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Venise n'est pas à vendre - Petra Reski

 

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Venise aujourd’hui

Etes-vous des amoureux(ses) de Venise ?

Je suis allée trois fois à Venise, la dernière fois date déjà de quelques années, mais je n’ai jamais cessé de lire sur Venise.
Une ville qui, dit Petra Reski, « subit l’amour de plus de trente millions de personnes par an »

Elle ajoute « Aujourd’hui pour ses habitants, vivre à Venise signifie surtout observer sa ville en train de mourir. »
Un livre choc car on a beau savoir que tout n’est pas rose à Venise, lire ce livre c’est un peu passer du rose au noir hélas.

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Petra Reski est journaliste pour des journaux de langue allemande, depuis trente ans elle vit à Venise. Elle est mariée à un vénitien pure souche.

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Depuis qu’elle est capable de piloter sa Topetta, elle est devenue une vénitienne à part entière et c’est comme vénitienne qu’elle nous parle et nous fait entendre une vraie déclaration d’amour pour sa ville.

J’ai aimé les pages où elle nous livre ses souvenirs intimes, autour de lieux disparus ou transformés en machine à sous.
De façon surprenante le confinement lié au Covid a représenté une parenthèse enchantée car il rendu Venise à ses habitants.

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Venise par temps de Covid

Son livre devient polémique, mais peut-ont lui en vouloir quand elle dit que pendant le carnaval la ville est en état de siège, que ce sont 150 000 touristes qui font bloc face à …50 000 vénitiens !!

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Par temps de Carnaval

Les maires qui se sont succédés, ont transformé la ville en une machine à sous en plein air, transformer les fêtes historiques en promotion commerciale.
Laisser les bateaux de croisière géants parcourir le Grand Canal avec tous les risques afférents.

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Voilà ce qui dit Luigi Brugnaro un maire entrepreneur (ben oui c’est possible) « Ceux qui n’aiment pas la foule et n’ont pas envie de s’amuser n’ont qu’à aller se retirer à la campagne et n’ont pas à vivre à Rialto ou dans le centre de Venise. »

Finalement le dernier obstacle ce sont les vénitiens eux-mêmes, pour qui il ne reste que deux options : soit quitter Venise, soit rester chez soi enfermés comme les habitants du quartier de Cannaregio devenus otages des touristes lors des fêtes vénitiennes.

Les lois électorales ont dénaturé les décisions, à Venise 50 000 habitants le maire de Venise n’est pas élu par les vénitiens mais par les habitants du continent, les communes peuplées elles de 178 000 habitants, le découpage électoral donne donc les vénitiens perdants à tout coup.

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Venise est devenue la poule aux œufs d’or pour les propriétaires de logement : vive Airbnb !!! et pour les maires qui se succèdent et qui se laissent prendre dans les filets des compagnies de croisières et autres attractions sonnantes et trébuchantes.
« Aujourd’hui pour ses habitants, vivre à Venise signifie surtout observer sa ville en train de mourir. »

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Projet Moïse

C’est un livre écrit sous le coup de la colère et de l’inquiétude et qui m’a fortement touché d’autant qu’aux risques liés au tourisme s’ajoute les risques de submersion dévastatrice.

Le creusement des canaux fait que l’érosion de la lagune s’est accentuée et que cela augmente le mouvement des vagues.
Le projet Moïse ne fonctionne pas et rend même le risque de submersion très prégnant.

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Les touristes

Qui peut accepter une ville ou depuis 10 ans une moyenne de 100 nouveaux bars, restaurants s’ouvrent chaque année ? A San Marco il y a 173 bars pour …3590 habitants : A la vôtre !!!

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Petra Reski, vit à Venise depuis 1991 et nous adresse une déclaration passionnée d’amour et de résistance, une lecture indispensable pour tous les amoureux de cette ville.

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Le livre : Venise n’est pas à vendre – Petra Reski – Traduit par G Zimmermann - Editions Arthaud

Commentaires

  • ah je comprends mais malgré tout tu manques quelque chose de magique

  • Paradoxalement, si l'on est amoureux de Venise, il ne faut plus y aller .. J'y suis allée une fois il y a longtemps, pas assez pour m'en faire une idée. C'est quand même ahurissant cette attitude des responsables publics, prêts à aller au bout de la destruction pour un profit immédiat. Je vais faire une petite suggestion à la bibliothèque.

  • j'ai fait plusieurs visites et de fois en fois le problème a augmenté de façon sidérante
    Aujourd'hui ne pas y aller c'est aussi laisser les vénitiens en rade je crois, mais j'avoue qu'il n'y a pas de bonne solution

  • j'y suis allée deux fois, et je suis tombée sous le charme, de la Venise éloignée des gros pôles touristiques justement... pas facile de trouver l'équilibre

  • bien d'accord avec toi , trouver le juste milieu est particulièrement difficile

  • Moi je rêve d'y aller et je ne sais pas trop comment faire (à part viser le mois de novembre, c'est prévu). Sans doute en restant peu de temps à Venise même et en s'hébergeant à quelque distance mais quel gâchis.

