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  • Lettres de voyage - Anton Tchekhov

    Lettres de voyage - Anton Tchekhov - traduit du russe par Françoise Darnal-Lesné - Editions l’Harmattan
    lettres de voyage.gifLectrice de plusieurs biographies d’Anton Tchekhov, un épisode de sa vie intrigue et provoque l’admiration : c’est son voyage et son séjour sur l’île de Sakhaline
    Il partit de Moscou en avril 1890 il atteint Sakhaline en juillet. Il y séjourne trois mois avant d’entamer une voyage de retour qui le ramène à Moscou en décembre de la même année.
    Sakhaline est un bagne particulièrement inhumain et Tchekhov part pour enquêter " Après l'Australie, dans le passé, et Cayenne, Sakhaline est le seul endroit où l'on puisse étudier une colonie faite de criminels. Toute l'Europe s'y intéresse, et nous devrions l'ignorer ? " et aussi dit-il pour payer sa dette à la médecine.
    En partant il cours des risques, le régime tsariste n’a jamais vu d’un très bon oeil les récits sur les défauts et les manques de la Russie,    
    il part sans recommandation, sans lettres d’introduction et très incertain de l’accueil qu’il recevra des autorités sur place.
    Son ami et mentor Alexeï Souvorine s’est engagé à publier dans les colonnes de son journal, le récit de ce voyage, mais les lettres qu’Anton Tchekhov  adresse à ses amis et relations ne sont pas destinées à être publiées, elles respirent le naturel et la sincérité, l’inquiétude pour les siens, parfois l’indignation, mais aussi son amour inconditionnel pour sa patrie.

    Il va faire 12000 Km dans une contrée parcourue par les vagabonds, les mendiants et les déportés " la Sibérie est un pays froid, tout en longueur. J'avance, j'avance et n'en vois pas la fin " Il voyage dans des conditions dures et très éprouvantes lui qui est déjà atteint de tuberculose.
    Son itinéraire l’emporte en train, à cheval, il remonte la Volga sur un vapeur, il traverse le Baïkal sur un caboteur et remonte le fleuve Amour dont   " Les rivages sont si sauvages, vierges et somptueux qu’on voudrait y rester et y vivre jusqu’à la fin des temps."
    Les dangers sont multiples : " Il fait un froid de loup" l’itinéraire est semé d’embûches "J’ai guerroyé avec les crues, le froid, le bourbier, la fringale et l'envie de dormir" ou encore " Peu avant le soir, on me dit au relais qu'il n'est pas possible d'aller plus loin car tout est inondé, les ponts ont été emportés"
    Ses lettres à sa famille se font parfois légères et savoureuses comme la relation de ses expériences gastronomiques "miel et sauterelles" constituant parfois son menu.

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    La région de Tomsk à l'époque de Tchekhov


    Le tableau qu’il dresse de la Sibérie est sans concessions, le médecin et l’écrivain se confondent et il déplore l’état sanitaire des populations décimées par la diphtérie ou la variole. L’alcoolisme qui fait des ravages  " On trouve autant de vodka qu'on en veut dans les villages les plus reculés (...)  il est beaucoup plus facile de boire de la vodka que de faire un effort pour pêcher du poisson dans le Baïkal ou élever du bétail "
    A Irkoutsk plane encore le souvenir de Raditchev exilé par l’impératrice Catherine pour ses écrits jugés subversifs et ceux des décabristes coupables d’avoir rêvé à la démocratie et envoyés au bagne par Nicolas 1er.
    Mais l’éloignement du pouvoir administratif permet une certaine liberté " Ici on n'a pas peur de parler haut et fort. Il n'y a personne pour vous arrêter, ni d'endroit pour vous exiler, on peut faire du libéralisme à satiété."

    Son voyage de retour dure deux mois. Il embarque sur un bateau qui doit le ramener à Odessa, les escales sont parfois supprimées en raison d’une épidémie de choléra, il peut néanmoins s’arrêter à Hong Kong où il fait un tour en pousse-pousse " Cela revient à dire que je me suis fait traîner par des hommes" et à Ceylan " Un endroit où sûrement se situait le paradis"
    Il a été heureux en voyage et il écrit à Souvorine  "J’ai vu tant de richesse et j’ai eu tant de plaisir que je n’aurais pas peur de mourir maintenant"

     

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    La ville de Tomsk a perpétué le souvenir du passage de Tchekhov


    Mais durant ces sept mois d’absence il a découvert l’enfer de Sakhaline et il ne sera plus jamais le même après cela.
    Je vous propose de le retrouver à Sakhaline dans un prochain billet.

