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Essai - Page 14

  • L'Iliade et l'Odyssée - Alberto Manguel

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    La tendance est aux retraductions, Paul Veyne vient de retraduire l’Enéide par exemple.

    Je n’avais pas d’édition de l’ Iliade franchement satisfaisante, un livre en poche plus en très bon état, une édition bilingue beaucoup trop lourde à manipuler, alors en entendant dans une émission de radio qu’une nouvelle traduction venait de sortir j’en ai profité.

    Me voilà maintenant avec une édition de l'Iliade flambant neuve et ma vieille Odyssée traduite par Philippe Jaccottet. 

     

    Vous me connaissez j’aime bien en plus avoir un passeur et comme je ne me vois pas vous faire une laïus sur l’Iliade et l’Odyssée du genre fiche de révision du bac, c’est du passeur dont il va être question.

     

    Alberto Manguel est un fan d’Homère ! Et il a commit un petit livre tout à fait passionnant où il entreprend de chercher la trace de ces deux oeuvres à travers le temps et les littératures d’un peu partout.

    Comment l’Iliade et l’Odyssée ont été lues, quel sens leur a-t-on attribué, quelles influences ont-elles exercées et comment ont-elles été traduites.

    Manguel est certain que ces oeuvres là peuvent être lues et relues car elles ont  « été écrites pour nos propres vies d'aujourd'hui, avec tous nos bonheur secrets et tous nos péchés enfouis. »

     

     

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    Bien entendu il revient sur Homère, le premier des écrivains, le père de la littérature comme Hérodote est le père de l’histoire. On est à peu près certain qu’Homère n’a pas existé et que ces oeuvres sont des assemblages d’anciennes histoires collectées par les rhapsodes ces interprètes des chants épiques, quelle importance puisque la littérature en sort habillée de pied en cap ?

    Xénophon disait déjà qu’Homère avait attribué aux Dieux « tout ce qui constitue chez les mortels honte et indignité : le vol, l’adultère et la tromperie »

    Manguel recherche à travers les oeuvres d’autres poètes, d’autres écrivains, la trace des oeuvres. Joyce bien entendu mais aussi Virgile dont l'Enéide doit beaucoup à Homère, Dante qui fait apparaitre Homère dans son premier cercle de l’enfer.

    Racine avec son Andromaque, Cavafy qui propose un Ulysse moderne.

    Ils ont été inspiré, influencé par Homère et l’on retrouve chez eux la colère d’Achille,  la ruse d’Ulysse,  la patience de Pénélope, le sacrifice d’Iphigénie. Homère a laissé sa trace jusque dans les récits de Sindbad le marin.

    Il nous rappelle l’influence qui a transformé Schliemann en archéologue obstiné pour découvrir les vestiges de Troie alors qu’il semblait que c’était un monde totalement imaginaire.

     

     

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    Un livre monde que Manguel illustre avec cette anecdote de villageois colombiens à qui l’on a prêté l’Iliade et qui refusent de rendre le livre au prétexte que :

     

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    « l’histoire d’Homère reflétait la leur: elle parlait d’un pays déchiré par la guerre, dans lequel des dieux fous se mêlent aux hommes et aux femmes qui ne savent jamais exactement pour quelle cause on se bat, ni quand ils seront heureux, ni pourquoi ils seront tués. »

     

     

    Ce livre est une sorte de biographie littéraire, non celle d’un homme mais celle d’une oeuvre de plus de 3000 ans et qu’aujourd’hui encore on traduit partout de par le monde, livre qui ne résout pas l’énigme d’Homère mais qui lui rend hommage.

