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Rechercher : la petite lumi��re

  • Petite pause estivale

    Il est l'heure de la pause estivale.

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    Je pars quelques jours au bord d'un lac magnifique 

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    je vais aller manger une glace chez Le Glacier des Alpes un haut lieu de la gourmandise Annécienne 

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    Et puis le premier samedi d'août il y aura la fête du lac qui n'a pas eu lieu ces deux dernières années, croisez les doigts pour que l'orage nous épargne 

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    Bonne été à tous et rendez vous fin août 

  • La Déesse des petites victoires - Yannick Grannec

    Adversité du génie

     

    Quand la difficulté d’être au monde devient force, devient atout.                         

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    Bon commençons au début, Anna Roth est documentaliste, mais pas n’importe où, à Princeton grâce à papa maman qui ont oeuvré pour lui procurer cet emploi persuadés qu’ils sont que leur fille est incapable de se débrouiller seule.

    Anna est chargée d’une mission bien ingrate, tenter de récupérer les écrits, les documents personnels ayant appartenus à Kurt Gödel le grand mathématicien. Jusqu’à ce jour sa veuve, Adèle, s’est refusée à laisser quiconque voir ou lire le Nachlass archives personnelles du savant.

     

    La vieille dame va user et abuser de la patience d’Anna Roth, acariâtre, moqueuse, vulgaire même par moment, elle lasserait la patience d’une sainte, mais bientôt des liens particuliers vont se tisser, la vieille dame va prendre doucement plaisir à leurs échanges.

    Anna offre une présence, une oreille attentive et bienveillante, Adèle de son côté va réveiller Anna en lui donnant le goût de faire face à l’existence et de s’ouvrir aux sentiments.

     

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    Elle va nous transporter dans la Vienne des années trente, celle qui chasse le juif, le savant, l’écrivain, la ville où un homme de culture, un scientifique, un savant tombe amoureux d’Adèle une petite danseuse de revue. 

    Cela pourrait avoir des allures de conte de fées mais c’est sans compter le pied de nez de l’adversité.

    Kurt Gödel, cet homme brillant, génial qui publie à 25 ans  le théorème d’incomplétude, cet homme est aussi paranoïaque, anorexique, en proie à des hallucinations, et sous la coupe de sa famille à qui il n’ose présenter Adèle.

     

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                             Pour en savoir plus c'est ici

     

    Adversité encore lorsque Kurt Gödel tombe malade, lorsque la chasse aux savants le pousse à quitter l’ Autriche et à partir en Amérique. Adèle la fidèle l’accompagne, elle va être son pilier, son soutien, sa femme et son infirmière tout au long des années à Princeton. 

    Elle qui va recevoir ses collègues, ah les dîners avec Einstein, Oppenheimer ou Pauli ! , elle qui va l’aider à obtenir la nationalité américaine,  elle qui renonce pour lui à la maternité. 

     

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       « Je ne vais à mon bureau que pour avoir le privilège de rentrer à pied avec Kurt Gödel » Albert Einstein

     

    Elle a payé le prix fort mais son amour était immense à la taille du génie de Kurt Gödel.

    Adèle est bien la déesse des petites victoires, son combat au quotidien pour porter  son fou de mari est extraordinaire et s’appuie sur une capacité à donner tout à fait exceptionnelle.

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    Premier roman étonnant, passionnant, d’une grande maîtrise narrative, bourré de détails qui rendent le récit d’une crédibilité totale.

    Dieu sait que les mathématiques et moi c’est un peu l’huile et l’eau mais là j’ai avancé tout du long avec bonheur.

     

    L’avis de Pierre Assouline

     

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                               © photo Bruno Charroy /Anne Carrière

     

    Le Livre : La déesse des petites victoires - Yannick Grannec - Editions Anne Carrière

     

     

  • Le pays des petites pluies - Mary Austin

    Aux amateurs de nature, de désert et de poésie

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    Un mot de l’auteur Mary Austin d’abord car son nom n’est pas connu en France, auteur prolixe, théâtre, nouvelles, c’est ce récit publié en 1903 qui l’a fait connaître et en a fait le chantre de la nature à l’égal de John Muir ou Thoreau, elle fut amie avec Willa Cather et Jack London.
    C’est le désert qui est ici au coeur du livre, Mary Austin aime le désert car dit-elle « Pour tout ce que le désert prend à l’homme il donne une contrepartie, des respirations profondes, un sommeil profond et la communion des étoiles. Il nous vient à l’esprit avec une force renouvelée, dans les silences de la nuit »