    Vous pouvez aussi aller lire le billet de Tania sur la Correspondance de Tchékhov

  • Gustave Faubert Une manière spéciale de vivre

    Gustave Flaubert Une manière de vivre - Pierre-Marc de Biasi - Editions Grasset
    gustaveflaubert.gifPas vraiment un essai , pas totalement une biographie, un entre deux par un spécialiste de Flaubert.
    Dans son dernier roman Philip Roth s’insurge contre les biographes en mal de ragots, de potins et de scandale. Pour lui l’oeuvre seule parle pour l’auteur. Pierre-Marc de Biasi s’attache à contredire Roth et Flaubert lui même, il s’attache à nous montrer que si l’auteur n’est pas l’oeuvre, la vie de l’auteur est centrée sur son oeuvre et que les faits marquants de l’existence de l’écrivain ont permis et enrichis la création de celui-ci.
    C’est avec une connaissance exceptionnelle et un respect complet que cette biographie est menée.
    Pierre-Marc de Biasi explore tour à tour l’enfance, l’adolescence, les péripéties de la vie familiale, la vie à Croisset, les voyages.
    Il s’attarde sur les amitiés de Flaubert, celle avec Louis Bouilhet, Alfred Le Poittevin  dont la mort le marquera, l’amitié traversée d’orages avec Maxime Du Camp, sur ses amours éphémères, parfois secrètes ou sa longue relation avec Louise Collet.
    Il est curieux d’ailleurs que Flaubert qui souhaitait et revendiquait la disparition de la personnalité de l’auteur derrière les écrits,  nous ait laissé tous ses brouillons, ses écrits préparatoires et nous ait fait cadeau de milliers de pages de correspondance.

     

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    Ce qui reste de la maison de Flaubert à Croisset


    C’est Flaubert au travail que nous livre Pierre-Marc de Biasi, il décrit très bien l’entrée en littérature et la puissance de création de Flaubert, précédée toujours d’un long travail d’observation et de recherches.
    L’obsession d’effacement de l’auteur est réelle mais il nous montre combien la vie même a donner matière à création à Flaubert
    "parce qu’un écrivain ne peut finalement jamais parler d’autre chose que de sa vie". On sait que Flaubert lisait ses textes à haute voix, le fameux gueuloir, l’auteur nous dit que c’est le corps de Flaubert qui bat dans ses phrases, il a livré des accents, une intonation, une scansion dans ses textes comme "une partition offerte au lecteur".
    De Madame Bovary il dit que c’est  "un roman total dans lequel aucun registre de sensation ni aucun mode d’expression artistique n’est absent: sonorités, bruits, résonances, chant (...) une véritable bande-son"

    bovary.jpg

    Une analyse très intéressante est faite des méthodes de recherches de Flaubert et du réinvestissement de ses notes de voyage où il a tout noté " la nature, les ciels, la météorologie, les animaux" il utilise ses observations et "ses notations ressemblent à s’y méprendre à celles d’un peintre attentif à la richesse chromatique de l’environnement".

    Flaubert.gifJe connaissais le Flaubert travailleur infatigable mais Pierre-Marc de Biasi dit de lui qu’il  "appartient à la grande famille des écrivains érudits qui comme Montaigne aiment à expérimenter les connaissances et se frotter à toutes les traditions. Il ne lit pas, il dévore tout pour lui "tout est intéressant"
    Un érudit ami des plus grands de son époque : Tourgueniev, George Sand pour laquelle il a écrit  "un coeur simple" et dont la générosité et l’amour quasi filial permettra la naissance d’un autre écrivain en la personne de Maupassant.
    Une analyse passionnante de la "manière spéciale de vivre" de Gustave Flaubert

    Un commentaire positif aussi chez BOL

     

    L’auteur
    Pierre-Marc de Biasi est chercheur au CNRS et producteur à France Culture, il est l'auteur de dizaine d'ouvrages sur Flaubert dont il a assuré l'édition critique des carnets de travail et du Voyage en Egypte (source l'éditeur)

  • Dis moi ce que tu lis

    Leiloona est venue me faire une proposition du genre " dis moi ce que tu lis " voilà les réponses, à vous d'en tirer les conclusions que vous voulez

    A quel livre dois-tu ton premier souvenir de lecture  ?
    richardpierre2.jpgBizarrement j’ai deux souvenirs et je suis incapable de dire lequel est premier, tous les deux à 7 ans

    Le premier c’est  Sans famille et j’ai longtemps pensé à Rémi lorsqu’il y avait des crêpes au menu et le second c’est l’Expédition au Pôle d’Amundsen et Scott , une lecture faite en plein mois d’août en Provence où je sentais jusque dans mes pieds le froid de la banquise. 

    Quel est le chef-d'œuvre "officiel" qui te gonfle ?
    Ulysse
    de Joyce, pour être exacte ce n’est pas qu’il me gonfle c’est que je suis énervée de n’être jamais allée au bout

    ce livre me décourage, je l’abandonne, puis je lis un article ou quelques lignes de quelqu’un que j’apprécie et qui l’encense alors...j’y retourne mais je m’arrête à nouveau !

