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Bribes et brindilles - Page 41

  • L'Acropole

    L’impression que me fit Athènes est de beaucoup la plus forte que j’aie jamais ressentie. Il y a un lieu où la perfection existe (..)
    Je savais bien avant mon voyage que la Grèce avait créé la science, l’art, la philosophie, la civilisation ; mais l’échelle me manquait. Quand je vis l’Acropole, j’eus la révélation du divin. (Ernest Renan)

     

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    L'Acropole


    Elle était à ma droite, assise sur des collines légèrement élevées, et les ombres des montagnes, qui se prolongeaient jusqu’à elle, la détachaient vivement de tout le reste. C’était le Parthénon ; la ville entière restait cachée dans les replis du terrain et derrière les rochers de la citadelle. Il est difficile de peindre ce que je ressentais alors. Les regards attachés pendant de longues soirées sur ces pierres, dont je ne pouvais distinguer la forme, je ne sais quel charme prodigieux, et qui ne ressemblait à nul autre, m’attirait de ce côté. (Edgar Quinet)

     

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    Le Parthénon

    C’était donc à cette tribune que Périclès, Alcibiade et Démosthène firent entendre leur voix.

    J’ai vu du haut de l’Acropolis le soleil se lever entre les deux cimes du mont Hymette : les corneilles qui nichent autour de la citadelle, mais qui ne franchissent jamais son sommet, planaient au-dessus de nous : leurs ailes noires et lustrées étaient glacées de rose par les premiers reflets du jour; des colonnes de fumée bleue et légère montaient dans l’ombre, le long des flancs de l’Hymette.
    Athènes, l’Acropolis et les débris du Parthénon se coloraient des plus belles teintes de la fleur du pêcher (...) au loin, la mer et le Pirée étaient tout blancs de lumière ; et la citadelle de Corinthe, renvoyant l’éclat du jour nouveau, brillait sur l’horizon du couchant, comme un rocher de pourpre et de feu. (Chateaubriand)


    Le livre
    Vu sur l’Acropole - M Chateaubriand, Edgar Quinet, Ernest Renan - Editions La Bibliothèque

  • Ermitage

    L’homme que le malheur a plongé dans la peine, qu’il n’aille pas à la légère se raser la tête ou se livrer à d’autres caprices, mais que plutôt, il ferme discrètement l’huis sur soi et vive sans rien attendre de ses nuits et ses jours. (1)

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    A l’approche de la soixantaine , à l’âge où la vie devient aussi fragile que la rosée, j’ai cependant construit de nouveaux un abri pour mes vieux jours.
    Au printemps je vois les glycines en fleur; elles s’étalent à l’ouest comme un nuage violet. En été j’entends le chant des coucous; et chaque fois, j’ai l’impression de faire un pacte avec eux pour qu’ils me servent de guides au suprême passage de la montagne de la mort. En automne, mes oreilles sont pleines du chant des cigales, qui semblent déplorer le caractère éphémère et fuyant de ce monde. En hiver, je contemple la neige, qui s’accumule ou fond, comme nos pêchés qui apparaissent et disparaissent. (2)




    Le livre :

    Les heures oisives - Urabe Kenkô   (1)
    Notes de ma cabane de moine  Kamo no Chômei (2)
    Ces deux textes publiés en un volume aux éditions Gallimard

  • Insectes


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    "Elle porte une jupe de papier sulfurisé vert d’eau, sèche et parchemineuse. Par-dessous, le jupon est en papier de soie finement plissé. Cela est strictement serré à la taille et dissimule le bas du corps mais, parfois, ce qui paraissait un vêtement révèle sa vraie nature, s’ouvre par le milieu, se déploie en éventail sur les côtés, d’un coup se met à battre. Alors, la petite personne gracile ait tournoyer ses voiles et ses tulles, froufroute imperceptiblement, disparaît un peu plus loin, devient feuille."

    Mante religieuse

     

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    Coccinelles. Voilà les petits mots lâchés. C’est que la bête à bon Dieu, telle les femmes recluses dans les couvents, a une double identité. L’état civil, lui, n’a retenu que la couleur, coccineus : écarlate. Mauvaise idée car, des coccinelles, il s’en trouve tout autant de jaunes, de rouges que d’orangées, d’autres encore comme un petit bout de charbon de bois à deux points incandescents. Décidément ça ne vaudra jamais son nom de religion.

    Coccinelles

     

    Le livre :  Matériaux pour une histoire raisonnée des insectes - Bernard Dumortier - La Fosse aux ours

  • Florence

    Florence

    Dessous tes ponts multicolores
    L’Arno prophète paisiblement s’ensable
    Et dans les reflets tranquilles brise à peine
    Les arches sévères parmi les fleurs qui se fanent

     

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    "Florence, lys de puissance, rejeton printanier"

     

    Le livre : Chants Orphiques - Dino Campana - Editions Allia

    Vous pouvez retrouver un billet sur ce livre chez Claude

  • Pétra la bariolée

    Pétra la bariolée

    "Les veines bleues, roses, les stries qui ondulent et serpentent à travers le grès, la moirure des couches ferrugineuses font frissonner la pierre.
    Avec ses demeures froissées par le vent, fripées par le sable, cette ville morte est recouverte d’un voile qui en brouille la perfection géométrique.
    Ce voile soyeux a même donné son nom à l’une des tombes, la « tombe de soie » sans que l’on puisse oublier que Pétra s’appelait en araméen Arquem, en nabatéen requem : « la bariolée ».

     

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    "On a beau l'avoir vu mille fois, c'est un choc. Le "Trésor" apparaît "

    "Quand ce n’était pas par Alexandrie ou Palmyre, le commerce de la soie transitait par Pétra, celui de l’encens aussi, la myrrhe, les épices, l’huile d’olive, l’asphalte, les dattes, le cuivre - jusqu’à ce que les Romains, pour limiter les intermédiaires, déroutent le trafic par la mer Rouge et par Alexandrie, et tarissent la fortune de la ville."


    Le livre : Rendez-vous dans une autre vie - Jérôme Prieur - Seuil
    la photo : sur ce site

  • L'olivier

    Une brindille dédiée à Colo

     

    Cueilleurs d’olives

    Andalous de Jaén,
    Altiers ceuilleurs d’olives,
    Dites-moi du fond de l’âme
    Qui a fait naître l’olivier ?

    Ni le néant,
    Ni l’or, ni Dieu
    mais la terre silencieuse,
    le travail et la sueur.

    Unis à l’eau pure
    aux planètes unis,
    ils donnèrent
    la beauté des troncs tordus

     

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    Les oliviers

    Les oliviers tordus par les temps
    et par les vents d’orages, se sont levés
    sur le sourcil étroit de cette terre,
    comme s’ils enlaçaient le sol et la pierre
    de leurs branches qui ont tant souffert

     

     

    La photo chez Espaces, instants

    Les auteurs
    Cueilleurs d'olives - Miguel Hernandez Giner
    Les oliviers - Dimitris Gotsis

    Le livre
    Feuilles d'olivier anthologie poétique et littéraire - Jacques Bonnadier et Joseph Pacini - Editions A Barthélémy