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Essai - Page 17

  • Alexandre Soljenitsyne Le courage d'écrire

    L’ âme Russe - Episode 2 Dans les pas d'un géant

    « A tous ceux à qui la vie a manqué pour raconter cette histoire »

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    J’ai eu envie d’intituler ce billet dans les pas d’un géant  car « Des millions de lecteurs ont eu leur vie accompagnée par Alexandre Soljenitsyne »

    Une exposition et un livre consacré au géant de la littérature russe, de la littérature du Goulag. Pour une fois l’expo n’est pas parisienne mais Genevoise, Lyon Genève 1H30 de route qui hésiterais ?
    Septembre est magnifique et ce fut un plaisir de découvrir la Fondation Bodmer dominant le lac Léman.

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    La Fondation Bodmer Cologny

    La Suisse qui accueillit Soljenitsyne en 1974 chassé d’URSS.
    Je dois dire que j’avais une petite appréhension car une expo de peintures c’est une évidence, une expo autour d’un écrivain je craignais un peu la sécheresse ou la mise en valeur d’objets sans intérêt et peut-être l’ennui.
    Combien de fois lisant Chalamov et ses Récits de la Kolyma j’ai eu l’envie de rencontrer l’homme, de l’entendre parler de son expérience, ici grâce à la qualité de l’exposition on entend Soljenitsyne.
    C’est une exposition tout à fait impressionnante et fascinante consacré à un monument de la littérature du XX ème siècle et sans doute à son plus grand écrivain.
    J’ai eu l’envie d’en garder la trace, le souvenir à travers le livre édité à cette occasion.
    Quand je publierai ce billet l’expo sera fermée mais vous pourrez vous tourner vers le livre qui est lui-même un événement.

    Le titre du livre d’abord  Le courage d’écrire  et le préambule écrit par C Méla directeur de la fondation qui dit dans la préface
    « Soljenitsyne a mené une lutte clandestine, puis ouverte, au nom de la vérité, pour révéler au monde une entreprise de servitude sans précédent » justifiant ainsi immédiatement le titr
    e
    Le livre/catalogue est réalisé par Georges Nivat que tout lecteur amateur de littérature Russe connaît. Il est professeur honoraire à l'université de Genève et commissaire de l’exposition, ses liens personnels et amicaux avec Soljenitsyne ont permis la réalisation et la réussite de l’ensemble.

    J’ai été fasciné dans l’exposition par les  textes inconnu, les articles de journaux, les objets, les lettres, les manuscrits dont certains étaient parmi les fameux samizdat imprimés ou copiés clandestinement. J’ai ressenti de la ferveur, de l’admiration et de la stupéfaction devant l’ampleur du travail d’un homme, travail réalisé sous le joug permanent de la peur. On retrouve tout cela dans le livre.

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    Le Zek matricule CHth-854

    Le livre permet cette découverte avec les fac-similés des feuillets, 466 feuillets autographes de l’Archipel du Goulag dont le manuscrit est resté enfoui en Estonie Le livre qui  est venu réveiller la conscience de l’occident sur la réalité du Goulag.
    Tout est magnifique et émouvant dans ce livre, les photos de Soljenitsyne portant sa veste de Zek , les bouts de crayons qui ont tracé les mots de son oeuvre, des objets personnels issus de sa maison de Troïtse-Lykovo. Les souvenirs des années de labeur, des années d’exil  à Cavendish et du temps du retour.

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    Ce livre qui raconte une destinée d’écrivain est magnifique, j’ai découvert la gestation de la Roue rouge qui se se veut la généalogie de la révolution russe, son explication, ses noeuds (une oeuvre qui me reste à lire).
    Les efforts de l’écrivain pour maintenir en détention sa mémoire intacte sont particulièrement impressionnants. Les pages de Georges Nivat, pour éclairer chaque période, sont riches, les extraits nombreux et les photos toutes choisies avec soin.

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    1998 le temps du retour  Photo : Grigory Dukor/ Reuters

    J’ai croisé avec bonheur dans ce livre/catalogue : Nikita Struve l’éditeur de l’Archipel du Goulag, Claude Durand son agent littéraire pour le monde entier ; Bernard Pivot qui a donné à la France entière l’envie de lire Soljenitsyne et dont les entretiens sont aujourd’hui disponibles en DVD, les photos de Soljenitsyne instituteur ou recevant son Prix Nobel.

