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Pourquoi les oiseaux chantent - Jacques Delamain

Et la nature est là qui t'invite   Episode 1

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Après la Charente des libellules voici celle des oiseaux. Un texte qui date de 1930 mais une récente réédition qui nous permet de faire connaissance avec une oeuvre qui faisait le bonheur de Colette.
Prenez vous jumelles et en route derrière Jacques Delamain au gré des saisons, par les bois et les marais, au bord des rivières du pays charentais.
Au printemps la gente ailée doit se faire la voix : « le gosier devra être assoupli, et chaque jour les sons en sortent un peu plus purs » , les oiseaux doivent quand ils chantent pour la première fois se rappeler « la voix paternelle » et passer de chanteur timide à grand soliste ainsi « l’oiseau jouit de la note que son propre gosier module
Variété des combinaisons, trilles limpides, parfois même les oiseaux se rassemblent tel un quatuor ailé.

 

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En hiver le chant est plus discret mais bien présent

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« Une sonnerie de perles de verre entrechoquées signale, dans le noyer, la troupe des proyers immobiles comme des feuilles brunes que l’hiver aurait oublié sur les branches »

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« La haie dépouillée a son chant d’hiver, doux, un peu triste : celui de la Fauvette traîne-buisson »

la migration d’automne
le Traquet-tarier en route vers le midi qui choisit pour se percher

 

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« un point culminant, la fusée terminale du pied de maïs, le bouquet de fleurs jaunes qui s’épanouit à l’extrémité de la longue tige du topinambour ou la branchette d’un buisson de prunellier »

Une chouette houspillée par des mésanges et des pinsons, des réunions amicales, des choeurs « de voix liquides et cristallines »
des passées d’oies sauvages, les « conciliabules bruyants » des pies.
On apprend tout avec bonheur, les noces, les amitiés et les haines, les cris de colère et la lutte contre des assaillants plus forts,
Au gré des saisons avec un art certain de la pédagogie Jacques Delamain fait partager sa passion, son savoir. Il parait qu’il dormait fenêtres ouvertes pour ne rien perdre du chant de la nature. Son journal d’ornithologue se poursuit jusque dans les tranchées « dans le fracas de la Première Guerre »
Ceci n’est pas un livre de science mais bien un poème, une ode à la nature, véritable chant d’amour qui surpasse toute les encyclopédies.
Ouvrez vos fenêtres, écoutez, laissez vous captiver par ce magicien plein de gaieté.

Quelques mots sur l’auteur :
Jacques Delamain fut aussi le fondateur et le directeur de la célèbre collection Les Livres de Nature chez Stock.
Le hasard a voulu que le chemin de Jacques Delamain croise celui d’Olivier Messiaen, compositeur du Catalogue d’oiseaux  qui a séjourné chez Delamain dans sa propriété La Branderaie de Garde Epée.

 

Jacques Chardonne son beau-frère dit de lui :
« Jacques Delamain était un grand artiste en prose, quand il décrivait ce qu'il aimait: l'oiseau si mobile, multiple dans ses couleurs, ses coutumes et presque insaisissable. Ce n'était pas un écrivain -né; il le fut par accident. Tout à coup, pour exprimer ce qui était sa passion et comme l'obsession de sa vie, il eut un style de virtuose, le trait juste, infiniment souple et varié, sans surcharge, sans la moindre coquetterie dans la phrase; style nu, plein de nuances, avec des ressources incroyables. »


Le livre : Pourquoi les oiseaux chantent - Jacques Delamain - Edtions des Equateurs

Commentaires

  • Après avoir lu ce livre, on prête une plus grande attention aux oiseaux, c'est vrai !

  • @ Cathulu : les livres de nature sont mon péché mignon et de temps en temps ramènent à de plus justes proportions les tourbillons politico-médiatiques

  • @ Aifelle : oui et aussi pour Brigitte ou Enitram et tout amateur des beautés de la nature

  • Bonjour Dominique.J'avais,je crois,aperçu ce livre quelque part et puis il m'était sorti de l'esprit.Tu me donnes très envie de cette lecture fort éloignée de ce que je lis d'habitude.Raison de plus pour se rafraîchir.Merci pour cette idée.

  • @Eeguab : rafraichissant c'est bien le terme juste, à lire quand les hommes se font lourds (et les femmes !)

  • Parfois, la nature nous invite. Parfois, elle devrait nous éviter...