    Quel classique absolu n'as-tu jamais lu ?
    Ulysse
    de Joyce ! mais il y en a d’autres bien sûr, les Affinités électives de Goethe par exemple et plusieurs titres des Rougon Macquart de Zola, quelques Balzac aussi

    Quel est le livre, unanimement jugé mauvais, que tu as "honte" d'aimer ?
    la dame aux oeillets.jpgJe prends un joker, unanimement jugé mauvais pour qui ?  Et non je n’ai pas honte

    J’aime la bonne littérature mais j’aime aussi des romans populaires, faciles et qui me mettent à certains moment le coeur en joie, rien à voir avec la qualité d’écriture et tout à voir avec mon humeur
    Quelques exemples  La Montagne est jeune d’Han Suyin  ou encore le romantisme ringard de La Dame aux oeillets de Cronin ou Exodus de Léon Uris

    Quel est le livre que tu as le sentiment d'être la seule à aimer ?
    Celui que je viens de terminer et dont je n’ai encore parlé à personne, parfois j’attends longtemps avant de parler d’un livre qui m’a profondément touché car c’est un peu de soi que l’on partage

    Quel livre aimerais-tu faire découvrir au monde entier ?
    Montaigne-Dumonstier.jpgLes Essais de Montaigne, pour moi le plus grand livre en langue française surtout depuis qu’il est accessible en français modernisé, le livre qui peut être a eu le plus d’influence sur moi et auquel je retourne très régulièrement

    Quel livre ferais-tu lire à ton pire ennemi pour le torturer ?
    Allez soyons vraiment méchant : tout Amélie Nothomb


    Quel livre pourrais-tu lire et relire ?
    Il y en a beaucoup, j’intercale pas mal de relecture au milieu des nouveaux livres.

    Forcément un classique : Les Misérables, Du côté de chez Swann,  Anna Karénine par exemple

    Quel livre faut-il lire pour y découvrir un aspect essentiel de ta personnalité ?  
    Montaigne
    sans aucun doute


    Quel livre t'a fait verser tes plus grosses larmes ?
    Le Journal d’Anne Franck, lu vers 12 ans je me souviens d’avoir pleuré longtemps et plus près dans le temps Si c’est un homme de Primo Levi

    Quel livre t'a procuré ta plus forte émotion érotique ?
    autant-en-emporte-le-vent-1939-01-g.jpgAutant en emporte le vent
    , lu très tôt vers 12 ans je me souviens d’avoir lu et relu la scène TORRIDE où Rhett Butler emporte Scarlett dans ses bras , à 12 ans il en faut assez peu pour fantasmer

    Quel livre emporterais-tu sur une île déserte ? 
    On va dire que Montaigne a disparu dans le naufrage, alors qu’est ce qui reste ? Proust inévitablement, toute la Recherche en éditions Quarto c’est lourd mais pratique

    Une deuxième idée qui m’a été suggérée par un proche : Guerre et Paix en russe + un dictionnaire franco-russe , de quoi occuper quelques semaines

    De quel livre attends-tu la parution avec la plus grande impatience ?
    Celui que je vais découvrir et que je garderai pour moi quelque temps

    Quel est selon toi le film adapté d'un livre le plus réussi ? 
    Autant en emporte le vent
    meilleur que le roman et  Impossible de relire le livre sans penser à Clark Gable et Vivian Leigh

     

     

  • Noir Toscan - Anna Luisa Pignatelli

    Noir Toscan - Anna Luisa Pignatelli - Traduit de l’Italien par Alain Adaken - Editions La Différence
    noir toscan.gifQuelle roman magnifique, fier et portant haut la noble vie paysanne.
    Le cadre : la Toscane rurale,  pas celle des chemins touristiques, non,  celle des terres arides, celles des paysans ombrageux.
    Anna Luisa Pignatelli situe son roman dans les environs de Sienne, une région vidée de ses agriculteurs, les derniers villageois accrochés à leur terre n’aiment pas les étrangers et étranger on le reste ...indéfiniment

    Noir, c’est le nom du héros, du moins celui que tout le village lui donne  " Très vite ils s’étaient mis à l’appeler Noir, peut-être à cause de son caractère ombrageux, peut-être parce que, n’étant pas né sur cette terre, son passé leur échappait" Arrivé du sud depuis quelques dizaines d’années il s’est installé à Accona et a fait quelque chose qui ne se pardonne pas : il est devenu propriétaire de sa terre, oh elle n’est pas extraordinaire sa terre mais " la qualité du sol n’importait pas. Il aurait été capable, il le sentait, de tirer des épis de la terre la plus dure. "

