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  • Un hiver avec Schubert - Olivier Bellamy

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    « En savourant le livre Un été avec Montaigne d’Antoine Compagnon, je me suis dit sur le mode de la plaisanterie : à condition de passer l’hiver avec Schubert. Et je me suis piqué au jeu. Schubert m’est toujours apparu comme une sorte de chaînon entre Mozart et... Proust »

     

    Lorsque j’ai lu ces lignes à la fin de l'été je me suis dit ce livre est pour toi. 

    Franz Schubert c’est peut être ce que j’écoute le plus souvent, bien sûr j’aime Mozart ou Beethoven mais Schubert ....et puis ce titre qui évoque le Voyage d’hiver que j’aime tant.

     

    Je n’ai jamais lu de bio de Schubert même si je savais qu’il passait pour aimer le vin et les femmes mais peut-être aussi les hommes et qu’il est mort jeune, c’est maigre non ?

    En quelques quarante petits chapitres, Olivier Bellamy livre un portrait très émouvant du musicien. 

    Ce qui m’a frappé c’est sa douloureuse solitude même si il passe des nuits de beuverie avec des amis au matin l’homme se retrouve bien seul.

     

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    On le voit sourire et souffrir à la fois cet homme petit et trapu aux yeux de myope et à l’allure un peu pataude, si désolé que le grand Goethe ne lui réponde jamais lui qui a mis ses poèmes en musique et les lui a envoyés.

    Mais surtout ce livre nous donne une analyse de l’oeuvre, je dois dire que certaines précisions m’ont un peu échappé car si j’aime la musique je ne suis pas du tout musicienne. La mélancolie qui teinte les oeuvres, le style mélodique, l’expression de la fuite du temps, la mise en musique des lieders marque de fabrique de Franz Schubert pleins de beauté, de tendresse et de tristesse.

    Une musique qui préfigure Schumann ou Brahms.

     

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    Olivier Bellamy nous donne donc son avis éclairé de critique musical avec chaleur et admiration pour cet homme qui passa sa vie à Vienne et qui donna une musique où « tout respire la vie même »

    Si vous voulez vous constituer une collection de CD de Schubert c’est le bon endroit mais parfois ses préférences vont à des interprétations introuvables aujourd’hui et cela c’est dommage.

    Mes préféré ? Sonate Arpegionne, la Jeune fille et la mort,  le Quintette en ut mais aussi les Impromptus et les lieders.

     

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    Olivier Bellamy vous le connaissez si vous écoutez régulièrement Radio Classique et je vais certainement continuer avec la biographie de Martha Argerich pianiste que j’admire énormément.

    Il est aussi l’auteur du Dictionnaire amoureux du piano que je vais aller chercher à la médiathèque.

     

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    Le livre : Un hiver avec Schubert - Olivier Bellamy - Edtions Buchet Chastel 2015

  • Lecture musicale

    Je sais que nous sommes nombreux et peut être encore plus nombreuses à associer lecture et parfum du thé mais aussi lecture et musique.

    J’écoute souvent de la musique en lisant, j’interromps parfois ma lecture pour savourer un passage musical et certains livres restent dans ma mémoire attachés à la musique écoutée lors de la première lecture. 

     

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    Aussi je n’ai pas hésité une seconde en voyant ce livre sur les présentoirs, ouvrez vos pianos, déclenchez vos métronomes c’est ici dès demain

  • Saint-Loup - Philippe Berthier

    Réservé aux Proustophiles

     

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    Philippe Berthier est proustophile mais dit-il pas proustolâtre ni proustologue , du coup je me suis reconnue en lui. 

    Comme moi il fut agacé par le Dictionnaire de Proust commis par les Enthoven père et fils, pour lui le plus grand défaut de ce dictionnaire c’est l’absence d’une entrée « Saint-Loup » son préféré

    « Honte à vous, qui avez marginalisé Robert de Saint-Loup ! On voit bien que personne, pour vous éviter de prendre froid, ne vous a jamais apporté une fourrure en dansant »

     

    Et nous voilà parti pour la biographie d’un héros de roman. Avouez que ce n’est pas banal.

    Philippe Berthier c’est l’intelligence et la parfaite connaissance de l’oeuvre au service d’un esprit parfois caustique, quelque fois bougon mais toujours rutilant, pétillant, élégant

    Il va vous aider à retrouver la trace de Robert de Saint-Loup, sa première rencontre avec le narrateur qui bien sûr comme chacun le sait n’est pas Marcel Proust !

    L’ivresse de la rencontre, de l’amitié, les pas de deux, les rapprochements, l’amitié parfois mise à mal, les amours des uns et des autres. 

