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Rechercher : simon berger

  • Le Pinceau de Brueghel

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    « Dans un horizon immense éclairé par un soleil jaune se profile tout au fond une ville blanche estompée par la brume. 
    Au milieu,  sur une mer agitée par le vent, des bateaux voguent, voiles gonflées. Au premier plan un paysan laboure avec application, la tête penchée vers le sol. Au second plan, un berger regarde le ciel. 
    Au troisième plan un homme est tout absorbé par sa pêche. »

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    Le paysan

    « Bruegel a lu Ovide, les trois témoins en sont la preuve. Mais s’il les emprunte à Ovide, c’est pour détourner aussitôt le sens de leur témoignage : de béats, stupéfaits, émerveillés qu’ils sont dans le récit antique, ils se muent ici en témoins indifférents, peut—être même hostiles, à cette fin tragique. »

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    Le berger

    «  Sa chute alors n’est pas un accident, mais un châtiment. »

     

    Le livre : L'envol d’Icare - Jacques Lacarrière - Edition Seghers

  • Le Noël du poète

    Noël du poète

     

    Le ciel est noir, la terre est blanche ;

    – Cloches, carillonnez gaîment ! –

    Jésus est né  – la Vierge penche

    Sur lui son visage charmant.

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    Pas de courtines festonnées

    Pour préserver l’enfant du froid ;

    Rien que les toiles d’araignées

    Qui pendent des poutres du toit.

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    Il tremble sur la paille fraîche,

    Ce cher petit enfant Jésus,

    Et pour l’échauffer dans sa crèche

    L’âne et le bœuf soufflent dessus.

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    La neige au chaume coud ses franges,

    Mais sur le toit s’ouvre le ciel

    Et, tout en blanc, le chœur des anges

    Chante aux bergers : « Noël ! Noël ! »

     

    Le livre : Emaux et Camées - Théophile Gautier

  • L'heure de l'ange - Karel Schoeman

    « Un pays vaste et plat, un pays de pierres, d’arbustes et d’herbe brûlée par le gel » 

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    Nico Breedt un producteur de télévision à la dérive revient dans la ville de son enfance à la recherche de matériaux pour un documentaire. Dans ce coin perdu du veld au début du XIXème siècle un berger s’est fait poète après qu’un ange lui fut apparu. 

    Nico va partir sur les traces de Daniel Steenkamp et dans le même temps tenter de trouver un sens à son existence encombrée de futilité, pleine de vanité et lourde de déceptions. 

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    des familles de fermiers dans le Veld

    Ce qu’il cherche en réalité, dans ce veld déserté où ne survivent que quelques vieux Afrikaans, se révèle au fur et à mesure que son enquête s’enlise : une confrontation avec son passé et le pays, qui lui échappent inexorablement. 

    En faisant des recherches il va trouver quelques traces : des notes et un livre écrits l’un par un instituteur, Jodocus de Lange, plein de rancoeur et d’amertume et l’autre par un pasteur, le Révérend Heynes, qui a laissé s’éteindre sa foi.

     

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    Une bible utilisé en 1838 lors du Grand Trek 

    Ce sont les voix de ces fantômes que  Karel Schoeman nous fait entendre. Les voix d'un berger, un pasteur, un instituteur et quelques femmes tout aussi fantomatiques. 

    Les voix vont se mêler, se répondre, se heurter, nous laisser découvrir un monde mystérieux, hanté non par des dieux mais plutôt par l’envie, le désir des honneurs, la haine, l’intolérance, la superstition et le poids des traditions.« Des questions, des rêveries, des souvenirs inutiles et douloureux » 

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    Un retour vers soi-même à travers ce « voyage improvisé dans le passé » en compagnie d’un berger méprisé par son entourage, d’un homme dont le mariage est une mascarade.
    Il faut accepter de se laisser porter par le récit, de suivre ses voix multiples qui petit à petit dessine le pays et le destin des hommes.

    L’écriture de Karel Schoeman  est un peu hypnotique, il aime les humbles, les laissés pour compte, ceux qui franchissent la ligne.
    J’ai aimé la langue frémissante et profonde de Karel Schoeman,  le rythme de son récit est lent avec des sauts dans le temps qui loin de nuire au récit, lui donne toute sa force.

