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  • Sapiens - Yuval Noah Harari

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    Il y va carrément Yuval Noah Harari : une histoire de l’humanité, rien de moins ! Vous ne serez pas étonné qu’avec un sujet pareil le livre fasse 500 pages en grand format, mais j’ajoute immédiatement que la lecture, elle, est on ne peut plus facile.

     

    La question qui se pose immédiatement c’est comment traiter un sujet aussi vaste et rester d’une lecture aisée ? Le talent !

    Mettez dans un même sac l’histoire de l’homo sapiens, la naissance de l’agriculture, le moment de la naissance de l’écriture, le lien entre sexe et guerre, le pourquoi des sociétés majoritairement dominées par les hommes, la place de l’argent dans l’évolution des sociétés, le capitalisme et la génétique, et j’en oublie !

     

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    Quelques exemples ?

    « Si vous fourrez 10 000 chimpanzés dans le stade de Wembley ou les Chambres du Parlement, vous aurez le chaos. Mais si vous prenez 10 000 personnes qui ne se sont jamais rencontrées auparavant, elles peuvent coopérer et créer des choses étonnantes. » je sais pas vous mais moi ça me met en joie ...

     

    J’ai été absolument sidérée par l’idée que l’invention de l’agriculture fut un mauvais virage dans le développement de l’humanité, il nous dit que hélas hélas nos cerveaux n’étaient pas du tout adaptés à ça «  ils étaient adaptés à des tâches telles que grimper dans un arbre, cueillir des pommes, chasser un lapin ou chercher des champignons dans la forêt, Ils n’étaient pas adaptés à la pénibilité qu’implique le travail des champs, le fait de labourer, de récolter, d’apporter de l’eau, d’arracher les mauvaises herbes, ou d’autres choses de ce genre. »

     

    Il affirme parfois des choses qui font sursauter : « Pendant des millénaires, les trois principaux problèmes de l’humanité ont toujours été les mêmes : la famine, le manque de nourriture, les épidémies, les fléaux et les guerres, dit-il. Bien sûr, nous ne les avons pas complètement éliminés ces 60 dernières années, mais dans ces trois catégories nous sommes maintenant dans la meilleure position depuis des années. » 

     

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    Vous avez dit manipulations génétiques ?

     

    Comment dire j’ai été à la fois bluffée, parfois agacée mais toujours intéressée, je vous recommande le chapitre sur la religion, sur le capitalisme, et les derniers qui font froid dans le dos sur la génétique ou le développement de la biotechnologie ( si si rappelez vous un vieux feuilleton télé qui devient réalité) et qui annonceraient la fin de Homo sapiens rien de moins à moins que la recherche de l’éternité soit couronnée de succès.

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    Notez que l’auteur est à la fois un vulgarisateur magnifique et un provocateur éclatant. Qu’il manie avec habileté les grands concepts, souvent pour s’en moquer avec un humour ravageur, il vous promène dans l’espace et le temps avec brio. 

    Le plaisir de lecture est fortement augmenté par la traduction d’un maître du genre : Pierre-Emmanuel Dauzat.

     

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    Le livre : Sapiens - Yuval Noah Harari - Traduit par Pierre-Emmanuel Dauzat - Editions Albin Michel 

  • Le Berceau de l'humanité

    Vous avez entendu ou vu que les anthropologues ont trouvé peut être le chainon manquant entre Lucy et Homo sapiens.

    Voilà l’Homo Naledi

     

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    C’est en Afrique du Sud que ça s’est passé. Il reste à confirmer la datation des ossements de toute la famille car ils sont une quinzaine.

     

    Cela ne pouvait pas mieux tomber car figurez vous que j’étais en plein dans ma phase retour aux sources.

     

    Je vous en parle dès demain

     

  • Comme une feuille de thé à Shikoku - Marie Edith Laval

    Pèlerin au pays du soleil levant

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    Quand on est déjà lecteur des chemins de Compostelle on est toujours à l’affût de ce genre de récit. J’ai lu il y a quelques années le récit du pèlerinage de Léo Gantelet vers les 88 temples japonais,  le pèlerinage de Shikoku

    La publication toute récente d’un récit similaire m’a évidement attiré. 

    Comment une orthophoniste bon teint décide-t-elle de mettre sac au dos et de s’embarquer pour ce périple, parce que le Japon ce n’est pas tout à fait la porte à côté !

    Voici ce qu’elle dit

    « D’un chemin à un autre, d’un continent à un autre, il n’y a parfois  qu’un embranchement au détour d’une discussion fructueuse joyeusement partagée au rythme de la marche ».

    En rencontrant un japonais sur le chemin de Compostelle qui lui parle du pèlerinage japonais, elle est aussitôt attiré par la lointaine Shikoku et ses temples.

     

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    © hélène Bamberger

     

    1200 km, voilà déjà là on se sent un peu petit, 88 temples où si l’on veut être un pèlerin respectueux, il s’agit de faire ses dévotions, de suivre les préceptes de Kûkai le fondateur du bouddhisme Shingon sur ce chemin. C’est un chemin vers l’illumination, vers le Satori.

    Il y a des similitudes avec Compostelle, un carnet à faire tamponner et calligraphier le nôkyôchou, la crédenciale japonaise si l’on veut.

