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Bribes et brindilles - Page 38

  • L'automne à Concord

    L'automne de Nathaniel Hawthorne

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    9 Octobre 1841
    Je suis rentré à la maison par la grand-route.(..) Il y avait une série de jeune bois revêtus de leurs parures de gloire automnale. Le soleil les frappait de ses rayons : sa lumière est comme un souffle de vie sur la pompe automnale.

     

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                                               Walden Pond - Concord - Massachusetts


    12 Octobre 1841
    Il n’y a guère de trait plus surprenant dans le paysage, ces jours-ci, que les taches rouges des buissons d’airelle que l’on aperçoit sur les longues pentes au flanc des collines comme des îlots au milieu de l’herbe, avec des arbres qui poussent au-dessus ; ou bien elles viennent couronner de leur teinte vive, presque rousse, le sommet brun et dénudé d’une colline, ou bien encore elles entourent la base d’un rocher inscrusté dans la terre.
    De loin cette teinte qui habille des taches et des parcelles de terre ressemble davantage au tableau d’un peintre.



    Le livre : Carnets Américains - Nathaniel Hawthorne - José Corti

     

  • L'automne de John Keats

     

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    Couleurs d'automne


    Saison des brumes et de savoureuse abondance,
    Amie intime du soleil qui mûrit,
    Conspirant avec lui à charger et bénir
    De fruits les treilles qui courent le long des toits de chaume ;
    A courber sous les pommes les arbres moussus des enclos
    Et combler tous les fruits de maturité juqu’au coeur,
    A faire enfler la courge et s’arrondir la coque des noisettes
    D’une tendre amande ; à faire bourgeonner encore,
    Et encore, des fleurs tardives pour les abeilles,
    jusqu’à ce qu’elles croient que les tièdes journées ne finiront jamais
    Tant l’été a gorgé leurs humides alvéoles.

     

    Le livre :    Lettes à Fanny Brown - John Keats - Editions Belin
    la photo : le blog Ruralité

  • L'oiseau moqueur

     

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    L’oiseau moqueur qui, chaque année niche dans le sapin de la cour de devant, a l’habitude de pousser sa chanson depuis les lieux les plus élevés, et parmi ces lieux-là, il y a ma cheminée. Quand il chante de là-haut, le conduit de la cheminée fait caisse de résonance, comme le vide soigneusement dosé à l’intérieur d’un violoncelle ou d’un violon, et les accents de la mélodie y gagnent une plénitude qui se réverbère dans toute la maison.
    Il chante d’abord une phrase, et la répète exactement ; puis, il en invente une autre, et la répète de la même façon, puis une troisième. L’inventivité du moqueur est sans limites ; il répand la nouveauté autour de lui, avec la désinvolture d’un dieu.

     

    Le livre
    Annie Dillard - Pélerinage à Tinker Creek - Editions Christian Bourgois

    La photo Viventura

  • L'ascension du Mont Blanc

    L'ascension du Mont Blanc

    D’abord, il faut marcher deux journées, toujours en montant, comme bien tu penses, et la marche n’est pas facile. Ces hautes montagnes ont sur leurs flancs de vastes champs de glace et de neige durcie qu’on appelle glaciers.

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    Aujourd'hui photographié par Denise

    L’un des glaciers qui sont au pied du Mont Blanc à huit kilomètres de large et vingt-quatre de long : c’est une vaste mer de glace, tantôt unie, tantôt bouleversée comme les flots de la mer dans la tempête.

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    La Mer de Glace en 1856

    Quand on marche sur ces glaciers aux pentes rapides, il faut des souliers ferrés exprès pour ne pas glisser, des bâtons ferrés pour se retenir. On arrive souvent devant des murs de glace qui barre le chemin, alors il faut creuser à coup de hache dans la glace une sorte d’escalier où l’on puisse poser le pied.

    Le livre Le Tour de France par deux enfants - G Bruno - Belin
     

  • L'hiver en forêt

    L'hiver en forêt

     

    C’est le temps où le paysan se fait bûcheron. A peine entré dans la forêt figée par le gel, ployante sous son faix de neige, on ne voit personne encore que déjà vient à vous une odeur de fumée, puis un parfum délicieux de résine et d’écorce fraîche.
    Le bruit grandissant des haches vous guide vers la clairière où quatre, cinq, six garçons bleus dépècent un cadavre de sapin. Scie, haches, et ces couperets à long manche avec quoi l’on écorce les fûts interminables.

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    Qu’il faut peu de temps et d’outils pour faire de cette belle construction de vivantes ramures, dressées d’un jet vers le ciel peuplé d’oiseaux, un tas de branches et un tas de bois.
    Déjà le condamné suivant se prépare. Une entaille béante à sa base, scié, deux ou trois coins de fer fichés dans sa blessure, il frémit, penche, hésite et soudain s’abat dans un long sifflement d’air fouaillé. Un nuage de neige naît de son écrasement.


    Le livre : Halte en Juin - Gustave Roud - Editions Fata Morgana
    La photo : retrouvez là ici

     

  • Supervielle

     

    Quand nul ne la regarde
    la mer n’est plus la mer,
    Elle est ce que nous sommes
    Lorsque nul ne nous voit ....

    Jules Supervielle

     

    goyavier.jpg" Lui qui avait à sa disposition au moins deux continents, de l’Uruguay à la France, au moins un océan tout entier, l’Atlantique, des oiseaux fabuleux et l’arbre à goyaves, et les étendues superbes de la pampa, on le vit peu à peu jeter par-dessus bord l’exotisme, la couleur locale, la fantaisie volontaire, et se contenter de la moindre chose : être un homme vulnérable qui sent son coeur battre."
    " Dans le ton de Supervielle il y a cet instinct de l’inusité ou de l’imprévu qui donne à ses poèmes une grâce incomparable"

     

    Retrouvez Supervielle et l'Uruguay
    Le Livre
    : La Conversation des poètes - Claude Roy - Editions Gallimard