    Manguel rejoint Italo Calvino  « Les classiques sont des livres qui, quand ils nous parviennent, portent en eux la trace des lectures qui ont précédé la nôtre et traînent derrière eux la trace qu'ils ont laissée dans la ou les cultures qu'ils ont traversées. »

     

                         

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    Les livres : L’Iliade et l’Odyssée - Alberto Manguel - Editions Bayard

    L’Iliade - Homère - Traduction de Jean Louis Backès - Editions Gallimard Folio classique

  • La Route de la Kolyma - Nicolas Werth

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                          Magadan ©  Магадан

     

    A l’été 2011 un récit de voyage pas tout à fait comme les autres. Un voyage vers l’enfer vers cet extrême orient russe qui fut la région emblématique du travail forcé en Union Soviétique, vers la Kolyma où un million de personnes furent envoyées.

    Le Goulag fut pendant des années un réel mode de vie : ceux qui y étaient, ceux qui en revenaient et ceux qui tremblaient d’y être envoyés. Les camps du Goulag couvraient toute la Russie avec une place à part pour la Kolyma vaste région (deux fois la France) isolée de la Sibérie à quelques neuf heures d’avion de Moscou.

     

    C’est donc sur les traces des Zek de la Kolyma que part Nicolas Werth, le voyage il l’effectue avec plusieurs russes qui sont tous membres de l’association Mémorial, une ONG russe qui tente sans aucun moyens de préserver la mémoire du Goulag et de cette période des répressions staliniennes.

    ll est grand temps car les témoins disparaissent, la plupart des survivants de la Kolyma ont autour de 80 ans et les rares vestiges que l’on peut encore trouver vont disparaitre à jamais. Bientôt il ne restera rien du plus grand système concentrationnaire du vingtième siècle.

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                               Magadan  ©  Магадан

     

    L’arrivée à Magadan le coeur de la Kolyma est un choc, la région est magnifique « entre deux promontoires maritimes » et totalement sinistrée, les bâtiments sont à l’abandon, peu de circulation, des terrains vagues, une cité lépreuse.

    Le travail commence, visite du musée local à la recherches d’objets du Goulag, rencontres avec des témoins.

    Cette façon d’opérer va se répéter pendant deux semaines, de ville en ville, absence de vestiges, traces effacées volontairement ou non. Les détenus arrivaient ici après des semaines dans des trains glacés, plusieurs jours à fond de cale du bateau qui marquait la fin du périple.

     

     

               Le film dont parle Nicolas Werth dans son interview

     

    Les statistiques du Goulag se passent de commentaires : de 1930 à 1955 : 20 millions de soviétiques ont été envoyés dans les camps, 2 millions y ont trouvé la mort, 1 million y ont été exécutés.

    Les témoignages des gardiens de la mémoire sont terribles, importants pour préserver une mémoire des faits car, au delà des statistiques qui sont maintenant connues, il y a un réel refus de se souvenir du million de personnes qui passa ici à la Kolyma.

     

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                           la Kolyma  © Daniel De Roulet

     

    Le voyage rend bien compte de ce que devaient être les difficultés dans ce pays au climat effrayant, en ce mois d’août la température avoisine les 2° confirmant le dicton de la Kolyma « Douze mois d’hiver, Le reste c'est l'été ». ll a suffit de laisser les vestiges des camps à l’abandon pour qu’ils s’effacent du paysage.

    La parole libre aujourd’hui est malgré tout difficile car comme le dit Miron Markovitch un ancien de la Kolyma âgé de 82 ans : «  Le Goulag, il est dans nos gènes. Il fait partie de notre patrimoine génétique »

    Le témoignage d’Evguenia Petrovna qui à l’âge de 22 ans avaient déjà passé 6 années à Ravensbrück et à la Kolyma, suivant en cela le destin de Margareth Buber-Neumann

     

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                            Le mémorial de la Serpantinka et celui de Magadan © Igor Krasnov

     

    Comme un hommage le groupe va faire une halte à la Serpantinka au haut lieu des exécutions de masse pendant ce que l’on appelle la Grande Terreur d’août 37 à octobre 38, une année pendant laquelle entre six et dix mille personnes ( 750 000 pour la Russie entière). Les gardiens de la mémoire ont fait érigé un monument sur les lieux, une croix de granit, un simple plaque de marbre noir.

