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Rechercher : dictionnaire amoureux

  • Eugène Boudin Les plages - Laurent Manoeuvre

    Pour votre frère amoureux de peinture et d’Impressionisme

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    Dur de faire un cadeau aux amoureux de peinture, d’une part ils ont souvent déjà une grosse bibliothèque sur le sujet et puis …l’achat de livre d’art c’est redoutable pour les finances.

    Allez reprenez espoir, je vous propose un petit livre qui réjouira l’amateur et laissera votre carte bleue de marbre.

    noel

    Vous imaginez qu’à ses débuts les plages d’Eugène Boudin choquaient les bourgeois, les bien-pensants et pourtant quelle fraîcheur que ces plages ! 

    Vous pouvez vous dire qu’il était un peu obsessionnel Eugène, sans doute mais c’est pour notre grand plaisir.

    noel

    Il commence à peintre à l’heure ou la mode des bains de mer, des séjours en Normandie dans les stations balnéaires rencontrent un public qui va s’approprier les promenades des bords de mer, arpenter les planches  « Paillotes, cabines, fauteuils de mer se déploient comme les planches destinées à stabiliser la marche sur des plages découpées en trois espaces : homme, femmes, couples et familles. »

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    La plage à Trouville Musée d'art de Princeton

    Les aristocrates et la haute bourgeoisie investissent les lieux, on croise des femmes en crinolines, des messieurs à haute forme.

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    L'heure du bain à Deauville - National gallery of art Washington

    Pour les peintres la lumière est là particulièrement belle et ils vont planter leurs chevalets sur les plages. Terminé les peintures classiques, 

    Ce que cherche Eugène c’est de mettre sur la toile une fugace lumière, les instants magiques.

    noel

    La plage de Tourgeville - Boston

     Parfois le peintre est un rien agacé par cette foule nouvelle 

    noel

                                    Plage aux environs de Trouville »  Musée des Beaux-Arts de de l’Ontario 

    « Cette plage de Trouville qui naguère faisait mes délices n’a plus l’air à mon retour que d’une affreuse mascarade. Il faut presque du génie pour tirer parti de cette bande de fainéants poseurs. »

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    Retour des Terres neuvas National galerie of art Washington DC

    Mais la plage appartient aussi aux pêcheurs, à ceux qui ramassent le goémon, aux laveuses de la plage d’Etretat ou au retour des Terre neuvas.

    noel

    Les laveuses au bord de la Touque  Musée Langmatt Baden

    Ecoutons Baudelaire nous dire que Boudin c’est « le peintre des états de l’atmosphère selon le lieu, l’heure et le vent » 

    Eugène va peintre de véritables bijoux, la lumière, le vent, les ciels et cette mer qui va prendre des couleurs sombres parfois, les personnages à peine esquissés, un bonheur atmosphérique.

    Monet ira peindre aux côtés de Boudin et cela donnera La -Terrasse à Saint Adresse

     

    noel

    Claude Monet La Terrasse à Sainte Adresse

    Monet le considérait comme son maître et Camille Corot le surnommait « Le roi des ciels »

    Il faut pour aimer cette peinture, s’attacher aux détails, flâner devant le tableau comme on flâne sur la plage en rêvant de vacances, de seaux et de pelles, d’instants de bonheur.

    noel

    Marée basse à Etaples Musée des Beaux arts de Bordeaux

    Un petit livre au joli format. Un texte éclairant et de très belles reproductions.

     

    noel

    Le livre : Les Plages Eugène Boudin - Laurent Manoeuvre - Editions des Falaises  19 €

     

  • Aux frontières de l'Europe - Paolo Rumiz

    L'Europe l'Europe l'Europe 

     

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    Dans mon triptyque européen voici le deuxième élément. 

    Après le journaliste historien voici l'amoureux des voyages, des frontières, des grands espaces. Normal me direz-vous pour un homme né à Trieste ville chargée de la folle histoire européenne. Autrichienne du temps de l’empire austro-hongrois, flirtant avec les Balkans.

     

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                                 Trieste © Kevin Galvin/Alamy

     

    "Agrippée à l'extrémité septentrionale de la mer Méditerranée, Trieste, ma ville, est un sismographe, une balustrade vers d'autres horizons. Dans les cafés, il était normal de parler de ce qui se passait à l'étranger. Les hommes qui sont nés à mon époque ont été nourris au pain de la géopolitique."