  • je crois qu'il n'y a pas de solution magique, faire pour le mieux ce n'est déjà pas mal
    choisir sa période est difficile, risques d'avoir les hautes eaux ? trouver le moment parfait entre carnaval et période touristique ?

  • Bonjour Dominique,
    Je ne connais pas Venise mais je suis sensible au sujet. Ce problème du tourisme de masse est réel dans de nombreuses villes et sites historiques, mais il est toujours terrifiant de voir les photos de Venise avec ces bateaux qui semblent vouloir l’avaler.
    A force de faire des villes mortes toutes tournées vers le tourisme, ce sont des parcs d’attractions sans âmes que nous aurons. À Paris, certains quartiers ont perdu leur sève et sont en train de se dessécher.
    Triste constat d’impuissance.
    Bises
    Anne

  • je te suis totalement Venise n'est pas le seul problème, malgré tout c'est bien la seule ville qui est à la fois minée par le tourisme et minée par les risques naturels
    que pourrait être un monde sans venise ?

  • C’était à Venise, en décembre, Il y a une quinzaine d’années :
    La ville était rouge comme dans le poème,
    seuls les vénitiens emplissaient les bateaux…à moitié,
    dans les musées, les visiteurs clairsemés avaient le temps
    de se faire expliquer le sens des mots…

    Le soir, bien au chaud dans les manteaux,
    nous nous précipitions dans les restaurants du Dorsoduro,
    un seul paquebot-dinosaure remua les eaux de la Giudecca :
    nous avons su que cette superbe semaine était la dernière
    dans « Venise la belle aux immenses lagunes »
    comme chantaient nos grands-parents….

    Le livre de Petra Reski semble destiné à ceux pour qui
    l’évocation de Venise est devenue maintenant synonyme
    de chagrin !

  • j'aime bien le mot chagrin car c'est ainsi que je ressens les choses
    j'ai fait trois visites à Venise qui furent autant de plaisir, mais même si j'en suis empêchée aujourd'hui je crois que je renoncerais à voir Venise ainsi transformée

  • J'y suis allée deux fois, quelle merveille, il y a longtemps, pas encore de bateaux monstrueux à l'époque. Un bon livre qui doit faire rager..;

  • C'est exactement ça , cela te met la rage au ventre

  • Je suis allée une seule fois à Venise, il y a plus de vingt ans. Mais comme j'étais bizarrement la seule de la famille à être complètement sous le charme, nous n'y sommes pas retournés.
    Ce livre me mettrai en rage, comme à chaque fois que je vois un reportage sur cette ville ou comme en général sur les gens qui engrangent des profits sans souci de la planète !

  • j'ai tellement lu sur la ville avant d'y aller que j'avais à l'époque eu l'impression d'entrer dans une ville connue d'avance, ce fut un plaisir indicible
    Depuis les choses ont tellement changé qu'aujourd'hui je préfère voir les choses de loin mais ma colère est toujours là

  • J'y suis allée aussi et j'ai eu la chance de faire la visite avec un italien amoureux de la ville (je le précise on était en voyage de classe avec 40 élèves !!). Cela fait des décennies à présent qu'on parle de Venise et de ses dangers liés au tourisme, à l'enfoncement de la lagune, aux paquebots géants qui passent tout de même malgré les risques...Je ne sais pas si j'arriverai à lire ce livre car tout cela me met hors de moi quand je vois à quel point le tourisme de masse fait du mal autour de lui, j'en sais quelque chose dans ma région quand je vois des lieux qui étaient fabuleux, des lieux de mon enfance être maintenant réglementés en été sous peine de trop de fréquentation, et depuis des décennies, des endroits payants, des fêtes qui n'en sont plus...des villages sans âme alors qu'il faisait si bon y vivre et en plus pour beaucoup de gens puisqu'ils paient ils ont tous les droits...on pourrait en parler des heures de ces maires qui ont vendu leur âme pour le fric. Merci de nous l'avoir présenté cette journaliste a beaucoup de courage d'avoir écrit tout cela...

  • tu penses bien que je souscris totalement à ton commentaire voir s'évanouir les lieux, les choses qui ont tellement comptées qui sont tellement importantes est un vrai crève-coeur

  • En effet, ces gros paquebot plein de touristes creusent la lagune et aide la ville à s'enfoncer, une si belle ville que c'est dommage, Jean Raspail l'avait déjà écrit dans les années 90, dans "Vive Venise"

  • ah merci à toi pour la référence que je ne connaissais pas du tout

  • j'ai eu la chance de visiter cette ville avant le tourisme de masse , c'est vraiment un problème compliqué, car cette ville est si belle ! comment l'interdire à ceux qui ne l'ont jamais vue ?
    une idée on fait comme pour Lascaux on fait une réplique de la ville quelque part où tout le monde peut aller et on interdit la vrai ville aux tourisme /;;
    Blague

