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A voix haute - Page 6

  • Les Rêveries du promeneur solitaire - Rousseau

     Rousseau le rêveur 

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    "L'habitude de rentrer en moi-même me fit perdre le sentiment et presque le souvenir de mes maux, j'appris ainsi par ma propre expérience que la source du vrai bonheur est en nous, et qu'il ne dépend pas des hommes de rendre vraiment misérable celui qui sait vouoir être heureux."

    Après vous être baladé en suivant les traces de Jean-Jacques de Lyon à Chambéry je vous invite à le suivre dans ses  Rêveries  solitaires.
    Ecrites dans les dernières années de sa vie, en parcourant les allées d’Ermenonville, ces textes sont l’occasion de mêler littérature et philosophie, d’herboriser, de rêver. 

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    Antoine-Honoré-Louis Boizot (1774-1817),
    Vue du parc d'Ermenonville  © RMN Franck Raux


    Les écouter est un grand plaisir, vous n’êtes plus le lecteur qui fait un effort mais l’ auditeur qui se laisse porter par le texte. 
    Vous entrez en communion avec la nature aux côtés de Rousseau, vous éprouvez ce sentiment de plénitude que les Rêveries distillent.
    Texte qui est à la fois une méditation sur la nature et sur le temps.

     

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    Jean-Jacques Rousseau - Musée Carnavalet 

    "Avant une heure, même les jours les plus ardents, je partais par le grand soleil, pressant le pas, dans la crainte que quelqu'un de vint s'emparer de moi avant que j'eusse pu m'esquiver ; mais quand une fois j'avais pu doubler un certain coin ; je commençais à respirer en me sentant sauvé, en me disant : Me voilà maître de moi pour le reste du jour." (Lettre à Malesherbes)

    Rousseau y fait appel à ses souvenirs, ses bonheurs, sa solitude, les détails de sa vie qui approchent l’autobiographie, des réflexions philosophiques, autant de promenades paisibles qui nous aident à mieux connaître l’écrivain et sa pensée, une invitation au voyage. 

     

    Le livre audio : Les Rêveries du promeneur solitaire - Jean-Jacques Rousseau - Editions Thélème 

     

  • Michel Strogoff - Jules Verne

    A travers la steppe

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    Oui d’accord il n’a fait que 5000 km, mais ...à pieds, pas de Transsibérien pour lui !
    C’est le film qui m’a d’abord fait rêver, je devais avoir 10 ans et Kurt Jurgens me paraissait magnifique, je n’étais pas en capacité de voir qu’il n’avait pas franchement l’âge du rôle, mais qu’importe, le voir courir la steppe, risquer sa vie pour faire son devoir et déjouer les plans d’Ivan Ogareff, le traître Ogareff qui rêve d’assassiner le grand-duc, voyager incognito déguisé en marchand sibérien, accompagné de la belle Nadia, quel homme !!

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    Michel Strogoff franchit l'Ienisseï : " Il réussit à passer, mais le courant était si fort, les tourbillons si brutaux, qu'il n'accosta à l'autre rive que onze verstes en aval, soit quelques quatorze kilomètres"  Dominique Fernandez Transsibérien

    Il faut le voir se jouer de tous les obstacles pour atteindre Irkoutsk assiégée par les tartares, franchir l’Oural, naviguer sur le Baïkal , risquer sa vie pour la gloire du Tsar et tomber aux mains du traître.....
    Les médias sont déjà présents, Alcide Jolivet et Harry Blout rivalisent de rapidité pour informer leurs journaux respectifs et c’est à qui sera le premier au bureau du télégraphe. Les femmes ne sont pas oubliées de la prude jeune fille à la vieille mère sans oublier la femme fatale.