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    Le désert Mojave

    busard_femelle_piquet .jpg14 courts chapitres initialement écrits pour les journaux qui vont vous faire parcourir le désert des chercheurs d’or, celui où des fables nourrissent l’imaginaire, vous pourrez répérer les sentiers qui mènent aux sources, admirer « cinquante sept busards, un sur chacun des cinquante sept poteaux de clôture du ranch El Tejon, par un matin de septembre favorable au mirage »
    Vous enfoncer sur les terres des indiens shoshone « Le pays du mouflon, du wapiti et du loup. »

    Tout est prétexte à émerveillement pour Mary Austin, tenez par exemple, le pré de son voisin, convoité, échangé, acheté, revendu, traversé d’un ruisseau, il finit un peu abandonné, la nature reprend ses droits « il est intéressant de voir cette reconquête d’un ancien territoire par les plantes sauvages que l’homme a bannies ». Le pré change de couleur au gré des saisons « Depuis le coeur de l’été jusqu’aux gelées la note dominante du pré est l’or clair, tournant à la teinte rouille de la bigelovie sur le déclin, une succession de couleurs plus admirablement réglées qu’un changement de décor au théâtre ».

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    Canyons, sierras, mesa, sentiers sont son domaine mais les histoires des hommes aussi tels ses gardiens d’écluse en un pays où l’eau est un trésor. Attentive à la beauté, l'auteur observe et note avec précision en naturaliste passionnée. Ses récits dégagent une grande poésie, un certain lyrisme et un immense amour pour ce pays «  de rivières perdues, où il n’y a pas grand-chose à aimer ; et pourtant un pays vers lequel on ne peut que revenir une fois qu’on l’a jamais visité.  »

    Ecoutez son appel : « Venez donc vous qui êtes obsédés par votre importance dans l’ordre des choses, et qui ne possédez rien qui n’ayez obtenu sans peiner, venez par les sombres vallées et les collines charnues, jusqu’au pays des jours paisibles, et faites vôtres la générosité, la simplicité et la sereine liberté. »

    François Specq traducteur et préfacier dit du livre « magnifique célébration de la beauté sauvage », si vous aimez Edward Abbey ou John Muir, si Walden est un livre important pour vous, si vous avez aimé Elisée Reclus et son Histoire d’un ruisseau, alors Le pays des petites pluies ne vous décevra pas.

    Le livre : Le Pays des petites pluies - Mary Austin - Traduit de l’américain par  François Specq - Editions  Le Mot et le Reste 2011.

     

  • Un petit rhum pour se réchauffer

    L’hiver cette année n’est pas si terrible, j’en profite pour vous emmener en Russie mais attention par la Russie d’aujourd’hui, non celle des batailles, de la grande plaine blanche et des grognards de Napoléon.

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    Si vous avez froid la cantinière vous distribuera un petit rhum

  • Les petites filles et la mort - Alexandre Papadiamantis

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    L'auteur Alexandre Papadiamantis

    Vers la Grèce 

    Au club lecture de la médiathèque j’ai la chance d’avoir fait connaissance avec une lectrice férue de littérature grecque, traductrice en plus. C’est elle qui m’a soufflé le titre de ce roman.

    Ce n’est pas du tout un livre récent, écrit en 1903 il n’a pas pris une ride. 

     

    Dans ce dix-neuvième siècle finissant en Grèce, naître fille était un grand malheur, une vie promise au travail incessant et parfois aux coups du père, du mari. Un drame pour la famille qui se devait de réunir une dot et par là sacrifier un champs, une oliveraie.

    Trouver un époux avait un prix et plus la fille était laide plus le prix atteignait des sommets. 

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                            Une société dominée par les hommes

     

    Voilà la famille de Yannou, sa fille s’est mariée à un homme dont il y aurait beaucoup à dire et elle va accoucher, deux de ses fils ont quitté le nid pour un avenir en Amérique. « A mesure que la famille s’était accrue, les amertumes s’étaient multipliées » l

    Denier problème en date, la naissance d’une petite fille dont la santé est chancelante, Yannou la veille, les heures passent et Yannou se revoit jeune femme, elle prend conscience de n’avoir jamais vécu autre chose que la servitude « domestique de ses parents. Une fois mariée, elle est devenue l’esclave de son mari ».

    Elle ne peut se résoudre à laisser cette enfant vivre la même chose, elle veut faire une bonne action, lui éviter de souffrir. 

    Elle qui sait soigner, qui connait les herbes qui font du bien, elle divague « Mon Dieu, pourquoi faut-il que celle-là soit venue au monde ? » elle s’interroge « Mon Dieu, pourquoi faut-il que celle-là soit venue au monde ? » 

    De machine à faire les enfants elle devient la force du destin

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                        L'oeuvre au théâtre  

     

    La mort de petite fille passe pour un accident mais Yannou se laisse emporter par la violence, la frustration, et les actes de mort se multiplient finissant par alerter les autorités.

