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Bribes et brindilles - Page 34

  • Bribe de Jean-Henri Fabre

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    « Au départ, vos pieds foulent les touffes balsamiques du Thym, qui forme tapis continu sur les croupes inférieures ; dans quelques heures, ils fouleront les sombres coussinets de la Saxifrage à feuilles opposées, le première plante qui s’offre au botaniste débarquant, en juillet, sur le rivage du Spitzberg.

     

     

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    En bas, dans les haies, vous avez récolté les fleurs écarlates du Grenadier, ami du ciel africain ; là-haut, vous récolterez un petit Pavot velu, qui abrite ses tiges sous une couverture de menus débris pierreux, et déploie sa large corolle jaune dans les solitudes glaciaires du Groenland et du Cap Nord, comme sur les pentes terminales du Ventoux »

     

     

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    Le Livre : Sur le Ventoux L’Ammophile hérissée - Jean-Henri Fabre - Editions Mercure de France

  • Bribe de Georges Perec

    Commençons par une brindille


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    " De 1892 à 1924, près de seize millions d’émigrants en provenance d’Europe sont passés par Ellis Island "

     

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    " A partir de la première moitié du XIXe siècle, un formidable espoir secoue l'Europe : pour tous les peuples écrasés, opprimés, oppressés, asservis, massacrés, pour toutes les classes exploitées, affamées, ravagées par les épidémies, décimées par des années de disette et de famine, une terre promise se mit à exister : l'Amérique, une terre vierge ouverte à tous, une terre libre et généreuse où les damnés du vieux continent pourront devenir les pionniers d'un nouveau monde, les bâtisseurs d'une société sans injustice et sans préjugés. Pour les paysans irlandais dont les récoltes étaient dévastées, pour les libéraux allemands traqués après 1848, pour les nationalistes polonais écrasés après 1830, pour les Arméniens, pour les Grecs, pour les Turcs, pour tous les juifs de Russie et d'Autriche-Hongrie, pour les Italiens du Sud qui mouraient par centaine de milliers de choléra et de misère, l'Amérique devint le symbole de la vie nouvelle, de la chance enfin donnée, et c'est par dizaine de millions, par familles entières, par villages entiers que les immigrants s'embarquèrent pour ce voyage sans retour. 

    Pendant plusieurs dizaines d'années, l'ultime étape de cet exode sans précédent dans l'histoire de l'humanité fut, au terme d'une traversée le plus souvent effectuée dans des conditions épouvantables, un petit îlot nommé Ellis Island, où les services du Bureau Fédéral de l'Immigration avaient installé leur centre d'accueil. Ainsi, sur cet étroit banc de sable, à l'embouchure de l'Hudson, à quelques encablures de la statue de la Liberté alors toute récente, se sont rassemblés pour un temps, tous ceux qui, depuis, ont fait la Nation américaine. "

     

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                  Ellis island rénové

     

    Bribe de : Ellis island - Georges Perec - Editions P.O.L

  • Bribe de Mario Rigoni Stern

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    « L’humidité du bois, l’odeur de la terre humifère, les couleurs des feuilles de hêtre, de sorbier, du saule des chèvres, de l’aulne blanc tranchant sur le vert sombre des sapins et la splendeur flamboyante d’un merisier ; lui avec son chien ; et le silence amplifié par les brefs appels des oiseaux de passage, par le battement d’ailes d’une grive, par le tintement argentin du grelot attaché au collier de son chien. Marcher comme ça pendant toute la vie. Toujours. » 

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    « La couverture sur la tête, on marchait en silence ; en sortant de la bouche le souffle gelait sur la barbe et sur les moustaches. Mais l’air, la neige et les étoiles aussi semblaient soudés ensemble par le froid. La couverture tirée sur la tête, on continuait à marcher en silence. On s’arrêta, peut-être parce qu’on ne savait pas où aller. Le temps et les étoiles passaient au-dessus de nous, étendus sur la neige. »

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                 Asiago le pays de Mario Rigoni Stern

     

    Bribe de : Hommes bois abeilles - Mario Rigoni Stern - Editions la Fosse aux ours 

  • Le Louvre entrouvert

    Puissance et réalisme

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     Les Mendiants - Pierre Brueghel - Musée du Louvre

    Un émerveillement de lumière compose en couleurs Les Mendiants (1568) de Brueghel l’Ancien. S’il y eut cour des miracles c’est bien là qu’elle se tient. Tant de misère, d’abomination d’un coup transfigurées par le pinceau en une pièce musicale verte et blanche, et brun et rouge, et le ciel est très loin dans la trouée de quelques branches, au fond d’une enfilade de mures en briques là-bas, derrière une muraille percée d’une ouverture voûtée.
    Abominable contradiction : avoir fait de ce coin d’enfer un paradis pour l’oeil.


    Maître Flamand

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     Herengracht d'Amsterdam - Jan van der Heyden - Musée du Louvre

    Et je m’arrête encore happé, face au Herengracht d’Amsterdam de Jan van der Heyden; toile petite, mais pleine comme un oeuf où la brique et le bois, le fret, la frondaison se mêlent à l’eau , s’en éclairant, empanachés de nuages voyageurs qui ont scrupule à s’emparer de tout le bleu.


    Le livre : Le Louvre entrouvert - Robert Marteau - Champ Vallon

  • Trop ou trop peu ?

    Deux extrêmes

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          © Thomas Allen

    700 000 nouveaux titres ont été publiés dans le monde en 1998
    859 000 en 2003 et 976 000 en 2007.
    Malgré la régression économique actuelle, bientôt il paraîtra un million de livres par année.




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    Car, à présent que n’importe qui est libre d’imprimer, ce qu’il veut, on ignore souvent le meilleur et on écrit au contraire, simplement pour le divertissement, ce qu’il serait préférable d’oublier ou , mieux encore, d’effacer de tous les livres. Et même quand on écrit quelque chose qui mérite d’être lu, on le tord, on le corrompt au point qu’il vaudrait bien mieux se passer de tels livres, plutôt que d’en avoir mille exemplaires qui répandent des faussetés par le vaste monde.
    (Lettre de Niccolo Perotti humaniste et érudit italien - 1471)
                                                                  

    Le livre : Apologie du livre - Robert Darnton - Editions Gallimard

  • Un journaliste au temps de Louis XVI

    En 1785 Hérault de Séchelles effectue le voyage à Montbard pour rencontré M de Buffon

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     "J’avais une extrême envie de connaître M de Buffon"

    "Je vis une belle figure noble et calme"

     

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    "Quelle palpitation de joie me saisit lorsque j’aperçus de loin la tour de Montbard, les terrasses, les jardins qui l’environnent"

     

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    "Des prairies coupées par des rivières, des vignobles, des coteaux brillants de culture, et toute la ville de Montbard, ces jardins sont mêlés de plantations, de pins, de platanes, de sycomores, de charmilles et toujours des fleurs parmi les arbres."

     

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    "Je vis de grandes volières où Buffon élevait des oiseaux étrangers qu’il voulait étudier et décrire."


    Hérault de Séchelles effectua cette visite au grand naturaliste en 1785, élu à la convention, il perdit la tête en même temps que Danton, Camille Desmoulins et Fabre d’Eglantine.

    Une page sur la biographie de Buffon et un billet de Jean Jadin

    Livre : Voyage à Montbard - Hérault de Séchelles - Gallimard Le Promeneur