     

    Un livre indispensable pour qui s’intéresse à cette période de l’histoire. Nicolas Werth l’historien a pris la route pour nous révéler cette « civilisation goulaguienne » 

    Un livre qui dit-il est un hommage à « l’humble obstination » des hommes et femmes qui tentent de lutter contre l’oubli.

     

    Le récit du plus ancien rescapé de la Kolyma 

     

    Le voyage d'un autre écrivain Daniel De Roulet

     

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    Le livre : La Route de la Kolyma - Nicolas Werth - Editions Belin

     

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    L’auteur : Nicolas Werth est un historien chercheur au CNRS spécialiste de la Russie soviétique et du Stalinisme. 

     
  • Les âmes Baltes - Jan Brokken

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    Un écrivain voyageur inconnu voilà une jolie découverte. Jan Brokken est passionné par le passé littéraire, musical, historique, d’un pays ou d’une ville.

    ll nous emporte dans ses bagages dans ces fameux pays Baltes dont aujourd’hui encore on n’ignore beaucoup de choses. On fait un joyeux méli-mélo avec leurs capitales, si on devait les placer sur une carte on hésiterait toujours pour savoir si c’est l’Estonie ou la Lettonie qui est la plus proche de la Russie.

    C’est donc un parcours culturel qui nous est proposé et le carnet d’adresses de Jan Brokken est riche de noms connus et d’autres totalement inconnus pour nos faibles connaissances.

    Bon je vais être gentille avec vous et commencer par le plus simple : La lituanie, un écrivain nommé Roman Kacew, ça vous dit quelque chose ? allez faites un effort….si je vous dis La Promesse de l’aube, mari de Jean Seberg ………et oui Romain Gary est à l’origine lituanien !! 

     

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                  Statue hommage à Romain Gary pris sur le blog de Pernelle qui visite les Pays Baltes

     

    Deuxième devinette : des escaliers et un landau qui dévale les marches ……..oui oui Einsenstein est Balte et non pas Russe comme peut être vous le pensiez.

     


     Le cuirassé Potemkime de Sergeï Einsenstein

     

    Bon ça y est j’ai toute votre attention ? Alors je vous propose de suivre ce parcours totalement passionnant à travers les villes d’Estonie, Lituanie et Lettonie. A travers la vie d’une quinzaine de familles.

    On y entend le murmure des voix juives qui ne sont plus, 70% de la population lituanienne était juive avant la guerre, parmi tous les noms que Jan Brokken met à l’honneur ne soyez pas étonnés de rencontrer beaucoup d’artistes Juifs. Markus Rothkowitz plus connu comme Mark Rothko, Jakob Lipchitz le sculpteur

     

     

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                             le portrait de Lipchitz et sa femme par Modigilani

     

     

    ou Hanna Arendt (et oui elle n’est pas née en Allemagne) mais aussi Emmanuel Kant, le musicien Arvö Part qui est né à Tallin en Estonie, et des inconnus qui ont compté dans l’histoire de leur pays comme  Loreta Asanaviciute qui semblable aux étudiants de la place Tian an Men, fut écrasé par un char soviétique en 1991. 

     

     

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    J’ai retenu aussi Carl Robert Jakobson l’écrivain le plus célèbre et que son pays l'Estonie honore dans un musée qui me plait bien.

     

     

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                               le Talumuuseum qui honore Jakobson

     

    les fameux châteaux de Courlande,

     

     

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    et le nom d’un éditeur exemplaire : Janis Rose dont le nom survit grâce à sa femme et à sa fille qui comme les parents de Sandra Kalniete furent déportées en Sibérie mais parvinrent à revenir.

    On feuillète en même temps un livre d’histoire, depuis le temps des Tsars qui refoulaient les juifs vers les états périphériques, jusqu’aux terribles épreuves de la guerre et du stalinisme, ce qui fait dire à l’auteur que l’âge d’une personne dit sous quel régime politique elle a vécu et quelles horreurs elle a pu vivre.

