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Biographie Correspondance journaux - Page 8

  • Le Monde selon Victor Hugo - Michel Winock

     

    Il vient d'être à l'honneur avec Notre Dame de Paris

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    Passé l'engouement passager pour le roman et si vous voulez en savoir un peu plus sur Hugo sans passer par une ENORME biographie je vous invite à faire confiance à ce livre.
    Composé de chapitres assez courts centrés chacun sur un aspect de l’écrivain : sa vie familiale et sa vie amoureuse (et là il y a à dire), l’homme d’Hernani, sa place en politique et son évolution en la matière, l’homme en colère qui s'exile à Guernesey, le catholique qui veut des obsèques civiles bref un homme de contradictions.

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                                                    Hauteville House St Peter Port

    J’ai lu il y a longtemps deux biographies de Hugo, ce n’est donc pas pour connaitre sa vie que j’ai lu Michel Winock mais pour avoir la patte de l’historien.
    J’ai aimé qu’en un livre court il réussisse à nous dresser le portrait d’un géant et de son oeuvre, de nous permettre de sentir sa personnalité.


    J’ai été particulièrement intéressé par le portrait de l’homme politique car on ne se souvient pas assez que V Hugo passe par tous les stades : royaliste, admirateur de Napoléon, opposant virulent à Napoléon le Petit, républicain farouche, de véritables revirements, méchamment on dira qu’il a tourné casaque ! Oui mais avec quelle énergie et quel souffle !!
    Le poète un peu facile, celui de « je veux de la poudre et des balles » mais aussi le poète magnifique de Booz endormi

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    Booz par Frédéric Bazille

    et Ruth se demandait,
    Immobile, ouvrant l'oeil à moitié sous ses voiles,
    Quel dieu, quel moissonneur de l'éternel été,
    Avait, en s'en allant, négligemment jeté
    Cette faucille d'or dans le champ des étoiles.


    Qui est-il cet homme qui écrit à son collègue Lamartine
    «  Je condamne l’esclavage, je traite la maladie, j’éclaire la nuit, je hais la haine. Voilà ce que je suis ».
    Un paria et un exilé, l’homme qui lance « vous ne voulez pas du progrès, vous aurez les révolutions ! »
    L’homme qui écrit aux grands de ce monde ( à la reine Victoria ) pour les convaincre de NE PAS appliquer la peine de mort.

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    Le dernier jour d'un condamné 
    Ed. J. Hetzel - A. Quantin - 1881


    Toujours il lutta pour montrer que la peine de mort était pour lui un meurtre judiciaire, il a essayer de peser sur l'opinion en ce sens rappelant dans ses écrits l'horreur des exécutions et l'inefficacité de cette sentence.

    L’homme qui dit  « Je donne cinquante mille francs aux pauvres. Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard. Je refuse l’oraison de toutes les églises ; je demande une prière à toutes les âmes. Je crois en Dieu »
    L’homme  capable de faire sortir la population de Paris dans les rues derrière son cercueil !
    « Notre fleuve français, coula ainsi de midi à six heures, entre les berges immenses faites d’un peuple entassé depuis le trottoir, sur les tables, des échelles, des échafaudages, jusqu’au toit » écrivit Maurice Barrès.

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    Je vous invite aussi à relire ou à écouter Les Misérables parce que malgré tout ses défauts ce livre pour moi est la littérature même.

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    Le livre : Le Monde selon Victor Hugo - Michel Winock - Editions Tallandier

  • Jours de travail Les Journaux des Raisins de la colère - John Steinbeck

    Ce livre s’adresse aux lecteurs de Steinbeck, aux admirateurs de son roman le plus célèbre : Grape of wrath, les Raisins de la colère.

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    C’est un roman que j’ai découvert très tôt, trop sans doute mais si je n’ai pas lors de ma première lecture apprécié l’ensemble à sa juste valeur, j’ai néanmoins ressenti fortement cette volonté forte, déterminée, de prendre fait et cause pour les démunis, les traine-savates, les exclus. 

    Quand Steinbeck commence l’écriture des Raisins de la colère il vient de connaitre le succès, succès de ses deux derniers livres : En un combat douteux et surtout Des souris et des hommes. 