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    Les deux reporters dans une version de la télévision : 

    Vernon Dobtcheff et Pierre Vernier


    Très au fait des goûts du public Jules Verne publia Michel Strogoff sous la forme d’un feuilleton juste à temps pour honorer la venue du Tsar à Paris, c’est ce qu’on appel un coup médiatique non ?
    Le roman est devenu légende, encore aujourd’hui le roman est très prisé par les russes. Et si vous doutez de l’exactitude des descriptions de Jules Verne, vous le pourriez car il n’a jamais mis un pied en Russie, voilà ce que dit Dominique Fernandez
    « J’ai observé par la fenêtre du train ces montagnes, en comparant ce que je voyais avec les descriptions de Jules Verne. Celui-ci n’était jamais allé en Russie. Il soumit le manuscrit de Michel Strogoff à Tourgueniev, qui ne releva, paraît-il, qu’une seule erreur » 

    Et vous voudriez passer à côté de ce chef-d’oeuvre du roman d’aventures ? Ecoutez un extrait pour finir de vous convaincre

    ou alors choisissez le DVD

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                                                   la version qui a fait mon bonheur


    Et pour les possesseurs de liseuse sur ce site vous pourrez télécharger l'oeuvre de Jules Verne

    Le livre audio : lu par Antoine Blanquefort, Sandrine Briard, Eric Boucher, Victor Vestia- Editions SonoBook

  • Au coeur des ténèbres - Joseph Conrad - Audio livre Thélème

    Au coeur de l'Afrique : du roman au réquisitoire  

    Episode 1 le roman

     

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    Je suppose que la majorité d’entre vous à vu le film Apocalypse Now, un film dérangeant et fort de Coppola, je me souviens de ma première vision de ce film au cinéma lors de sa sortie, j’ai eu l’impression de sortir de la salle victime d’un KO. 

    Au coeur des ténèbres est l'origine de ce film, le roman de Joseph Conrad qui s’est servi là de son expérience personnelle mais bien entendu passée au filtre du romancier.

     

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    Photograph: Paul A Souders/Corbis

    Marlow raconte à des compagnons de bord sa découverte de l’Afrique alors que  jeune officier britannique de la marine marchande il remontait le fleuve Congo et s'enfonçait dans la jungle à la recherche Kurtz un homme dont on sait peu de chose mais dont on a plus de nouvelles. Que lui est-il arrivé ? L’expédition dirigée par Marlow va tenter de le découvrir.

    Ce qui devrait être un récit d’aventures se transforme au fil de la remontée du fleuve en un récit oppressant qui mène droit en enfer.

    Marlow va être mis face aux instincts les plus sauvages de l’homme, la brutalité totale.
    il va être fasciné par Kurtz personnage qui allie en lui toutes les facettes du bien et du mal. 

    Marlow derrière lequel se cache Joseph Conrad, ne regarde pas d’égal à égal l’indigène victime des blancs, il n’a pas totalement franchit le pas. Même sa condamnation de Kurtz est mêlée d’admiration. Pourtant on perçoit la réflexion sur les dérives de la colonisation acceptées par certains pour « apporter la civilisation » et qui se soldent par la violence, le mépris, la spoliation, l’esclavage et la folie.

     

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    A la fois récit autobiographique, critique de la colonisation et roman réaliste, j’ai eu un grand plaisir à « écouter » ce texte.

    La lecture de Denis Lavant accentue encore l’évocation de cette jungle inquiétante, envoûtante, mystérieuse. « Débarquer dans un marécage, marcher à travers bois, se sentir encerclé par cette sauvagerie, cette absolue sauvagerie »

     

    Le livre audio  :  Au coeur des ténèbres - Joseph Conrad - Lu par Denis Lavant - Editions Thélème 

     

  • Sur la lecture - Marcel Proust

    A la recherche de Proust   Episode 4

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    Bonheur de l’édition voilà un livre que vous pouvez trouver sous plusieurs costumes, en mélange dans Pastiches et Mélanges, en petite édition simple chez Sillage ou alors en livre audio.
    j’ai choisi la version sonore car elle est lue pas quelqu’un pour lequel j’ai une passion coupable : André Dussolier.

    Je ne vais pas m’étendre sur le sujet du livre, je crois que vous le connaissez tous, la lecture, les livres, le bonheur de lire lorsque l’on est enfant et au delà.
    Proust nous parle de ces livres qui nous donnent envie de passer la soirée avec eux, ce petits grincement que constitue le « chapitre interrompu » car « On aurait tant voulu que le livre continuât ».

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    Enfant lisant

    Le rôle de la lecture « une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés » disait Ruskin, ce à quoi Proust répond

    «  la lecture ne saurait être ainsi assimilée à une conversation, fût-ce avec le plus sage des hommes; que ce qui diffère essentiellement entre un livre et un ami, ce n'est pas leur plus ou moins grande sagesse, mais la manière dont on communique avec eux, la lecture, au rebours de la conversation, consistant pour chacun de nous à recevoir communication d'une autre pensée, mais tout en restant seul » 
    Pour lui c’est d’abord et avant tout un accès à soi.