    « Dans les pays Baltes, chaque communauté a ses héros, ses héroïnes, ses martyrs et ses bourreaux. Le bien et le mal se confondent. La vérité de l'un fait la colère, le désespoir et le malheur de l'autre. »

     

    Ses récits sont riches, bien argumentés, bien composés, bref un beau travail, des photos illustrent bien le propos. Jan Brokken est parfait pour donner à travers les portraits qu’il nous propose, une belle photographie de ces pays qui connurent des conflits sanglants, la haine et la vengeance, des bagarres idéologiques et qui aujourd’hui ont su trouver leur place dans une Europe apaisée.

     

    Si vous voulez faire le voyage je vous propose le blog de miriam

     

    Dernière minute un site signalé par Nadejda merci à elle : Les Dames de Courlande

     

    Et le blog de Gilles

     

     

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    Le Livre : Les âmes Baltes - Jan Brokken - Traduit par Mireille Cohendy - Editions Denoël 

     

    3921121578.jpgL’auteur : Ecrivain voyageur, Jan Brokken est né en 1949 aux Pays-Bas. Il a écrit une vingtaine de livres qui en font un des plus grands écrivains néerlandais contemporains. Les Ames baltes est son premier ouvrage traduit en français. ( source l’éditeur) 

  • Leçons de solfège et de piano - Pascal Quignard

    Trois petites notes de musique

     

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    Un remerciement à Bonheur du Jour qui m’a aiguillé vers ce petit livre de Pascal Quignard que je n’avais pas repéré du tout.

    Je le lis depuis son premier livre sur Maurice Scève et je ne me suis jamais arrêtée. De temps en temps un livre me plait moins mais j’y trouve toujours de quoi satisfaire ma boulimie livresque.

     

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    Un livre sur la musique qui est la seconde passion de Quignard après la lecture. 

    Croiser ici Julien Gracq était un peu surprenant mais tout s’éclaire quand on sait que Monsieur Louis Poirier a pris de leçon de piano avec une tante de l’auteur. Une petite blessure à surgit à la suite de ces leçons, blessure pour Julien Gracq et plus encore pour Quignard « Il est des choses qui blessent l’âme quand la mémoire les fait ressurgir. » la petite madeleine est ici un peu souffrante. Son évocation de ses tantes musiciennes est magnifique.

    Il défend une méthode d’apprentissage certes un peu surannée et parfois même violente mais efficace « Ce n’était que du su par cœur, comme pour les verbes grecs irréguliers, mais c’est inscrit pour la vie »

     

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    Trois petits textes de trois conférences et ces trois fragments sont passionnants. Après la mémoire vient son admiration pour Paul Celan grâce à qui il a traduit du grec et il finit avec Aristote et  l’amitié.

     

    Un tout petit livre de ceux que l’on peut relire avec un grand plaisir. 

     

    Voyez l’avis de Margotte 

     

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    Le livre : Leçons de solfège et de piano - Pascal Quignard - Editions Arléa

     

  • La douceur de l'ombre - Alain Corbin

    Une sieste à l'ombre 

     

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               Ils sont parfois millénaires

     

    Si vous êtes sensible à la lumière à travers les frondaisons, si le parfum des pins vous transporte, s’il vous est arrivé d’enlacer un arbre ……..alors alors ce livre est fait pour vous.

    Le titre est déjà tout un programme : la douceur de l’ombre.

     

    Bon maintenant attention c’est un livre tout à fait sérieux mais qui vous porte de branche en branche et tel le Baron perché vous n’aurez peut être plus envie de redescendre.

     

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                       Ne plus jamais descendre

     

    Alain Corbin va vous faire parcourir les plaines et les monts, l’antiquité et la Renaissance, la poésie et la peinture. 

