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Poésie - Page 21

  • Supervielle

     

    Quand nul ne la regarde
    la mer n’est plus la mer,
    Elle est ce que nous sommes
    Lorsque nul ne nous voit ....

    Jules Supervielle

     

    goyavier.jpg" Lui qui avait à sa disposition au moins deux continents, de l’Uruguay à la France, au moins un océan tout entier, l’Atlantique, des oiseaux fabuleux et l’arbre à goyaves, et les étendues superbes de la pampa, on le vit peu à peu jeter par-dessus bord l’exotisme, la couleur locale, la fantaisie volontaire, et se contenter de la moindre chose : être un homme vulnérable qui sent son coeur battre."
    " Dans le ton de Supervielle il y a cet instinct de l’inusité ou de l’imprévu qui donne à ses poèmes une grâce incomparable"

     

    Retrouvez Supervielle et l'Uruguay
    Le Livre
    : La Conversation des poètes - Claude Roy - Editions Gallimard


  • Pour une amie

    Aujourd’hui je n’ai pas envie de parler de livre mais plutôt d’envoyer un message. Un billet destiné à une amie, de celle que l’on dit virtuelle et pourtant avant tout une amie.
    Je lui dédie ces petits bouts de poésie pour lui tenir compagnie  et lui insuffler courage et patience.


    Que vienne la moisson
    Que tombent les fruits mûrs
    Sous les arbres profonds
    Le temps saute le mur
    Rassemble les saisons
    Sonne la trompette royale
    J’écoute au loin la houle des vallons
    Les grands troupeaux qui vont
    s’abreuver aux étoiles

    Anne Perrier - La Voie nomade

    corot1.jpg
    Le Moulin Drocourt sur la sensée, Jean Baptiste Camille Corot.


    La sagesse a des doigts de lavande, elle parfume les armoires,
    Elle cueille au jardin les fruits et préfère les fruits aux fleurs,
    Elle ne coupe pas les fleurs et ne les met pas dans des vases

    La sagesse a des des yeux de chat, car elle voit mieux dans le noir,
    son sommeil est épris du monde et l’univers est sa maison,
    la sagesse chérit les blés et sait le prix de la patience

    La sagesse a des mains de fier courage et tout révèle sa tendresse,
    elle est la fille du silex, servante et maîtresse à la fois.
    La sagesse avance masquée, sachant qu’un dieu parle en nos songes.

    Jean-Yves Masson - Neuvains du sommeil et de la sagesse

     

    insectes_100626_146.jpg
    Merveille prise ici

    Une lampe sous un abat-jour, un store qui ondule,
    Le tic-tac lointain d’une horloge à un autre étage:
    Entrent en scène - pourvus d’ailes, d’antennes et de piquants-
    Un faucheux, un papillon de nuit et un scarabée
    Cependant que sur ma page se tient, oisive
    Une mouche ensommeillée qui se frotte les pattes...

    Ainsi nous nous rencontrons tous les cinq
    Dans cet endroit tranquille
    En ce point du temps, en ce point de l’espace,
    Mes hôtes barbouillent la ligne que je viens d’écrire,
    Ou se heurtent à la lampe et tombent sur le dos
    « Les plus humbles créatures de Dieu! » me dis-je en rêvassant.
    Pourquoi donc ?
    Eux connaissent des secrets de la Terre que moi, je ne connais pas.

    Thomas Hardy - Cent poèmes

     

     

    De courts bonheurs pour terminer

  • Du ciel dans l'eau - Maurice Carême

    du ciel dans l'eau.gifDu ciel dans l’eau - Maurice Carême - Editions l’âge d’homme (2010)
    Je ne peux pas m’empêcher de vous dire le nom de la collection dans laquelle parait ce livre : La Petite Belgique. Du coup me voilà tapotant sur google car Maurice Carême belge ? celui dont mes cahiers d’écolière étaient pleins ? et toc j’ai eu confirmation, « Maurice Carême est né le 12 mai 1899 à Wavre, d'un père peintre en bâtiment et d'une mère épicière » mais poète de langue française, ah bon !
    C’est en souvenir de tous les poèmes appris par coeur que j’ai acheté ce petit recueil, de très bons souvenirs, j’en sais encore plusieurs par coeur mais je n’avais pas compris à l’époque que Carême est le poète du temps qui passe, des heures qui s’écoulent, des saisons qui s’égrènent

    Un petit florilège pour vous emporter au pays des souvenirs

     

    normal_georges-de-la-tour-le-tricheur.JPG
    Je joue avec ma vie
    Ma vie joue avec moi.
    Je sais qui gagnera,
    Mais toujours je l’oublie

     


    pommes.gif

     

    Suis-je fais pour être un homme ?
    Je commence à en douter
    J’ai un naturel de pomme
    Qui se nourrit de clarté

     



    Il y a encore mille vers chauds, porteurs d’espoir,  de " déluges d’étoiles"
    Des vers qui disent la couleur du ciel "Le ciel était bleu à crier - Un ciel à se croire éternel"

    Des poèmes qui parlent des menuisiers qui rêvent d’être mariniers, des guêpes énervées et d'un poète qui regarde par la fenêtre "lorsque les choses deviennent roses" et que " les lis sont éteints "

    Une poésie pour retrouver son émerveillement d’enfant vous avez bien une petite place pour elle sur vos rayons

    Quelques poèmes de Maurice Carême ICI

    Pour rester un peu du côté de la Belgique retrouvez Le journal d'un petit belge et élargir vers la Flandre   le blog de la littérature des Flandres et de Hollande

  • Hommage à Philippe Jaccottet

    combatinegal.gifLe Combat inégal - Philippe Jaccottet - Editions La Dogana
    Le 13 mai 2010 Philippe Jaccottet a reçu le Grand Prix Schiller, ce prix qui vient couronné l’oeuvre du poète a été l’occasion de l’édition d’un livre hommage.
    Symbole du travail de traducteur de Jaccottet le livre est composé de trois hommages rendus dans les trois langues : Italien, Allemand et Français (Traductions en vis à vis) par ses traducteurs.