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    Bernard Pivot reçoit Alexandre Soljénitsyne à Apostrophes
    le 11 avril 1975.

    Ce livre est un cadeau, cadeau pour nous lecteur, cadeau à faire. Lisez le, offrez le et faites lui une place dans votre bibliothèque.
     
    Le livre : Alexandre Soljenitsyne Le courage d’écrire - Sous la direction de Georges Nivat - Editions des Syrtes
     

     

  • Proust contre la déchéance - Joseph Czapski

    Un livre sur Proust ? non pas vraiment, un livre sur les camps soviétiques ? non plus.

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    Un livre sur la dignité, le courage, sur la place de la vie intellectuelle quand celle-ci est interdite, un livre sur la lecture quand elle est devenue impossible, un livre sur la mémoire et son rôle dans le maintien en position debout des hommes que l’on veut abattre.

    scan_11314153945_1.jpgCe livre rend compte des conférences improvisées par Joseph Czapski officier polonais au camp d’internement soviétique de Griazioweitz.
    Quand plus rien n’est possible les prisonniers du camp décident en prenant beaucoup de risque, d’échanger leur savoir, pour maintenir le moral des hommes voilà des conférences improvisées avec des sujets très variés en fonction des compétences de chacun. C’est vital pour ces hommes pour « essayé de reprendre un certain travail intellectuel qui devait nous aider à surmonter notre abattement, notre angoisse, et défendre nos cerveaux de la rouille de l'inactivité. »

    Joseph Czapsik est peintre mais aussi bon connaisseur de l’oeuvre de Proust et de la littérature française, le voilà lancer dans des exposés sur La Recherche, faisant vivre pour ses compagnons les personnages de l’oeuvre, tentant de faire comprendre la richesse du style, la complexité de la construction. Le travail de mémoire est fantastique de précision, de justesse et de simplicité et se révèle être un joli clin d’oeil à Proust et au travail de la mémoire qui sous-tend son oeuvre et qui ici devient une belle leçon et pas seulement littéraire.


    scan_11314154514_1.jpgLe public est fidèle malgré les risques, et lire les feuillets préparatoires, griffonés, corrigés, parcourus de flèches, de soulignements est très émouvant. Ecoutez Joseph Czaspki « Je vois encore mes camaraedes entassés sous les portraits de Marx, Engels et Lénine, harassés après un travail dans un froid qui descendait jusqu’à quarante-cinq degrés sous zéro, qui écoutaient nos conférences sur des thèmes tellement éloignés de notre réalité d’alors. Je pensais alors avec émotion à Proust, dans sa chambre surchauffée aux murs de liège, qui serait bien étonné et touché peut-être de savoir que vingt ans après sa mort des prisonniers polonais, après une journée passée dans la neige et le froid, écoutaient avec un intérêt intense l’histoire de la duchesse de Guermantes, la mort de Bergotte et tout ce dont je pouvais me souvenir de ce monde de découvertes psychologiques précieuses et de beauté littéraire ».

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    Joseph Czapski peintre

    Ce livre longtemps empêché de parution comme celui de Julius Margolin ressort aujourd’hui faites lui une place dans votre bibliothèque comme l'ont fait Aifelle et Keisha

    Le livre : Proust contre la déchéance - Joseph Czapski - Editions Noir sur blanc

    L’auteur
    czapski.jpgNé à Prague en 1896 dans une famille aristocratique polonaise, Joseph Czapski passa son enfance en Biélorussie, puis fit des études de droit à Saint-Pétersbourg et de peinture à l’Académie des Beaux-arts de Cracovie. Czapski fut parmi les rares officiers de l’armée polonaise qui survécurent au massacre de Katyn en 1940. Son livre Souvenirs de Starobielsk retrace ses efforts pour faire connaître la vérité à propos de ce crime.
    Comme peintre, Czapski est connu notamment pour son appartenance au mouvement kapiste, qu'il contribua à fonder avec quelques amis, pendant son séjour à Paris (1924–1933). Après la Seconde Guerre mondiale, il vécut en exil en France, à Maisons-Laffitte, dans la banlieue de Paris. Il participa à la fondation du mensuel culturel polonais Kultura de Jerzy Giedroyc. Il y est mort en 1993.(source l’éditeur)