  • la grande difficulté c'est pour le milliers de vénitiens qui perdent à la fois leur ville leurs souvenirs, leur environnement
    cela me semble insoluble mais si on lit les prédictions les plus noires un jour ou l'autre une sorte de tsunami va régger le problème sans nous

  • Comme je les plains ces vénitiens et comme je comprends ce cri du cœur de Petra Reski. Partout où se développe le tourisme de masse, l'air se fait irrespirable, les marchands du temple prolifèrent et dénaturent les lieux inspirés... il y a heureusement quelques chemins de traverse et de petits lieux intimes pour le voyageur curieux, mais ils restent rares... Merci pour cette proposition de lecture, bel après-midi et à bientôt Dominique. brigitte

  • Trouver ces chemins de traverse est de plus en plus difficile hélas

  • Amoureuse de Venise, déjà deux séjours avec la chance d'y être allée durant des périodes calmes propices à l'exploration. Et pourtant, nous avons été frappé par le nombre de personnes autour du Rialto, par leur attitude aussi, par ce que ce quartier est devenu : un disneyland, des boutiques partout, sans rapport avec la ville et/ou l'Italie. Nous avons fui, ne sommes pas retournés par là. C'est pareil pour les îles de la lagune, les touristes sont des moutons, l'usine à Murano, alors que s'y promener est très agréable, de beaux sites, un beau musée. Sur la petite île de Torcello, il y a une basilique splendide, peu de touristes, ils ne font pas tout le chemin, ils s'offrent une glace pendant l'arrêt d'une demie-heure.

  • ah la basilique je la connais et je l'ai beaucoup aimé
    ce n'est pas simple de faire une visite hors des sentiers battus, j'avais fait ça à l'époque mais cela exige plus de temps, plus de marche à pied ;-).

  • un petit message de Marie de Bonheur du jour qui peine à se connecter

    " C'est effectivement lamentable quand on voit ce qui se passe à Venise et ce que la ville devient. Quand on est touriste, on ne peut pas rester indifférent à ce saccage. D'ailleurs, je me pose la question de savoir s'il est bon d'y retourner sans se sentir complice. Je comprends cette colère. Je n'aurai pas le temps de lire ce livre mais vous pensez bien que je le note dans un coin de ma tête."

  • le mot saccage est parfaitement accordé avec les propos du livre
    Y retourner encore ? je ne sais pas si la solution c'est de choisir de ne plus aller à Venise ou d'y aller à des périodes propices c'est difficile de trouver la bonne solution

  • Comme je la et les comprends ces pauvres vénitiens. Ils ne peuvent plus vivre dans leur ville, c'est terrible, et provoque, oui, de la colère.
    Je comprends d'autant plus qu'ici se passe la même chose, et tout est devenu si cher que les habitants ne peuvent plus payer ni loyer ni rien. Colères, oui.
    Merci d'avoir parlé de ce livre.

  • je crois que le problème même si il est plus aigu à Venise en raison du problème des canaux et des inondations, le problème guette toutes les zones hyper touristiques, envahies et parfois largement dénaturées. je sais que vous connaissez cela à Majorque

  • Et elle a des solutions ? Si ce n'est ne plus visiter Venise ? En fait c'est un manque de volonté politique et à partir du moment où c'est le profit qui prime, on se sent vraiment impuissant ! Dans certains pays, les visites touristiques sont limitées par les autorités.
    Elle ne parle pas des verreries qui ferment et d'un artisanat qui se perd, remplacé par la camelote des marchands chinois?
    Et c'est partout de même ! A Avignon, le nombre de théâtres augmentent chaque année. Dès qu'il y a un garage, un magasin, un espace même minuscule, il est acheté pour en faire un théâtre, ce qui entraîne la désertification du centre ville.

  • réguler le flot touristique pourquoi pas en effet mais le problème des canaux, des marées des hautes eaux est plus large que cela et j'avoue après la lecture de ce livre qu'il ne semble pas y avoir de vraies solutions

  • C'est courageux de livrer ce combat pour sauver sa ville de ces dérives. A Bruges (la Venise du nord) et à Gand (Belgique, Flandre), on cherche aussi à limiter le tourisme de masse, surtout celui des bateaux de croisière dont les milliers de passagers débarquent en même temps pour quelques heures, et celui des logements ...bnb qui se multiplient au détriment des habitants.

  • il y a effectivement quelques décisions urgentes à prendre par rapport aux risques des bateaux de croisière par exemple mais au delà je ne vois pas de solutions faciles

  • La seule solution semble être des quotas pour limiter le tourisme de masse comme dans les calanques de Cassis. Cela permettrait à Venise et aux Vénitiens de reprendre leur souffle.
    J'ai visité Venise une fois, il y a très longtemps, très peu de touristes et pas encore ces géants des mers qui me révoltent !
    Merci pour ce livre-cri Dominique !
    Ps: Très surprise par le système électoral, pas très démocratique semble-t-il...

  • les problèmes d'équilibre électoraux est vraiment urgent à régler mais l'appât du gain dénature tout
    un quota de visiteurs pourquoi pas, l'idée ne me choque pas vraiment

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