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Poésie - Page 17

  • L'Eglantine aux poings

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    pour répondre à l'invitation de Claudialucia et Aifelle je vous propose Anna Akhmatova qui pratiqua l'insurrection poétique et un brin de Luc Bérimont puisque c'est son anniversaire

     

    A présent j'ai compris. Inutiles, les mots,

    Les branches sous la neige, si légères...

    L'oiseleur à déployé ses filets
    Sur les rives du fleuves

     

     

                        &&&&&&&&&&&&

     

     

        Tessons

     

    Comme une bête morte;

    Vous me hisserez sur un crochet sanglant,

    Pour que riant, incrédules,

    Les étrangers fassent cercle

    Puis écrivent dans leurs dignes gazettes

    Que s’est éteint mon grand talent, 

    Que d’un poète entre tous les poètes

     

    La treizième heure vient de sonner.

                         Anna Akhmatova

     

     

     

     

    La nuit d’aube

    Une rose a percé la pierre de la neige

    Une rose a percé la pierre de l’hiver

    Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges

    Une rose a percé la pierre de la neige

    Une rose a tremblé sur la paille, à l’auberge

    L’ange au gantelet noir roule sous les sapins

    Une rose a tremblé, plus frileuse qu’un cierge

    La neige lacérait le ciel ultramontain.

    Édifice du temps un enfant vous renverse

    Une rose, une lampe une larme au matin.

    Il suffit d’un baiser qui réchauffe la neige

    Et notre rose à nous brûle déjà ta main.

                    Luc Bérimont

     
     

     

    Les livres :

    D'autres astres, plus loin, épars - Poètes européens choisis par Philippe Jaccottet - Editions La Dogana

    C'était hier et c'est demain - Luc Bérimont - Editions Seghers

     

  • Les Petites heures - Joël Vernet

    Après la poésie des électrons voici ma façon de fêter ici le Printemps des poètes.

     

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    J’ai choisi de la poésie en prose avec des textes de Joël Vernet qui centre son recueil sur son pays et sa maison natale.

    C’est un peu le retour aux sources du voyageur, longtemps Joël Vernet a parcouru la planète avec une prédilection pour les pays chauds. 

    Le retour vers la terre de son enfance est un long et lent vagabondage plein de bonheur et de nostalgie pour une campagne qu’il aime, pour des lieux qui lui sont chers tous emplis de solitude, de froid mais aussi habités par une lumière vive.

    Une maison natale aujourd’hui peuplée de fantômes où sont encore enfouis la tristesse de l’écrivain éprouvée à la mort de son père et les rêves qui ont empli ses journées de gardien de troupeau.

     

    On regarde avec lui vivre ce coin de terre et l’on est sous le charme, celui de l’enfance, celui de cette Margeride déserte et silencieuse et vivant encore au rythme des saisons. 

     

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    « Le froid, c'est la lumière de l'enfance, son phare, son étoile, ses mystères. »

     

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    « Le cerisier, très fier, ne bronche pas. De ma vie c’est le premier arbre que j’ai planté et il pousse à tout va dans un jardin que je pourrais enfouir au fin fond de ma poche et emporter avec moi à travers la planète. »

     

    « Les fleurs poussent sous la terre avant de nous montrer leurs têtes ébouriffées. Des naissances s’annoncent et les crêtes des montagnes s’inclinent. »

     

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    « Le soir, sur la table de la cuisine, nous apprenions la grammaire tous en choeur et écoutions en même temps l’éclat des châtaignes dans la poêle et la voix de Mère reprenant un poème du vieil Hugo dont l’école trop brève ne lui avait laissé qu’un vague souvenir »

     

     

    Le livre : Les Petites heures - Joël Vernet - Editions Lettres Vives 

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    Quelqu'un qui en parle mieux que moi : la pierre et le sel

     

    L’auteur

    Né en 1954, a parcouru le monde : le Sahara, l’Afrique largement, le pays Dogon mais aussi l’Inde et Cuba
    Il a vécu en Syrie et ses livres se font l’écho de ses voyages.

  • L'appel du Causse - William S Merwin et Michael Taylor


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    Un livre attachant, riche, double, un livre qui parle de la terre de France avec un petit accent américain.

    Le nom de William S Merwin ne vous est sans doute pas connu, c’est pourtant un poète américain reconnu. 

    En 1950 il parcourt la France et a un coup de foudre total pour une région : le Quercy. Et nous allons, grâce à William Merwin, arpenter ces terres arides, admirer les jeux de lumière, faire connaissance avec les habitants bourrus qui semblent au poète n’avoir pas vraiment changé depuis l’épique des troubadours

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    Le poète part en quête d’un havre, d’un lieu de vie et il le trouve à Lacam. Il va au fil du temps transformer une ruine en une maison qui s’intègre parfaitement dans le paysage, premier habitant du hameau à n’être pas né là !!

    Dans les années qui suivent il va y faire de nombreux séjours,le lieu, la nature, les paysages vont lui inspirer des poèmes et des textes en prose que l’on découvre dans ce livre.