    Le livre qui console de tout disait Montesquieu, qui tient enchaîné la ronde des heures dirait Proust, ce petit texte devenu très célèbre est ici porté par André Dussolier, un plaisir ajouté.


    Ecoutez le un moment sur le site de Thélème

    Le livre audio : Sur la lecture - Lu par André Dussolier - Editions Thélème

  • Relation d'un voyage de Paris en Limousin

     Le Grand Siècle Volume 2

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    Six lettres à une épouse, six lettres d'un poète léger et primesautier, l'oeil aux aguets sur les travers des hommes et la beauté des femmes ..........Retrouvons La Fontaine en sa correspondance.
    Le procès de Fouquet vient de se terminer, l’oncle de La Fontaine, Jannard, soutien du Surintendant reçoit une lettre de cachet l’enjoignant à l’exil à Limoges. La Fontaine décide d’accompagné son oncle :

    « La fantaisie de voyager m'était entrée quelque temps auparavant dans l'esprit, comme si j'eusse eu des pressentiments de l'ordre du roi. »

    Il va pendant le voyage laisser courir sa plume au bénéfice de son épouse Marie.
    Ces 6 lettres ne seront publiées qu’après la mort du poète.

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                                             La destinataire des lettres : Marie de Héricart

    Il faut plus de trois semaines pour effectuer le voyage et tout au long, La Fontaine décrit les paysages, la Beauce n’a pas ses faveurs, « trop plate » mais la Loire le surprend

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     « Elle est près de trois fois aussi large à Orléans que la Seine l'est à Paris. »


    Il peint à Marie les villes traversées :
    « Blois est en pente comme Orléans, mais plus petit et plus ramassé; les toits des maisons y sont disposés, en beaucoup d'endroits, de telle manière qu'ils ressemblent aux degrés d'un amphithéâtre. Cela me parut très beau, et je crois que difficilement on pourrait trouver un aspect plus riant et plus agréable.  »

    Un ton léger et ironique pour présenter ses compagnons de voyage dans le carrosse qui les emporte.
    « Dieu voulut enfin que le carrosse passât: le valet de pied y était; point de moines, mais en récompense trois femmes, un marchand qui ne disait mot, et un notaire qui chantait toujours, et qui chantait très mal: il reportait en son pays quatre volumes de chansons. Parmi les trois femmes, il y avait une Poitevine qui se qualifiait comtesse; elle paraissait assez jeune et de taille raisonnable, témoignait avoir de l’esprit, déguisait son nom, et venait de plaider en séparation contre son mari: toutes qualités de bon augure et j'y eusse trouvé matière de cajolerie, si la beauté s'y fût rencontrée; mais sans elle rien ne me touche; c'est à mon avis le principal point: je vous défie de me faire trouver un grain de sel dans une personne a qui elle manque. »

    Le récit est franchement humoristique quand il relate les incidents qui émaillent le voyage.
    « La comtesse se plaignit fort, le lendemain, des puces. Je ne sais si ce fut cela qui éveilla le cocher; je veux dire les puces du cocher, et non celles de la comtesse: tant y a qu'il nous fit partir de si grand matin qu'il n’était quasi que huit heures quand nous nous trouvâmes vis-à-vis de Blois, rien que la Loire entre deux. »

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    Il versifie, abonde en citations et n’oublie de se montrer à son avantage :
    « M’étant allé promener dans le jardin, je m'attachai tellement à la lecture de Tite-Live qu'il se passa plus d'une bonne heure sans que je fisse réflexion sur mon appéti

    Il peut aussi se moquer un peu de lui-même quant aux dangers qui guettent :
    « Tant que le chemin dura, je ne parlai d'autre chose que des commodités de la guerre: en effet, si elle produit des voleurs, elle les occupe; ce qui est un grand bien pour tout le monde, et particulièrement pour moi, qui crains naturellement de les rencontrer. On dit que ce bois que nous côtoyâmes en fourmille: cela n'est pas bien; il mériterait qu'on le brulât. »

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    Le but du voyage

    Limoges enfin qu’il pare de grâce, prudemment, il y trouve :

    « la meilleure table du Limousin. » quant aux habitants « Je vous donne les gens de Limoges pour aussi fins et aussi polis que peuple de France: les hommes ont de l'esprit en ce pays-là, et les femmes de la blancheur. »

    Ces lettres étaient destinées à être lues à voix haute , le poète espérait qu’elles feraient le tour de son cercle d’amis et qu’elles les amuseraient.
    Je vous propose de vous compter au nombre des amis de La Fontaine et d’écouter Philippe Lejour vous les lire.