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    Déjà il s’agit de s’équiper :la tenue du pèlerin ou henro est composée d’une veste blanche, d’un chapeau conique et d’un bâton auquel est accrochée une clochette qui éloigne les bêtes sauvages et l’on a alors

    « la délicieuse impression de faire chanter la terre. »

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    Faire ce chemin est éprouvant, la température frôle les 35° et les pèlerins qui font le chemin en totalité ne sont pas légion. L’accueil est le plus souvent sympathique et les haltes sont l’occasion de se restaurer avec les dons faits par les habitants, fruits, poisson, boisson. La météo est très variable et parfois il est difficile de réserver un gîte pour le soir surtout que les conversations téléphoniques sont difficiles « moshi, moshi, allo allo »

     

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    Les noms des temples ponctuent la marche, dévotions dans chacun et reprise de la route. Certains chemins sont plus que difficiles, les japonais les nomment Culbuteurs de pèlerin, passages ardus et glissants.

    Ensuite il faut accepter les rites du pays du Soleil levant.

    L’ immersion est totale et malgré les années j’ai retrouvé beaucoup de points communs avec le livre d’Alan Booth : les ryokan,  o-furo le bain traditionnel, les repas un peu surprenant, le bento préparé par l’hôte du jour, le jardin qui « irradie d’une indicible tranquillité »

    Mais les rencontres, comme toujours dans ce genre d’aventure, compensent largement les vicissitudes du chemin.

    Le dépaysement est garanti : la marche dans la brume, les sous-bois, les rizières, mais aussi les singes et serpents en nombre sont au programme. 

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    Un livre plein de sagesse, de questionnement et de joie de vivre et même si l’on ne partage pas la foi totale de Marie Edith, son récit fait passer un excellent moment. Vous repartez avec une flopée de citations que vous aurez plaisir à noter. Une jeune femme qui a réalisé son rêve «  faire de ma vie un voyage ininterrompu. »

    Petite aide pour le lecteur, un lexique en fin de livre pour ne pas mourir idiot et avoir ainsi la liste des 88 temples ...pour votre prochain voyage

     

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    Le livre 

    Comme une feuille de thé à Shikoku- Sur les chemins sacrés du Japon - Marie-Edith Laval - Editions Le Passeur

  • Insolite et lointain

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    La canicule cet été m’a incité à voyager en chambre. Pas de problème d’avion, de langue, de bagages perdus, rien que du bonheur

    Je vous propose un voyage à pied insolite et lointain 

     

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    C’est ici dès demain

  • Une vieille nouveauté

    Vous vous êtes rendu compte que je traque les nouvelles traductions surtout quand il s’agit de livre qui sont dans mon petit Panthéon.

    Et toc restons en Grèce et prenez le temps de lire ou de relire Alexis Zorba, pas celui un peu trop folklo d’Anthony Quinn, non le vrai celui de Kazantzaki un homme rongé par le doute et épris de liberté.

     

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    La traduction de René Bouchet est parfaite et l’on peut saluer les éditions Kambourakis qui avaient déjà donné une nouvelle traduction du Palais de glace très réussie.

     

  • La Grèce voilée de noir

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    © Alkis Konstantinidis Agence Reuters

     

    J’avais déjà assisté à une liquidation à la grecque et j’ai profité de l’été pour récidiver et terminer ains la trilogie de Petros Markaris. 

    Ces deux polars valent essentiellement par l’atmosphère qui s’en dégage. Le commissaire Kostas Charitos est franchement très très sympathique, soucieux de ses collaborateurs, de sa famille, de ses amis. Il est loin du héros flic traditionnel, remisant sa voiture au garage faute de subsides pour la faire rouler, il regarde avec bienveillance les efforts de sa femme pour organiser une sorte de cantine familiale pour réduire les frais de bouffe !

     

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    Pourtant les intrigues de ces deux livres nous mettent au coeur du problème grec, pauvreté, colère, fin de l’abondance, misère des plus petits. Oui oui mais aussi, corruption, prévarication, clientélisme, fonctionnaires sans vraies tâches pendant que d’autres suent et ne touchent qu’une partie de leur traitement.

    La vraie vie je vous dis.

     

    Les deux intrigues se suivent sans difficulté sur fond d’escroquerie, de vengeance, d’argent parti pour les paradis fiscaux, fraude, politicien corrompu : on s’y croirait

    J’ai été particulièrement intéressée par ce qui dit Markaris de la Grèce après les colonels, sortant d’une dictature épouvantable les grecs ont admiré et fait confiance aux anciens bannis qui sont devenus l’élite et qui a installé un régime clientèliste et corrompu reniant toutes ses convictions.

     

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    Vous ne pourrez pas dire que j’en dis trop sur l’intrigue, c'est sympa à lire. Laissez vous faire, lisez Markaris et soutenez Charitos !

     

    Une interview de l’auteur sur la crise qui secoue le pays

     

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    Les livres

    Le justicier d’Athènes - Petros Markaris - Traduction Michel Volkovitch - Editions du Seuil et Point Seuil

    Pain éducation et liberté - Petros Markaris - Traduction Michel Volkovitch - Editions du Seuil