     

    En un long périple de 6000 km de la mer de Barents à la mer Noire, il effectue une traversée verticale de l’Europe et comme il ne craint pas les zigzags, on le suit de la Norvège du Cap Nord à Odessa en passant par la Biélorussie, l’Ukraine.

    Journaliste un peu désabusé après avoir couvert la guerre des Balkans c’est pour lui l’occasion de vivre à son rythme. amoureux des confins, il a choisi de nous mener au plus proche de « l’âme slave »
    Un mois de pérégrinations, le passage des frontières de dix pays sac sur le dos, carnet et crayon en main pour satisfaire sa curiosité, son goût des rencontres. 

     

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                           Ferme de Mazurie  © Przed 

     

    Il traverse des territoires qui ont changé de nom, des contrées oubliées par l’histoire, des pays tout nouvellement créés, des villes aux noms imprononçables et magiques,« ces anciennes provinces frontalières englouties par la géopolitique »  la Carélie, la Courlande qui porte un nom de princesse, la Bucovine, la Mazurie et ses lacs...

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               Sur le lac Onega © Christine Barber

    « c'est ici que bat le coeur, à des centaines de km au-delà de l'ex-rideau de fer, entre les bouleaux et les grands fleuves méandreux, dans une terra incognita faite de périphéries oubliées.» 

    Paolo Rumiz préfère les trains bringuebalants au TGV, les horaires improbables et les correspondances impossibles qui obligent à demander l’hospitalité. Au gré des rencontres son périple nous fait prendre  « un bain d’humanité » : Un prêtre orthodoxe qui fut soldat dans les forces spéciales russes, des moines et des vieux-croyants,  l’écrivain Mariusz Wilk qui a choisi de vivre au bord du lac Oniega, Allia et ses blinis, les vieux juifs de la synagogue de Grodno.

     

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                   Synagogue de Grodno en Biélorussie © Thierry Jamard

     

    Son regard est sensible, plein de curiosité, de chaleur humaine qui s’épanouit dans les rencontres, il est à classer dans la famille des grands écrivains voyageurs, celle des Colin Thubron, des William Darymple. En le lisant on pense au Danube de Magris, à  L’usage du monde  de Bouvier. Des estampilles bien tentantes non ?

     

    A l’origine ce texte a été publié en feuilleton dans la presse italienne, et c’est bien d’un feuilleton qu’il s’agit car on attend avec impatience le passage de la prochaine frontière, si vous ne fermez pas ce livre avec du vague à l’âme ou l’envie de partir je suis prête à manger mon chapeau !!

     

    Une interview de l’auteur dans Courrier international.

     

    L'avis de miriam dans ses carnets de voyages

     

    Le livre :  Aux frontières de l’Europe - Paolo Rumiz - Traduit par - Editions Hoëbeke

     

    rumiz.jpgL’auteur

    Paolo Rumiz n’est pas un étranger pour moi car je l’ai déjà suivi sur les traces d’ Hannibal avec grand plaisir 

  • Venise n'est pas à vendre - Petra Reski

     

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    Venise aujourd’hui

    Etes-vous des amoureux(ses) de Venise ?

    Je suis allée trois fois à Venise, la dernière fois date déjà de quelques années, mais je n’ai jamais cessé de lire sur Venise.
    Une ville qui, dit Petra Reski, « subit l’amour de plus de trente millions de personnes par an »

    Elle ajoute « Aujourd’hui pour ses habitants, vivre à Venise signifie surtout observer sa ville en train de mourir. »
    Un livre choc car on a beau savoir que tout n’est pas rose à Venise, lire ce livre c’est un peu passer du rose au noir hélas.

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    Petra Reski est journaliste pour des journaux de langue allemande, depuis trente ans elle vit à Venise. Elle est mariée à un vénitien pure souche.

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    Depuis qu’elle est capable de piloter sa Topetta, elle est devenue une vénitienne à part entière et c’est comme vénitienne qu’elle nous parle et nous fait entendre une vraie déclaration d’amour pour sa ville.