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    Le livre audio :
    Relation d’un voyage de Paris en Limousin - Jean de La Fontaine - lu par Philippe Lejour - Editions Sous le lime


  • Bonheur pour bonheur

    Bonheur pour bonheur car l’audition du roman de Zola "Au bonheur des dames"  fut un plaisir intense.

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    D’abord un mot pour vous dire que ma lecture des Rougon Macquart se poursuit même si le rythme est un peu lent, mais il faut que j’avoue avoir sauter à pieds joints Nana, j’ai commencé et ...le livre m’est tombé des mains, les amours de ces messieurs sont devenues très vite sans intérêt et donc j’ai fermé le livre. Je n’ai pas Pot Bouille dans ma bibliothèque donc je le lirai plus tard et tant pis pour l’ordre des romans.
    Du coup me voilà Au bonheur des dames dont j’admire les vitrines en compagnie de Denise Baudu qui va bientôt s’y faire embaucher.

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    Petite orpheline tout droit débarquée de sa province Denise est éblouie par cette profusion que Zola sait si bien rendre ;
    « A côté, encadrant le seuil, pendaient également des lanières de fourrure, des bandes étroites pour garnitures de robe, la cendre fine des dos de petit-gris, la neige pure des ventres de cygne, les poils de lapin de la fausse hermine et de la fausse martre. Puis, en bas, dans des casiers, sur des tables, au milieu d'un empilement de coupons, débordaient des articles de bonneterie vendus pour rien, gants et fichus de laine tricotés, capelines, gilets, tout un étalage d'hiver aux couleurs bariolées, chinées, rayées, avec des taches saignantes de rouge »

    Vous voilà à l’intérieur de cet extraordinaire magasin dans lequel, pendant que Haussmann s’ingénie à créer un Paris nouveau, Octave Mouret  crée un temple de la consommation, un palais de la femme, où celle-ci éblouie, flattée, tentée, anéantie par la profusion, va céder à toutes les tentations offertes. « Mouret avait l’unique passion de vaincre la femme. Il la voulait reine dans sa maison, il lui avait bâti ce temple, pour l’y tenir à sa merci »

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     Le Moniteur de la Mode, 1863.
        BNF, Estampes et Photographie


    Fini les vieilles boutiques sombres, tristes, grises, fini l’oncle Baudu, fini le réparateur de parapluie tenace qui tente de résister à la vague du progrès. Ici tout est fait pour vendre, faire vendre, séduire et même tromper.

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    Les hauts lieux de la consommation aujourd'hui © Michel B.


    « D’abord, on devait s’écraser pour entrer, il fallait que, de la rue, on crût à une émeute ; et il obtenait cet écrasement , en mettant sous la porte des soldes , des casiers et des corbeilles, débordant d’articles à vil prix ; si bien que le menu peuple s’amassait, barrait le seuil, faisait penser que les magasins craquaient de monde, lorsque souvent ils n’étaient qu’à demi pleins. Ensuite, le long des galeries, il avait l’art de dissimuler les rayons qui chômaient, par exemple les châles en été et les indiennes en hiver ; il les entourait de rayons vivants, les noyait dans un vacarme »

    Je ne vais pas vous raconter le reste, l’histoire d’amour entre Denise et Octave Mouret, c’est la partie la moins intéressante du roman.
    La lecture d’Evelyne Lecucq est parfaite, en écoutant le roman j’ai retrouvé tout le talent que Zola avait déployé dans Le ventre de Paris où il nous avait noyé sous charcuteries et les fromages, ici c’est la soie, les dentelles, les satins, les fourrures. L’ère de la société de consommation était née et Zola croyait y voir un progrès !

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    L'expo de la BNF consécrée Au Bonheur des dames : superbe
    Le livre audio : Au bonheur des dames d’Emile Zola - Lu par Evelyne Lecucq - Editions Brume de mars