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  • 7 Femmes - Lydie Salvayre

    Sept allumées des mots 

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    ©Makhi Xenakis 

    Livre d’une femme dédié à 7 autres femmes. 

    Parmi elles des grands noms de la littérature, que l’on connait que l’on a lu et puis d’autres nettement moins présents dans les bibliothèques et sur les blogs.

    Je vous livre la liste :

    Deux anglaises sur lesquelles je vais passer vite car on sait tout ou presque d’elles : Emily Brontë et Virginia Woolf. Sylvia Plath que j’ai eu le plaisir de croiser comme La femme du braconnier, Colette l’incontournable et puis des femmes nettement plus discrètes, dont la notoriété est parfois à éclipse ou dont l’oeuvre est d’un accès plus abrupte : Marina Tsvetaeva, Ingeborg Bachmann, Djuna Barnes.

     

    Lydie Salvayre a choisi de prendre le contre-pied de Proust et de nous dévoiler pour chacune ce qui les a fait vivre, ce qui les a enflammé, ce qui les a délivré ou plongé dans l’angoisse.

    Sept allumées de littérature et de poésie qui traversent leur siècle en brandissant haut leur talent, en menant parfois des combats perdus d’avance sans jamais faiblir.

    L’auteur avoue s’être penchée sur ces destins de femmes alors qu’elle même était en souffrance « Je traversais une période sombre. Le goût d’écrire m’avait quitté

    Elle a choisi uniquement des écrivains qui avaient compté pour elle et qui «  ont en commun d’avoir choisi de vivre comme elles l’entendaient, avec une force, un courage extraordinaires, si l’on considère qu’à l’époque où elles écrivaient ».

     

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    Ce sont 7 leçons que nous donne Lydie Salvayre avec ces femmes pour qui écrire était plus important que la réputation, que l’amour parfois, que la vie même.

    J’ai aimé ces portraits même si certains d’entre eux étaient déjà des figures connues, j’ai aimé retrouvé pour chacune le combat mené, la rage d’écrire.

    Les portraits sont un peu inégaux mais tous sont intéressants. 

    Celui qui à mon sens est le plus réussi est celui de Marina Tsvetaeva, Marina l’intrépide, Marina la rebelle; la correspondante enfiévrée de Rilke et de Pasternak dont Lydie Salvayre fait un portrait éblouissant.

     

    Christian dans un de ses billets s’est penché sur un roman d’Ingeborg Bachman,

    Claude est également sensible à ce livre

    Quant à Colo c’est elle qui m’a donnée l’envie de le lire 

     

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    Le livre : 7 femmes - Lydie Salvayre - Editions Perrin

  • Dans les pas de Byron et Tostoï - Mikhaïl Chichkine

    Dans les pas de Byron et Tolstoï - Mikhaïl Chichkine - Traduit par Colette Kowalski - Editions Noir sur Blanc (Suisse)

    byron tolstoi.gifAu fil des années j’ai amassé une collection de récits de voyage, lus en un temps où le mot blog n’existait pas, je me propose de vous les présenter ici, au fil des jours. Ce sont tous de vieux amis, certains fatigués à force d’être lus mais capables d’un effort pour faire bonne figure en public.
    Le premier de la série est un livre encore fringant ne datant que de 2005, c’est un récit à deux voix et quelles voix : Byron et Tolstoï en un même recueil.
    A quarante années d’intervalle les deux écrivains vont faire la même randonnée dans les Alpes Suisses, suivre le même itinéraire, faire halte dans les mêmes auberges.
    De Montreux sur les bords du Léman à Meiringen dans l’Oberland Bernois, ils passeront d’un canton à un autre et du français à l’allemand.

    Nous voilà pour sept jours sur des chemins caillouteux, parfois vertigineux, sur les traces de ces deux géants. Ils tiennent tous les deux un journal de voyage, s’extasient sur les paysages idylliques traversés, marquent les étapes de commentaires sur les us et coutumes du pays, livrent leurs impressions de touriste : le charme des journaux de voyage.

