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Poésie - Page 22

  • Emily la dame blanche

     

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    Emily Dickinson

    " Emily a deux tables sur lesquelles elle aime écrire, l’une dans sa chambre, l’autre dans le salon.
    Un chèvrefeuille appuie ses arabesques contre la vitre du salon et, par la fenêtre entrouverte de sa chambre, l’été, du côté du pré, les chants qui s’élèvent du sorbier aux oiseaux bénissent son écriture.
    Les poèmes serrés sur le papier diffusent la même lumière d’or que le blé rassemblé en meules dans le pré. Ce ne peut être le paradis puisque l’on doit mourir. C’est quelque chose qui y ressemble, qui rassure et qui trompe.
    "

     
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    "Par une trappe dans le ciel du langage — qu’elle seule sait crocheter — Emily fait tomber sur l’homme repu de littérature des lumières qui l’aveuglent. Elle lui montre les forges de sa pensée : ses poèmes naissent en réplique à une « lumière soudaine dans les vergers » ou à un « mode nouveau du vent ». Ecrire est une manière d’apaiser la fièvre du premier matin du monde qui revient chaque jour."

     

    Le livre : La Dame blanche - Chrisitan Bobin - Gallimard
    Image  Fleur de narcisse des poètes

  • Le Printemps des poètes

     

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    Quatre femmes à l’honneur pour fêter ce printemps de la poésie, des jeunes et des moins jeunes certaines venues d’ailleurs
    Prenez un bol de poésie c’est souverain à la fin de l’ hiver.

     

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    Photo Véronique blog Voir ou Regarder

     

    Transparent et léger
    à son départ le monde
    alentour  Il se tait
    fait se lever le chant
    Rien d’irrévocable
    le même ciel encore
    un buisson qui se penche
    et l’oeil et l’oiseau
    dans la confiance

    Absence-éternité

     

     

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    Olivier et lavandin  Blog Aiguebrun


    Aller mourir là-bas
    Où veille l’olivier
    Entre les herbes odorantes
    Suivre l’étroit chemin
    Qui mène aux sources du silence
    Et dans l’ombre tremblante
    A tous les parfums de la terre
    Au soleil à la mer
    Au champ d’or de nos jours
    Dire adieu comme on chante

     

     

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    Je suis l’alouette

    J’ai nom secret sous les plumes
    Et coeur allé

    Du matin qui s’avance je suis l’alouette

    Dans mon aujourd’hui il y a de la nuit
    Qui lentement s’achemine

    Pour moi j’ai nom secret
    Et je chuchote « non ! »
    Non ! dis-je dans toutes les volières de roi
    Ne laissez pas s’éteindre les grandes soifs
    Ni notre antique envie de sel
    Il y a encore de jeunes femmes
    Qui chaque matin font d’incroyables efforts
    Pour articuler les lambeaux de leurs rêves

     

     

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    Photo Ossiane Blog l'Oeil ouvert

     

    on écrit comme on boit
    on ne sent pas le froid
    le temps ou la faim
    on veut saisir toute la lumière
    qui entre par la fenêtre, sentir
    le printemps avant qu’il soit là,
    découvrir les secrets
    lire dans les lignes de la main
    ouvrir, diviser

    on écrit comme on boit
    pour ne pas être seule

     

     



    Dans l’ordre des poèmes
    Rouge Eternité - Geneviève Raphanel - Editions Rougerie
    La voie nomade - Anne Perrier - Editions l’Escampette
    Récits librement inspirés de ma vie d’oiseau - Marie Huot - Editions Le temps qu’il fait
    Le lien entre les jours - Miriam Van Hee - Le Castor Astral

  • Vraie lumière née de vraie nuit - François Cheng

    Vraie lumière née de vraie nuit - François cheng et Kim En Joong - Editions du Cerf
    9782204090742FS.gifDepuis ses premiers poèmes édités chez Encre Marine je suis attentive aux parutions de François Cheng.
    Ce recueil est comme les précédents, magnifique.
    Les poèmes sont accompagnés par 8 lithographies de Kim En Joong
    J’ai retrouvé dans ce volume François Cheng se tenant toujours en tension entre deux mondes et poursuivant sa quête « du vrai et du beau »