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    Adaptation théâtrale, Hollywood lui fait les yeux doux, il est harcelé par les médias pour des émissions, interviews, réceptions et il se sent piégé et incapable de mener à bien en même temps l’écriture d’un roman ambitieux.

    Le journal qu’il tient pendant ces quelques mois d’écriture traduit fidèlement ses difficultés, ses emballements, ses doutes. Steinbeck est pressé par le temps, il s’impose des délais intenables, écrire 2000 mots chaque jour, il se fixe des objectifs pour les oublier le lendemain.
    « Un livre a-t-il jamais été écrit dans des conditions plus difficiles ? »

    Il tente de lutter contre le délitement de son temps d’écriture et de sa concentration, les bruits intolérables, les coups de téléphone, les amis qui s’invitent et surtout le projet d’achat d’une propriété qui lui tient à coeur mais qui traine en longueur et vient perturber son écriture.

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    Chaplin est parmi les visiteurs

    L’écrivain travaille à son domicile et pour son entourage il n’est pas vraiment au travail, il est là, disponible. « ils m’observent et ne sont plus naturels. »
    Il se fait aussi des reproches, il a une tendance à la paresse, au découragement 
    Plus grave encore on le sent préoccupé par l’évolution vers la guerre, les accords de Munich, sa vision de plus en plus forte d’une guerre imminente. 

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                                                                        Munich 1938 

    « Ce livre est ma seule responsabilité et je dois m’y coller, et rien d’autre. Ce livre est ma vie à présent ou doit l’être. Quand il sera terminé, viendra le temps d’une autre vie. Mais pas avant qu’il ne soit achevé. Et les autres vies ont commencé à faire irruption. Cela ne fait aucun doute. C’est pourquoi je prends autant de temps à écrire ce journal ce matin. Pour me calmer

     Sa principale préoccupation est de bien traduire dans son écriture le combat des pauvres cueilleurs, fermiers qui ont tout perdu, métayers d’Oklahoma fuyant la misère et la poussière; la vie effroyable dans les camps de migrants.

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    Camp  Photo de Dorothea Lange 

    On sent dans le journal cette volonté d’être à la hauteur, c’est un corps à corps avec les difficultés, les personnages, on les voit naitre sous sa plume 
    Son épouse tape frénétiquement au fur et à mesure de l’écriture. 

    On voit le roman avancé et je me suis reportée au fur et à mesure aux chapitres du roman correspondants, on voit le déroulé, le plan des différentes étapes du roman. On voit les personnages prendre de l’épaisseur. En même temps Steinbeck est bouleversé par la famine et la détresse des cinq mille familles de saisonniers venus en surnombre pour la cueillette des petits pois, son nom va servir de caution, ajoutant ainsi à la pression qu’il ressent.

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                                                  © Dorothea Lange 

    On apprend par son journal que c’est sa femme qui a trouvé le titre splendide issu d’un chant patriotique américain. « un titre merveilleux, le livre existe enfin »

    steinbeck

    Il se sent totalement responsable  « C’est la partie importante du livre. Je dois la réussir. Cette petite grève. Je dois la gagner. Il faut que ce soit plein de mouvement et qu’il y ait la combativité de la grève. Et il faut la gagner »

    Le livre est un énorme succès dès sa sortie mais Steinbeck est poursuivi par la vindicte des grands propriétaires ou des banquiers montrés du doigt dans le roman. Son livre est interdit de vente dans certaines villes de Californie.

    steinbeck

    En 1940 Steinbeck reçoit le prix Pulitzer Pour Les Raisins de la colère

    Je suis une inconditionnelle de Steinbeck alors évidement je suis partiale, mais si comme moi vous aimez ses romans alors lisez ce livre qui fait pénétrer dans l’intimité de la création, ses joies et ses affres.