    J’ai aimé les pages où elle nous livre ses souvenirs intimes, autour de lieux disparus ou transformés en machine à sous.
    De façon surprenante le confinement lié au Covid a représenté une parenthèse enchantée car il rendu Venise à ses habitants.

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    Venise par temps de Covid

    Son livre devient polémique, mais peut-ont lui en vouloir quand elle dit que pendant le carnaval la ville est en état de siège, que ce sont 150 000 touristes qui font bloc face à …50 000 vénitiens !!

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    Par temps de Carnaval

    Les maires qui se sont succédés, ont transformé la ville en une machine à sous en plein air, transformer les fêtes historiques en promotion commerciale.
    Laisser les bateaux de croisière géants parcourir le Grand Canal avec tous les risques afférents.

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    Voilà ce qui dit Luigi Brugnaro un maire entrepreneur (ben oui c’est possible) « Ceux qui n’aiment pas la foule et n’ont pas envie de s’amuser n’ont qu’à aller se retirer à la campagne et n’ont pas à vivre à Rialto ou dans le centre de Venise. »

    Finalement le dernier obstacle ce sont les vénitiens eux-mêmes, pour qui il ne reste que deux options : soit quitter Venise, soit rester chez soi enfermés comme les habitants du quartier de Cannaregio devenus otages des touristes lors des fêtes vénitiennes.

    Les lois électorales ont dénaturé les décisions, à Venise 50 000 habitants le maire de Venise n’est pas élu par les vénitiens mais par les habitants du continent, les communes peuplées elles de 178 000 habitants, le découpage électoral donne donc les vénitiens perdants à tout coup.

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    Venise est devenue la poule aux œufs d’or pour les propriétaires de logement : vive Airbnb !!! et pour les maires qui se succèdent et qui se laissent prendre dans les filets des compagnies de croisières et autres attractions sonnantes et trébuchantes.
    « Aujourd’hui pour ses habitants, vivre à Venise signifie surtout observer sa ville en train de mourir. »

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    Projet Moïse

    C’est un livre écrit sous le coup de la colère et de l’inquiétude et qui m’a fortement touché d’autant qu’aux risques liés au tourisme s’ajoute les risques de submersion dévastatrice.

    Le creusement des canaux fait que l’érosion de la lagune s’est accentuée et que cela augmente le mouvement des vagues.
    Le projet Moïse ne fonctionne pas et rend même le risque de submersion très prégnant.

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    Les touristes

    Qui peut accepter une ville ou depuis 10 ans une moyenne de 100 nouveaux bars, restaurants s’ouvrent chaque année ? A San Marco il y a 173 bars pour …3590 habitants : A la vôtre !!!

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    Petra Reski, vit à Venise depuis 1991 et nous adresse une déclaration passionnée d’amour et de résistance, une lecture indispensable pour tous les amoureux de cette ville.

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    Le livre : Venise n’est pas à vendre – Petra Reski – Traduit par G Zimmermann - Editions Arthaud

  • Fantaisie vagabonde en Bretagne avec Flaubert - Thierry Dussard

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    Flaubert et Maxime Du Camp 

    Et si je vous proposais une balade en Bretagne, l’été approche alors pourquoi ne pas prendre le large en compagnie d’un livre évidement. ? 

    Je vous invite à suivre un journaliste amoureux des chemins et d’une bretonne, des grèves et des couleurs, des menhirs, des landes et de Flaubert.

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    La région a déjà attiré Stendhal, Balzac et Victor Hugo, Flaubert va faire là ses premières armes littéraires avec « Par les champs et par les grèves »  récit à quatre mains comme le nomme Thierry Dussard. C’était avant que l’amitié Du Camp /Flaubert vole en éclats.
    Si vous voulez en savoir plus sur le livre original rendez-vous ici.

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    L’original c’était en 1847, aujourd’hui le journaliste et sa bretonne d’épouse partent sur les traces des deux compères.

    Il nous entraine à la suite de Gust alias Flaubert, et il n’est pas pingre aussi allonge-t-il la liste avec Segalen, Théophile Gautier, Joseph Kessel et même Kerouac qui font partie du voyage. 

