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Bribes et brindilles - Page 24

  • Bribes de Desnos

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    Aujourd'hui je me suis promené avec mon camarade,

    Même s'il est mort,

    Je me suis promené avec mon camarade.

    Qu'ils étaient beaux les arbres en fleurs,

    Les marronniers qui neigeaient le jour de sa mort

           ∴    ∴    ∴    ∴

    Moi, je regardais les arbres en fleurs,

    La rivière passer sous le pont

    Et soudain j'ai vu que j'étais seul.

    Alors je suis rentré parmi les hommes.

     

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    Dans un petit bateau

    Une petite dame

    Un petit matelot

    Tient les petites rames

      ∴    ∴    ∴

    Ils s'en vont voyager

    Sur un ruisseau tranquille

    Sous un ciel passager

    Et dormir dans une île

     

    Le livre : Poésie - Robert Desnos - Gallimard

  • Salut Monsieur Rosset

    J’écoute peu les infos en ce moment et je suis donc passée à côté de la disparition d’un philosophe que j’aime et que je lis depuis pas mal d’années.

    C’est en lisant le billet de Christian que j’ai appris la nouvelle. 

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    J'aime beaucoup l'air malicieux sur cette photo

    Je lis Clément Rosset grâce à André Comte-Sponville, j’aime la lecture par ricochet ou cercles concentriques, celle qui vous emporte d’un auteur à un autre. 
    Je ne vous ferai pas sa biographie, vous pouvez la trouver un peu partout, non juste vous dire que sa disparition me rend très sincèrement triste.

     

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    Ses oeuvres les plus anciennes, celles que je préfère je crois

    J’ai commencé ma lecture de Rosset avec des livres qu’il a écrit alors qu’il était en Khâgne ou lorsqu’il préparait l’agrégation, convenez qu’il faut une bonne dose de culot et de talent.

    Il a bien entendu des thèmes favoris qui reviennent dans ses livres : le tragique de l’existence qui n’empêche pas la joie, l’absence de sens et d’interprétation possible de la vie, et bien entendu son livre sur le Réel qui affirme que le monde, le réel ne peut nous proposer que ce qu’il est, rien de plus, il n’y a pas d’autre monde à espérer

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    Clément Rosset en 2008 © Frédéric Poletti publié dans Philomag dont je vous recommande la lecture 

     

    Malgré une écriture loin du jargon philosophique universitaire j’ai parfois eu du mal à comprendre ses idées mais j’ai toujours été attirée par ses affirmations et je jubilait à la lecture de ses exemples qu’il prend plus souvent chez Tintin ou Arsène Lupin que dans le corpus philosophique traditionnel. J'ai trouvé chez lui les philosophes que j'aime : Epicure, Nietzche ou ...Montaigne !

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    3 livres passionnants de Clément Rosset 

    Les livres de Clément Rosset que je préfère : l’anti-nature, la philosophie tragique le Monde et ses remèdes, la Force majeure, le Réel et son double et Schopenhauer philosophe de l'absurde.

    Il invite son lecteur à mettre à bousculer toutes les idoles, religieuses, philosophiques, politiques.
    Mais là où il diffère du pessimisme de Schopenhauer sur lequel il a écrit une série d’essais c’est par une philosophie de la joie, de la joie de vivre qui sera le sujet de son dernier livre qui va paraitre aux Belles Lettres  L’endroit du paradis.

    Joli titre non ?

  • bribes d'Emily

     

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    Entre joie et poignant ennui

    Oh ! Ne se peut nulle tendresse :

    C'est en vain qu'un cœur en détresse

    Retient l'amitié qui s'enfuit.

     

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    Je m'en irai vers les lointains des mers,

    Et, labourant leur espace désert,

    Quêtant de l'archipel les plus lointaines terres

    Où le reflux propulse en cadence les lames,

    Je saurai découvrir une île hospitalière

    Où pourra, pour souffrir, errer libre mon âme.

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    Je rêve aux landes, aux brumeuse collines,

    Où s'amasse l'ombre glacée du soir, 

    Car, perdus parmi les froides montagnes

    Gisent ceux que j'ai aimés autrefois.

    La nuit autour de moi se fait plus obscure,

    Les vents sauvages soufflent, plus froids,

    Mais un charme tout puissant me lie,

    Et partir, partir, je ne le peux.

    Les arbres géants abaissent

    Leurs branches nues, pesantes de neige,

    Et la tempête va grande erre,

    Et cependant je ne puis partir.

    Nuages au-delà, nuages au-dessus de moi,

    Solitudes au-delà, solitudes plus bas,

    Mais nulle désolation ne peut m’émouvoir,

    Je ne veux pas, je ne peux pas partir.

     

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    Deux arbres dans un champ désert

    Me chuchotent un sortilège :

    Lugubre est le secret que leur sombre ramure

    Agite avec solennité.

     

    Les livres : Emily Brontë - Poèmes - Gallimard ou Points poche

     

  • Bribes pour paléontologue

    « Quand on le laisse un peu tranquille, il s’autorise à rêver. Il se pose dans un coin où personne ne viendra le dénicher, à l’abri des bourrades, il rêve de chasses éternelles »

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    la frise des cerfs Lascaux

    « Le geste, il le portait en lui, il se sentait capable de le reproduire »

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    « Cette nuit là, il rêva que les grands animaux féroces s’approchaient doucement de lui et qu’il les caressait sans crainte »

     

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    Les lions de la grotte Chauvet

    « Et là devant la troupe stupéfaite qui écoutait un énième récit de chasse miraculeuse (…) Tous les regards se sont tournés vers l’ombre découpée d’un petit cheval au ventre rond contre la paroi, comme s’il paissait à côté d’eux, nullement dérangé par leur présence. »

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    Frise des petits chevaux Lascaux

    « Tout le monde éclate de rire »

     

    Le livre : Le paléo Circus - Jean Rouaud - Editions Flohic - A trouver d’occasion

  • Une bouffée de printemps

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    Habituez-vous à contempler l’azur chaque matin pendant un instant ; vous sentirez tout à coup l’air autour de vous, la fraîcheur légère dont la nature vous fait grâce entre le repos et le travail. Vous aurez alors l’impression que chaque journée possède une physionomie spécifique, un éclat particulier, à l’instar de chaque pignon de maison.
    Accordez-y un peu d’attention, et vous conserverez en vous jusqu’au soir les restes d’une sensation de plaisir, une petite part de complicité avec la nature. Progressivement, l’œil apprend à devenir l’intermédiaire qui nous révèle bien des détails charmants de notre environnement ; il s’habitue tout seul et sans difficulté à observer la nature et les rues, à saisir la drôlerie inépuisable des petites choses de la vie.

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    ©DDD

    Le livre : L’art de l’oisiveté - Hermann Hesse - Editions Calmann-Levy ou Livre de poche

  • L'arche de Noé

    « Ils habitaient le pays de Noé, où pour la première fois était apparu un arc-en-ciel. Comme dans la Bible, ils croyaient qu’une arche avait existé, longue de trois cents aunes, large de cinquante et haute de trente, un bateau de sauvetage enduit de goudron dans lequel hommes et bêtes avaient survécu à l’inondation du globe terrestre tout entier »

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    L'arche de Noé Chronique de Nuremberg 1493


    « Je ne m’étais encore jamais fait la réflexion qu’il existait des lieux bibliques que l’on pouvait tout bonnement aller visiter »

     

    Le livre : Ararat - Frank Westerman - Editions Chrisitian Bourgois