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  • Bribes de Mario Rigoni Stern

    L'automne de Mario Rigoni Stern

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    Aube © des âmes et tes yeux

    «  C’est la période où la forêt est magique, par ses silences, ses aubes brumeuses, ses couleurs qui s’estompent en une multitudes de tons vert-brun-jaune que relève par moments une lumière mystérieuse dans le sous-bois pré-hivernal.

    Parfois, on s’arrête pour écouter la clochette, puis le trottinement du chien d’un chasseur solitaire qui passe, s’ éloigne, et disparaît dans la forêt.»

     

    « Les feuilles des érables d’altitude se sont mises à luire comme de l’ambre, et la brise du matin les détache des arbres, et les pose sur le sol. Les sorbiers aux baies rouges, brillantes, attirent  irrésistiblement les grives litornes et les grives draines ; les petits coqs de bruyère  se rassemblent au soleil dans les clairières entre les pins mughos, mais quand le temps se mettra à la neige, ils ne tarderont pas à chercher refuge dans les trous à l’abri du vent.

    Les prés autour des hameaux et les pâturages se sont parés des dernières fleurs : les colchiques de l’automne bleus et violets. »

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    Le Livre : Les Saisons - Mario Rigoni Stern - Traduction Marie Hélène Angélini - Editions La Fosse aux ours

  • Jérusalem - Simon Sebag Montefiore


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    Après m’être immergée dans les textes et analyses des érudits il était temps de prendre un peu de champ et de partir sur les lieux même des religions du Livre.

    Je garde un souvenir très fort du livre qui le premier m’a emporté en Israël et en Palestine : Ô Jérusalem de Lapierre et Collins que j’ai lu dans les années 70. 

     

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    on continue de fouiller 

    Il faut dire que j’en avais gros sur le coeur à l’époque parce qu’après avoir passé des jours à faire des petits boulots pour financer un voyage en Israël et un séjour en Kibboutz, vlan la Guerre des six jours était venue anéantir mon rêve. Alors le livre arrivait comme une consolation. 

     

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     Bonaparte devant le Sphinx - Jean-Léon Jérôme

     

    Le paysage a bien changé depuis mais pas vraiment l’histoire et je me suis donc plongée avec délices dans la biographie de Jérusalem par l’historien Simon S Montefiore.

    Un pavé je vous l’accorde mais qui se lit sans problème. 

    On remonte loin dans le temps, pas moins qu’au temps du roi David, sur la période de Pilate rien à dire et rien de neuf pour moi par rapport à mes lectures.

    Je suis comme miriam j’ai été beaucoup plus intéressée par ce que l’on sait moins de Jérusalem, la période des croisés et des croisades, celle de Saladin et de Richard Coeur de Lion. 

    Chateaubriand à Jérusalem ça je connaissais et Lamartine aussi. Je passe sur toutes les controverses qui ne me passionnent pas mais franchement un lieu qui a vu défiler : Le roi David, Alexandre de grand, le trio romain de César, Cléopâtre et Antoine, Jésus, Saladin, Godefroid de Bouillon, Bonaparte, Flaubert et Lawrence d’Arabie et pour aujourd’hui (enfin presque) Ben Gourion, Golda Meir et Arafat sans oublier bien sûr Anouar el Sadate

     

    Bigre il faut avoir le souffle bien accroché pour arriver au bout de l’histoire après avoir pataugé dans les massacres, les bains de sang, les trahisons et autres joyeusetés. 

    J’ai pris plaisir à cette lecture et les dernières pages sont des portes vers l’avenir pour éviter le découragement et le pessimisme. Bref un bon livre 

     

    L’avis de Miriam 

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    Le livre : Jérusalem - Simon Sebag Montefiore - Editions Le Livre de Poche 

  • Trilogie à partir de Corpus Christi - Gérard Mordillat et Jérôme Prieur

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    Après la lecture du Royaume d’E Carrère j’ai visionné la série Corpus Christi, passionnante même si l’ensemble est un peu long et austère.

    Mais j’ai du mal à mémoriser un documentaire j’ai besoin d’un support écrit pour bien comprendre aussi je me suis lancée dans la lecture de la série papier des auteurs Jérôme Prieur et Gérard Mordillat.

     

    Les trois livres recoupent la série TV et balayent les premiers temps  du Christianisme, le moment où il se détache du Judaïsme puis le temps de sa propagation. Il décrit les principaux personnages de Jésus à Paul, les différentes recensions de la cruxifiction ou de la résurrection. Puis la christianisation de l’Empire Romain.

