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  • Je voyage seule - Samuel Bjork

    ah que voilà un bon petit polar. Un nordique mais pas suédois, ni danois, ni islandais.

    Non voilà un opus norvégien et je vous préviens on ne le lâche pas une fois démarré.

    C’est pas grand la Norvège tout juste 5 millions d'habitants, aussi deux meurtres d’enfants en quelques jours c’est fait pour secouer la population. Police, médias tout le monde est sur les dents. 

    Les fillettes cartables sur le dos, portaient, attachée autour du cou la pancarte je voyage seule, celle que vous mettez à votre gamin que vous envoyez chez sa mamie par avion !

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    Branle bas de combat, l’inspecteur Holger Munch (oui comme le peintre) est rappelé alors qu’il purgeait une mise à l’écart, impossible pour lui de travailler sur un dossier aussi sensible sans Mia Krüger une jeune enquêtrice douée d’intuitions remarquables et d’un esprit de déduction hors du commun. 

    Oui mais Mia a quitté la police suite à une grosse bavure et s’est retranchée un rien suicidaire sur une petite île où vous passeriez bien vos vacances.

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    L'île d'Hitra ©  carlkjeldsberg

    L’équipe est reconstituée et on lui adjoint un petit nouveau,  petit génie de l’informatique et hacker à ses heures

    C’est parti pour un travail devant le sacro saint tableau d’enquête, et vous là dans votre fauteuil vous tentez de donner un coup de main en cherchant des indices.

    Une grande efficacité, riche en rebondissement, angoissant juste ce qu’il faut.  

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    © ivredelivres

    Un bon premier polar a emporter en croisière dans les fjords

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    Le livre : Je voyage seule - Samuel Bjork - Traduit par Jean-Baptiste Courtaud - Editions JC Lattès

  • Croisière nordique

    Envie d'un peu de légéreté ça vous dit une croisière nordique ?  

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    Si vous êtes prêt à monter à bord c’est ici dès demain

  • Les serviteurs inutiles - Bernard Bonnelle

    Bon je l’avoue ma façon de classer mes livres est un peu ...curieuse
    Par exemple celui-là va prendre place à côté des Essais et de L’Obèle sur le rayon Montaigne

    Cela vous semble peut être curieux mais attendez voilà les explications.

    Les Guerres de Religion ont inspiré romanciers et cinéastes, voir récemment la Princesse de Montpensier par exemple. Et bien ce roman se situe là. 

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    Les ligueurs en procession

    Gabriel des Feuillades a fait les guerres d'Italie (comme le père de Montaigne)  et choisit de vivre retiré sur son domaine.

    Il mène un vie tranquille, partageant son temps entre l’étude de la botanique, la lecture des anciens, ses vignes mais aussi parce qu’il n’est sage qu’à moitié quelques dévergondages avec sa servante.

    Il a une épouse tendre, un fils qui rêve de gloire, une fille un peu différente des autres enfants.

    Gentilhomme périgourdin Gabriel a eu son comptant de batailles et de blessures et cherche aujourd’hui les compromis, l’isolement lui convient et si il n’a pas de tour pour se retirer comme son illustre voisin, il va néanmoins servir de médiateur local entre catholiques et protestants alors que lui-même professe un sage septicisme « Eadem sunt omnia semper » *

     

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    Son illustre voisin 

    Lorsque les événements dégénèrent que le pillage, les tueries reprennent Ulysse, le fils révolté qui rêve de gloire, va partir participer aux combats terribles des fous de Dieu, les fils s’opposent aux pères c’est bien connu.

    Alors que le père aspire à la sagesse 

    « Je rêve d’une autre religion, dit-il, toute nouvelle ou très ancienne, sans dogme ni culte, sans prêtres ni guerre, dont le seul exercice de piété serait la joie d’être au monde »

    Le fils lui il exècre l’attitude de son père et rêve d'en découdre

    « Vos livres, votre jeu d’échecs, vos écritures, votre herbier, votre feinte sagesse, votre incroyance, vos sourires et vos sarcasmes, tout cela m’était plus que jamais insupportable. » et affirme « je consacrerais ma vie à un combat juste et grand » 

     

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    Un pays à feu et à sang

    J’ai pris un très grand plaisir à cette lecture, pour le sujet d’abord qui m’intéresse malgré pas mal de lectures engrangées, et puis pour l’écriture, quelle élégance ! je suis tombée sous le charme.

    J’ai lu le journal du père, et le récit du fils qui jamais ne se rejoignent et si il y a une chose certaine c’est que Bernard de Bonnelle a du tomber un jour dans la marmite des Essais ! 
    Il semble que ce récit ressemble aux écrits de Brantôme, ma curiosité est éveillée !!