    La Chine est toujours présente



    Nous aurons toujours souvenance des rizières sans âge
    Où se mirent, tutélaires, les bleues montagnes :
    Des plants de riz levant leurs mains d’accueil
    Vers les nuées de passage

     

     
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    Une invitation au dialogue, au lien entre les hommes auquel il nous invite à nous soumettre



    A chaque étoile perdue dans la nuit
    A chaque larme séchée dans la nuit
    A chaque nuit d’une vie,
    A chaque minute
    D’une unique nuit,
    Où se réunit
    Tout ce qui se relie
    A la vie privée d’oubli,
    A la mort abolie.

     

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    Lithographie Kim En Joong

     



    Un très beau poème offert à Jacqueline de Romilly qui commence ainsi :



    Parfois la vie daigne te faire un signe,
    Un bruit, une senteur,
    Une voix, un éclair

     

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    Lithographie Kim En Joong

  • Malgré les ruines et la mort - Sophia de Mello Breyner

    Malgré les ruines et la mort - Sophia de Mello Breyner - Traduit du portugais par Joaquim Vital - Editions de la Différence
    malgré les ruines et la mort.gifVoilà une anthologie magnifique de la poésie de Sophia de Mello Breyner. Son nom est peu connu en France où pourtant elle a obtenu le prestigieux prix "Max Jacob"
    L’antiquité parcours son oeuvre, son amour pour le Portugal, pour la Grèce dont elle chante la lumière et les îles. Elle dit avoir une relation privilégiée à "la mer, à la vague, à la roche, au vent, au soleil, à la lumière, au sable, à la terre, aux arbres "
    C’est une oeuvre pleine de lumière et de chaleur, d’un poète qui se met sous la protection d’Homère et de la Bible " Le plus beau poème est dans la Bible, c'est le Magnificat, parce que c'est un poème d'exultation et d'humilité et puis il marque l'alliance de l'homme avec l'Eternel"
    Certains des poèmes évoquent l’exil, le temps qui passe et la mort, le poète Pessoa " Ton chant si juste qui dédaigne les ombres" mais Sophie de Mello souhaite aussi une poésie heureuse " Je demande à la poésie aussi de la joie, elle aime les fleurs, la nuit, le rêve."


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    Poème d’amour d’Antoine et de Cléopâtre
    Par tes mains je mesurai le monde
    Et sur la balance pure de tes épaules
    Je pesai l’or du soleil et la pâleur de la lune

     

     

     

    Alors surgirent les îles lumineuses
    d’un bleu si pur et si violent
    Qu’il dépasse l’éclat du firmament
    Et en nous s’effacèrent la mémoire et le temps

     

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    Lusitanie
    Ceux qui tout droit avancent vers la mer
    Et - tel un couteau - aiguisé - en elle plongent
    La proue très noire de leurs bateaux
    Vivent de peu de pain et de clair de lune

     

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    Tableau de Mario Eloy ( Du bleu dans mes nuages)


    L’auteur
    SophiadeMelloBreynerpoetisaPortuguesa.jpgSophia de Mello Breyner est née en 1919 à Porto, dans une famille aristocratique.
    Elle a reçu le prestigieux prix Camões en 1999. Ses livres ont été traduits dans de nombreuses langues. Elle même avait traduit de nombreux auteurs en portugais, notamment Shakespeare, Dante et Paul Claudel.
    En France elle a reçu le prix Max Jacob de la poésie, prix rarement décerné à un poète de langue étrangère
    Engagée politiquement Sophia de Mello Breyner fut de tous les combats qui ont porté la démocratie au Portugal

    Lali est une passionnée de ce poète, vous trouverez chez elle les Vers de Sophia

    Un billet sur l'auteur chez Armando

  • La présence - Kathleen Raine

    La Présence - Kathleen Raine - Traduit de l’Anglais par Philippe Giraudon - Edition Verdier (édition bilingue)
    lapresence.gifUne poésie toute de spiritualité et de sagesse, Kathleen Raine a puisé largement dans les images de son enfance pour voir la beauté en toute chose.
    La plupart de ses oeuvres sont aujourd’hui indisponibles en français et c’est pourquoi ce recueil m’est particulièrement cher