  • Les Identités meurtrières - Amin Maalouf

    « Après tout, remettons les dans les bateaux »

    Mme Brunel Député UMP

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    Au large de l'île de Lampedusa


    Les soulèvements des populations de Tunisie, de Libye, l’ exode vers des lieux qui leur paraissent meilleurs interroge et fait peur à certains, entraînant des réactions outrancières et dangereuses, un livre, paru il y a plus de 10 ans, apporte non une réponse à ces phénomènes, mais permet de se forger une réflexion par delà les passions et les réactions épidermiques.

    Je, Nous, les Autres : c’est ainsi qu’Amin Maalouf nous présente le problème, à partir de sa propre expérience, lui le libanais exilé en France en 1975 au moment de la guerre du Liban.
    Il s’interroge et nous interroge sur le sentiment d’appartenance, sur ce qui nous constitue, notre histoire, nos traditions, notre religion, quelle place faisons nous à notre héritage judéo-chrétien par exemple, à la place de notre langue, à l’étiquette qui s’attache à nous, en particulier quand cette étiquette est porteuse d’opprobre : Rappelons nous le Serbe pendant la guerre en Bosnie


    Des tunisiens aident les réfugiés libyens - no... par nocommenttv

    Il fait une place particulière en raison de son histoire personnelle, au monde arabe, à la religion musulmane et aux regards que nous portons à cette religion, regard déformé par l’intégrisme.
    Les notions d’identité et d’appartenance sont largement développées sans jamais rendre le propos trop didactique, j’ai retrouvé ici le souci d’accorder de la digniter aux autres, souci qui court dans 2 livres que j’ai lu récemment : b.a Ba et Tout un homme.
    Pour Amin Maalouf le maître mot est celui de réciprocité, pour cela le regard que nous portons sur l’autre doit être empreint de tolérance, de compréhension. Réciprocité pour celui qui est accueilli, il abandonne  sa terre,  certaines coutumes et sa langue.

    « Chacun d'entre nous devrait être encouragé à assumer sa propre diversité, à concevoir son identité comme la somme de ses diverses appartenances, au lieu de la confondre avec une seule, érigée en appartenance suprême, et en instrument d'exclusion, parfois en instrument de guerre »  Ne dites on pas : Pays d’accueil ?

    Un livre simple et à la fois plein d’une grande ambition, véritable leçon d’humanisme et de civilisation il est de ceux qu’il faut faire circuler dans les lycées ET dans les partis politiques
    J’avais aimé son livre sur les croisades vues du côté arabe, ses romans, ce livre va trouver sa place dans ma bibliothèque

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    Le livre : Les Identités meurtrières - Amin Maalouf - Editions Le livre de poche

  • b.a - ba la vie sans savoir lire - Bertrand Guillot

    Lire ? mais c'est facile  b.a ba et on continue ..........

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    Vous avez du temps de libre, vous cherchez une activité utile et intelligente ? faites comme Bertrand transformez vous en bénévole et tentez d’apprendre à lire à des adultes nommés Ibrahim, Nabil, Ladi ou Philomène. J’ai bien dit tentez  car si tous ces hommes et femmes sont certains de vouloir essayer, vous, êtes-vous capables de leur apprendre ?

    C’est la question que s'est posé Bertrand Guillot lorsque un peu par hasard on lui propose d'être bénévole dans un centre social. Il accepte et l’aventure commence. Comme vous et moi, il ne sait pas grand chose de l’enseignement de la lecture, mais bien entendu il a des souvenirs de son propre apprentissage et puis il va lire sur le sujet. Mais est-ce suffisant ?
    C’est avec une grande simplicité, beaucoup d’humilité et infiniment d’humour que Bertrand Guillot raconte son expérience. Parce que la tâche est rude et qu' il y a loin de la coupe aux lèvres. Face à des personnes qui ont derrière elles une journée de travail souvent épuisante, qui sont déjà passés par des galères successives, la bonne volonté ne suffit pas. Il faut être capable de « faire apprendre » de « faire comprendre » de perdre ses réflexes de « lettré », cela donne des scènes parfois surréalistes, parfois cocasses et souvent très émouvantes. On sent poindre par moment le découragement des deux côtés. Mais passent les saisons, les plus motivés entraînant les autres, malgré quelques abandons et les erreurs de Bertrand, en juin le groupe est toujours là.