     

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    Le Hameau de Lacam  © Autour du puits 

    « Mes jours solitaires dans cet endroit silencieux représentent un point culminant dans ma vie, un trésor éternel, une source à laquelle je reviens sans cesse.»  

     

    A la manière de Stevenson il a arpenté les chemins, les collines, les prés de la région et son amour est resté intact. Son ami Michael Taylor, qui l’a rencontré à la faveur d’une interview, est amoureux lui aussi de ce Causse magnifique et donne une très belle introduction aux textes de Merwin. 

    C’est un plaisir de lire la prose de Merwin, il a étudié le vieux français pour pouvoir lire Villon et c’est un passionné de la langue d’Oc des troubadours.

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    © Autour du puits

    « Ce sont ce monde ancien, cette culture et ce paysage qui ont saisi mon imagination. Un lieu d’une ancienneté incommensurable avec un profond silence sous-jacent. »

     

    Les amoureux de la région l’on peut être déjà rencontré.

    Ecoutez son ami Michael Taylor qui en parle très bien.

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    La Maison de William Merwin © Autour du puits 

    « tout y est pour qui aime vivre les saisons, arpenter les sentiers, contempler les paysages immaculés, cueillir les champignons ou cultiver son jardin. Bien sûr, c’est un peu nostalgique: Merwin vit la disparition de la vieille paysannerie et les débuts d’une autre époque, peut-être moins poétique. Mais nous savons que l’auteur revient chaque année passer quelques mois dans sa vieille maison. Qui sait si vous ne l’apercevrez pas un jour, au détour d’une promenade, derrière les murs en pierres sèches » 

     

    Un grand merci à Aloïs qui m'a permis d'illustrer ce billet de photos superbes prises sur les lieux mêmes

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    Le livre : L’appel du Causse - William S Merwin et Michael Taylor - Editions Fanlac

     

    Les auteurs

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    Michael Taylor  et William S Merwin

     

  • Bribes de poésie alsacienne

    Bribes de poésie alsacienne

     

    Le sous-bois est recouvert d’herbes et d’anémones

    et les bouleaux portent tous une couronne

    vert pâle faite de jeunes feuilles scintillantes.

    Réveillés par les cloches, les merisiers

    ont revêtu des aubes de communiantes

    pour éparpiller leur floraison 

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    Ah ! comme alors tout est simple dans ta vie :

    ici un chemin en lisière des bois, là un prunellier

    avec ses petites baies bleues, un pierre pas loin, 

    des papillons qui survolent les trèfles

    et sur l’eau des fossés de petites feuilles qui dérivent 

    comme s’en vont tes soucis et tes maux terrestres.

     

     

    Il neige

    Penché par-dessus les montagnes et les vergers

    le soir avec ses troupeaux de nuages

    se prosterne

    et c’est comme s’il dispensait la paix

    sur la terre.

     

     

    L’auteur : Alsacien qui fit le choix d’écrire dans son dialecte, imperméable à la comédie sociale et qui n’avait d’autre joie que de courir les forêts et les prés. Son frère maire de Guebwiller fut décalré « juste parmi les nations ». Il appartint à une génération qui vit deux guerres mondiales et il changea de nationalité. 

     

     

    Le livre : Par les fossés et par les haies - Emile Storck - Editions Arfuyen

  • Bribes d'Anne Périer

     

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    Le Grenadier

     

    Lorsque dans la pénombre du feuillage

    Il allume ses fleurs écarlates

    Le temps retient son souffle

     

     

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                                  © Chrystale17

     

     

    Le Tamaris

     

    Léger léger

    Sur le front de la mer

    Comme pour en chasser 

    D’un doigt tendre les rides

     

     

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    L’if

     

    Gardien d’éternité

    Il rend grâce aux martinets

    Qui chaque soir dans l’air tremblant

    Cousent le ciel à la terre

     

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    Le livre : La voie nomade - Anne Perrier - Editions l’Escampette

  • Bribes d'Hubert Voignier

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    Aussi je m’en vais par les routes pluvieuses ou ensoleillées d’avril, bordées d’orties vivaces et d’ombelles géantes, dont les petites grappes de fleurs blanches gravitent comme dans galaxies dans l’espace poudreux des talus et des fossés, à la recherche de ces champs d’herbe haute rehaussés de fleurs — faisant ressurgir en moi le souvenir d’enfance de vertes prairies constellées de narcisses au parfum amer sur le plateau d’Hauteville. 

     

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    © ivredelivres

     

    Aller à la découverte des hautes herbes, au détour des paysages repeints aux couleurs de la reverdie annuelle, est un bonheur comparable à celui de se lever tôt pour constater que le soleil règne en maitre absolu sur la campagne, avant que ses rayons ne frappant de plein fouet les yeux du promeneur matinal, à peine éveillé, ne le jettent , l’esprit à moitié sonné, sur le carreau éblouissant des routes.....

     

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    Le livre : Les Hautes herbes - Hubert Voignier - Cheyne Editeur