    Car l’arbre enchante l’homme depuis toujours. Il lui a parfois rendu un culte comme à une divinité, Platon en a fait le lieu d’élection de son Académie, Virgile l’a chanté avec ses plus beaux vers.

    Objet parfois de superstitions ou d’effroi, l’arbre est le compagnon de toujours, fournissant l’abri, la chaleur, les fruits.

    Alain Corbin passe tout en revue et s’appuie sur un nombre de citations ahurissant que l’on note au fil des pages pour ne plus les oublier.

     

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                  Souvenirs de Mortefontaine Camille Corot

     

    Si l’on suit un peu le courant de l’histoire nous voici avec Ronsard mais très vite avec les romantiques, et là c’est un peu l’apothéose : Lamartine et les Cèdres du Liban, Chateaubriand et les frondaisons américaines et bien entendu Hugo !! 

    j’ai découvert que Bernardin de Saint Pierre était un fervent des arbres, l’auteur m’a confirmé l’amour absolu de Thoreau pour « la feuille, l’humus et l’arbre sauvage », l’intérêt des savants pour les arbres, Darwin et Elisée Reclus sont au rendez-vous. Voilà déjà un livre riche et l’on n’a pas encore envisagé la peinture !!

     

    Bref un livre à garder par devers soi tout l’été, pour le feuilleter, pour réciter les poèmes que l’on y trouve et enfin pour comprendre comment nous  avons fait de l’arbre notre confident, une source d’émotion ou de sagesse.

    Un livre sérieux et complet tout de vert vêtu et qui vous procurera beaucoup de plaisir.

     

    et pour satisfaire votre curiosité le site des Arbres remarquables

     

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     Le livre : La douceur de l'ombre - Alain Corbin - Editions fayard 2013

     

     

  • Retour à Yvetot - Annie Ernaux

     

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    J’ai découvert Annie Ernaux lors de la parution de La femme gelée,  le roman se déroule à Annecy ville où je vivais alors, enthousiaste j’ai ensuite suivi le tracé naturel de ses parutions. 

    J’ai pratiquement lu tous ses livres et je les ai tous aimés. J’aime son écriture, son questionnement sur l’enfance, sur l'amour, sa passion des livres, sa langue verte parfois, j’ai compris sa rupture avec son milieu d’origine et la honte et les scrupules qui s’en suivirent. 

    Son roman le plus abouti  Les Années est un livre superbe que j’ai lu et relu. 

     

    Tout naturellement le billet de Margotte m’a immédiatement fait de l’oeil et j’ai commandé aussitôt  Retour à Yvetot qui sans être un récit, nous en apprend beaucoup sur l’auteur.

    Est-ce que j’ai aimé ? oui j’ai aimé le ton simple et la pudeur qui s’en dégagent. J’ai aimé ce retour publique toujours repoussé jusque là sur les lieux de l’enfance. 

    Il ne s’agit donc pas d’un roman mais du texte de la conférence qu’Annie Ernaux donna à Yvetot, sa ville natale son «  lieu de (ma ) mémoire la plus essentielle, celle de mes années d’enfance et de formation » avoue-t-elle.

     

    Ce retour aux sources est à la fois intéressant et émouvant. La petite fille revient sur La place  de son enfance et nous faisons connaissance avec son passé à travers une série de photos.

    Toujours un peu hantée par la honte de sa condition de fille de cabaretier, toujours souffrant des humiliations ressenties on retrouve ici l’auteur sans fard aucun, et j’ai aimé la simplicité de ce retour. Si vous n’avez jamais lu ses romans ce livre perdra peut être un peu de son intérêt mais il pourrait aussi vous inviter à ouvrir les romans d’Annie Ernaux.

     

     

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    Je lis peu la littérature française mais Annie Ernaux à une place à part dans ma bibliothèque et ce petit livre va se faufiler sur l’étagère.

     

    Le livre : retour à Yvetot - Annie Ernaux - Editions Mauconduit