    Une longue traque va commencer sur cette terre aride, la culpabilité ronge Yannou mais ne l’empêche pas d’être certaine que « Le plus grand cadeau serait d’avoir à leur donner, pardon mon Dieu ! L’herbe à rendre stérile »

    Elle apparait monstrueuse elle qui est sûre d’avoir agit par charité et qui se réjouit car la dot n’aura coûté qu’un linceul !! Elle est le bras armé de Dieu.

    Un roman à la fois moderne par l’oeil qu’il porte sur la condition féminine mais un drame antique pas sa violence et son côté inéluctable. Faire le mal par devoir est ce encore faire le mal ? Le roman flirte avec le questionnement de Dostoïevski dans les Frères Karamzov. 

    Court, dense, très réussi, c’est l’occasion de découvrir cet écrivain parfaitement ignoré en France. 

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    Le livre : Les petites filles et la mort - Alexandre Papadiamantis - Traduit par Michel Saunier - Edition Actes Sud Babel

     

  • Une petit île heureuse - Lars Sund

    Chez nos voisins du nord

     

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    Après deux étapes polonaises, un peu de légèreté et de cocasserie à la condition que vous acceptiez de monter dans mon bateau et plein gaz en direction d’un petit archipel caché au sud-ouest de la Finlande.

    Une flotille d’îles : Busö, Aspskär, Hemsö, Kokär.....

     

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    Mais attachons nous à Fagerö, une Petite île heureuse, on vit de la pêche depuis la nuit des temps. L’été « il y faisait bon vivre durant cette saison si diaphane. »

    Tout le monde connaît tout le monde. On peut cancaner et colporter les nouvelles, parler de Judit que personne n’appelle par son prénom mais que tous désignent comme «  la reine d’Aspskär  » , tout le monde parle de Mattsson l’homme politique le plus influent de l’archipel. Et puis il y a Pettersson qui va bientôt faire faillite ( si si c’est le facteur qui le dit), les Kangarn les voyous locaux.

    Et si les nouvelles circulent si bien c’est un peu grâce à Janne le facteur, quand on arrive chez lui on entend un sifflement « Nous frappons, ouvrons, entrons. Le sifflement s’intensifie » Janne est occupé à ouvrir consciencieusement tout le courrier de Fagerö « C’est un véritable expert que nous observons à l’action. » C’est comme ça qu’il est au courant du cancer d’Abrahamsson, le pauvre !! 

     

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    " Les funérailles furent célébrées à l'extérieur, c'est toujours la coutume à Fagerö "

     

    La saison touristique bat son plein quand l’île se met à recevoir quelques invités un peu ...spéciaux.

    Jour après jour, nuit après nuit, des corps viennent s’échouer sur les côtes de Fagerö, un ça irait mais dix, vingt, cent, là ça devient une habitude et ce n’est pas tenable. Surtout que ....tous ces morts y sont même pas d’ici !! et que ça va gâcher la saison touristique. Alors les renvoyer d’où ils viennent ? leur faire une place dans le cimetière

    L’idéal serait de trouver un bouc émissaire .........Le pauvre policier local Riggert von Haartman ne sait plus quoi en penser et ça n’arrange pas sa déprime ! Peut être que Ghita Saarinen la journaliste du coin sera d’un quelconque secours.

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    " Dépéchez vous êtres humains de profiter de la lumière du début de l'été ! Les ténèbres seront de retour bien trop vite "

     

    Ah que voilà un bon roman, exubérant, goûteux, acidulé au point d’en avoir les dents agacées. La littérature nordique au mieux de sa forme.

    Vous avez bien compris que se cache là dessous une critique à peine voilée de nos travers, de nos penchants xénophobes, de notre amour pour notre pays mais pas de ces immigrants qui se présentent en masse à nos portes. 

    Une île métaphorique et un récit à la forme parfaite, nous sommes invités dans les maisons, on pourrait presque goûter les plats, nous nous penchons sur les tombes encore fraîches. Les personnages sont cocasses et très bien croqués. C’est un feu d’artifice d’images, de rires grinçants, d’espièglerie parce que "créer un monde fictif à partir de rien, à l'aide d'outils que la langue met à notre disposition, est véritablement une entreprise noble et exigeante "

    On pense aux meilleurs romans de Paasilina ou de Laxness.

     

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    Je ne l’ai pas lâché une fois que je me suis un peu accoutumée à la cuisine (ah la confiture d’airelles ) et aux noms finlandais. 

     

     

    Le livre : Une petite île heureuse - Lars Sund - Traduit du suédois par Carine Bruy - Editions Mercure de France

     


    609449f7ec37d9acb_1.jpgL’auteur
    : Lars Sund, né en Finlande, il fait partie d’une minorité qui s’exprime en Suédois. Il est l’auteur d’une trilogie, Siklax, dont chaque volume a été un best-seller en scandinavie.