     

    Toscane laurence martini.jpg

    Campagne Toscane © Laurence Martine

    Le village le montre du doigt et lui n’aime ni  les chasseurs ni les ramasseurs de champignons, il préfère les bêtes, il vit seul aidé d’un garçon de ferme, Nello, depuis que son fils déserté l’exploitation.
    Alors quand une louve vient rôder près de sa ferme, passé le premier réflexe " Noir eu honte d’avoir songer à tirer " il va faire appel à sa mémoire. Il se revoit enfant là bas dans le sud, son grand-père lui apprenant à lire les traces et il trouve l’animal  " Il était jeune, la queue luxuriante, la croupe rayée d’un trait sombre.(....) sa fourrure illuminée par la lune, lançait un éclair argentée."
    Les paysans sont propriétaires de moutons et protéger une louve n’est du goût de personne, même le curé claironne que " le loup est un animal rebelle à l’homme comme Lucifer fut rebelle à Dieu ! "
    La chasse va s’engager.......

    Un livre superbe, à l’écriture lyrique, poétique et pleine de nostalgie pour se monde qui se meurt. J’ai pensé en le lisant au magnifique  Jamais vu soleil ni lune de Ferdinando Camon
    Je me réjouis que deux autres romans d’Anna Luisa Pignatelli m’attendent car je suis entrée avec bonheur dans ce monde dure et âpre et j’ai déjà envie d’y retourner.

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque

    L’auteur
    Anna Luisa Pignatelli a vécu au Guatémala et réside aujourd’hui à Lisbonne, elle a publié deux autres romans aux Editions de la Différence.

  • Sur les chemins de Sainte Victoire - Jacqueline de Romilly

    Sur les chemins de Sainte Victoire - Jacqueline de Romilly - Lu par Jean Noël Lasvigne -  Livraphone
    sur les chemins de ste victoire.jpgEn ce début d’automne pourquoi ne pas vous faire dorer et réchauffer par le soleil de Provence en compagnie de Jacqueline de Romilly

    Sa maison près d’Aix en Provence à une vue privilégiée sur la Sainte Victoire et elle a l’art de vous faire partager sa passion.
    Le livre avait été un grand succès à sa sortie et l’écoute du CD ne lui cède en rien.
    Les collines sont le domaine de J de Romilly, elle dit "Je ne suis heureuse que là, et par elles" Elle les connait par coeur ces chemins car elle les a arpentés au fil des années et elle en sait tout.
    Aujourd’hui elle a perdu la vue mais toujours pleine de sa Montagne elle conserve un optimisme intact qui est une leçon "La solitude, on peut aussi l'appeler liberté, il faut seulement, comme pour la liberté en général, savoir la vivre et en vivre "
    Emporter ce livre sur votre baladeur et profitez de ce soleil provençal

    sainte1.jpg
    Le Mont Sainte-Victoire au-dessus de la route du Tholonet
    1896-98 - Huile sur toile, 78 x 99 cm
    Musée d'Etat de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
    © Musée d'Etat de l'Ermitage
  • Traquer les ombres - John Harvey

    Traquer les ombres - John Harvey - Traduit par Mathilde Martin - Editions Rivages
    traquer les ombres.gifC’est toujours un plaisir de retrouver John Harvey, des polars d’un classicisme absolu. C’est du cousu main de grande maison, son écriture est toujours d’une grande élégance, ne comptez pas sur lui pour faire de l’épate, ses intrigues sont toujours efficaces, bref vous aurez compris que j’aime beaucoup John Harvey et je lui pardonne même sa mise au placard de l’inspecteur Resnick le fou de musique, c’est dire...

    L’intrigue de Traquer les ombres est assez simple, un jeune homosexuel professeur à Cambridge est assassiné de façon particulièrement brutale. L’enquête de Will Grayson et Helen Walker, les deux nouveaux "enfants" de John Harvey, cherchent au plus près : un amant éconduit, un cambriolage qui dérape, une rencontre de passage ou un crime homophobe.

    cambridge.jpg


    L’enquête de Stephen Bryan journaliste, sur une ex-star du grand écran, est peut être liée de cette agression mais comment ? Le livre qu’il préparait était-il inquiétant pour la famille de l’actrice ?  C’est la piste que privilégie la soeur de Stephen Bryan.
    Le roman est comme d’habitude un fin dosage d’enquête criminelle, de portraits fouillés et attachants de ses personnages.
    Pour finir de vous convaincre l’avis de Moisson Noire «  Harvey façonne ses romans comme le jardinier un gazon anglais : c'est propre, soigné, méticuleux » et d’actu du noir « John Harvey, c’est la Rolls du polar anglais.»

    Pour complèter une interview de John Harvey sur le site de Bibliosurf