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    Les images du veld sont splendides, je les avais déjà appréciées dans Cette vie

    Que monsieur Pierre Marie Finkelstein soit ici remercié pour nous donner accès à cette langue, sa traduction est vraiment totalement en phase avec le récit, les sentiments des personnages, les paysages évoqués. Une magnifique traduction.

    Des adeptes de la première heure : Keisha et Eegab 

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    Le Livre : L’heure de l’ange - Karel Schoeman - Traduit par Pierre Marie Finkelstein - Editions Phébus 2018

  • Ma Transhumance carnet de route - Antoine de Baecque

    Voulez-vous faire la Routo ?

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    Lire ce livre  m’a donné des fourmis dans les chaussures peut-être vous fera-t-il le même effet. 

    Avez vous vu des fêtes de l’Estive et le retour des troupeaux mais savez-vous qu’il n’y a pratiquement plus de vraie transhumance, c’est à dire le troupeau, les bergers, les chiens et la route, non tout passe aujourd’hui par des convois de camions.

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    Dans les Pyrénées 

    Ressortant les vieilles cartes, aidé par les associations locales Antoine de Baecque a préparé sa petite odyssée qui porte un nom du sud : la Routo

    Grand marcheur devant l’Eternel il a repris les chemins parcourus par les troupeaux de moutons, les grandes carraires qui d’Arles au Piémont voyaient passer des milliers de bêtes dans des décors à la Giono. Il y avait la Carraire des arlésiens qui fut tracé en partie par H Fabre l’entomologiste.
    Savez-vous qu’une carraire pouvait faire jusqu’à 100 mètres de large, draille où les troupeaux semblaient voguer entre ciel et terre.

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    Drailles et Carraires 

    Aujourd’hui c’est une pratique moribonde que la transhumance et sur les cartes les chemins n’apparaissent plus. 
    Le tracé comporte plus de routes nationales que de chemins, les cultures se sont étendues, il faut protéger les véhicules et les conducteurs, l’épopée des bêtes et des bergers est terminée. 
    Alors l’idée de faire à pied ce chemin m’a enchanté.

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    La Route autrefois

    Notre marcheur part d’Arles, traverse  la Crau et sa garrigue, les oliviers des Alpilles, fait un passage avec un clin d’oeil à Zola et Cézanne dans la campagne aixoise. 
    Puis c’est la traversée du plateau de Valensole, la vallée de la Bléone, celle de l’Ubaye et enfin le col de l’Arche et l’Italie. Joli périple non ?

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    En Haut Provence

    Ce chemin est fait aussi de rencontre avec les bergers, les propriétaires de troupeaux. 
    C’est un bel hommage et j’ai aimé le périple, les paysages et les hommes J’ai aimé ce journal de voyage où Giono est souvent nommé qui permet au lecteur de s’évader du quotidien de belle façon.

    Si vous êtes randonneurs vous pourrez dès 2020 suivre cet itinéraire car Antoine de Baecque avec son périple a participé à corriger, compléter, enrichir cette Routo des hommes et des bêtes.

    Tout est sur le site : La Routo

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    Le livre : Ma transhumance carnet de Route - Antoine de Baecque - Editions Arthaud

  • Hiver nomade le film

    La transhumance 

     

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    Avant de vous parler de ce film de Manuel Von Sturler j’adresse un petit coup de chapeau à JEA car c’est grâce à lui que je ne suis pas passée à côté de ce film et même si il n'est plus tout à fait de saison (encore que...) je vous le recommande.

     

    Bergers et troupeaux, un des plus vieux métier du monde (relisez la Bible) mais un métier qui voit aujourd’hui se réduire son espace vital. 

    Les pâturages laissent la place aux voies goudronnées, aux voies rapides, aux constructions qui rognent l’espace nécessaire aux troupeaux.

     

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    Un troupeau en action sous la garde attentive de Pascal et Carole la bretonne, au coeur de l’hiver de novembre à mars.

    Cette transhumance ne fait pas l’économie du stress de la modernité : les chemins, les prés disparaissent, la recherche chaque jour d’un itinéraire et d’un lieu de repos pour la nuit, est longue et difficile. troupeau et bergers errent parfois sans trouver la terre adéquate.

     

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    Les haltes partagées sont une petite pause dans la monotonie des jours : une fondue touillée en pleine nature, une douche chaude dans une maison amie.