    Chaque entrée du journal est repris en notes par Pierre Gugliemina ce qui éclaire le lecteur et apporte une saveur supplémentaire au journal. Il dit que Steinbeck a pleinement conscience d'écrire un roman révolutionnaire.
    Il est évident que l’on a une seule envie, celle de relire le roman dont les premiers mots sont restés dans la mémoire de beaucoup de lecteurs :

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    « Sur les terres rouges et sur une partie des terres grises de l’Oklahoma, les dernières pluies tombèrent doucement et n’entamèrent point la terre crevassée. » 

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    Le livre : Jours de travail -Les journaux des Raisins de la colère -John Steinbeck - Traduit par Pierre Guglielmina - Editions Seghers

  • L'autre George, à la rencontre de George Eliot - Mona Ozouf

    « C’est curieux que dans tous les genres les plus différents, de George Eliot à Hardy, de Stevenson à Emerson, il n’y a pas de littérature qui ait sur moi un pouvoir comparable à la littérature anglaise et américaine.(…) deux pages du « Moulin sur la Floss » me font pleurer. » 

    Lettre de M Proust à R Billy

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     Il y a dans les écrivains d’aujourd’hui, des auteurs pour qui j’ai une réelle admiration, Mona Ozouf en fait partie. J’ai lu ses articles littéraires et surtout son essai sur Henry James. Quand j’ai vu qu’elle proposait une promenade dans la forêt des romans de George Eliot je n’ai pas pu résister.

    george eliot

    Mona Ozouf lit Le Moulin sur la Floss  vers 15 ans sur les conseils de son professeur de français, elle n’a jamais cessé depuis.

    Elle s’étonne qu’en France, George Eliot ne soit que très peu lue, est-ce la taille de ses romans souvent touffus, est-ce l’étude psychologique des personnages toujours détaillée, toujours riche ou tout simplement est-ce par méconnaissance de l’oeuvre ?

    Son livre qui se compose de deux grandes parties, tout d’abord l’analyse fine et complète de trois des grands romans de George Eliot, Le Moulin sur la Floss, Middlemarch, Daniel Deronda. 

    george eliot

    l'adaptation BBC de Daniel Deronda

    Puis une série de chapitres pour découvrir l’auteure, ses prises de position, son féminisme avant l’heure, sa vie d’une femme extrêmement intelligente, courageuse et qui fut victime d’un ostracisme social très très victorien.
    Mary Ann Evans, qui se souvenait que lorsqu'on avait appris que Jane Eyre était l'oeuvre d'une Charlotte, le ton de la critique avait subitement changé, pris un pseudonyme.

    Son premier ouvrage, Les Scènes de la vie cléricale rencontre un certain succès puis Adam Bede parait en 1854  recueille une bonne critique. Le reste suivra jusqu’à Daniel Deronda

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    Scènes de la vie cléricale 

    Mona Ozouf nous fait entrer dans les réflexions de cette femme en but au puritanisme de l’époque en raison de sa vie privée, elle vit avec un homme marié et ayant perdu la foi elle ne met plus les pieds à l’église.

    Une petite idée du puritanisme ambiant ?
    Dans Le Moulin sur la Floss, Maggie l’héroine est couverte de baisers….sur l’avant-bras par son amoureux, la critique y vit une scène révoltante, très choquante of course.

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    George Eliot by John Letts,
    1986, Newdegate Square, Nuneaton © LH Images/Alamy

    Pourtant cette femme est portée par une morale, Mona Ozouf nous fait entrer dans la confidence de cette morale sans Dieu, d’une morale qui ne nie pas la femme, qui revendique même l’égalité. 
    Comble de l’horreur George Eliot considère que la maternité ne définit pas les femmes ni ne doit les enfermer. Ici, la modernité d'Eliot est éclatante et c’est elle sur laquelle insiste Mona Ozouf.

    Mona Ozouf manie l’oxymore à son propos : « Sédentaire voyageuse, athée religieuse, conservatrice de progrès, rationaliste éprise de mystère… »
    George Eliot est dotée d'une formation religieuse très imprégnée d'évangélisme, sensée convertir des impies elle se retrouve à leurs côtés.
    C’est une darwiniste convaincue qui  croit au développement et au progrès, et met son espoir dans la science, voir le beau personnage du médecin dans Middlemarch. 
    Elle se révèle aussi visionnaire lorsqu'elle évoque dans Daniel Deronda l'idée d'un Etat juif en Palestine... en 1876, vingt ans avant Theodor Herzl.