     

    * Tout est indifférent ou tout est toujours pareil  - Lucrèce De rerum natura

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    Le livre : Les serviteurs inutiles - Bernard Bonnelle - Editions La Table Ronde

  • Mieux que les mots

    J’ai d’abord pensé à changer mon billet de demain, et puis en le relisant je me suis dit qu’il convenait parfaitement

    Un homme sage au milieu d’une guerre civile religieuse, un homme qui se veut médiateur ...

    Comme beaucoup je pense je n’ai pas lu hier soir, impossible, j’ai malgré tout cessé d’écouter les médias qui diffusent en boucle les mêmes paroles et j’ai branché mes écouteurs et écouté Montaigne, mieux qu’un dérivatif, un vrai pansement pour l’âme.

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    Comme Claudialucia j’ai été sensible au dessin de Plantu qui dit mieux que les mots notre soutien.

  • Le Garçon sauvage carnet de montagne - Paolo Cognetti

    Retour à la montagne

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    C’est un jeune homme, la trentaine tout juste, il quitte la villela douleur accompagne cette évasion.
    « J’avais trente ans et je me sentais à bout de forces, désemparé et abattu, comme quand une entreprise en laquelle tu as cru, échoue misérablement. »

    Il va passer du temps dans une solitude quasi totale pratiquant ainsi une rupture radicale avec sa vie d’avant, plusieurs semaines sans voir âme qui vive, il va ainsi tenter de reprendre pieds dans la vie.

    Il nous invite sur les pentes de sa montagne
    « les pâturages étaient encore en sommeil, teintés des couleurs brunes et ocres du dégel; les montagnes et les vallons ombragés encore recouvert de neige. » pas très loin du Grand Paradis.

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    Paolo Cognetti est un admirateur de Thoreau mais pour autant il ne construit pas sa cabane, non il a pour s’enfouir loin du monde

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    «  une baita en bois et en pierre à deux mille mètres d’altitude, là où les dernières forêts de conifères cèdent la place aux hauts pâturages. »

    Il emporte de quoi lire et écrire, Thoreau bien sûr, Elisée Reclus le géographe  et puis il a en tête des auteurs choisis : Mario Rigoni Stern, Erri de Luca, Charles-Ferdinand Ramuz ...

    Il trace la carte du pays, il a envie comme Reclus de cataloguer la faune et la flore  « une tentative de lire les histoires que le terrain avait à raconter. »

    Il parcourt les pentes, contemple « les nuages gonflés d’eau » et prend avec les aigles « une leçon de voltige » ou entendre le bruit d’éclatement du mélèze frappé par la foudre. A sa suite on surprend le renard dans sa clairière et on l’entend imiter le sifflet des marmottes.

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    Photo © Daniel Nagi

    Après quelques semaines l’envie d’échanger à nouveau avec les hommes revient et lorsque quelqu’un toque à la porte il pleinement heureux, il va faire une rencontre prémices d’une belle amitié.

    Dans sa baita il découvre un livre de poésie et c’est une vraie chance pour nous lecteur que de lire pour la première fois un poème d’Antonia Pozzi, poétesse qui se donna la mort à 26 ans lors de la montée du fascisme en Italie.

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    Dire que j’ai aimé ce livre est peu dire. Ce petit livre se classe dans la catégorie des livres d’ermitages, à côté de Thoreau bien sûr mais il a aussi une parenté très forte avec Mario Rigoni Stern que Cognetti cite souvent et qu’il admire manifestement. 

    C’est un recours aux montagnes comme Thoreau proposait un recours aux forêts, un voyage vers soi-même. Paolo Cognetti met dans cette introspection beaucoup de pudeur et de poésie.

    Et pour vous donner envie de découvrir Antonia Pozzi

    J'ai écumé les monts
    hérissée comme une fleur —
    regardant les rochers,
    les hautes parois
    dans les mers du vent —
    et, chantant à mi-voix, je me souvenais
    d'un ancien été
    où les rhododendrons amers
    prenaient feu dans mon sang.

                              Antonia Pozzi - Névés - La route du mourir

     

    L'avis positif aussi d'Hélène

     

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    Le livre : Le garçon sauvage Carnets de montagne - Paolo Cognetti - Traduit par Anita Rochedy - Editions ZOE

     

  • Un rien de solitude

    J’aime l’idée de se retirer du monde parfois pour échapper au quotidien ou aux événements trop difficiles.

    Et j’aime les auteurs qui en parle de façon parfois très différentes

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    euh peut être un peu trop spartiate pour moi !

    Deux auteurs, deux époques, deux pays, une même envie 

    Je vous embarque derrière eux dès demain.