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    Empire romain au Ier siècle

     

    Leurs écrits sont fondés sur les interviews qu’ils ont fait pour la série télé, la riche bibliographie de leurs interlocuteurs,  les recoupements, les analyses, les comparaisons entre les différents point de vue des ces érudits et aboutissent à ces trois livres.

    On n’entend pas la voix des historiens ou théologues dans les livres, les deux journaliste ont fait une compilation adroite, les nuances sont certainement moins bien rendues que dans les films mais la trame est beaucoup plus facile à suivre (du moins à mon goût), on finit ainsi par entrevoir un brin de vérité possible. Miette après miette le portrait des protagonistes se dessine, le tableau de la société du moment se fait jour. 

     

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    Georges de la Tour Saint Jérôme lisant

    Les livres ont un défaut c’est que l’on n’y sent moins voire pas du tout par moment les différentes opinions, les tâtonnements qui conduisent à tel ou tel point de vue et il semble (je n’ai pas encore lu le dernier volume ) qu’ils transforment un peu la fin en un pamphlet, irrités qu’ils ont été par le décalage entre le message et la réalité de l’Eglise. 

    Les deux premiers volumes permettent déjà de dire que le travail est tout à fait intéressant et vient largement enrichir la lecture d’E Carrère qui manifestement s'en ait largement inspiré,  c’est ce que j’en attendais.

    Le reproche fait ici ou là sur le fait qu’ils ne sont pas spécialistes ne m’a pas paru pertinent car ils ne se drapent jamais dans la toge protectrice de l’érudit mais plutôt dans celle plus simple de l’honnête homme 

    Les deux journalistes sont semble t-il des incroyants et leur entreprise qu’elle soit littéraire ou documentaire fut assez audacieuse.

    J’ai lu sur internet des commentaires proches de l’insulte comme d’habitude dès que l’on parle de religion.

     

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    Quo Vadis de Mervyn Leroy

     

     

    Je suis tout à fait heureuse d’avoir trouver ces trois livres d’occasion, ils vont aller rejoindre mon rayon biblique. 

     

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    Les livres :  Jésus sans Jésus - Jésus après Jésus - Jésus contre Jésus - Jérôme Prieur et Gérard Mordillat - Editions Points Seuil

  • Le Royaume - Emmanuel Carrère

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    Bien sûr Bernard Pivot et Pierre Assouline n’ont pas aimé, bien sûr je n’aime pas du tout l’auteur, bien sûr l’homme m’agace avec son ego surdimensionné, qu’est-ce que ce serait s’il ne penchait pas un peu du côté du bouddhisme !  Il abuse de la métaphore et de l’analogie avec parfois le plus parfait mauvais goût, il aime choquer, agacer, il est drôle et trivial à la fois, oui MAIS....

     

    J’ai lu d’une traite et avec grand intérêt le livre d’Emmanuel Carrère. Dans un genre totalement différent il s’apparente au livre Vies de Job (pardon Monsieur Assouline je sais que vous, vous ne l’aimez pas du tout) pour donner envie au lecteur de s’interroger sur une religion en régression en Europe mais se portant bien sur d’autres continents. Il démarre fort d’emblée quand il nous dit que c’est assez étonnant que

    « des gens normaux, intelligents, puissent croire à un truc aussi insensé que la religion chrétienne, un truc exactement du même genre que la mythologie grecque ou les contes de fées ».

     

     

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    Jésus est assimilé à un révolutionnaire venant ficher le bazar ce que les juifs et les romains tolèrent très mal.

    J’ai souri au portrait bien peu flatteur de Paul une sorte de fou furieux qui

    « avait une sale gueule, un corps robuste et disgracieux, qui était bâti à chaux et à sable mais qui était en même temps tourmenté par la maladie »

     il était fanatique et intransigeant, Luc à côté c’est la crème des hommes, un peu faible, « un amateur d’anecdotes »

     

    Paul malgré tout à réussi un tour de force, il

    « a fait triompher sa cause d’une manière spectaculaire. Deux mille ans plus tard, on en est encore là. C’est en soi stupéfiant. Cette stupeur est un des motifs sur lequel s’est construit mon livre »

     

    J’ai ri à bien des comparaisons : Néron et Poutine, la Troïka des apôtres Jacques Pierre et Jean, ou la comparaison entre les dissensions de l’Eglise naissante et celles des membres du politburo ! D’autres sont outrées mais que voulez-vous c’est Carrère.