  • @ JEA : le rire fait du bien à la santé donc merci de prendre soin de la mienne

  • @ Plumes d'anges : j'ai pensé à toi en le lisant

  • Bon, d'accord, mais pourquoi les oiseaux chantent-ils? Et pourquoi quand je me promène s'envolent -ils trop vite? Et pourquoi se cachent-ils dans les arbres, ^_^

  • @ Keisha : tu peux rassasier tes pourquoi dans ce petit livre, un observateur fin et obstiné qui fait abstraction du monde quand il est à l'affût

  • J'adore toutes ces petites bêtes... il y en a de difficiles à voir comme le loriot, plus faciles comme le pic-épeiche... C'est un petit air de printemps que tu nous apporte là !

  • @ Kathel : je ne suis pas du tout spécialiste des oiseaux mais j'ai de très bons souvenirs d'observation de Pic Vert grimpant la tête en bas, de Martin Pêcheur véritable éclair bleuté et de hérons cendrés majestueux , tout cela observé dans un marais au bout du lac d'Annecy

  • Un livre qui m'attire, c'est certain ! J'ai un ou deux CD de chants d'oiseaux, ce livre viendra sans doute les compléter.
    Bon week-end !

  • @ Enitram : une réédition qui vaut la peine pour tout amateur

  • @ Margotte : j'aime bien les contrastes, après la ville et la société un petit coup de nature ça fait du bien

  • J'aime beaucoup les livres écrits par les naturalistes. Une fois refermés, ils restent présent en nous, nous poussent à la lenteur, à être plus attentifs, à admirer. Je viens d'installer devant ma fenêtre mon petit matériel pour nourrir les oiseaux quand la neige tombera. Je me réjouis par avance de leur présence.

  • @ Annie : j'ai dit à Kathel dans un commentaire tout le plaisir que j'ai pris à observer des oiseaux même très mal car je ne suis pas connaisseuse du tout
    J'espère que tu nous réservera quelques photos quand ce sera le moment

  • Ce serait une de mes grandes joies de savoir reconnaître les oiseaux d'abord et ensuite leurs chants! Mais ce n'est pas si facile et de plus quand il s'agit du chant, il faut vraiment avoir de l'oreille. J'en reste donc à une connaissance très limitée, celle des oiseaux que je vois en Lozère. Et encore reconnaître les différents rapaces, par exemple, je ne suis pas sûr d'y parvenir. Me restent mes alouettes, il y en a un buisson, et bruyant avec ça quand elles s'éveillent, devant ma porte!

  • @ Claudialucia : être réveillée par les alouettes c'est un bon début ! Rassure toi moi non plus je ne reconnais pas les chants d'oiseaux et j'ai du mal à les reconnaître sauf ceux qui ont un costume particulier comme le martin pêcheur ou le héron

  • Le chant du merle bleu...presque émouvant.
    Un livre comme un poème, je le commande bien sûr!
    Depuis quelques années, des oiseaux comme les chardonnerets ou les rouge-gorge avaient disparu ici....une conséquence de Tchernobyl?
    Mais maintenant c'est un vrai régal, un ballet incessant dès que les premières pluies se pointent.
    Belle journée Dominique.

  • @ Colo : les oiseaux sont prudents et savent se cacher quand il le faut

  • Je me rappelle avec nostalgie du fil électrique devant chez moi avec les hirondelles sagement alignées dessus, ce qui signifiait l'arrivée de la pluie selon ma grand-mère! Où sont les hirondelles maintenant?

  • J'ai vu le message de Claudialucia qui s'émerveille sur le chant des alouettes ...pour mieux se rendormir... j'adore le coucou, le pic vert qui frappe au volet..le rossignol qui pleure sa dulcinée...la chouette...le coq au lever du soleil...les ramiers qui roucoulent...je suis insomniaque.

  • Ah le bonheur des chants matinaux.
    Moi depuis que j'ai appris que les oiseaux, à contrario des hommes, ne chantent pas pour leur plaisir mais bel et bien pour s'attirer les faveurs de leur partenaire, je fais mon Caruso chaque matin. Sans succès hélas. Faut croire que ça ne marche pas avec les bourdons.
    Bisous

  • C'est le genre de livre qui fait du bien à lire, à feuilleter, pour s'émerveiller et rêver loin des fureurs d'une société devenue sourde et aveugle à tant de beauté ! C'est toujours une très bonne idée quand les maisons d'éditions font redécouvrir de tels trésors enfouis depuis si longtemps ... Merci de nous les faire apprécier.

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