    « Lorsque voici quinze ans j’ouvris pour la première fois un livre de Philippe Jaccottet (...) quelqu’un n’y décrivait guère autre chose que des tâches de lumière sur des sommets montagneux, des fleurs sur la terre, des pierres dans l’eau, et je me sentais léger et neuf et libre et comblé comme rarement je l’avais été. »
    Et il ajoute
    « Depuis je ne cesse de revenir aux passages que je préfère, pareil à un collectionneur de pierres précieuses qui revient à ses joyaux favoris. »

    En réponse à ces éloges Philippe Jaccottet dit de la poésie

    « Rilke, Rimbaud, Mallarmé, Ramuz, Claudel, bientôt Hölderlin, cette révélation que la poésie pouvait être non pas même la quête, mais plus simplement l’accueil de certains signes, venus du dehors, par surprise, mais reçus au plus profond de soi, comme les flèches de l’amour ; signes précieux entre tous, dès lors qu’ils semblaient donner à notre monde, et à notre vie dans ce monde, contre tout espoir, une espèce de sens... »

    Jaccottet_B.jpg

    Philippe Jaccottet, Grignan (Photo: Yvonne Böhler)

    Mon premier livre de Philippe Jaccottet remonte à 1987 et je me suis retrouvée dans les propos admiratifs tenus dans ce livre. C’est une invitation à aller lire la Promenade sous les arbres ou Ce peu de bruit, je vous souhaite d’y éprouver autant de plaisir et d’émotion que j’ai pu en ressentir

    Ce petit livre est accompagné d’un CD où Philippe Jaccottet lit plusieurs de ses textes

  • L'olivier

    Une brindille dédiée à Colo

     

    Cueilleurs d’olives

    Andalous de Jaén,
    Altiers ceuilleurs d’olives,
    Dites-moi du fond de l’âme
    Qui a fait naître l’olivier ?

    Ni le néant,
    Ni l’or, ni Dieu
    mais la terre silencieuse,
    le travail et la sueur.

    Unis à l’eau pure
    aux planètes unis,
    ils donnèrent
    la beauté des troncs tordus

     

    olivier.jpg


    Les oliviers

    Les oliviers tordus par les temps
    et par les vents d’orages, se sont levés
    sur le sourcil étroit de cette terre,
    comme s’ils enlaçaient le sol et la pierre
    de leurs branches qui ont tant souffert

     

     

    La photo chez Espaces, instants

    Les auteurs
    Cueilleurs d'olives - Miguel Hernandez Giner
    Les oliviers - Dimitris Gotsis

    Le livre
    Feuilles d'olivier anthologie poétique et littéraire - Jacques Bonnadier et Joseph Pacini - Editions A Barthélémy

  • La Vie - Fabrice Caravaca

    la vie.gifLa vie - Fabrice Caravaca - Editions Les Fondeurs de briques
    De temps en temps on lit un texte et on ressent une envie urgente d’en parler. J’aime la poésie qu’elle soit en vers ou en prose.
    Je viens de refermer ce petit livre et je veux vous faire partager mon enthousiasme et mon émotion.
    Il est parfois difficile de dire ce qui plaît dans un livre, une écriture, mais avec la poésie c’est encore plus compliqué car cela touche au plus intime, au plus personnel mais je vais essayer.

    Des textes écrits à la première personne du pluriel, c’est surprenant, d’habitude le poète dit Je, mais là non, c’est Nous et du coup on se sent tout de suite partie prenante " Nous nous sommes avancés dans la nuit "
    Je fais partie d’un groupe, d’une collectivité, celle des hommes et je me suis reconnue dans cette fraternité. Car c’est de fraternité qu’il est question, une fraternité conquérante " Nous allons changé le monde "

    On se sent comme embrassé par le texte, comme porté par une espérance possible  " Nous sommes ivres déjà de beauté " et Fabrice Caravaca à la façon des taoïstes et autres maîtres de l’instant, nous invite à profiter de l’ici et du maintenant.
    " C’est de lumière tout le long du jour dont nous avons besoin. Et de petites choses. Une main sur une tasse. Un bouton de chemise qui se défait. Une mèche de cheveux. A l’infini. Petites choses à l’infini qui forment une éternité. Qui sont notre salut. "

    allegresse01.jpg

    Une grande joie et une grande sérénité se dégagent de ces textes et une invitation à combattre pacifiquement pour la vie
    C’est magnifique et généreux.
    " Nous avons du souffle et nous sommes fidèles. Nous nous sentons frères et nous sommes du parti des accolades et des baisers. Nous sommes vraiment vivants et dans chaque seconde de nos éternités nous palpitons. "
    Emouvant et reconnaissant.
    " Nous voulons célébrer le monde. Nous avons en nous tous les mots des poèmes lus et entendus. Ils vibrent et sont lumière. Ils déchirent le voile posé sur les choses. Nous sortons d’une longue nuit. "

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque, véritable cadeau poétique car dans un livre de poésie " C’est le coeur de l’homme qui rayonne " Vous pouvez trouvez un autre billet et quelques extraits chez Claude