    Dis que tout est illusionmerle.jpg
    Néanmoins ce néant est tout
    Cet inépuisable
    Trésor d’apparences,
    Le merle qui chante,
    La pluie qui commence à tomber,
    Les feuilles qui verdoient
    L’arc en ciel qui se montre,
    Réalité ou rêve
    Quelle différence ? J’ai vu




    Ancolies.JPGAncolies Bleues
    Brûlant d’un sombre
    Feu, mystère
    Allumé de graine en graine,
    De jardins en jardins, de printemps en printemps
    Indigo
    Ombre illuminée
    S’enflammant à midi, couleur de ciel nocturne
    Des sept rayons le plus intense
    Solennité de la cathédrale bleue splendeur
    D’entrailles, secrets ombrage,
    Embrasées dans mon dernier jardin, profonde
    Rumeur du lointain, de l’au-delà.

     

     

    Joie
    Ce matin sur le ciel clair
    Les brindilles du sycomore sans feuilles
    s’agitent doucement
    Dans l’air glacé

     

    L’auteur
    raine.jpgKathleen Raine est née en 1908 à Londres. Son autobiographie Adieu prairies heureuses, Le Royaume inconnu, La Gueule du Lion et ses poèmes (Isis errante, Sur un rivage désert, Le Premier Jour) lui ont valu, en France et à travers le monde, l’attention d’un vaste public. Son œuvre s’inscrit dans l’héritage spirituel de Blake et de Yeats, auxquels elle a consacré de nombreux essais, elle porte aussi l’empreinte de sa longue fréquentation des sages de l’Inde, Kathleen Raine donne avec La Présence une magistrale synthèse de son expérience poétique. Ce livre paru en Angleterre en 1987 est, à ce jour, son avant-dernier recueil de poèmes. (source l’éditeur)

    photos L'ancolie de chez Ballades photographiques et le merle est prêté par un ornithologue

  • J'ai un arbre dans ma pirogue - Rodney Saint-Eloi

    J’ai un arbre dans ma pirogue - Rodney Saint-Eloi - Editions Mémoire d’encrier
    Ce recueil de poèmes m’attendait sur le stand du Canada au salon du livre de Paris. La rencontre avec l’auteur fut un moment de plaisir partagé autour de la poésie.
    Ces textes et poèmes disent la souffrance de l’exil, l’amour d’une terre perdue mais célèbrent aussi la vie et l’amour.

    haiti 1.jpgPourquoi écrire ce poème, ce dit testamentaire ? Peut-être pour revisiter les bris-îles, célébrer la vie, ses excès, sa musique, marquer les périmètres de sang et de deuil,
    interpeller les dieux, les rues de l’enfance, traverser les clôtures du village.

    Peinture Mabel Alvarez

     

     

     

    Les mots disent toute la souffrance d’un peuple « nous avons compté un à un les fusils » «  la guerre a chassé le printemps » pourtant reste les couleurs de la vie et de l’amour

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    Légende et fleurs de l’enfance
    Jardin et sentiers ombrageux
    Coquelicot, oeillet, lys pivoine, marguerite
    recensement des leçons de choses
    tu contais les secrets de l’amaryllis aux trois trompettes
    qui balayaient les aurores
    les couleurs avaient la complicité du ciel

     

    Tableau de Vicsama

     

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    Nous avons gardé intacte
    la clarté des chemins fleuris
    la chaleur des manguiers
    comme le premier été du prisonnier
    Nos baisers ont effacé les étangs de sang
    ô sang qui baigne les rues de l’enfance

    Tableau de Vicsama

     

    L'auteur
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    Né à Haïti Rodney Saint-Eloi est écrivain et éditeur.

    Il a fondé "Maison d'encrier" et habite Montréal, partage son temps entre écriture, édition et voyages.