    Pérégrination pour écrivains, le voyage en Suisse est une quête de la pureté, de la nature, Rousseau est passé par là.
    Byron sensible à la beauté des lieux « j’ai dernièrement repeuplé mon esprit de nature »
    Mais au romantisme de l’un répond la franchise de l’autre : « Jamais dans ma vie une chose célèbre pour sa beauté ne m’a plu. La vue sur les froids lointains à partir du col de Jaman m’a laissé de marbre ; il ne m’est pas venu à l’idée de m’arrêter une minute pour en jouir » Voilà bien un touriste réfractaire !

     

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    A l'époque


    Notre guide Mikhaïl Chichkine fait le troisième larron, lui aussi emprunte le même sentier, tient un journal, et pratique l’art de la digression pour notre plus grand plaisir.Le récit commencé au bord du Léman avec deux personnages, s’élargit aux écrivains et artistes nombreux qui ont arpenté les sentiers hélvétiques.

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    Aujourd'hui

    Au gré des pages apparaissent les littéraires : Goethe, Schopenhauer, Rilke, Nabokov, les musiciens : Rachmaninov et Stravinski, les artistes: Balthus et Klee. Nous sommes en bonne compagnie toute l’Europe est là.
    Chichkine ajoute ses souvenirs de Russie lorsqu’il était étudiant, dans l’armée. Souvenir parfois très dur et émouvant comme cette visite à son frère condamné au goulag et auquel il rend visite en Sibérie.
    Le récit commencé comme duo devient trio.

    Si vous projetez une balade en Suisse mettez ce livre dans vos bagages.


    L’auteur

    chichkine.jpgNé en 1961 à Moscou, Mikhaïl Chichkine y a étudié l'anglais et l'allemand à la Haute Ecole Pédagogique.
    Il s'installe à Zurich en 1995. Après avoir travaillé comme enseignant, traducteur et interprète, Chichkine se consacre aujourd'hui à l'écriture. Son oeuvre est traduite en plusieurs langues, et il est le seul écrivain russe a voir reçu les trois plus prestigieux prix littéraires de son pays pour deux livres, La Prise d'Izmaïl  et Le Cheveu de Vénus édités chez Fayard.

  • Autobiogrphie d'un lecteur - Pierre Dumayet

    Après les carnets de lectures et notes dans les marges voici le troisième épisode sur la lecture 

    "Je n'avais pas compris que lire servait à apprendre. Je croyais que lire servait à lire exclusivement. Je crois n'avoir pas changé."

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    C’était le temps de la Piste aux étoiles, des médicales d’Etienne Lalou et Igor Barrère, le temps de Cinq Colonnes à la une et de Lecture pour tous

    Encore enfant je n’ai retenu que Roger Lanzac en Monsieur Loyal et c’est plus tard que je conversai avec Pierre Dumayet à travers toute une série d’émissions faisant la part belle aux livres et aux lecteurs.

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    Jolie Brochette 

     

    Plus riche et plus varié que de simples échanges autour des livres on trouve dans cette autobiographie : les débuts de la télévision avec ses grands noms : Pierre Lazareff, Pierre Desgraupes, la période noire où ils furent tous évincés après Mai 68 « Pour avoir joué avec le ballon, je fus puni : privé d'antenne pendant un an. Interdit d'antenne, plus exactement. » dont il garde malgré tout un bon souvenir. Mais la plus grande place est occupée par les livres et les émissions littéraires. 

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    © AFP 1976

    Lecteur compulsif, acharné il va se passionner pour les textes et les donner à lire à des personnes de toutes conditions, de toutes provenances, des lecteurs à qui l’on ne donne jamais la parole et qui ont pourtant tant de choses à dire. Pour lui il n’y a pas de bon lecteur, il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de lire, les oeuvres se suffisent à elles-mêmes.

    Il se méfie des lectures un peu trop doctes, un peu trop savantes, il est plus proche des sauts et gambades de Montaigne que de l’érudition des universitaires. Le livre est pour tous, pour l’ouvrier qui lit Germinal, pour l’agricultrice qui se plonge dans Madame Bovary, pour les clients d’un troquet de Belleville qui vont lire ou se faire lire l’Assomoir

    Il sait vous donner envie de relire, je vous défis d’ouvrir Dumayet et de ne pas aller retrouver Madame Bovary, je n’ai pas pu...Il a une façon bien à lui d’éclairer une oeuvre, il peut être sévère mais toujours il invite à découvrir les grandes figures littéraires et les grandes oeuvres : Flaubert toujours, Colette, Raymond Queneau, ou François Mauriac. qui appelait Dumayet «  le Diable »

    Des émissions littéraires ?  Lire c’est vivre, Lire et écrire , cela aurait pu servir de titre à ce livre.