     

    Une transhumance qui va permettre d’engraisser des agneaux pour qu’ils soient prêts pour les assiettes pascales. Transhumance sur un plateau de moyenne montagne, un plateau de la Suisse des banques et de la richesse, qui ici pendant 5 mois et  600 km, ouvre ses routes à 800 moutons.

     

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    Anes et chiens, une tente, des couvertures, de larges sacs pour transporter l’indispensable : de quoi s’abriter, de quoi se réchauffer, de quoi se reposer.

    Le bivouac est parfois arrosé, les petits matins sont froids et blancs quand la neige est en avance. La lecture le soir à la lumière du feu. 

    Amour partagé de cette vie rude, souci permanent de l’itinéraire, du troupeau, de la bonne herbe. 

    Les images sont splendides de ce troupeau qui serpente au gré des chemins, des cultures, des habitations. Un film qui apporte une énorme bouffée d’oxygène. 

    Le DVD devrait sortir en 2013.

     

    Le billet de JEA qui a déclenché mon envie

  • Loin de la foule déchainée - Thomas Hardy

    Autour d'un auteur  Thomas Hardy Episode 4

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    La poésie des troupeaux qui rentrent le soir, les hautes futaies, les marais, les landes.
    Pour ce troisième roman restons dans la campagne anglaise du XIX ème siècle. Dans un village qui ressemble comme un frère au village natal de Thomas Hardy.

    Une femme et trois hommes et entre eux l’amour mais « L’amour est un usurier extrêmement exigeant » et les choses avec Thomas Hardy ne sont jamais blanches ou noires mais toujours en demi-teintes.

    Trois hommes donc, Gabriel Oak un berger qui le premier s’est épris de Bathsheba Everdene. La jeune fille refuse sa demande et le destin se rit de Gabriel Oak en décimant son troupeau. Le voilà pauvre et sans promise.
    Fini d’être propriétaire il lui faut chercher un emploi et c’est  Miss Everdene qui l’embauche comme berger. 

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    " Il éprouva d'abord une immense peine devant le sort funeste de ces jolies brebis "

    Le deuxième soupirant à tourner autour de la jeune héritière : Bodwood le fermier, propriétaire terrien bien assis, plus tout jeune mais chez qui la tourmente de l’amour va faire des ravages, se croyant l’élu de la belle il en perd la tête et le voilà rêvant, voyez le descendre « le versant de la colline, méditant, les yeux fixés sur les bottes que le pollen des boutons d’or avait artistement dorées. »
    Le troisième fait son apparition en costume d’apparat, fringant, jeune, tel est le Sergent Troy. Un peu ruffiant, inconstant et beau parleur. Nous lecteur savons bien que ce sergent mène une vie dissolue mais c’est la séduction faite homme et Bathsheba est conquise, elle en perd la tête « la sensation que l’amour l’encerclait comme un parfum. »

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    On n’a pas le trio classique mais un joli quatuor. Thomas Hardy qui sait à perfection brouiller les pistes et dresser des portraits tout en nuances, créer des personnages à la personnalité complexe.
    Une jeune fille amoureuse au caractère bien trempé, libre et en quête d’indépendance et pour qui le mariage n’est pas une fin. Un homme sage et patient mais dont l’abnégation nous agace, un noceur faisant souffrir mais qui va se révèler sensible lui aussi à l’amour.
    Classique oh combien ce roman se lit avec un plaisir certain.
    La vie du village, les travaux des champs tiennent une large place dans le roman, les moissons, l’agnelage.

    « La saison de la tonte des moutons battait son plein. Tout le paysage, jusqu’au moindre pâturage, respirait la santé et n’était que couleurs. L’herbe était d’un vert nouveau, les pores ouverts, les tiges enflées par les sucs qui coulaient en elles. »
    On entre dans les tavernes boire une pinte avec le forgeron ou l’on particpe à l’essaimage des abeilles.

    Thomas Hardy ne nous permet pas pour autant d’oublier ses convictions quant à l’amour et au mariage
    « Il apparait que les hommes ordinaires prennent des épouses parce que la possession n’est possible que par le mariage, et que les femmes ordinaires acceptent les maris parce que le mariage est impossible sans la possession. »
    Voilà qui s’appelle parler en faveur du mariage

    Embarquez vous pour le Wessex imaginaire, allez à la rencontre de Bathsheba et Gabriel. La traduction est parfaite.

    Le livre : Loin de la foule déchainée - Thomas Hardy - Traduit par Thierry Gillyboeuf - Editions Sillage