, exil forcé des républicains, les années sous la dictature, je connais cela mais j’ai choisi d’y retourner grâce au roman de Lydie Salvayre, fille d’émigrés, qui nous raconte son histoire ou plutôt celle que sa mère lui a raconté mille et mille fois avec son accent et son parler si particulier. 

    « J'ai le sentiment que l'heure est venue pour moi de tirer de l'ombre ces événements d'Espagne que j'avais relégués dans un coin de ma tête pour mieux me dérober sans doute aux questionnements qu'ils risquaient de lever »

    C’est donc l’histoire de Montse une belle fille de quinze ans qui dans une Espagne qui vit sous le goupillon va se mettre à croire, comme Josep son frère, aux lendemains qui chantent. 

    C’est l’âge de l’amour fou, de tous les rêves et Montse se retrouve à Barcelone en pleine guerre civile. Liberté, ivresse de tous les espoirs, le retour à la réalité sera d’autant plus difficile. Un mariage un rien obligatoire, la fuite vers la France, vers l’exil.

     

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    C’est en parallèle que Lydie Salvayre nous emporte à MajorqueGeorges Bernanos réside en juillet 1936, c’est un catholique plus que bon teint, donc de façon naturelle on l’attend du côté de Franco, mais non le catholique en lui est révulsé par la répression barbare, la violence aveugle des phalangistes et surtout la complicité de l’Eglise. Il ne nie pas ni n’approuve bien sûr les exactions des républicains car il y en a mais sa foi est mise à mal. Il est atteint profondément lui l’homme dont le fils s’est engagé dans la Phalange, il va déverser sa colère et sa révolte dans un livre Les Grands Cimetières sous la lune, qui lui vaudra de voir sa tête mise à prix par le Génral Franco !!

     

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    Cette alternance des voix de Montse et de l’écrivain amplifie le dégoût que l’on éprouve devant tant de haine, le récit dans une langue bien à elle de Montse apporte un peu de légèreté et de rires écoutez là : 

     

    « Il faut que tu sais, ma chérie, qu’en une seule semaine j’avais aumenté mon patrimoine des mots » ou encore Et moi qui était une noix blanche, pourquoi tu te ris ?, moi qui ne connaissais rien à rien, moi qui n’étais jamais entrée dans le café de Bendición par interdiction paterne.  Je suis devenue en une semaine une anarquiste de choc prête à abandonner ma famille sans le moindre remordiment et à piétiner sans pitié le corazón de mi mamá » 

     

    Lydie Salvayre à l’image de sa mère fait un récit chargé d’émotion « L'été radieux de ma mère, l'année lugubre de Bernanos: deux scènes d'une même histoire » l’évocation de cette mère aimante dont la mémoire s’envole sauf sauf pour les événement de cet été là. 

    Ce tissage des deux voix est très réussi, la colère de l’un, la joie de l’autre avant l’épreuve font de ce livre une réussite

     

    Sur ce blog retrouver le sujet ici et  

     

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    Le livre : Pas pleurer - Lydie Salvayre - Editions du Seuil

  • Will le Magnifique - Stephen Greenblatt


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    Bon vous allez dire, ça y est, elle recommence ! Ben oui j’ai déjà fait ici un billet sur une biographie de Shakespeare mais que voulez-vous quand on aime ...

    Ce qui m’a convaincu c’est l’auteur, j’ai tellement aimé son Quattrocento que j’ai acheté ce livre presque les yeux fermés.

     

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     à l'écran 

    On le sait les traces de Shakespeare sont peu nombreuses, pas de lettres, pas de journaux intimes, des années sans signe aucun.

    Ce que l’on sait de lui, en dehors de ses pièces, on le doit aux registres de naissances, de mariage, aux registres des propriétés, des impôts.

    Mais heureusement on a l’auteur qui est comme le dit Henry James

    « le caractère humain le plus magnifiquement doué de tous les temps. »

     

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    Sur les blogs  Allez voir un peu ici 

    C’est ce que nous révèle cette biographie. L’auteur ne promet pas de révélations extraordinaires car dit-il

    « il y a d'énormes lacunes dans les connaissances qui font de toute étude biographique de Shakespeare un exercice de spéculation

    Il a étudié bien des sources pour tenter de comprendre les influences, les événements, qui nous disent aujourd’hui «  Comment Shakespeare est devenu Shakespeare »

    Il nous fait entendre la voix de Shakespeare au travers d’anecdotes multiples et sait rendre parfaitement cette « soif des mots » qui tenaille le fils d’un gantier.

     

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    Ainsi le penchant supposé pour la bouteille de son père qui rend Falstaff si vivant, le procès fait au médecin juif de la reine qui inspire sans doute en partie Le Marchand de Venise. Les tourments engendrés  par les dettes contractées par ses personnages comme ils le furent chez son père.

    A chaque période de la vie de Will le magnifique, Greenblatt juxtapose les événements historiques du moment, la littérature de l’époque et les passages de ses pièces et nous montre ainsi où et comment Shakespeare a puisé son inspiration.

    On y voit un Shakespeare effrayé devant le mariage et certain que l’amour ne dure pas toujours. 

    On y voit un Londres bouillonnant, une époque où les individus sont hantés par la peur d’être considérés comme papistes, la peur de la peste le fléau récurent. 

    On trépigne un peu devant l’aventure fabuleuse que fut celle du Globe avec ses amitiés et ses rivalités. On croise bien sûr Marlowe l'ami et rival.

     

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    L’art de Shakespeare pour utiliser le monologue qui permet d’entrer dans l’intime d’un personnage. La création des Sonnets, les querelles qui parfois font naître des personnages de théâtre, la période dernière où vont éclosent  Othello, Le Roi Lear, La Tempête....en un temps très court. Génie créateur que l’on retrouve par exemple chez Dostoïevski et les années miraculeuses de ses grands romans.

     

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    Ce que j’ai le plus apprécié c’est le travail littéraire sur les oeuvres. Comme je ne les connais qu’assez mal j’ai emprunté une série de DVD, Greenblatt se révèle là un passeur formidable, ses analyses sont fouillées sans jamais ennuyer, on lit des tirades que l’on replace dans un ensemble, on s’amuse de voir comment Shakespeare parodiait parfois d’autres pièces, bref une fois lancé on ne s’arrête pas, après les DVD j’ai emprunté les volumes de la collection Bouquins pour combler mes manques et j’ai ainsi vécu au temps de shakespeare pendant deux semaines. 

     

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    La prose de Stephen Greenblatt est d’un belle clarté, élégante, précise. L’ouvrage est riche, c’est en même temps une belle ouverture sur l’époque élisabéthaine ce qui en fait bien plus qu’une biographie.

     

    Si vous êtes tenté allez lire les billets chez Claudialucia sur les pièces qu’elle a vu ou lu, c’est une adepte de Will.

     

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    Le Livre : Will le magnifique - Stephen Greenblatt - Traduit par Marie-Anne de Béru -  Editions Flammarion

  • Billets gratuits

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    Voilà j'ai pris pour vous quelques billets de théâtre 

    Vous êtes prêts ? 

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    Le rideau se lève dès demain