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    Il s’interroge sans relâche : pourquoi Van Gogh lisait-il Tartarin de Tarascon, il vous invite chez Michaux mais également chez la Comtesse de Ségur, sans a priori, pour faire des comparaisons, pour décoder les secrets du style d’un auteur « la peau du texte ».

    Ce goût et cet éclectisme vont nous valoir des grands moments de télévision, d’intelligence, de malice parfois. Il a même réussi à consacré une émission entière à une seule phrase du Talmud, je regrette de ne l’avoir jamais vu !!

    C’est vivant, excitant, la mémoire joue à plein et il y a quelques passages très réjouissants comme celui où il explique ses démêlés avec Epicure, ou sa lecture des Trois Mousquetaires. Il a une conviction forte :

    « Tous les textes peuvent se lire comme si nous étions leurs contemporains  » 

    Grâce à ce livre j’ai ajouté à ma liste de lecture ou de relecture : Le Dernier des justes de Schwarz-Bart et les Récits hassidiques de Martin Buber de quoi entamer mon carnet de lectures 2012

    Le livre : Autobiographie d’un lecteur - Pierre Dumayet - Editions Pauvert   

    Les émissions Lectures pour tous et Relectures pour tous à retrouver sur le site de L'INA

  • Le livre des sens - Diane Ackerman

    Nourrir vos rêves, votre imaginaire, célébrer les parfums, la beauté, les couleurs, le goût ou la musique, voilà le programme que je vous propose. 

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    Célébration de nos cinq sens en un livre riche, odorant, plein de sons et de saveurs et habilement mis en scène par Diane Ackerman. 

    L’auteure est une scientifique, elle aime la diversité, la littérature, la poésie, aussi son livre marie-t-il les connaissances et la sensibilité, le corps et l’esprit. « Pour vivre, nous sommes tenus en laisse par les sens. Ils nous rendent plus vastes et cependant, nous limitent, nous restreignent. ». 

    Elle explore tous les registres, depuis le folklore jusqu’à l’expérience scientifique. Le voyage démarre avec l’odorat, je dois vous dire que c’est vraiment mon préféré peut être parce que les odeurs réveillent notre mémoire de façon intense. 

    Avez-vous remarqué qu’il est très très difficile de décrire une odeur à quelqu’un qui ne la connaît pas ! Pourquoi manque t-on à ce point de mots pour décrire les odeurs ? L’odeur si volatile de la violette, celles infinies des roses , odeurs qui rendent si difficile le travail d’un  nez  qui doit pour créer un parfum :

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    « choisir parmi un océan de fleurs, de racines, d’herbes, d’huiles » 

     

    Les odeurs sont un véritable grand conservatoire pour les écrivains : Colette et son jardin, Proust et sa madeleine et bien d’autres.

    Senteurs, parfums, odeurs, effluves, fragances, relents.....

    Au pays du goût vous apprendrez que nous avons papilles 10 000 papilles, plus que les perroquets qui n’en ont que 400  mais bien moins que les vaches qui en ont 25 000, pas étonnant qu’elles fassent des festins d’herbes !!!

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    Un petit détour par les banquets romains , la course aux épices et pour finir par le dieu du goût et de la gourmandise : le chocolat. Je recommande d’avoir à portée de main une tablette sinon la lecture des pages se révèle être une pure torture.

     

     

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    Diane Ackerman est parfois où on ne l’attend pas, dans le chapitre sur l’ouïe c’est le chant des baleines qui illustre le propos, pour chaque sens elle essaie d’ouvrir vers le monde animal. 

     

     

    Le chapitre le plus sensuel est celui sur le toucher, seul sens qui ne se rattache pas à un organe mais à la peau qui nous enveloppe. 