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    Ce livre est un bon guide pour faire retour vers les premiers temps du christianisme, E Carrère est un bon vulgarisateur, il sait être clair, bienveillant envers les croyants, normal me direz-vous pour quelqu’un qui fut un fervent catho pendant quelques années. Il le fait en écrivain car

    « Je ne suis ni un exégète ni un bibliste ni un helléniste, mais j’ai fait en sorte que le lecteur dispose d’une information historique fiable et synthétique » nous dit-il.

     

    Manifestement il a beaucoup lu, beaucoup travaillé pour ce livre, Ernest Renan l’auteur de la très controversée (à l’époque) Vie de Jésus, a été une des ses principales sources en lui rappelant que l’écrivain se doit de présenter

    « comme certain ce qui est certain, comme probable ce qui est probable, comme possible ce qui est possible »

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     Rogier van der Weyden

    Saint-Luc peignant le portrait de la Vierge 

     

    J’ai fait avec intérêt ce voyage sur les traces de Paul et de Luc dans le Moyen-Orient romain au temps de Tibère, de l’incendie de Rome, voyage qui donne envie d’aller lire ailleurs.

    Livre singulier qui m’a, malgré ses excès, captivée et passionnée et surtout m’a guidé de ricochet en ricochet vers le passionnant Corpus Christi de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, vers l’histoire du Christianisme de Renan.

    Il est possible que les ayant lu je trouve Carrère moins bon...on verra

     

    Je vais lui faire une place dans ma bibliothèque à côté de Renan et Pierre Assouline on verra si la cohabitation se passe bien.

     

    L'avis de Cathe 

      

    Le Livre : Le Royaume - Emmanuel Carrère - Editions P.O.L 2014

  • Parcours mystique


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    Bon je ne sais pas si je tiendrai les délais mais je vais essayer de vous asséner un peu de spiritualité en trois chroniques

    Pour un des livres je pense que vous avez déjà deviné mais les autres ......

    je vous laisse avec les personnages de la série d'Arte que je trouve très réussie.

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  • L'enfant des marges - Franck Pavloff

    Je dédicace ce livre à Colo bien entendu 

     

    Que faire lorsque l’on reçoit un appel à l’aide alors que l’on a choisi de renoncer, de se retirer loin du monde au fin fond des Cévennes un pays de pierres et de révoltes. 

    Ioan a parcouru le monde, à l’affût derrière son objectif et puis un jour où la vie s’est faite vraiment trop dure il a renoncé. Aujourd’hui il relèvent les murets de ce pays pour ne plus penser au mal intérieur qui le dévore, un peu pour se punir aussi.

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    Quand sa belle-fille lance un SOS pour retrouver Valentin, Ioan part à la recherche de ce petit-fils dans une ville qu’il connait mais qu’il évite depuis bien des années pour ne pas être confronter à ses souvenirs. 

     

    Un classique que ce type de récit, oui mais c’est sans compter sur le talent de Franck Pavloff. Il manie les souvenirs avec finesse, il dissèque les fibres des douleurs, il fait naitre sous sa plume des groupes qui ont choisi la protestation dans la ville de Gaudi, des jeunes et des moins jeunes, bien loin de la carte postale il nous introduit dans des quartiers marginaux, des squats, auprès des révoltés et des paumés. 

     

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    Loin des cartes postales 

    L’oeil de photographe de Ioan restitue une ville où l’histoire franquiste n’est jamais bien loin. Petit à petit le héros va se réaproprier un passé occulté et se défaire de son ancienne peau comme une mue.

    J’ai aimé les personnages rencontrés, hommes et femmes qui vont l’aider dans son voyage de réconciliation.

     

    J’ai fait lire et j’ai offert tellement de fois Matin Brun que je ne pouvais qu’être tentée par ce roman.

    Il n’est pas exceptionnel mais c’est un roman optimiste, pétri d’idéal et cela fait du bien. Et puis un auteur qui vous enjoint pratiquement de mettre Nick Cave en fond sonore que voulez-vous je craque.

     

    Et puis ce fut l'occasion de faire connaissance avec une poétesse magnifique Maria Mercè Marçal

     

    Je monterai la tristesse au grenier
    avec le parapluie cassé, la poupée borgne,
    le cahier périmé, la vieille tarlatane.
    Je descendrai les marches dans la robe de joie
    qu'auront tissée des araignées toquées.
    Il y aura de l'amour émietté au fond des poches.

     

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    Le livre : L’enfant des marges - Franck Pavloff - Editions Albin Michel