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    Pour les amateurs de George Sand, tout un chapitre est consacré à la comparaison entre la vie et l’oeuvre des deux George les plus célèbres du monde de la littérature.

    Etant déjà lectrice de George Eliot, ce livre m’a conforté dans mon admiration pour la femme qu’elle fut.
    J’ai commencé mon parcours avec les plus grands romans Middlemarch et Daniel Deronda et je suis en bonne compagnie, Léon Tolstoï, Henry James, Marcel Proust, Virginia Woolf, D. H. Lawrence connaissaient bien son œuvre… Certains, comme James et Woolf, lui ont même consacré d’importants articles.
    Pour Virginia Woolf lire Eliot constituait une expérience « frappante » et « magnifique »

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    Mona Ozouf et George Eliot : deux féministes

    Mona Ozouf dit dans une interview :
    « Oui, il y a des choses que je relis constamment. Probablement parce que, même tragiques, elles me consolent. »
    Dans ce livre elle rend  un hommage appuyé à la littérature dans un style simple mais avec une telle conviction que je vous défie de ne pas faire de l’oeuvre d’Eliot votre prochaine lecture.

    Pour les anglophones vous pouvez lire :  My Life in Middlemarch paru en 2014 de Rebecca Mead, 

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    Le Livre : L’autre George : à la rencontre de George Eliot - Mona Ozouf - Editions Gallimard 

     

  • Bribes de musique céleste

    Un pasteur américain, en 1860, a noté les sons que les gouttes de la pluie faisaient retentir sur l’herbe et les petits sentiers de graviers du jardin de la cure.

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    Il transcrit des mois durant, des saisons durant, des années durant, tous les chants des oiseaux qui viennent y nicher, se percher dans les branches, se dissimuler sous les feuilles des arbres.

     

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    Il s’appelait Simeon Pease Cheney.
    Le révérend Cheney vivait exactement au temps où le pasteur Brontë finissait ses jours, alors que ses trois filles et son fils étaient morts.

     

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    Une odeur de champignon délicieuse s’élève quand on marche dehors et qu’on rentre en direction de la maison en soulevant un peu de terre à chaque pas.
    C’est un parfum de mousse, de feuilles détrempées, de fougères rousses, de limace, de bière.
    Accroché au muret du jardin, au moindre rayon fragile de soleil, le lierre sent le miel.
    Seuls les oiseaux nocturnes, la nuit, expriment, sans beaucoup les varier, leurs pépiages si bas, si beaux, si pauvres, si étranglés, si brefs.
    Fragments sonores qui sont comme écourtés, arrêtés sur place devant l’hiver qui vient.

     

    Le livre : Dans ce jardin qu’on aimait - Pascal Quignard - Editions Grasset

  • Le Facteur Cheval ... jusqu'au bout du rêve - Nils Tavernier

    Quand on est lyonnaise comme moi, la visite du Palais idéal du Facteur Cheval est un incontournable.

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    Le tombeau

    Je me souviens encore de ma première fois, je devais avoir dix ans, le fameux palais était dans un état lamentable avec des zones interdites à la visite par peur d’accidents, malgré tout  on devinait un monde  extraordinaire et dans ma mémoire d’enfant c’est resté pour toujours.

    Dans le jargon local c’était la maison du fada jusqu’au jour où on l’a réalisé que cet homme avait fait une véritable oeuvre, d’une originalité exceptionnelle mais cela a pris du temps ….

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    Le palais autrefois

    Depuis une restauration a été entreprise et aujourd’hui on vient du monde entier visiter ce Palais que le fameux facteur à érigé pour le bonheur de sa fille Alice.

    Il n’était pas architecte, il n’avait aucune connaissance mais il avait un rêve et une capacité d’imagination et une obstination qui dépassent l’entendement.
    Cet homme a vécu une aventure artistique hors du commun lui qui toute sa vie parcouru les chemins et les routes de son village, plus de trente kilomètres chaque jour par tous les temps pour distribuer le courrier.
    « il parcourt ainsi les ravins, les coteaux, les endroits les plus arides, faisant ici et là des petits tas de pierres que, le soir, il retourne chercher. »

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    Il a l’imagination fertile cet homme, il aurait tant voulu aller à l’école. Il se console en admirant les cartes postales qu’il distribue, les magasines que reçoivent certains des administrés, les revues de voyages.