     

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    C’est un livre tonique, humaniste, chaleureux, sur le bateau avec lui montent des hommes et des femmes qui vous n’oublierez pas car Bertrand Guillot sait les rendre présents, leur donner vie et rendre hommage à leur courage et leur ténacité. Au fil des pages vous comprendrez la différence entre analphabétisme et illettrisme, les statistiques sur le problème mais surtout vous attendrez comme lui le fameux  déclic

    Lisez ce livre il fait du bien  c'est aussi l'avis de Cathulu

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    Le livre : b.a - ba la vie sans savoir lire - Bertrand Guillot - Editions rue Fromentin

    L’auteur répond à une longue interview

  • Tout un homme - Jean Paul Wenzel

    Germinal n'est pas si loin

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    Pendant des années ils ont fait le travail que personne ici ne voulait faire, pendant des années ils ont peiné, sué, souffert, été accidenté pour faire fonctionner des mines, des usines qui un beau jour fermeraient.
    Ils ont vécu pendant des années loin de leurs racines jusqu’à ce que petit à petit leurs racines changent de « pot ». Pendant des années ils portaient ce nom « immigrés » jusqu’à ce que leurs enfants détiennent une carte d’identité française.

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    Le collectif des mineurs marocains à Liévin aujourd'hui

    1963 Ahmed  laisse derrière lui la Kabylie, né d’un père Français musulman  il a juste 16 ans et va parce qu’il courre après les beaux yeux de Leïla se retrouver en Lorraine, au fond d’une mine. Il descend la peur au ventre « je n’avais pas encore commencé le travail et déjà j’étais en enfer ». Le travail de la mine est dur il est « incapable de dire un mot, incapable de penser, seulement tenir debout  ».
    La vie avance, le mariage avec Leïla, la naissance des enfants, les bons côtés de la mine, les fêtes, les copains, et le syndicat. Mais « Le déclin des mines a commencé et nos grèves désespérées n’y peuvent rien changer ! »
    Quand à la retraite il retourne en Algérie, il est un étranger dans son pays, un immigré ! il essaie de s’y construire une vie, mais c’est impossible et c’est Leïla qui a le dernier mot « Jamais je ne vivrais ici Ahmed (...) je suis et je reste française, définitivement ..Inch’Allah ! » et à la mort de sa femme il continue de partager son temps entre la Moselle et la Kabylie.

    1973 Saïd lui est marocain, un jour un bruit court « La France recrute des mineurs ». Vite direction Ouarzazate pour se mettre sur les rangs. Il s’agit là d’une quasi foire à l’humain, pesés, examinés, tripotés, et la promesse vertigineuse d’un salaire de 44 francs par jour !
    Saïd est retenu, il porte même un matricule, il reçoit le papier, « le sésame pour l’Eldorado ». C’est le bateau pour la France, direction Forbach en Lorraine où il va d’abord se former dans une mine-image, le matin il apprend le boisage, le forage et l’après-midi à lire et à écrire. Et il apprend Saïd « l’entraide, la hiérarchie, le monde souterrain, le vocabulaire de la mine, les mots en platt, le patois lorrain, plein de mots bizarres même pour un français. »  Mais la mine c’est aussi la peur, l’humidité, la poussière.
    1980 sa première grève pour obtenir le même statut que les mineurs français, une grève dure « Les mille trois cent mineurs marocains célibataires tiennent bon » et finissent par obtenir gain de cause.«  Nous les moins que rien, les couscous, les bougnoules, les immigrés, nous avions gagnés. » Amina sa femme restée au bled va pouvoir le rejoindre avec leur fils Samir. Les enfants grandissent, font des études, la retraite et une vie qui va se partager entre le Maroc et la France.