    Mais on découvre aussi les prémices de Saint-Loup quand il ne portait pas encore ce nom là dans Jean Santeuil, et pourtant c’était déjà lui l’aristocrate, le militaire, le cavalier fier, l’amoureux de Rachel.

    L’ami qui va lui ouvrir les portes de la maison de Guermantes, l’ami le plus cher mais qui finit par s’éloigner.

     

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    Pascal Greggory : Saint-Loup dans Le Temps retrouvé

     

    Philippe Berthier je l’avais déjà rencontré auprès de Stendhal et j’ai eu grand plaisir à le retrouver ici. Un livre léger comme une bulle de champagne mais riche en couleurs, plein de détails oubliés et que l’on va immédiatement vérifier en feuilletant l’oeuvre, comme cette discussion du narrateur avec Saint-Loup à propos de Stendhal et là pas étonnant que Philippe Berthier apprécie particulièrement ce passage.

    Un livre sur un homme que Marcel nous présente comme beau, intelligent, courageux, chevaleresque, qu’il compare au Duc de Nemours, Philippe Berthier approuve et nous fait partager son amitié pour Robert de Saint-Loup.

     

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    Peut-être le vrai : Boni de Castellane

     

    J’ai aimé ce livre, j’ai souri, j’ai relu maints passages de La Recherche, les citations sont parfaitement choisies pour nous éclairer, j’ai découvert des détails qui m’avaient totalement échappé, bref ce fut un bon moment de lecture. 

    Ce livre va aller rejoindre Céleste Albaret et Pietro Citati dans ma bibliothèque Proustienne

     

    Merci à Grillon du foyer qui fête ses dix ans de blog et qui me l'a fait connaitre

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    Le livre : Saint-Loup - Philippe Berthier - Editions de Fallois

  • Lecture d'été

    Je sais que cet été certains se sont lancés dans la lecture ou la relecture de la Recherche. Je dois dire qu’en lisant les billets j’ai moi aussi rouvert Proust mais j’ai picoré.

     

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    Pourtant j’ai eu le plaisir de découvrir un livre pour les lecteurs amateurs de l’écrivain et son oeuvre.

     

    Vous tiendrez bien jusqu’à demain pour savoir ? 

  • Titus n'aimait pas Bérénice - Nathalie Azoulai

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    Une amoureuse plantée là par son amant qui préfère sa femme légitime, avouez que l’on a fait plus original, oui je le concède mais dès que vous les appelez Titus et Bérénice tout change. 

     

    Inconsolable notre Bérénice trouve un peu d’apaisement et de consolation dans la lecture à voix haute des pièces de Racine et fait revivre pour nous un Jean Racine lui aussi très partagé entre religion et théâtre, entre la rigueur de Port-Royal et le faste de Versailles. 

    On découvre un Racine qui cherche ses mots, qui s’initie à la versification, qui découvre la souffrance amoureuse et qui saura nous l’offrir avec Bérénice.

     

    C’est un livre ambitieux et chatoyant, l’auteur nous dit que les mots d’aujourd’hui ne suffisent pas à apaiser la douleur et que son héroïne finit par la trouver très loin dans le temps. Son portrait de Racine est riche et il est fait avec brio même si sont gommés les travers du grand homme qui laissa à leur triste sort ses amis jansénistes pour s’approcher au plus près du Soleil royal et en retirer bien des avantages.

     

    J’ai aimé ce roman et ce rapprochement entre deux amoureux dévastés, la Bérénice actuelle et Racine qui perd à la fois sa maitresse et son actrice fétiche La Duparc.

    L’écriture est belle, le propos habile et délicat. 

     

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    Mais comme je ne suis jamais tout à fait rassasiée j’en ai profité pour relire un petit essai de Jean-Michel Delacomptée sur Racine, essai qui lui est nettement moins dithyrambique, voire même carrément sévère avec l’homme qui toute sa vie courut après les honneurs, ne rêvant que d’une chose : s’approcher du roi et en retirer un bénéfice. 

     

    Ces deux lectures se répondent, je préfère la voix de Nathalie Azoulai mais ça c’est sûrement mon côté fleur bleue 

     

    Si vous voulez en savoir plus sur Racine c’est ici 

     

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    Les livres 

    Titus n’aimait pas Bérénice - Nathalie Azoulai - Editions P.O.L  2015

    Racine en majesté - Jean-Michel Delacomptée - Editions Flammarion -  A trouver d’occasion 

  • Duel

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    Deux auteurs pour un sujet très proche, mais deux façons tout à fait différentes de le traiter

    Un roman tendre et de haute tenue, un essai sévère et même un peu vachard

     

     

    Je vous fait un billet groupé ici dès demain