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    T Dussard a fait cette balade après le confinement et des difficultés familiales « Cette impression de vide, ce sentiment que la vie vous trahit, fragilise et cautérise tout à la fois. On en ressort différent, et sinon plus fort, soucieux d’aller à l’essentiel »

    Flaubert lui sortait d’une crise forte liée à son épilepsie « Je suis résigné à tout, prêt à tout ; j’ai serré mes voiles et j’attends le grain, le dos tourné au vent et la tête sur ma poitrine. »

    J’ai l’impression que la Bretagne est un remède souverain qu’on se le dise.

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    T Dussard a mis dans ses bagages le texte intégral de Par les champs et par les grèves , son épouse elle a ses carnets de croquis, et son matériel d’aquarelle.

    Les voilà partis pour la Bretagne d’aujourd’hui confrontée à celle d’hier.Une Bretagne qui était un territoire presque oublié, pas de chemin de fer, des routes et chemins difficiles, une province farouche au catholicisme plus qu’étouffant. La Bretagne d’avant le chemin de fer et l’école de Jules Ferry, celle qu’a si magnifiquement raconté Pierre-Jakez Hélias dans le Cheval d’Orgueil.

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    La magie fonctionne, on savoure le dialogue entre un Flaubert bougon et un Dussard joyeux et amoureux.

    Les deux compères ont usé de moyens de transport très variés «  à pied, en voiture, cabriolet, diligence, bateau, carriole, omnibus, tilbury ou chaise de poste » les Dussard eux choisissent une Peugeot c’est un brin plus confortable.

    On explore le Morbihan, le Finistère, les côtes de la Manche, pour finir à Cancale. « Il faut avoir le jarret solide pour vouloir frayer avec Flaubert »

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    À Saint-Malo, la statue de Chateaubriand est l’occasion de quelques jolies paragraphes. 

    Je fais en ce moment une lecture lente et patiente des Mémoires d’Outre-tombe j’ai donc été plus que sensible aux mots de Flaubert devant sa tombe

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     « Dans ce sépulcre bâti sur un écueil, son immortalité sera comme fut sa vie, déserte des autres et tout entourée d’orages. Les vague avec les siècles murmureront longtemps autour de ce grand souvenir ; dans les tempêtes, elles bondiront jusqu’à ses pieds (…) entre son berceau et son tombeau, le cœur de René devenu froid, lentement, s’éparpillera dans le néant, au rythme sans fin de cette musique éternelle. »

     

    Mais, car il y a un mais, natifs de Saint-Malo, je vous avertis que Flaubert n’aime pas vraiment la ville, et c’est un euphémisme. D’ailleurs il ne se prive pas de donner des petits noms d’oiseaux aux bretons et ce n’est pas toujours du meilleur goût.

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    Presqu'ile de Crozon

    À Crozon Gust et Maxime sont saisis d’une « attaque d’archéologie foudroyante »  jusqu’à ce que le propriétaire du champ les chasse !
    Ils profitent du soleil mais aussi souvent du vent et de la pluie : c’est la Bretagne quand même !

    Pas question de tout vous révéler je vous laisse le plaisir de la découverte du reste du voyage.

     

    Vous avez deviné j’ai beaucoup aimé ce livre. Ce tricotage du récit de Flaubert et celui du journaliste.
    Quand le guide touristique croise le guide littéraire loin des thèses universitaires, des guides sérieux sur la région. 

    Thierry Dussard mêle le rêve, les brumes maritimes, les menus riches en crustacés, les crêpes (faut ce qu’il faut) ses souvenirs d’enfance, son amoureuse épouse et ses lectures.
    C’est fait avec légèreté, humour et un élégant savoir faire.

    Un récit plein de charme, un vagabondage très réussi qui fait honneur aux Editions Paulsen qui détiennent bien d’autres trésors.