    Jean-Paul Wenzel  a écouté des dizaines d’hommes pour écrire ces deux histoires, Ahmed et Saïd n’existent pas vraiment mais ils sont un peu de chaque immigré venu ici pour subsister, pour faire vivre une famille, pour vivre une vie rythmée par le travail. Pour faire tourner les usines, les mines, les chantiers.
    A travers eux il donne un visage à ces hommes déracinés qui n’ont pas souvent l’occasion de faire entendre leur voix.
    Un beau et fort récit dont vous pouvez retrouver quelques voix dans cette vidéo car ce récit est aussi une pièce de théâtre, ce n'est pas l'écriture qui prévoit mais la vérité des hommes.

     

    L'auteur
    Jean-Paul Wenzel est . Né en 1947 à Saint-Etienne, il s'est intéressé au cours de sa carrière au quotidien, aux minorités, aux exclus.
    Il est l’auteur d’une quinzaine de pièces de théâtre. Il est aussi metteur en scène et comédien.

  • Vous n'en avez pas fini avec la lecture

    Un livre pour bien démarrer l'année

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    J’avoue j’aime ce genre de livre, j’aime confronter mes impressions et mes agacements. J’aime par quelques mots me souvenir d’un livre lu avec bonheur, éprouver l’envie irrépressible de le rouvrir. Quelques mots qui à eux seuls me font revoir une scène, un paysage, et à nouveau savourer le livre en question.
    Michel Crépu fait partie des accompagnateurs de ce genre de promenades littéraires, comme Maxime Cohen, comme Charles Dantzig quand il ne bâcle pas ou comme Angelo Rinaldi.

    Chez Crépu j’aime l’éclectisme des chroniques, le parti pris et surtout la formidable diversité qui va de Soljenitsyne à Jaccottet, de Plotin à Pline le Jeune, de Roth à Dumas.
    J’ai aimé les petits à côtés : musique, métro, campagne, qui parsèment le journal, ils rendent le ton moins cérémonieux, moins sérieux et témoignent de la formidable liberté de Michel Crépu.
    J’aime aussi cette honnêteté qui lui fait dire qu’il n’aime pas vraiment Stendhal et parlant de L’homme sans qualité de Musil " Je n’ai jamais eu la patience — je veux dire le désir — de le lire jusqu’au bout " ou encore en réaction à une certaine intelligentsia parisienne qu’il aime Le Clézio.

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    Un chemin vers les livres


    J’aime ses petites phrases qui font mouche et qui me plaisent même quand elles visent des auteurs que j’aime "l'abbé Onfray" et dont il se moque et plus encore quand elles m’invitent à lire ceux qui font partie de ses amis de toujours : Pline le Jeune, Voltaire, Bossuet.
    J’ai partagé son admiration quand il propose " Ecoutons avec l’auteur de Walden ou la Vie dans les bois un arbre s’effondrer " ou quand il parle de " La colossale traduction du Zibaldone de Léopardi " qui fait partie des livres que j’ouvre souvent. Et il m’a amusé quand il décide de faire un jour une "Orgie soudaine de Dumas ".
    Cet homme lit toujours et partout : dans les trains, les avions, en Bourgogne ou à Istanbul. Il emprunte les voies du moment  : Littell, Houellebecq, Roth, mais aussi des chemins de traverse vers les auteurs qu’il aime, qu’il lit et relit au fil des années : Chateaubriand, Sainte Beuve, ou Proust.

    Ce journal littéraire publié dans la Revue des deux mondes au fil des mois et rassemblé ici nécessite en même temps l’achat d’un petit carnet pour noter toutes les références accumulées au fil des pages ( pour moi ce n’est pas moins de 20 titres notés) et rassemblées sur onze pages de bibliographie.
    C’est dire qu’avec ce livre vous n’en avez pas fini avec la lecture

    Le livre : Lecture Journal littéraire 2002-2009 - Michel Crépu - Editions Gallimard - 2009

    crepu.jpgL'auteur : Critique littéraire et directeur de la Revue des deux Mondes, Michel Crépu est aussi écrivain, à la fois romancier et essayiste. Il a notamment publié Le Tombeau de Bossuet qui a reçu le Prix Fémina de l'essai et le Grand Prix de l'Académie Française.
    Il participe au Masque et la Plume.