    Un sens où les tabous sont nombreux et qui est aussi celui qui nous entraîne vers la douleur. Pour la science on fait un tour vers les banques d’épiderme, mais l’art revient vite en force avec une visite à l’atelier de Rodin. 

    Curieusement elle propose pour illustrer la vue, de nous parler du ciel nocturne et des constellations ! Nous décrit le monde de la lumières et s’étonne que les couleurs n’aient pas de but. 

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    Tous les articles de son odyssée des sens, pétillent d’intelligence et sont une masse folle d’informations variées et attrayantes toujours d’une grande clarté. Les pages sont truffées de rapport d’expériences sensorielles parfois connues mais souvent totalement surprenantes, Elle n’hésite pas à réquisitionner écrivains, peintres, musiciens pour soutenir son propos et lui donner chair. 

    Une belle façon d’aborder un domaine dit  scientifique  pour transformer cette étude en un parcours fléché où l’on court d’un point à un autre, prêt à nourrir nos sens avec bonheur. 

    Le livre est indisponible chez l’éditeur mais présent sur plusieurs sites d’occasions et peut-être dans votre bibliothèque

     

    Le livre : Le livre des sens - Diane Ackerman - Traduit de l’américain par Alexandre Kalda - Editions Grasset 

  • Carnets d'un jardin - Anne Marie Koenig

    Et la nature est là qui t'invite   Episode 2

     

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    Après les discours avec les oiseaux, les trilles et les modulations du rossignol j’ai décidé de descendre dans mon jardin, enfin quand je dis mon jardin... il s’agit plutôt de celui d’Anne-Marie Koenig.
    Ce livre est dans ma bibliothèque depuis 17 années et je ne laisse jamais passer une année sans l’ouvrir. Je l’ai ranger entre Sue Hubbell et  l’Herbier de Colette.

                                                     Le jardin d'une autre Anne Marie

    Un journal tout entier composé comme un bouquet multicolore de fleurs champêtres. Des textes courts sur le jardin qu’elle estime tout juste sorti de l’enfance alors qu’elle le pratique depuis pas mal d’années « une décennie d’orages, de révoltes et de réconciliations. »
    La voilà armée de sa binette qui fait le tour des ses plates-bandes de fraises, ses bordures d’oseille ou de thym. Elle est dans son jardin dès potron-minet quand « la nature ne se méfie pas encore » et jusqu’aux dernières heures de la nuit.
    Elle nous convie à une leçon de jardinage. Elle nous fait avec modestie cadeau de ses conversations avec des plantes qu’elle a choisis non seulement pour leur agrément mais parfois juste pour leur nom : désespoir des peintres et autre amour en cage.

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    Mon jardin idéal

    Un coup de projecteur sur les hôtes du jardin : taupes et autres campagnols « une bande d’hypocrites » qui font « les pâtissons rares et anémiques ».
    Un crapaud un peu culotté qui grignote sans vergogne les plants de fraisiers, les insectes ne sont pas absents tels ces hannetons volant en escadrille bien rangée, véritables fous volants.

    Mais son préféré c’est le hérisson, surtout celui qui entreprit un jour de faire le tour de la piscine gonflable suivi par le chat de la maison, le hérisson distança le chat et se retrouva bientôt derrière lui pour lui donner une peur bleue !

    Les plantations maintenant : doux méli-mélo de légumes. Certains sont magnifiques comme ses potirons « individualistes » toutes les bonnes herbes aromatiques qui embaument dès qu’on les presse un peu, d’autres sont plus récalcitrants comme son oseille qui n’est qu’ « une vielle fille stérile » ses tomates qui refusent de virer au rouge ou font maladie sur maladie !

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    Chez Autour du puits  un potager dont on pourrait faire un livre


    Les fleurs maintenant, un lilas bien malade et des buis, alors là j’attendais l’auteur au tournant, parce que des buis moi j’ai essayé et bien fiasco total ! Elle les traite de "lympathiques et introvertis" ...je me sens vengée.
    Lavande et lavandin dont ni le gel ni la sécheresse ne sont venus à bout, des coriaces !

     

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    Ou le potager d'Enitram


    Pourtant parfois le ciel n’est pas clément et « A la tempête succède un curieux silence, encore bourdonnant de colère et de fatique. » il faut se remettre au travail, réparer les dégâts « il va falloir scier, redresser, tuteurer, amarrer. » sans perdre courage.