     Et il va poser la première pierre de son palais,  une cascade comme on en voit alors dans les jardins italiens.
    Pendant plus de trente ans il va bâtir son palais idéal pierre à pierre. Il ajoute des fontaines, des belvédères, des cadrans solaires,  il fait jaillir l’eau, puis naissent des animaux fantastiques.  Tout son temps et son argent y passent. Il réussira à la fin de sa vie à construire son tombeau !! 

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    Il faudra des décennies pour que soit reconnue cette oeuvre extraordinaire et féérique,  longtemps laissée à l’abandon, une restauration a été entreprise et aujourd’hui on vient du monde entier visiter ce Palais. En 2017 plus de 175 000 visiteurs sont venus découvrir le palais du « fada »

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    Nils Tavernier a été fortement touché par la vie de cet homme et si je ne doute pas que son film sera magnifique.
    Si vous allez voir le film ne vous privez pas malgré tout de cette biographie.

    Le site officiel 

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    Le livre : Le Facteur Cheval …Jusqu’au bout du rêve - Nils Tavernier - Editions Flammarion

     

  • Morts imaginaires - Michel Schneider

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    Finita la comédia 

    Ecrire, raconter, imaginer parfois les morts d’écrivains célèbres, de poètes maudits ou non. Que se passe-t-il lorsque le rideau tombe ?

    Ce sont les morts dont Michel Schneider nous fait le récit sous un angle particulier, un point de vue bien à lui.
    C’est la réalité et en grande partie la vérité mais l’auteur nous les développe de façon très  personnelle.

    C’est un livre surprenant, que je lis pour la seconde fois pour vous en parler et je l’ai fait sans une once d’ennui, avec le même grand plaisir qu'à la première lecture de retrouver ces moments de vie ou plutôt de mort où  poésie et  réflexion s’invitent.

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    Le cimetière du Père Lachaise

    « Je tiens ici le registre des morts imaginaires d'écrivains réels. J'ouvre le rideau au moment où La commedia è finita »

    Certains ont eu une mort douce, d’autres tragique, certaines sont un rien ridicules.

    Michel Schneider nous offre ainsi les heures dernières de trente-six écrivains, mais la cérémonie n’est pas macabre du tout.
    Il utilise les biographies, les correspondances, les bons mots de la fin restés célèbres de ces hommes et femmes à qui il offre ainsi un beau monument funéraire.

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    le combat du jour et de la nuit

    Certains derniers moments sont très révélateurs, d’autres totalement incompréhensibles, certains sont choquants d’autres risibles. Parfois l’on prend une leçon de courage et de dignité.

    Je vous propose d’aller vous recueillir sur quelques tombes célèbres et de répondre à l’invitation de Michel Schneider, après avoir déposé vos fleurs il sera tant d’ouvrir les oeuvres.

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    Nabokov en chasseur

    Prenez Nabokov pense-t-il à  sa Russie natale ? Pas le moins du monde, Nabokov dit « un certain papillon est déjà en vol » joli dernier rêve non ?

    Montaigne qui souhaite mourir à cheval mais qui s’éteint parmi les siens lui qui disait avoir « continuellement la mort en bouche »

    Tchékhov qui « était un médecin. Il savait un peu ce qu’était la mort » et réclame un peu de champagne. 

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    Lev Nicolaïevitch Tolstoï en gare d’Astaopovo, fuyant sa femme, sa maison « fuir…fuir »

    Robert Walser à la mort « malicieusement tragique » qui trouve la mort en promenade « D’un pas frêle mais assuré, il est parti sur la page du jour. »

    Vous trouverez aussi Pascal, la belle marquise de Sévigné, Goethe ou Pouchkine, Kant et Flaubert, Rilke ou Zweig.

    Un livre à ranger à côté de celui de Cees Nooteboom 

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    Le livre : Les morts imaginaires - Michel Schneider - Editions Grasset et Folio