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    Le livre : Fantaisie vagabonde en Bretagne avec Flaubert - Thierry Dussard - Editions Paulsen

  • Meurtre en la majeur - Morley Torgov

    meurtreenla.gifMeurtre en la majeur - Morley Torgov - Traduit de l’Anglais par Laurent Bury - Editions Actes Sud
    La musique et la mort, c’est ainsi que je pourrais titrer ce billet.  Si comme moi vous aimez la musique mais n’êtes pas grand connaisseur de la vie des musiciens, vous allez découvrir au fil des pages un monde bien attachant mais aussi dur, cruel et angoissant.
    je sens que vous trépignez donc allons y : Nous sommes à Düsseldorf vers 1850 et n’ayons peur de rien entrons tout de suite chez Robert Schumann et sa très belle femme Clara. Le maestro est persuadé que quelqu’un cherche à le rendre fou et il fait appel au talent de l’inspecteur Hermann Preiss pour découvrir la vérité. Bien sûr Preiss n’ignore pas que Robert Schumann glisse doucement vers la folie, mais est-ce une raison suffisante pour ne pas croire à ses dires ?
    Preiss est lui-même mélomane et régulièrement pendue à son bras il y a une belle violoncelliste. Son enquête va lui faire rencontrer toute une gamme de personnages, de l’accordeur de piano au journaliste en mal de scoop ( eh oui déjà). Mais au détour de ses recherches il lui faut vivre un peu avec les Schumann et c’est l’occasion pour lui, et pour nous, de côtoyer Frantz Listz qui se révèle plein de morgue et d’audace et le jeune Johannes Brahms dans le rôle de l’amoureux transi.

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    Robert et Clara

    Fan des thrillers sanglants, des polars procéduraux, des tueurs en série, passez votre chemin, ici rien de tout ça, l’énigme n’est que le prétexte à une intrusion dans le monde de la musique. Un monde plein de bizarrerie, de musiciens névrosés, de dangereux accordeurs de piano, de père un peu trop autoritaire, de compositeurs jaloux, ce qui prouve que les dictons sont parfois très faux, la musique n’adoucit pas les moeurs.
    Une façon originale et très agréable de vivre pendant quelques heures à proximité des génies avec bien sûr en musique d’ambiance votre oeuvre préférée.

    L’auteur
    Morley Torgov est canadien, il est né en 1927, il est juriste, humoriste et écrivain.(source l’éditeur)

  • Les brumes du passé - Leonardo Padura

    les brumes.gifLes brumes du passé - Leonardo Padura - Traduit de l’espagnol par Elena Zayas - Editions Métailié
    Nous avions laissé Mario Condé avec les fantômes d’ Hémingway, nous le retrouvons alors qu’il a quitté la police depuis treize ans. Il approche dangereusement de la cinquantaine, ses amis vieillissent eux aussi, seule la belle Tamara son amour de jeunesse semble ne pas prendre une ride.
    Pour vivre Condé s’est fait acheteur de livres anciens, les cubains sont obligés pour survivre de vendre leurs biens; les pauvres vendent leurs corps, les nantis leurs bijoux et leurs bibliothèques. Parfois un livre rare lui permet de vivoter pendant quelques semaines, cela lui arrache le coeur, lui l’amoureux des livres,  il écume les beaux quartiers à la recherche de trésors cachés
    Quand il pénètre dans la belle villa coloniale  de Dionisio Ferrero, le coeur lui manque, il a trouvé une bibliothèque de plusieurs milliers de livres, le pactole assuré.

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    Un bouquiniste de La Havane

     

    Il ne sait pas qu’il vient de commencer une enquête qui le fera partir à la recherche d’une chanteuse de boléro mystérieusement disparue quarante ans avant, symbole du Cuba des années cinquante. Son enquête le conduira dans les quartiers les plus miséreux de La Havane, il sera en danger dans cette ville gangrenée par le crime et les trafics en tous genres.
    Dans les nuits étouffantes de Cuba, Mario Condé va poursuivre une ombre, les témoins de l’époque évoqueront pour lui un monde disparu dans les Brumes du passé,  balayé par le régime castriste. Un monde de violence, de prostitution, bref très ressemblant à celui d’aujourd’hui.

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    Les rues de La Havane photo © Stéphane L'Hôte

    J’ai beaucoup aimé ce roman, le terme de polar ne convient pas vraiment, c’est un récit nostalgique, plein de tout l’amour de Leonardo Padura pour son pays qu’il sait évoquer magnifiquement.
    Le personnage de Mario Condé est très attachant, son amour des livres, sa fidélité aux amis, jusqu’à ses défauts qui le rendent sympathiques, et puis comment en vouloir à un homme qui dès qu’il a trois sous offre à ses amis un banquet digne de Lucculus.
    Récit désenchanté au rythme du Boléro dont retentit La Havane.