    « Mon jardin me plaît pour les surprises que me font les plantes » mais certain jour un peu de découragement peut poindre et c’est décidé l’an prochain « à l’emplacement du potager, je sèmerai des fleurs sauvages » mais demain la trouvera encore à l’aube le nez dans la rosée.
    J’ai aimé cette lecture qui a des vertus apaisantes, dont le parfum s’exhale page après page et dont j’ai très envie de profiter longtemps encore.

    Le livre : Carnets de mon jardin - Anne Marie Koenig - Editions Grasset

  • Pourquoi les oiseaux chantent - Jacques Delamain

    Et la nature est là qui t'invite   Episode 1

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    Après la Charente des libellules voici celle des oiseaux. Un texte qui date de 1930 mais une récente réédition qui nous permet de faire connaissance avec une oeuvre qui faisait le bonheur de Colette.
    Prenez vous jumelles et en route derrière Jacques Delamain au gré des saisons, par les bois et les marais, au bord des rivières du pays charentais.
    Au printemps la gente ailée doit se faire la voix : « le gosier devra être assoupli, et chaque jour les sons en sortent un peu plus purs » , les oiseaux doivent quand ils chantent pour la première fois se rappeler « la voix paternelle » et passer de chanteur timide à grand soliste ainsi « l’oiseau jouit de la note que son propre gosier module
    Variété des combinaisons, trilles limpides, parfois même les oiseaux se rassemblent tel un quatuor ailé.

     

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    En hiver le chant est plus discret mais bien présent

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    « Une sonnerie de perles de verre entrechoquées signale, dans le noyer, la troupe des proyers immobiles comme des feuilles brunes que l’hiver aurait oublié sur les branches »

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    « La haie dépouillée a son chant d’hiver, doux, un peu triste : celui de la Fauvette traîne-buisson »

    la migration d’automne
    le Traquet-tarier en route vers le midi qui choisit pour se percher

     

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    « un point culminant, la fusée terminale du pied de maïs, le bouquet de fleurs jaunes qui s’épanouit à l’extrémité de la longue tige du topinambour ou la branchette d’un buisson de prunellier »

    Une chouette houspillée par des mésanges et des pinsons, des réunions amicales, des choeurs « de voix liquides et cristallines »
    des passées d’oies sauvages, les « conciliabules bruyants » des pies.
    On apprend tout avec bonheur, les noces, les amitiés et les haines, les cris de colère et la lutte contre des assaillants plus forts,
    Au gré des saisons avec un art certain de la pédagogie Jacques Delamain fait partager sa passion, son savoir. Il parait qu’il dormait fenêtres ouvertes pour ne rien perdre du chant de la nature. Son journal d’ornithologue se poursuit jusque dans les tranchées « dans le fracas de la Première Guerre »
    Ceci n’est pas un livre de science mais bien un poème, une ode à la nature, véritable chant d’amour qui surpasse toute les encyclopédies.
    Ouvrez vos fenêtres, écoutez, laissez vous captiver par ce magicien plein de gaieté.

    Quelques mots sur l’auteur :
    Jacques Delamain fut aussi le fondateur et le directeur de la célèbre collection Les Livres de Nature chez Stock.
    Le hasard a voulu que le chemin de Jacques Delamain croise celui d’Olivier Messiaen, compositeur du Catalogue d’oiseaux  qui a séjourné chez Delamain dans sa propriété La Branderaie de Garde Epée.

     

    Jacques Chardonne son beau-frère dit de lui :
    « Jacques Delamain était un grand artiste en prose, quand il décrivait ce qu'il aimait: l'oiseau si mobile, multiple dans ses couleurs, ses coutumes et presque insaisissable. Ce n'était pas un écrivain -né; il le fut par accident. Tout à coup, pour exprimer ce qui était sa passion et comme l'obsession de sa vie, il eut un style de virtuose, le trait juste, infiniment souple et varié, sans surcharge, sans la moindre coquetterie dans la phrase; style nu, plein de nuances, avec des ressources incroyables. »


    Le livre : Pourquoi les oiseaux chantent - Jacques Delamain - Edtions des Equateurs