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Bribes et brindilles - Page 32

  • Bribes de Stefan Zweig

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    « Pouchkine, l’ancêtre de la littérature russe, est de sang princier, Léon Tolstoï descend d’une antique lignée de comtes. Tourgueniev est un gentilhomme campagnard. Dostoïevsky est fils de haut fonctionnaire appartenant à la noblesse : tous sont nobles. C’est que dans la Russie du XIXe siècle la littérature, l’art, toutes les formes de l’activité intellectuelle sont réservées à la noblesse, comme elle possède territoires et châteaux, fleuves et mines, forêts et champs jusqu’aux hommes eux-mêmes, les serfs, qui font produire ceux-ci à la sueur de leur front. Puissance, fortune, postes officiels, connaissance et savoir sont l’apanage exclusif de cent familles, de dix mille personnes dans une nation de plus de cents millions d’habitants. Elles seules représentent aux yeux du monde la Russie, sa richesse, sa race, sa force et son cerveau. »

     

     

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    « Les premières œuvres de Gorki ont provoqué dans le monde une réaction indescriptible, d’une puissance élémentaire, une sorte d’ébranlement, de secousse, de déchirement : une Russie nouvelle, chacun le sentait, venait de se faire entendre pour la première fois, et cette voix sortait de la poitrine gigantesque et oppressée du peuple. Certes dans leurs sublimes visions Dostoïevsky, Tolstoï et Tourgueniev nous avaient laissé pressentir depuis fort longtemps déjà la grandeur et la violence de l’âme russe. Mais Gorki, lui, représentait tout à coup les mêmes choses d’une manière différente avec plus de réalisme en quelque sorte : il ne peignait pas seulement l’âme, mais aussi l’homme lui-même tout entier, nu, la réalité russe, avec une netteté impitoyable, une exactitude documentaire. »

     

     

    Le livre : Souvenirs et rencontres - Stefan Zweig - Editions Grasset Cahiers rouges

  • Bribes de Georges Perec

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    Je me souviens qu'au « Monopoly », l'avenue de Breteuil est verte, l'avenue Henri-Martin rouge, et l'avenue Mozart orange.

     

    Je me souviens que c'est grâce à Edith Piaf que les Compagnons de la Chanson, Eddie Constantine et Yves Montand débutèrent.

     

    Je me souviens de l'époque où Sacha Distel était guitariste de jazz.

     

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    Je me souviens que les coureurs cyclistes avaient une chambre à air de secours roulée en huit autour de leurs épaules.

     

    Je me souviens que le lendemain de la mort de Gide, Mauriac reçut ce télégramme : « Enfer n'existe pas. Peux te dissiper. Stop. Gide. »

     

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    Le livre : Je me souviens - Georges Perec - Editions Hachette

  • Bribes d'Etienne Klein

     

    Anagrammes renversantes 

     

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    Albert Einstein ou rien n’est établi

     

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    Les Liaisons dangereuses ou les ailes sanguines d'Éros 

     

     

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    La gravitation universelle est une loi vitale régnant sur la vie 

     

     

    Le Livres : Anagrammes renversantes - Etienne Klein et Jacques Perry-Salkow - Editions Flammarion

  • Bribes de poésie alsacienne

    Bribes de poésie alsacienne

     

    Le sous-bois est recouvert d’herbes et d’anémones

    et les bouleaux portent tous une couronne

    vert pâle faite de jeunes feuilles scintillantes.

    Réveillés par les cloches, les merisiers

    ont revêtu des aubes de communiantes

    pour éparpiller leur floraison 

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    Ah ! comme alors tout est simple dans ta vie :

    ici un chemin en lisière des bois, là un prunellier

    avec ses petites baies bleues, un pierre pas loin, 

    des papillons qui survolent les trèfles

    et sur l’eau des fossés de petites feuilles qui dérivent 

    comme s’en vont tes soucis et tes maux terrestres.

     

     

    Il neige

    Penché par-dessus les montagnes et les vergers

    le soir avec ses troupeaux de nuages

    se prosterne

    et c’est comme s’il dispensait la paix

    sur la terre.

     

     

    L’auteur : Alsacien qui fit le choix d’écrire dans son dialecte, imperméable à la comédie sociale et qui n’avait d’autre joie que de courir les forêts et les prés. Son frère maire de Guebwiller fut décalré « juste parmi les nations ». Il appartint à une génération qui vit deux guerres mondiales et il changea de nationalité. 

     

     

    Le livre : Par les fossés et par les haies - Emile Storck - Editions Arfuyen

  • Bribe de Julien Gracq

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    " Pourquoi le sentiment s’est-il ancré en moi de bonne heure que, si le voyage seul - le voyage sans idée de retour - ouvre pour nous les portes et peut changer vraiment notre vie, un sortilège plus caché, qui s’apparente au maniement de la baguette de sourcier, se lie à la promenade entre toutes préférée, à l’excursion sans aventure et sans imprévu qui nous ramène en quelques heures à notre point d’attache."

     

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    " Ainsi on rebrousse chemin, après avoir amarré la barque dans une trouée des roseaux, et s’être étendu un moment sur l’herbe de la berge. Le soleil réchauffe encore le vallon de toute sa vigueur ; il n’y a pas un souffle d’air, mais une barre de fraîcheur s’allonge déjà au pied de chaque arbre en travers de la rivière, aussi distincte qu’une ombre portée."

     

    Le livre : Les Eaux étroites - Julien Gracq - Editions José Corti

  • Bribes d'Hermann Hesse

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     Près de la Spezia

     

    La mer en mesures égales

    Chante. Le vent d’ouest hurle et rit,

    Les nuées passent en rafales

    Sans qu’on les voie il fait trop nuit.

     

    Et je songe qu’ainsi ma vie

    Ténébreuse, sans réconfort

    Sauvage ouragan s’est enfuie

    Dans l’âpre nuit, sans astres d’or.

     

    Mais est-il nuit assez obscure 

    Ou voyage assez incertain

    Pour n’être pas promesse sûre

    D’un proche et lumineux matin ?

     

    Le livre : Poèmes choisis - Hermann Hesse - Edtions José Corti